Avant qu’il n’ait Besoin

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Из серии: Un mystère Mackenzie White #5
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Avant qu’il n’ait Besoin
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Blake Pierce

Blake Pierce est l’auteur de la série à succès mystère RILEY PAIGE, qui comprend huit volumes (pour l’instant). Black Pierce est également l’auteur de la série mystère MACKENZIE WHITE, comprenant cinq volumes (pour l’instant) ; de la série mystère AVERY BLACK, comprenant quatre volumes (pour l’instant) ; et de la nouvelle série mystère KERI LOCKE.

Lecteur avide et admirateur de longue date des genres mystère et thriller, Blake aimerait connaître votre avis. N’hésitez pas à consulter son site www.blakepierceauthor.com afin d’en apprendre davantage et rester en contact.

Copyright © 2016 par Blake Pierce. Tous droits réservés. Sous réserve de la loi américaine sur les droits d'auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme ou par quelque procédé que ce soit, ni enregistrée dans une base de données ou un système de récupération, sans l'accord préalable de l'auteur. Ce livre électronique est sous licence pour usage personnel uniquement. Ce livre électronique ne peut être ni revendu, ni donné à d'autres personnes. Si vous désirez partager ce livre avec quelqu'un, veuillez acheter une copie supplémentaire pour chaque bénéficiaire. Si vous lisez ce livre et que vous ne l'avez pas acheté, ou qu'il n'a pas été acheté pour votre usage personnel uniquement, veuillez le rendre et acheter votre propre copie. Merci de respecter le travail de cet auteur. Il s'agit d'une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les endroits, les événements et les incidents sont soit le produit de l'imagination de l'auteur, soit utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite. Image de couverture Copyright Kichigin, utilisé sous licence de Shutterstock.com.

LIVRES PAR BLAKE PIERCE

LES ENQUÊTES DE RILEY PAIGE

SANS LAISSER DE TRACES (Tome 1)

REACTION EN CHAINE (Tome 2)

LA QUEUE ENTRE LES JAMBES (Tome 3)

LES PENDULES À L’HEURE (Tome 4)

QUI VA A LA CHASSE (Tome 5)

A VOTRE SANTÉ (Tome 6)

DE SAC ET DE CORDE (Tome 7)

UN PLAT QUI SE MANGE FROID (Tome 8)

SANS COUP FERIR (Tome 9)

SÉRIE MYSTÈRE MACKENZIE WHITE

AVANT QU’IL NE TUE (Volume 1)

AVANT QU’IL NE VOIE (Volume 2)

AVANT QU’IL NE CONVOITE (Volume 3)

AVANT QU’IL NE PRENNE (Volume 4)

AVANT QU’IL N’AIT BESOIN (Volume 5)

AVANT QU’IL NE RESSENTE (Volume 6)

POLAR AVERY BLACK

RAISON DE TUER (TOME 1)

RAISON DE COURIR (TOME2)

RAISON DE SE CACHER (TOME 3)

RAISON DE CRAINDRE (TOME 4)

LES ENQUETES DE KERI LOCKE

UN MAUVAIS PRESSENTIMENT (TOME 1)

DE MAUVAIS AUGURE (TOME 2)

L’OMBLRE DU MAL (TOME 3)

PROLOGUE

Joey Nestler savait qu’un jour, il serait un bon policier. Son père avait été policier avant lui et son grand-père avant ça. Le grand-père de Joey avait pris une balle en pleine poitrine en 1968, ce qui l’avait obligé à prendre sa pension plus tôt que prévu. Être flic coulait dans ses veines et bien qu’il n’ait que vingt-huit ans et qu’on ne lui assigne que des affaires sans importance, Joey savait qu’un jour il gravirait les échelons.

Mais aujourd’hui ne serait pas le jour. On lui avait de nouveau assigné une tâche sans importance – un travail ingrat. Joey savait qu’il en avait encore au moins pour six mois de ce type de missions ridicules. Mais ça lui convenait pour l’instant. Se balader dans les rues de Miami dans une voiture de police à cette époque de l’année, la fin du printemps, était plutôt agréable. Les filles avaient sorti leurs shorts moulants et leurs bikinis puisque le climat s’était adouci et le fait d’être occupé à des tâches subalternes lui permettait plus facilement de profiter du panorama.

