Читать книгу: «Si Tu Pouvais Lire Dans Mes Pensées - Un Roman De Nicholas Turner», страница 2

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Une fois que Meredith eut signé les papiers, il lui donna des copies et la raccompagna à la porte.

- Je vais me nettoyer un peu, Madame Richardson, puis je viendrais chez vous. Je vais avoir besoin de la liste de vos clients et je veux aussi parler à Marcus. Mais je vais commencer dès maintenant à chercher Karen.

- Je vais vous la préparer, Monsieur Turner. Et la police s’est installée chez moi, donc vous devriez pouvoir leur parler quand vous arriverez.

Elle se retourna et le regarda depuis l’encadrement de la porte.

- S’il vous plaît, trouvez-la. Elle représente tout pour moi.

- Je vais faire de mon mieux. Je vous le promets.

Elle se tourna pour partir.

- Une dernière question, Madame Richardson. Êtes-vous venue seule ?

Elle le regarda bizarrement.

- Oui, pourquoi ?

Il secoua la tête.

- Pour rien. On se voit cet après-midi.

Elle acquiesça et partit, et Nicholas referma la porte du bureau derrière elle.

Tandis qu’il se dirigeait vers la salle de bain pour se laver, il se prit à penser à sa petite visiteuse du matin. C’était étrange que quelque chose l’ait réveillé juste à temps pour rencontrer Meredith. S’il n’avait pas été éveillé, il ne l’aurait peut-être jamais entendue frapper à la porte. Avait-il vraiment vu une enfant dans son bureau ou est-ce qu’il délirait définitivement ?

Il décida de ne pas s’en soucier.




Chapitre 2


Nicholas n’arrivait pas à se sortir la petite fille du bureau de la tête. Tandis qu’il conduisait jusqu’à chez Meredith, il repensa à ce qu’il avait vu. On aurait dit qu’elle lui disait d’aller dans son bureau... que Meredith arrivait. Mais si c’était le cas, où était-elle allée ? Elle n’était pas venue avec Meredith et elle n’était nulle part dans le bureau...

Laisse couler Nicholas, se dit-il à lui-même. Tu es arrivé.

Il tourna dans la rue de Meredith. Elle avait raison, la rue était dans un quartier tranquille, presque chic. Ce n’était pas un quartier riche, mais les revenus devaient être à six chiffres.

Il passa devant la maison où Karen était le jour de sa disparition, et regarda attentivement la distance entre cette maison et celle des Richardson.

Il y avait deux vieux érables majestueux derrière lesquels quelqu’un pouvait se cacher, mais où garer une voiture pour s’enfuir. Il n’y avait aucune intersection et quelqu’un aurait remarqué une voiture accélérant jusqu’au coin de la rue.

Il se gara dans l’allée de Meredith et coupa le contact. En regardant autour de lui, il vit ce qui devait être la voiture de Meredith, une petite hybride. Il distinguait aussi le pare-chocs d’une autre voiture garée sur l’herbe dans le jardin. Cela devait être soit Marcus soit les officiers de police, qui s’étaient garés de sorte que personne ne puisse voir la voiture depuis la rue, si jamais les kidnappeurs observaient. Il y avait un saule pleureur dans la cour avant, et un chemin en ciment menant de l’allée au porche de devant. Un vélo était posé sous ce porche, avec des serpentins roses pendant des poignées, ainsi qu’une selle banane. Il s’émerveilla devant cela, il ne pensait pas que ces selles étaient encore en vente. Il frappa à la porte d’entrée.

Marcus ouvrit la porte. Il paraissait aussi hirsute que Nicholas l’avait été un peu plus tôt, mais son costume de prêt-à-porter était encore lisse et en bon état. Ils se serrèrent la main.

