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Le livre de Jade

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LA GUERRE

L'ÉPOUX D'UNE JEUNE FEMME
S'arme pour le combat
Selon Thou-Fou.

Allons, femme, pique ta longue aiguille dans la soie rouge du métier, et apporte ici mes armes guerrières.

Croise toi-même sur mes reins les deux larges sabres, et qu'on voie leurs poignées tranquilles dépasser mes épaules.

Et pendant que, tenant fièrement ma lance, ma lance dont la pointe claire fait de si souriantes blessures aux vaincus,

Pendant que, ma lance à la main, je te regarde agenouillée près de moi,

Accroche à ma ceinture l'arc souple d'où s'élanceront bientôt mille flèches sifflantes qui, décrivant dans l'air une courbe gracieuse, iront se fixer en frémissant dans la chair sanglante.

Et maintenant tremble et éloigne-toi, car voici le visage terrible que j'offrirai aux ennemis!

LE DÉPART DU GRAND CHEF
Selon Thou-Fou.

Le grand Chef a quitté tristement son amie; il est sorti par la grande porte de la ville et s'en est allé dormir dans sa tente, où il rêve à son amie.

Tout à coup, un bruit semblable à celui des feuilles mortes remuées par le vent d'automne le réveille, et il se soulève sur son coude.

C'est la robe de soie de son amie qui imite le bruit des feuilles mortes remuées par le vent d'automne, de son amie qui est venue le rejoindre.

«J'avais perdu mon âme, et subitement elle m'est rendue. Je suis plus surpris que si les neiges de la montagne de l'Ouest s'étaient tout à coup fondues.»

Ainsi parle le grand Chef, et son amie lui répond:

«Je pleurais à la fenêtre occidentale; une hirondelle, touchée, m'a prêté ses ailes, et je suis venue avec tant de promptitude que près de moi ton cheval de bataille aurait eu la marche des tortues.»

LES ADIEUX
Selon Roa-Li.

Le grand Chef est parti pour la guerre; avant le premier mouvement de son cheval, sa femme lui a donné une étoffe de soie.

«Emporte, en souvenir de moi, cette étoffe où j'ai brodé des caractères, et ne t'attarde pas trop longtemps;

«Car voici le moment de la pleine lune, et chaque jour lui ôte un morceau de sa rondeur;

«Ainsi le temps cruel fera décroître ma beauté.»

LA FLEUR ROUGE
Selon Li-Taï-Pé.

En travaillant tristement près de ma fenêtre, je me suis piquée au doigt; et la fleur blanche que je brodais est devenue une fleur rouge.

Alors j'ai songé brusquement à celui qui est parti pour combattre les révoltés; j'ai pensé que son sang coulait aussi, et des larmes sont tombées de mes yeux.

Mais j'ai cru entendre le bruit des pas de son cheval, et je me suis levée toute joyeuse; c'était mon cœur qui, en battant trop vite, imitait le bruit des pas de son cheval.

Je me suis remise à mon ouvrage près de la fenêtre, et mes larmes ont brodé de perles l'étoffe tendue sur le métier.

DE LA FENÊTRE OCCIDENTALE
Selon Ouan-Tchan-Lin.

A la tête de mille guerriers furieux, au bruit forcené des gongs, mon mari est parti, courant après la gloire.

J'ai d'abord été joyeuse de reprendre ma liberté de jeune fille.

Maintenant, je regarde de ma fenêtre les feuilles jaunissantes du saule; à son départ, elles étaient d'un vert tendre.

Serait-il joyeux, lui aussi, d'être si loin de moi?

LE CHIEN DU VAINQUEUR
Selon Thou-Fou.

Dans la grande guerre où j ai combattu sous la Bannière Noire j'ai reçu une blessure, mais j'ai tué beaucoup d'ennemis.

Tout sanglant après la mêlée, j'ai parcouru le champ de bataille, suivi de mon chien qui avait combattu à côté de moi.

Et en montrant à mon chien les corps de mes victimes, je lui ai dit: «Mange!» et en lui montrant leur sang qui coulait encore, je lui ai dit: «Bois!»

Mais la noble bête n'a point daigné toucher à ces vils cadavres de vaincus, et, se dressant, béante, sur ses pattes de derrière, jusqu'à la hauteur de ma blessure ouverte,

Elle n'était altérée que de mon propre sang victorieux et chaud qui pétillait dans la plaie comme dans une tasse rouge!

LA CIGOGNE
Selon Chen-Tué-Tsi.

O pauvres habitants de la grande Patrie du Milieu, vous êtes en proie à la guerre civile, et mon cœur pâlit de tristesse lorsque je songe à votre misère!

Vous êtes nés libres et vous êtes esclaves; vous êtes punis quoique vous n'ayez fait aucun mal.