Il se remettrait d’ailleurs tout de suite à mater les jolies filles dans la rue dès qu’il en aurait terminé avec la tâche qui l’attendait. Il se gara devant une rangée de maisons élégantes, dont chacune était bordée de palmiers bien entretenus. Il sortit lentement de sa voiture de patrouille, persuadé qu’il allait à nouveau se trouver face à une simple affaire de dispute conjugale. Il devait néanmoins admettre que les détails de cette affaire avaient attisé sa curiosité.

Une femme avait appelé le commissariat ce matin en informant que sa sœur ne répondait ni à ses coups de fils, ni à ses emails. Cette situation n’aurait normalement suscité aucun intérêt mais lorsqu’ils eurent vérifié l’adresse de la sœur en question, elle se trouvait directement à côté d’une maison dont les habitants avaient appelé hier soir pour déposer plainte pour tapage nocturne. Apparemment, un chien avait aboyé furieusement toute la nuit. Les appels téléphoniques et les coups frappés à la porte afin de demander aux propriétaires de faire moins de bruit étaient restés sans réponse. Et quand la police avait rappelé la femme afin de lui poser des questions concernant sa sœur, elle avait confirmé que sa sœur avait bien un chien.

Et maintenant, me voilà ici, pensa Joey en montant les marches qui menaient à la porte d’entrée.

Il était déjà passé par le bureau du propriétaire afin de se procurer un double des clés et ce détail rendait sa mission légèrement plus intéressante que ses tâches habituelles. Il avait quand même la sensation que ses capacités étaient sous-estimées et il se sentait un peu stupide au moment de frapper à la porte. Vu ce qu’il savait de cette affaire, il ne s’attendait pas à une réponse.

Il frappa à la porte à plusieurs reprises, les cheveux trempés de sueur sous sa casquette en plein soleil.

Après deux minutes, toujours aucune réponse. Il n’en fut pas vraiment étonné.

Joey sortit la clé et la tourna dans la serrure. Il ouvrit légèrement la porte et cria à l’intérieur.

« Bonjour, je suis l’officier Nestler de la police de Miami. Je vais entrer et… »

Il fut interrompu par les aboiements d’un petit chien qui se précipitait dans sa direction. Il s’agissait d’un Jack Russell et bien qu’il fasse de son mieux pour essayer d’intimider l’étranger qui se trouvait sur le pas de la porte, il avait également l’air un peu effrayé. Ses pattes arrière tremblaient.

« Hé, petit gars, » dit Joey en entrant dans la maison. « Où sont tes parents ? »

Le chien se mit à gémir. Joey pénétra plus avant dans la maison. Il avait fait deux pas dans le petit vestibule en direction du salon quand il sentit une odeur nauséabonde. Il baissa les yeux vers le chien et fronça les sourcils.

« Personne ne t’a sorti depuis un bout de temps, on dirait. »

Le chien baissa la tête comme s’il avait parfaitement compris et se sentait honteux de ce qu’il avait fait.

Joey s’avança dans le salon, tout en continuant à crier à voix haute.

« Bonjour, je cherche monsieur ou madame Kurtz. Je suis l’officier Nestler de la police de Miami. »

Mais il ne reçut aucune réponse et il était certain qu’il n’en recevrait pas. Il traversa le salon, qui était impeccable. Puis il entra dans la cuisine adjacente et dut se couvrir la bouche et le nez de sa main. La cuisine était l’endroit où le chien avait décidé de faire ses besoins, des flaques d’urine recouvraient le sol et deux tas d’excréments se trouvaient devant le frigo.

Il vit deux gamelles vides de l’autre côté de la cuisine. Se sentant mal pour le chien, Nestler remplit une des gamelles d’eau du robinet. Le chien se mit à boire avidement au moment où Nestler sortait de la cuisine. Il se dirigea vers les escaliers qui partaient du salon et monta à l’étage.