- Il était temps que t’arrives, mon gars, dit Marcus. J’ai deux petits trucs à te dire avant d’entrer. Il n’y aura pas de retombées pour le père qui a tiré sur sa fille hier. J’ai réglé ça avec le département mollasson de la police locale. La deuxième chose, c’est que la petite sort de l’hôpital ce vendredi.

- Super nouvelles ! Comment la mère prend les choses ?

- Comme si tu étais l’Archange Michel chargeant dans la bataille. Je pense que tu n’aurais pas de mal à recevoir ton chèque.

- Merci pour ça, Marcus. Et merci de m’avoir envoyé Meredith. J’espère juste que j’aurais de la chance dans cette affaire.

- Si quelqu’un peut, c’est bien toi !

- Eh, il m’est arrivé quelque chose de bizarre ce matin. J’aimerai t’en parler plus tard, si t’as le temps.

- Bien sûr. Maintenant, viens rencontrer les gars qui s’occupent de l’enquête.

Les deux hommes entrèrent dans le hall d’entrée de Meredith. C’était bien meublé, avec une plante verte juste à côté de la porte. Le salon était à gauche. Il était bien meublé aussi, de manière confortable. C’était une pièce destinée à y vivre. La bibliothèque se trouvait à droite, avec des livres s’entassant sur des étagères qui montaient jusqu’au plafond, et un petit piano à queue au milieu de la pièce. Un peu plus loin sur la gauche se trouvait le studio de Meredith. Nicholas entraperçut des peintures sur toile, et ce qu’il voyait était vraiment bon. En face du studio, des escaliers menaient au premier étage, et à la toute fin du hall se trouvait la cuisine et le coin repas.

Les officiers de police s’étaient installé un bureau de terrain dans ce coin. Trois hommes étaient assis autour de la spacieuse table à manger. Des appareils électroniques étaient dispersés çà et là. L’un des hommes était un officier que Nicholas connaissait de vue de l’époque où il était dans la police, mais le nom de l’homme lui échappa pendant un moment. Les deux autres étaient des techniciens civils qui travaillaient avec le département où avait travaillé Nicholas.

- Nicholas Turner, je te présente l’inspecteur George Parker. Il est en charge de l’affaire depuis le début, dit Marcus.

Nicholas lui serra la main.

- Ravi de vous rencontrer, Parker. Je me souviens vous avoir vu au bureau à l’époque où j’y étais.

- De même, Turner. Ravi de vous voir.

- Et tu connais déjà les techniciens, ajouta Marcus.

- Bien sûr. Mickey Hickerson et Ronnie Latimer. Ça va les gars ? demanda Nicholas

Des plaisanteries furent échangées.

- Bon, les gars, voilà ce dont j’ai besoin pour rattraper mon retard, annonça Nicholas. Il me faut le dossier complet de l’affaire ainsi que la liste et les transcriptions des personnes à qui vous avez déjà parlé.

- C’est ici, rétorqua Parker avec une pointe de mépris. Vous y aurez accès.

- J’ai aussi besoin d’un topo sur ce que vous faites ici.

Marcus lui répondit.

- On a toute une installation technique ici, Nicky. Madame Richardson a deux lignes terrestres arrivant jusqu’à la maison, et on a des micros et des équipements de traçage reliés aux deux. On a aussi un équipement de traçage et de triangulation en place si jamais elle reçoit un appel sur son téléphone portable. Elle t’a dit que les kidnappeurs avaient appelé ?

- Non, elle ne me l’a pas dit. C’est arrivé quand ?

- Le premier jour, répondit Marcus. L’appel est arrivé avant que l’équipement soit installé, mais la compagnie téléphonique a pu nous donner une localisation. L’appel a été passé d’une cabine téléphonique près des docks. Bien sûr, personne n’a rien vu... comme d’habitude.

- Qu’est-ce qu’ils ont dit quand ils ont appelé ? demanda Nicholas à Parker.

- Tout est dans le dossier.

Nicholas regarda Marcus.

- Ils ont dit que la petite allait bien et qu’ils rappelleraient avec des instructions, répondit Marcus.

- Parker, quand êtes-vous arrivé chez Madame Richardson après qu’elle ait appelé le bureau ? demanda Nicholas

- Tout est dans le dossier, Turner. Lisez-le.

Nicholas se plaça en face de l’inspecteur et lui demanda doucement :

- Inspecteur Parker, vous avez un problème avec moi ?

- Maintenant que vous le dites, oui, répondit Parker. Il y a dix ans, vous avez été dégagé pour avoir presque battu à mort un suspect silencieux et sans défense, ce que vous avez fait car vous êtes un alcoolique, selon moi. La seule raison pour laquelle vous êtes ici c’est parce que le putain de FBI a repris ce qui devait être une affaire locale, et parce que votre pote a insisté pour qu’on vous traite comme si vous étiez encore flic. Bien sûr, vous avez eu de la chance sur quelques affaires sensibles dans lesquelles vous vous êtes incrusté pour vous faire de l’argent, mais je pense quand même que vous êtes un alcoolique ! Un connard fini et dépassé qui a besoin que les putains de fédéraux interfèrent en sa faveur !

- Non, inspecteur Parker. Monsieur Turner n’a pas besoin de l’aide du FBI, dit Meredith qui entrait dans la pièce. Il m’a pour ça. Je peux vous assurer qu’il ne s’est pas « incrusté » dans l’enlèvement de ma fille. Je peux aussi vous assurer que, de ce que j’ai vu, Monsieur Turner est aussi loin d’être un connard que vous l’êtes d’être un officier de police compétent. Si vous aviez fait votre travail correctement dès le départ, la présence de Monsieur Turner ne serait pas nécessaire.

Elle se tourna vers Marcus.

- Une question, agent Moore : est-ce dans la procédure normale de la police d’appeler immédiatement le FBI dans le cas de l’enlèvement d’un enfant ?

- Normalement, oui, Madame Richardson.

Elle se retourna vers Parker.

- Pouvez-vous nous donner une bonne raison qui explique pourquoi cela n’a pas été le cas, inspecteur Parker ? Garder vos plates-bandes est-il plus important que la vie d’une fillette de neuf ans ?

La mine de Parker se renfrogna et il balbutia :

- Et bien, non m’dame... mais, vous voyez, c’est que...

- Non, inspecteur Parker. Votre incompétence a compromis la récupération et la sécurité de ma fille. C’est quelque chose que votre vantardise et votre torse bombé ne changeront pas et ne tairont pas.

Elle se tourna une nouvelle fois vers Marcus.

- Ai-je raison de penser que vous êtes maintenant en charge de l’enquête, agent Moore ?

- Oui, m’dame. Le FBI a repris l’affaire au complet.

- Selon vous, Monsieur Turner est-il ma meilleure chance de retrouver ma fille saine et sauve et de la ramener chez moi ?

- Avec l’aide et la gestion du FBI, je pense vraiment, oui.

Elle se retourna une seconde fois vers Parker.

- Inspecteur Parker, vos services ne sont plus requis ni voulus. Je veux que vous quittiez ma maison sur le champ. Je demanderai à l’agent Moor de parler de votre conduite au chef de la police et j’encouragerai n’importe quelle enquête faite sur vos performances ici.

- Mais, Madame Richardson...

- Maintenant, inspecteur Parker.

Parker regarda Marcus puis Nicholas.

- C’est pas encore fini, connard. Tu dois encore travailler dans cette ville et j’ai hâte de te faire chier.

Nicholas regarda Parker dans les yeux.

- J’ai hâte de voir ça, Parker.

- C’est une menace ? Vous menacez un officier de police ?

Nicholas lui sourit.

- Partez maintenant, inspecteur Parker, où je porte plainte pour intrusion criminelle, reprit Meredith.

Sans rien ajouter, Parker partit furieux en direction du hall d’entrée et claqua la porte en partant.