Au moment où il arriva dans le couloir à l’étage, Joey Nestler sentit pour la première fois de sa carrière ce que son père appelait l’instinct policier. Il sut tout de suite que quelque chose ne tournait pas rond. Il sut qu’il allait se retrouver face à quelque chose de désagréable, quelque chose à laquelle il ne s’attendait pas.

Il sortit son arme, se sentant un peu ridicule alors qu’il continuait à s’avancer dans le couloir. Il passa devant une salle de bain (où il trouva une autre flaque d’urine laissée par le chien) et devant un petit bureau. Le bureau était un peu en désordre mais ne présentait aucun signe particulier de lutte.

Au bout du couloir, une troisième et dernière porte était ouverte, révélant la chambre à coucher principale.

Nestler s’arrêta sur le seuil et son sang se glaça dans ses veines.

Il observa la scène devant lui durant cinq bonnes secondes avant d’entrer dans la chambre.

Un homme et une femme – vraisemblablement monsieur et madame Kurtz – gisaient morts sur le lit. Au vu de la quantité de sang sur les draps, les murs et la moquette, il était clair qu’ils n’étaient pas seulement endormis.

Joey s’avança de deux pas puis s’arrêta. Ce n’était pas une affaire pour lui. Il fallait qu’il en informe le commissariat avant de faire quoi que ce soit d’autre. De plus, de là où il se trouvait, il pouvait voir tout ce qu’il y avait à voir. Monsieur Kurtz avait été poignardé à la poitrine et la gorge de madame Kurtz avait était tranchée d’une oreille à l’autre.

Joey n’avait jamais vu autant de sang de sa vie. Ça lui donnait presque le vertige.

Il sortit de la chambre à coucher, sans plus penser à son père ou à son grand-père, sans plus penser au fin policier qu’il désirait un jour devenir.

Il sortit de la maison en courant et dévala les escaliers du porche, tout en luttant contre une forte vague de nausée. Alors qu’il tâtonnait pour trouver le micro qu’il avait à l’épaule, il vit le Jack Russell sortir précipitamment de la maison.

 

Debout devant la maison, le chien à ses côtés, Nestler appela le commissariat. Le chien ne cessait de japper en direction du ciel comme s’il pouvait changer quelque chose à l’horrible scène qui se trouvait à l’intérieur.

CHAPITRE UN

Mackenzie White était assise à son poste de travail et frôlait une carte de visite du bout des doigts. C’était une carte de visite qui l’obsédait depuis des mois maintenant, une carte liée à son passé. Ou, plus précisément, au meurtre de son père.

Elle y revenait à chaque fois qu’elle clôturait une enquête, en se demandant quand elle prendrait un peu de temps à elle, loin de son boulot d’agent, afin de pouvoir retourner au Nebraska et revoir la scène du meurtre de son père d’un nouvel œil, sans l’influence de la mentalité du FBI.

Le travail l’épuisait dernièrement et avec chaque nouvelle affaire qu’elle élucidait, le mystère qui entourait la mort de son père exerçait une attraction de plus en plus forte sur elle. C’était devenu à un tel point qu’elle avait de moins en moins le sentiment de devoir accompli lorsqu’elle clôturait une affaire. La dernière en date avait abouti à l’arrestation de deux hommes qui planifiaient la distribution de cocaïne dans un lycée de Baltimore. L’enquête lui avait pris trois jours et elle s’était déroulée de manière si fluide qu’elle n’avait même pas eu l’impression d’avoir accompli grand-chose.

Elle avait bossé sur bon nombre d’enquêtes d’importance depuis qu’elle était arrivée à Quantico et elle s’était tracée sa route dans un tourbillon d’interventions, d’opérations en coulisse et de situations de justesse. Elle avait perdu un partenaire, était parvenue à énerver à peu près tous ses superviseurs et s’était bâti une réputation.