Les deux techniciens regardaient Nicholas et Meredith avec la bouche grande ouverte.

- Messieurs, merci de refermer vos bouches, vous avez l’air de dégénérés, déclara Meredith.

Ils fermèrent leurs bouches d’un claquement.

Meredith se tourna vers Marcus et Nicholas.

- Messieurs, puisque j’ai éloigné le bureau de police local, ne me faites pas mentir. Trouvez ma fille, et vite ?

Marcus acquiesça. Nicholas la regarda avec admiration, puis acquiesça aussi. Sa force continuait à l’impressionner.

Tandis qu’elle quittait la pièce, Marcus chuchota à Nicholas :

- Celle-là, faut pas la lâcher Nicky !

Il ne lui répondit rien, mais Nicholas était d’accord.

Il s’assied à la table à manger de Meredith et lut le dossier de l’affaire. Tous les voisins habitant dans la rue et dans les deux rues attenantes avaient été interrogés. Personne n’avait rien vu qui sortait de l’ordinaire. Les amies de Meredith avaient aussi été interrogées, ainsi que plusieurs de ses clients actuels. Les membres de la famille avaient été contactés par téléphone puisque Meredith n’avait aucune famille vivant en ville.

La transcription de l’appel téléphonique était bien dans le dossier. Il le lut, et ne découvrit rien que Marcus ne lui avait pas déjà dit. La compagnie téléphonique avait tracé l’appel jusqu’à la cabine téléphonique à côté du Kenzie’s Seafood, un restaurant sur les docks réputé pour sa bonne nourriture. La police avait parlé aux personnes dans le restaurant, mais c’était un lieu public connu avec beaucoup de personnes allant et venant. Personne n’avait rien vu qui sortait de la normale.

Nicholas ferma le dossier. Il se demanda par où il pouvait commencer, puisque la police avait déjà interrogé toutes les personnes à qui il pensait, et n’avait rien trouvé. Il secoua la tête. On pouvait dire ce qu’on voulait sur la personnalité de Parker, mais il avait été rigoureux dans son travail.

C’est comme si la petite fille s’était évanouie dans les airs.

Comme sa visiteuse du matin.

Marcus arriva et s’installa à côté de lui.

- Quelque chose ?

Nicholas secoua la tête.

- Non. On dirait que toutes les bases ont été couvertes.

- Je vais assigner deux agents à cette affaire. Je vais les renvoyer interroger tout le monde, même si je pense que c’est une impasse. Honnêtement, Nicky, maintenant tout ce qu’on peut faire c’est attendre que les kidnappeurs rappellent.

- On loupe quelque chose, Marcus. C’est sûr. Et c’est quelque chose de si évident qu’on n’y pense pas.

- Tu penses que c’est la mère ?

Nicholas secoua la tête.

- Non, je pense pas. Malgré toute la force qu’elle montre, je pense qu’elle est sur le point de s’effondrer.

- Ça s’est déjà vu.

- Pas cette fois-ci

Marcus regarda son ami.

- Tu défends la dame, Nicky ?

Nicholas ne répondit pas.

- Bien sûr, je pourrais pas t’en vouloir, dit Marcus. C’est une femme séduisante.

- Tais-toi, Marcus.

- Je dis juste que Jane est partie depuis dix ans, Nicky. Je pense que ce serait sain pour toi de montrer de l’intérêt pour une autre femme. Jane n’aurait pas voulu que tu sois seul.

- Lâche l’affaire, Marcus.

- Comme tu veux, mon pote.

Il fit un geste vague vers le dossier :

- T’as une idée ou deux ? Tu penses à quelque chose ?

- Je vais essayer de retrouver un informateur ou deux. Peut-être que si je fais passer le mot, quelqu’un aura quelque chose avec lequel je pourrais commencer.

- Ça me va. Je crois que je vais essayer de dormir quelques heures. Peut-être que si je me perds au pays des rêves, quelqu’un là-bas me dira quoi faire.