La seule chose qui lui manquait, c’était un ami. Bien sûr, il y avait Ellington mais il y avait une sorte d’alchimie entre eux qui rendait l’amitié difficile. Et de toute façon, elle avait officiellement renoncé à lui. Il l’avait éconduite à deux reprises maintenant – pour différentes raisons à chaque fois – et elle n’allait pas se tourner à nouveau en ridicule. Elle se contenterait du fait que leur relation professionnelle soit le seul lien qui les unisse.

Ces dernières semaines, elle avait également appris à mieux connaître son nouveau partenaire – un novice un peu maladroit mais zélé du nom de Lee Harrison. Il s’occupait essentiellement de la paperasserie, des tâches encombrantes et des recherches mais il faisait vraiment du bon boulot. Elle savait que le directeur McGrath cherchait juste à savoir comment il s’en sortirait en étant submergé par autant de travail. Et pour l’instant, Harrison était le meilleur.

Elle pensait vaguement à Harrison en regardant la carte de visite. Elle lui avait demandé à plusieurs reprises de faire des recherches concernant toute entreprise du nom d’Antiquités Barker. Et bien qu’il ait obtenu bien plus de résultats que n’importe qui d’autre ces derniers mois, toutes les pistes avaient abouti à un cul-de-sac.

Alors qu’elle y réfléchissait, elle entendit des pas légers s’approcher de son poste de travail. Mackenzie glissa la carte de visite sous une pile de papiers à côté de son ordinateur et fit semblant d’être occupée à lire ses emails.

« Salut, White, » dit une voix masculine familière.

Ce type est tellement bon qu’il peut pratiquement m’entendre quand je pense à lui, pensa-t-elle. Elle pivota sur sa chaise et vit Lee Harrison qui la regardait.

« Laisse tomber le White, » dit-elle. « C’est Mackenzie, ou Mac, si tu t’en sens le courage. »

Il sourit d’un air gêné. Il était évident qu’Harrison ne savait pas encore comment il devait lui parler ou même comment agir en sa présence. Et ça lui convenait. Elle se demandait parfois si McGrath ne l’avait pas assigné à être parfois son partenaire, juste pour qu’il s’habitue à ne jamais vraiment être sûr de ce qu’il en était avec ses collègues. Et si c’était le cas, pensa-t-elle, c’était un coup de génie.

« OK alors… Mackenzie, » dit-il. « Je voulais juste vous dire qu’ils en avaient fini avec les dealers de ce matin. Ils veulent savoir si vous avez besoin d’autres informations de leur part. »

« Non, j’ai tout ce qu’il me faut, » dit-elle.

Harrison hocha de la tête mais avant de s’éloigner, il fronça les sourcils d’une manière qui était presque devenue un signe distinctif chez lui. « Est-ce que je peux vous poser une question ? » demanda-t-il.

« Bien sûr. »

« Est-ce que vous… et bien, est-ce que vous allez bien ? Vous avez l’air vraiment fatiguée. Même un peu épuisée. »

Elle aurait facilement pu le charrier pour ce commentaire et le faire sentir très mal à l’aise mais elle décida de s’abstenir. C’était un bon élément et elle ne voulait pas être le genre d’agent (à peine plus qu’une débutante elle-même) qui harcelait le nouveau venu. Au lieu de ça, elle dit : « Oui, ça va. C’est juste que je ne dors pas beaucoup dernièrement. »

Harrison hocha la tête. « Je comprends, » dit-il. « Et bien… je vous souhaite de trouver le sommeil. » Puis il fronça de nouveau les sourcils de manière si distinctive et s’éloigna, probablement prêt à abattre les tâches que McGrath lui avait préparées pour la suite.

Son attention ayant été détournée de la carte de visite et des innombrables mystères irrésolus qu’elle représentait, Mackenzie décida de la laisser de côté. Elle se mit à jour dans ses emails et se mit à classer les papiers qui avaient commencé à s’accumuler sur son bureau. Elle n’avait pas souvent l’occasion de s’adonner à ce genre de tâches ingrates et elle en était très reconnaissante.

Quand son téléphone se mit à sonner en plein milieu, elle l’attrapa de manière anxieuse. N’importe quoi qui me permette de m’éloigner de ce bureau.

« Mackenzie White, » dit-elle en décrochant.

« White, c’est McGrath. »

Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Bien que McGrath soit loin d’être la personne qu’elle préférait, elle savait que quand il l’appelait ou quand il s’approchait de son poste de travail, c’était généralement pour lui assigner une affaire.

Et c’était la raison pour laquelle il appelait. Mackenzie n’eut même pas le temps de dire bonjour qu’il se remettait à nouveau à parler, de cette manière rapide qu’il avait de communiquer.

« Je veux que vous veniez tout de suite dans mon bureau, » dit-il. « Et amenez Harrison avec vous. »

À nouveau, Mackenzie n’eut pas le temps de répondre. Il avait raccroché avant qu’un seul son ne puisse sortir de sa bouche.

Mais ça ne la dérangeait pas. Apparemment, McGrath avait une nouvelle affaire à lui confier. Peut-être que ça allait lui permettre d’aiguiser son esprit et lui offrir un dernier moment de clarté avant qu’elle ne se retire quelques temps pour se concentrer sur l’enquête concernant le meurtre de son père.

Animée d’une sorte d’effervescence, elle se leva et se mit à la recherche de Lee Harrison.

***

En voyant la manière dont Harrison se comportait dans le bureau de McGrath permit à Mackenzie de remettre les pieds sur terre. Elle le vit assis, raide comme un piquet, sur le bord de sa chaise alors que McGrath commençait à leur parler. Le jeune agent était visiblement nerveux et cherchait à faire bonne impression. Mackenzie savait qu’il était perfectionniste et qu’il avait une mémoire de style photographique. Elle se demanda à quoi ressemblait sa mémoire – s’il absorbait chaque mot qui sortait de la bouche de McGrath, tel une éponge.

Il me fait un peu penser à moi, pensa-t-elle tout en se concentrant aussi sur ce que McGrath leur disait.

« Alors, voici ce que j’ai pour vous, » dit McGrath. « Hier matin, la police d’état de Miami nous a appelés concernant une série de meurtres. Dans les deux cas, il s’agit de meurtres de couples mariés. Nous avons donc quatre cadavres. Les meurtres étaient relativement violents et sanglants et pour l’instant, il ne semble n’y avoir aucun lien manifeste entre eux. Le style violent des meurtres, et le fait qu’il s’agisse de couples mariés assassinés dans leur lit, fait que la police d’état de Miami pense qu’il s’agit d’un tueur en série. Je pense personnellement qu’il est trop tôt pour en être sûr. »

« Vous pensez qu’il pourrait s’agir juste d’une coïncidence ? » demanda Mackenzie.

« Oui, je pense que c’est possible, » dit-il. « Mais ils nous ont demandé de l’aide et je veux vous y envoyer tous les deux. Harrison, c’est une excellente occasion pour vous de travailler sur le terrain et de vous lancer. White, j’attends de vous que vous l’encadriez mais sans jouer au chef. Vous avez compris ? »

« Oui, monsieur, » dit Mackenzie.

« Je vous envoie tous les détails et les informations concernant votre vol dans l’heure à venir. Je ne pense pas que ça vous prendra plus qu’un jour ou deux. Vous avez des questions ? »

Mackenzie secoua la tête. Harrison lança un rapide « Non monsieur, » et Mackenzie sentit qu’il faisait de son mieux pour ne pas montrer son enthousiasme.

Elle ne pouvait pas le blâmer. Elle aussi était enthousiaste.

En dépit de ce que McGrath pensait, elle sentait déjà que cette affaire serait loin d’être un travail de routine.

Des couples.

C’était une première pour elle.

Et elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que cette petite affaire de « routine » s’avérerait être bien plus compliquée.