Le commentaire fit se rappeler à Nicholas sa visiteuse. Il en parla à Marcus.

- Intéressant. Elle a disparu ?

- Complètement.

- J’ai arrêté un type une fois, pour un braquage de banque. Il jurait qu’il l’avait fait parce qu’un lutin le lui avait dit. Il a décrit le lutin avec beaucoup de soins et il a rajouté qu’il se tenait juste à côté de lui en riant.

- Merci mec. Ça me fait sentir beaucoup mieux.

- Peut-être que tu rêvais.

- Alors comment je me suis retrouvé debout devant la porte du bureau quand Meredith est arrivée ?

- Somnambulisme et coïncidences.

Nicholas y réfléchit.

- Peut-être. Mais ça semblait vraiment réel, Marcus.

- J’ai pas la réponse, Nicky. Ça pouvait être un rêve déclenché par la petite fille qui s’est fait tirer dessus par son père hier soir.

- Peut-être.

- Ou t’as un trou de lapin dans ton bureau, et la petite fille s’appelle Alice.

Nicholas rigola à la blague.

- T’es vraiment con Marcus.

- Oui, mais un con qui a sommeil. Au moins t’as pu dormir la nuit dernière.

Il se leva.

- Je pense que je vais laisser les techniciens ici et aller me pieuter. Si t’as besoin de moi, appelle sur mon portable.

Nicholas leva un pouce en l’air en signe de compréhension et alla en quête de Meredith. Elle était dans le jardin, assise sur la balançoire d’un grand portique pour enfant. Alors qu’il la regardait depuis la vitre de la porte de derrière, il réalisa qu’elle était vraiment séduisante. Il alla dehors lui parler.

Elle regardait le sol tandis qu’il approchait. Elle avait vraiment l’air d’une petite fille perdue. Bien qu’il ait déjà vu ce genre de sensation de vide chez des mères avant, cette fois-ci, il eut un petit pincement au cœur. Elle lui adressa la parole alors qu’il approchait.

- Que pensez-vous qu’elle ressente à ce moment précis, Monsieur Turner ?

- Honnêtement, je n’ai aucun moyen de le savoir. Mais j’aimerais pouvoir.

- Je pense qu’elle a peur. Je pense qu’elle se demande pourquoi Maman ne vient pas la chercher. Je pense qu’elle croit que Maman ne veut plus d’elle.

- Je suis sûr qu’elle ne pense pas ça, Madame Richardson. Elle sait que sa mère l’aime.

- J’aimerais pouvoir lui prouver, Monsieur Turner. Je donnerai tout juste pour la tenir dans mes bras encore une fois.

- Vous la serrerez dans vos bras de nouveau, je vous le promets. Et pourriez-vous m’appeler Nicholas ?

Elle acquiesça :

- Seulement si vous m’appelez Meredith.

- Entendu.

- Alors, il se passe quoi ensuite, Nicholas ? Vous avez des idées ?

- J’ai quelques informateurs qui pourraient avoir entendu quelque chose. Je suis venu vous dire que je vais aller les retrouver. Il fait presque nuit, donc ils vont commencer à sortir. Ce ne sont pas les meilleures personnes au monde, mais ils ont leur utilité.

Impulsivement, il lui prit la main.

- Je vais la retrouver, Meredith.

- Je le sais. Mais est-ce que ce sera à temps ?

Il n’avait pas la réponse.




Chapitre 3


Nicholas conduisait le long de la Vallée des Putes. Le vrai nom de la rue était Troisième Rue, mais à cause des bars, des magasins pour adultes et des peep-shows, la rue avait été rebaptisée bien avant qu’il ne rejoigne le bureau de police. Bien que la nuit vienne de tomber, il était encore tôt pour que la plupart des habituées de la Vallée ne commencent à travailler. Quelques putes criaient sur les véhicules qui passaient, mais leurs cris n’avaient pas l’exubérance qui serait montrée plus tard. Quelques personnes marchaient dans la rue, certains se pavanant comme si la ville leur appartenait, et d’autres plus furtifs, comme s’ils avaient peur que leurs grand-mères les attrape ici.