CHAPITRE DEUX

Bien que Mackenzie sache que l’un des stéréotypes du gouvernement soit que les choses bougent de manière assez lente, elle savait aussi que ce n’était généralement pas le cas au moment d’envoyer les agents du FBI sur le terrain. Seulement quatorze heures après avoir été convoquée dans le bureau de McGrath, Mackenzie garait une voiture de location sur une place de parking devant une rangée de maisons de ville. Elle se gara à côté d’une voiture de patrouille et remarqua l’officier qui était assis à l’intérieur.

À côté d’elle, sur le siège passager, Harrison relisait les notes concernant l’affaire. Il avait été plutôt silencieux durant le trajet et Mackenzie avait été sur le point d’entamer la conversation. Elle se demandait s’il était nerveux, intimidé, ou un peu des deux. Mais au lieu de le forcer à communiquer avec elle, elle estima qu’il était peut-être mieux pour lui de sortir tout seul de sa coquille – surtout si McGrath projetait de les faire travailler ensemble comme partenaires dans un futur proche.

Mackenzie prit un moment pour se rappeler tout ce qu’elle savait concernant l’enquête. Elle inclina légèrement la tête en arrière, ferma les yeux et se remémora tous les détails. La tendance qu’elle avait de s’arrêter à chaque détail d’une enquête lui permettait de se plonger facilement dans ses pensées et de fouiller parmi ses souvenirs comme s’il s’agissait d’une armoire de classement à l’intérieur de sa tête.

Un couple assassiné, ce qui amène tout de suite quelques questions sur le tapis. Pourquoi tous les deux ? Pourquoi pas seulement l’un d’entre eux ?

Être attentive à tout ce qui pourrait paraître bizarre, même vaguement. Si la jalousie est la raison de ces assassinats, c’est probablement l’œuvre de quelqu’un qui envie leur vie d’une certaine façon.

Pas d’effraction ; la famille Kurtz a laissé entrer l’assassin de leur plein gré.

Elle rouvrit les yeux, puis ouvrit la portière de la voiture. Elle pouvait spéculer tout ce qu’elle voulait sur base de ce qu’elle avait lu dans le dossier. Mais rien de tout ça ne serait aussi efficace que de mettre les pieds sur la scène de crime et d’y jeter un œil.

Harrison sortit de la voiture en même temps qu’elle et ils se retrouvèrent sous le soleil éclatant de Miami. Elle pouvait sentir l’odeur de l’océan dans l’air salé, avec une légère trace d’odeur de poisson qui n’était pas vraiment désagréable.

Au moment où ils refermèrent les portières de la voiture, l’officier qui se trouvait dans la voiture de police à côté d’eux sortit également. Mackenzie supposa qu’il s’agissait là de l’officier de police qui était chargé de les rencontrer. Environ la quarantaine, la policière était assez jolie avec ses cheveux blonds courts captant la lumière dorée du soleil.

« Agents White et Harrison ? » demanda l’officier.

« Oui, c’est nous, » dit Mackenzie.

La femme leur tendit la main tout en se présentant. « Je suis l’officier Dagney, » dit-elle. « Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas à me demander. L’endroit a bien entendu été nettoyé mais j’ai un dossier rempli de photos prises au moment où la scène était encore fraîche. »

« Merci, » dit Mackenzie. « Pour commencer, je pense que j’aimerais d’abord aller jeter un coup d’œil à l’intérieur. »

 

« Bien sûr, » dit Dagney, en montant les escaliers et en sortant une clé de sa poche. Elle fit tourner la clé dans la serrure et fit signe à Mackenzie et à Harrison d’entrer avant elle.

Mackenzie sentit tout de suite l’odeur d’eau de javel ou de nettoyant ménager. Elle se rappela que le rapport mentionnait le fait qu’un chien s’était retrouvé enfermé à l’intérieur de la maison durant au moins deux jours et qu’il y avait fait ses besoins à plusieurs reprises.