Il avait décidé que sa meilleure pioche parmi ses informateurs serait Snickers. Snickers était un ancien junkie qui avait été impliqué dans presque tous les crimes possibles pour nourrir son addiction. À l’époque où il patrouillait dans les rues, Nicholas avait arrêté Snickers pour avoir voler dans un magasin de spiritueux. Snickers avait immédiatement commencé à offrir des informations sur tout ce que Nicholas aurait pu vouloir savoir, du moment que Nicholas ne l’enfermait pas. Nicholas avait fait une contreproposition : si l’information donnée était vraie, il ferait disparaître les charges.

L’information s’était avérée vraie et Nicholas avait tenu parole. Leur relation d’échange avait grandi et une information de Snickers était responsable de la promotion de Nicholas en tant qu’inspecteur. En récompense, Nicholas avait offert une place à Snickers dans une cure de désintoxication afin qu’il se remette sur pied.

Snickers, reconnaissant, gardait contact avec ses relations mal famées, mais il restait clean. Il savait y faire avec les ordinateurs et avait décroché un poste de programmeur informatique. C’était un petit homme qui paraissait minable, et il avait encore les tics nerveux qu’il avait développés quand il était accro. Il passait la plupart de ses nuits à trainer au McFeely’s, un bar dans la Vallée. McFeely’s, aussi appelé « McFeelme’s », était un endroit rude qui servait des boissons costauds à des clients encore plus costauds, et avait la réputation de pouvoir fournir presque tout ce qu’une personne pouvait chercher. Des esclandres y éclataient régulièrement, mais impliquaient rarement Snickers.

Nicholas se gara dans la rue, une rue et demi avant le McFeely’s. Tandis qu’il sortait de sa voiture, une femme s’approcha de lui.

- Nicky Turner ! Nicky, quand est-ce que tu avais arrêté ces préliminaires et me baiser, bébé ? dit-elle.

- Tiffany, tu me tueras, dit-il malicieusement. Je vais pas payer pour me faire tuer.

- T’es vraiment froid, répliqua-t-elle. J’ai entendu dire que tu baisais Jasmine, et je suis bien mieux qu’elle ;

- C’est pas vrai, Tiff. Tu sais bien que je n’aime que toi. Et puis, je baiserai pas Jasmine avec une bite empruntée, même si quelqu’un d’autre faisait les va-et-vient.

Tiffany rigola.

- Ça, c’est bien dit !

- T’as vu Snickers ce soir ?

- Nan, mais j’ai pas été cherché après son p’tit cul non plus.

- Si tu le vois, tu peux lui dire de me rejoindre au McFeelme’s ?

- Bien sûr bébé.

- Prends soin de toi Tiff.

- Toi aussi bel étalon !

Nicholas commença à marcher vers le McFeely’s, faisant un signe de tête aux personnes qu’il connaissait. La rumeur s’était répandue durant les dix dernières années sur le travail que faisait Nicholas depuis qu’il était devenu détective privé. Un bon quatre-vingt-dix pourcents de ses cas impliquaient des enfants à un point ou un autre, et, parmi les criminels, les personnes touchant aux enfants étaient les plus méprisables des pourritures. Si Nicholas était sur une affaire de maltraitance d’enfant, il pouvait compter sur l’aide de la plupart des gens de la Vallée, alors que si c’était juste une affaire de garde d’enfant, l’aide ne viendrait pas aussi vite. La hiérarchie criminelle le surprenait en permanence, mais il prenait l’aide peu importe d’où elle venait.

Il était à une rue du McFeely’s quand il remarqua la petite fille.