« L’eau de javel, » dit Harrison. « C’était pour nettoyer les crasses laissées par le chien ? »

« Oui, » dit Dagney. « Ça a été nettoyé hier soir. On a voulu tout laisser tel qu’on l’avait trouvé jusqu’à ce que vous arriviez mais la puanteur était juste – vraiment insupportable. »

« Ça devrait tout de même aller, » dit Mackenzie. « La chambre à coucher se trouve à l’étage, c’est bien ça ? »

Dagney hocha la tête et les guida en direction des escaliers. « La seule chose qui a été touchée là-haut, c’est les corps et le drap du dessus qui ont été enlevés, » expliqua-t-elle. « Le drap est toujours là, sur le sol, sur une bâche en plastique. Mais il a fallu le bouger pour pouvoir retirer les corps du lit. Le sang était… et bien, vous allez voir par vous-mêmes. »

Mackenzie remarqua qu’Harrison ralentissait légèrement le pas, se rangeant prudemment derrière elle. Mackenzie suivit Dagney jusqu’à la porte de la chambre et remarqua qu’elle restait sur le seuil en faisant tout son possible pour ne pas regarder à l’intérieur.

Une fois qu’elle fut à l’intérieur de la chambre, Mackenzie vit tout de suite que Dagney n’avait pas exagéré, ni les rapports qu’elle avait lus. Il y avait beaucoup de sang – beaucoup plus qu’elle n’en ait jamais vu au même endroit.

Et durant un horrible instant, elle se retrouva dans une chambre au Nebraska – une chambre dans une maison qu’elle savait maintenant abandonnée. Elle regardait un lit baigné de sang où gisait le corps de son père.

Elle écarta l’image de sa tête au moment où elle entendit le bruit des pas d’Harrison se rapprochant lentement derrière elle.

« Ça va ? » lui demanda-t-elle.

« Oui, » dit-il, bien que sa voix ait l’air légèrement essoufflée.

Mackenzie remarqua que la plupart du sang se trouvait sur le lit, comme elle s’y attendait. Le drap qui avait été retiré du lit et étalé sur le sol avait autrefois été de couleur blanc cassé. Mais maintenant il était en grande partie recouvert de sang séché, dans une nuance plutôt rouge bordeaux. Elle s’approcha lentement du lit, presque certaine de n’y trouver aucune trace d’indice. Même si l’assassin avait accidentellement laissé un cheveu ou quoi que soit contenant son ADN, il serait maintenant enseveli au milieu de tout ce sang.

Elle regarda les éclaboussures sur le mur et sur la moquette. Elle examina surtout cette dernière pour vérifier si éventuellement elle pourrait y trouver la trace d’une empreinte de chaussure.

Il se peut qu’il y ait des traces quelque part, pensa-t-elle. Assassiner quelqu’un de cette manière – avec autant de sang sur la scène de crime – l’assassin a en avoir sur lui. Même s’il n’y a aucune trace de pas, peut-être qu’il y a des traces de sang quelque part dans la maison, du sang qu’il aurait accidentellement laissé derrière lui en sortant.

Puis aussi, comment l’assassin a-t-il pu les tuer tous les deux alors qu’ils étaient au lit ? Au moment de tuer le premier, le deuxième se serait sûrement réveillé. Soit l’assassin est vraiment rapide, soit il a organisé la scène avec les corps disposés sur le lit après avoir commis les meurtres.

« C’est une belle pagaille, hein ? » dit Harrison.

« Oui, effectivement, » dit Mackenzie. « Dis-moi… au premier coup d’œil, est-ce que tu vois quoi que ce soit qui pourrait constituer une piste, un indice ou quelque chose à examiner de plus près ? »

Il secoua la tête en fixant le lit des yeux. Elle hocha la tête en signe d’assentiment, sachant qu’il leur serait très difficile de trouver un quelconque indice avec tout ce sang. Elle se mit même à genoux pour jeter un coup d’œil en-dessous du lit, pour voir si elle pouvait y trouver quoi que ce soit. Elle n’y avait rien, à part une paire de pantoufles et un vieil album photo. Elle sortit l’album photo et le feuilleta. Les premières pages contenaient les photos d’un mariage, depuis le moment où la mariée s’avançait dans l’allée d’une grande église jusqu’au moment de la découpe du gâteau par le couple marié.

En fronçant les sourcils, elle remit l’album là où elle l’avait trouvé. Puis elle se retourna vers Dagney, qui se tenait toujours sur le pas de la porte, le dos tourné. « Vous nous avez dit que vous aviez des dossiers avec des photos, c’est bien ça ? »

« Oui. Si vous pouvez attendre un instant, je vous amène tout ça. » Elle avait répondu rapidement et avec une certaine urgence dans la voix, visiblement impatiente de redescendre à l’étage du bas.

Quand Dagney fut partie, Harrison ressortit dans le couloir. Il regarda en direction de la chambre et laissa échapper un profond soupir. « Vous aviez déjà vu une scène de crime comme celle-là ? »

« Jamais avec autant de sang, » répondit-elle. « J’ai vu quelques scènes horribles mais celle-ci dépasse tout ce que j’ai pu voir en terme de quantité de sang. »

Harrison eut l’air de réfléchir à ce qu’elle venait de dire au moment où elle sortait de la chambre. Ils redescendirent ensemble à l’étage du bas et entrèrent dans le salon où moment où Dagney passait la porte d’entrée. Ils se retrouvèrent à l’endroit du bar qui séparait la cuisine du salon. Dagney posa le dossier sur le bar et Mackenzie l’ouvrit. La première photo montrait le même lit à l’étage, recouvert de sang. Seulement, sur la photo, il y avait aussi deux cadavres – un homme et une femme. Les Kurtz.

Tous deux étaient vêtus de ce qui semblait être les vêtements qu’ils portaient pour dormir. Monsieur Kurtz (Josh, selon les rapports) portait un t-shirt et un boxer. Madame Kurtz (Julie) portait un débardeur à bretelles et un simple short de gym. Il y avait une grande variété de photos, certaines prises si près des corps que Mackenzie fit la grimace à plusieurs reprises. La photo de la gorge tranchée de madame Kurtz était particulièrement horrible.

« Je n’ai vu aucune mention de l’arme utilisée dans les rapports, » dit Mackenzie.

« C’est parce qu’elle n’a pas été identifiée. Tout le monde suppose qu’il s’agit d’un couteau. »

Un très grand couteau alors, pensa Mackenzie en détournant les yeux du corps de madame Kurtz.

Elle vit qu’apparemment, même dans la mort, madame Kurtz avait recherché le réconfort de son mari. Sa main droite était posée de manière presque paresseuse sur sa cuisse. Il y avait quelque chose de vraiment tendre dans cette image mais ça lui brisa également un peu le cœur.

« Et concernant le premier couple assassiné ? » demanda Mackenzie.

« C’était les Sterling, » dit Dagney, en sortant plusieurs photos et feuilles de papier de l’arrière du dossier.

Mackenzie regarda les photos et vit une scène similaire à ce qu’elle avait vu sur les photos précédentes, ainsi qu’à l’étage. Un couple, gisant sur leur lit, du sang partout. La seule différence était que le mari sur les photos des Sterling dormait tout nu ou avait été déshabillé par l’assassin.

Ces scènes sont bien trop similaires, pensa Mackenzie. C’est comme si elles avaient été organisées. Elle observa les similarités, comparant les photos des Kurtz et des Sterling.

Le courage et la force de volonté de tuer deux personnes en même temps – et d’une manière aussi brutale. Ce type est vraiment déterminé. Très motivé. Et apparemment pas contraire à la violence extrême.

« Corrigez-moi si je me trompe, » dit Mackenzie, « mais la police de Miami enquête selon l’hypothèse qu’il s’agit là de simples violations de domicile, c’est bien ça ? »

« Et bien, oui, au début, » dit Dagney. « Mais d’après ce qu’on a pu en déduire, il n’y a aucun signe de pillage ni de vol. Et vu qu’il s’agit du deuxième couple assassiné cette semaine, on dirait de moins en moins qu’il s’agit là de simples violations de domicile. »

« Je suis assez d’accord avec ça, » dit-elle. « Et qu’en est-il de possibles liens entre les deux couples ? » demanda Mackenzie.

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