Elle était devant le bar et regardait intensément Nicholas. Quand elle remarqua qu’il l’avait vu, elle fit un signe de la main pour qu’il se dépêche tandis qu’elle pointait le bar de l’autre main. C’était la même petite fille qu’il avait vu dans son bureau ce matin, et elle était habillée de la même façon.

Il resta figé une minute au milieu du trottoir. Une des personnes passant par-là lui toucha l’épaule et lui demanda :

- Hé, ça va mec ?

- Je sais pas, répondit Nicholas. Hé ! Reste ici !

Il commença à courir vers le bar, pointant la petite fille du doigt.

- Ne bouge pas !

Les gens se retournaient pour voir à qui parlait Nicholas. Tandis qu’il se rapprochait de la petite fille, elle lui sourit et secoua la main en signe d’au revoir. Juste avant qu’il ne puisse l’atteindre, un groupe de personnes sortit du McFeely’s et la fille disparaître de son champ de vision. Quand ils se déplacèrent, la fillette avait disparu. Il regarda partout, mais il n’y avait nulle part où elle aurait pu se cacher. Il n’y avait aucune ruelle où se faufiler et aucune voiture où se cacher. Elle s’était envolée dans les airs.

À moins qu’elle soit entrée dans le bar.

Il pénétra dans le bar juste à temps pour voir un homme gigantesque lancé son poing sur la tempe de Snickers. Celui-ci tomba sur les tables le long du mur, assommé. L’homme à la taille impressionnante mit sa main dans sa poche intérieure pour en sortir un couteau. Il avança vers Snickers.

Nicholas n’hésita pas. Il courut vers l’homme et lui assena deux coups de poings rapides dans les reins, à droite et à gauche. L’homme se retourna lentement vers lui.

Oh, merde, pensa Nicholas.

- Je te connais pas, connard. Mais si tu cherches la merde, tu vas l’avoir !

Nicholas mit ses mains en l’air, l’air de dire « attends une minute », puis enfonça les doigts tendus de sa main gauche dans la pomme d’Adam de l’homme. Ses yeux s’élargirent et il lâcha le couteau. Ses mains s’agrippèrent à sa gorge car il avait du mal à respirer. Un petit filet de sang commença à couler de la commissure de ses lèvres. Il tituba.

- Tu peux respirer, mon grand. Ça va faire un mal de chien, mais tu peux respirer. Maintenant dégage, dit Nicholas.

L’homme immense marcha pesamment vers la sortie.

Hank McFeely en personne était en train de prendre soin de Snickers. Il l’aida à se remettre sur pied. Snickers le remercier d’un geste de la main.

McFeely dit à Nicholas :

- Merci, Nicky. Ce mec aurait tué Snickers et je pense pas que ma batte de baseball l’aurait arrêté.

- Pour tout te dire Hank, je pensais m’attaquer à plus gros que moi.

McFeely rigola.

- On aurait dit. T’aurais dû voir ta tête quand les coups de poings ont pas marché.

Nicholas rigola aussi.

- Eh, Hank, t’as pas vu une petite fille entrer avant que Snickers se fasse frapper ?

- Nope, mais je ne t’ai pas vu rentrer non plus. Je vais demander autour de moi.

- Merci Hank.

Nicholas prit le bras de Snickers pour qu’il puisse se maintenir debout.

- Pourquoi est-ce que cette montagne t’a frappé Snick ?

Snickers secoua la tête.

- Il m’a dit de dégager de son chemin, t’sais ?

- Tu lui as dit quoi ?

- J’lui ai dit d’aller baiser un arbre, que ce serait mieux qu’avec sa femme.

Nicholas commença à rigoler, puis après une minute, Snickers aussi.

- Un peu con, hein Nicky ?

- Yep. Allez Mike Tyson, j’ai des questions pour toi.

Ils s’installèrent dans un box dans le fond du bar. Hazel, la serveuse, leur apporta chacun une bière.

- Compliments de Hank, les gars. À votre santé !

- Merci Hazel, répondit Nicholas.

Snickers prit une longue gorgée de son verre.

- Alors, t’fais quoi en ce moment Nicky ? On dirait que j’t’en dois une, hein ?

McFeely arriva près du box avant que Nicholas ne puisse répondre.

- Pas de petite fille, Nicky. T’es sûr qu’elle est entrée ?

- Non Hank. Mais merci d’avoir demandé, et merci pour les bières.

- Avec plaisir les gars.

Il partit.

Nicholas reprit :

- Il y a trois jours, au beau milieu de l’après-midi, une petite fille a été enlevée.

Il raconta le reste de l’histoire.

- J’ai rien pour toi, Nicky, mais je vais garder mes oreilles grandes ouvertes.

Snickers tapota ses lèvres avec le bout de son index.

- J’ai bien entendu une rumeur ou deux sur quelque chose, mais j’sais pas si ça a un rapport avec ça ou pas, t’vois ?

- Qu’est-ce que tu as entendu ?

- Bah, ya ce groupe de gosses de riches, tu vois ? J’veux pas dire qu’ils sont en ville, ils vivent partout dans le monde. Mais ils aiment pratiquer du sexe bizarre, et ils aiment pas les putes. Ils en veulent des fraîches, t’vois ?

- Continue.

- Un pote à moi a été contacté y’a deux ans. Le type a dit que ce groupe voulait payer un gars pour enlever une femme, mais ils voulaient un genre en particulier... un peu comme une commande à la demande, t’vois ? Il a dit qu’ils voulaient une femme brune et certaines mensurations... vingt-et-uns ans max.

Snickers but sa bière.

- J’pense que ces gars voulaient, genre, la faire tourner jusqu’à ce que tout le monde l’ait baisé, et puis se débarrasser d’elle.

- S’en débarrasser comment, Snick ?

Snickers forma un pistolet avec sa main et le pointa sur sa propre tempe.

- Donc j’me demande si ces gars ont pas décidé de viser plus jeune Nicky, t’vois ?

- Ton pote, il a pris le contrat ?

Snickers secoua la tête.

- Nan, cette connerie fait rappliquer les fédéraux plus vite que mouche sur de la merde, t’vois ? Il voulait pas aller au placard pour que des gosses de riches obèses puissent prendre leur pied.

- Comment ton pote devait leur dire que le travail était fait ?

- J’sais pas, Nicky. Il a pas été plus loin, t’vois ? Mais il a senti que le gars qui est rentré en contact avec lui était un fumier qui pouvait pas être touché. Il lui a rien dit, mais c’est l’impression qu’il a eu.

- Tu penses pouvoir le contacter ce soir ?

- J’peux essayer, t’vois ? Mais je t’appellerai si j’ai quelque chose.

- Ecoute, Snick, tu m’as déjà entendu parler de Marcus Moore, non ?

- Le fédéral ? Ouais, je m’en souviens.

- Il sait qui tu es et ce qu’on fait, donc si arrives pas à me contacter pour une raison ou une autre, appelle-le.

Nicholas sortit une feuille de son calepin, y écrivit le numéro de téléphone portable de Marcus et le donna à Snickers.

- Ça doit être une grosse affaire pour toi, hein Nicky ?

- Non, pas encore... mais je pense qu’on peut la résoudre avec ton aide. J’ai besoin de tout ce que tu peux trouver aussi vite que possible.

- J’sais, j’sais ... t’en as besoin pour hier.

- Et fait moi une autre faveur, Snickers.

- Quoi ?

- La prochaine fois, regarde le type avant d’ouvrir ta bouche.

Nicholas quitta le bar tandis que Snickers rigolait.

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16+
Дата выхода на Литрес:
17 декабря 2020
Объем:
122 стр. 5 иллюстраций
ISBN:
9788835413752
Правообладатель:
Tektime S.r.l.s.
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