Quand donc viendra pour vous le jour du salut? De quelle race est-il, l'homme choisi par le ciel pour vous tirer de peine?

Une blanche cigogne apparaît là-bas parmi les nuages, mais on ne sait pas encore sur quelle maison elle se posera.

LES POËTES

LES SAGES DANSENT
Selon Li-Taï-Pê.

Dans ma flûte aux bouts de jade, j'ai chanté une chanson aux humains; mais les humains ne m'ont pas compris.

Alors j'ai levé ma flûte vers le ciel, et j'ai dit ma chanson aux Sages.

Les Sages se sont réjouis; ils ont dansé sur les nuages resplendissants;

Et maintenant les humains me comprennent, lorsque je chante en m'accompagnant de ma flûte aux bouts de jade.

A UN JEUNE POËTE
Selon Sao-Nan.

Imite la lune grandissante! imite le soleil levant!

Tu seras pareil à la montagne du Sud, qui ne vacille jamais, ne s'ébranle jamais,

Et demeure éternellement verte comme les pins glorieux et les cèdres!

UN POËTE RIT DANS SON BATEAU
Selon Ouan-Tié.

Le petit lac pur et tranquille ressemble à une tasse remplie d'eau.

Sur ses rives, les bambous ont des formes de cabanes, et les arbres, au-dessus, font des toitures vertes.

Et les grands rochers pointus, posés au milieu des fleurs, ressemblent à des pagodes.

Je laisse mon bateau glisser doucement sur l'eau, et je souris de voir la nature imiter ainsi les hommes.

LA FLÛTE MYSTÉRIEUSE
Selon Li-Taï-Pé.

Un jour, par-dessus le feuillage et les fleurs embaumées, le vent m'apporta le son d'une flûte lointaine.

Alors j'ai coupé une branche de saule et j'ai répondu une chanson.

Depuis, la nuit, lorsque tout dort, les oiseaux entendent une conversation dans leur langage.

INDIFFÉRENCE AUX DOUCEURS DE L'ÉTÉ
Selon Tan-Jo-Su.

Les fleurs de pêcher voltigent comme des papillons roses; le saule en souriant se regarde dans l'eau.

Cependant mon ennui persiste, et je ne peux pas faire de vers.

La brise d'est, qui m'apporte le parfum des pruniers, me trouve insensible.

Oh! quand la nuit viendra-t-elle me faire oublier ma tristesse dans le sommeil!

LA FEUILLE BLANCHE
Selon Tché-Tsi.

La tête dans ma main, je regarde la feuille de papier qui reste blanche depuis que je suis là.

Je regarde aussi l'encre qui se sèche au bout de mon pinceau.

Mon esprit semble dormir; est-ce que mon esprit ne se réveillera pas?

Je m'en vais dans la plaine toute chaude de soleil, et je laisse mes mains traîner sur les hautes herbes.

D'un côté je vois la forêt veloutée, de l'autre les montagnes gracieuses, poudrées par la neige et à qui le soleil met du rouge.

Et je regarde aussi la marche lente des nuages, et je m'en reviens, poursuivi par l'éclat de rire des corbeaux,

M'asseoir devant la feuille de papier qui demeure blanche sous mon pinceau.

LE POËTE MONTE LA MONTAGNE
Enveloppée de brouillard
Selon Sou-Tong-Po.

Je monte sur cette haute montagne; le poil noir de mon cheval est jauni par la maladie.

Le chagrin a aussi couvert mes joues maigres d'une teinte jaune, et je monte tristement la montagne.

Je veux emplir ma gourde d'un vin de riz de bonne qualité, et voiler mes chagrins dans l'étourdissement que donne le vin.

LE POËTE SE PROMÈNE SUR LA MONTAGNE
Enveloppée de brouillard
Selon Sou-Tong-Po.

Le poëte se promène lentement sur la montagne; au loin les pierres couvertes de brouillard lui semblent des moutons endormis.

Il est arrivé en haut très-fatigué, car il a bu beaucoup de vin; et il se couche sur une pierre.

Les nuages se balancent au-dessus de sa tête; il les regarde se rejoindre et voiler le ciel.

Alors il chante tristement que l'automne approche, que le vent devient frais, que le printemps prochain est éloigné encore.

Et les promeneurs qui viennent admirer la beauté de la nature l'entourent en battant des mains, et ils s'écrient: «Voici assurément un homme qui est fou!»

LE BATEAU DES FLEURS
Du faubourg de l'Ouest
Selon Thou-Fou.

Sur ce bateau est la plus belle des femmes; ses sourcils ressemblent aux cornes des papillons.

 

Elle improvise des vers en s'accompagnant tristement de sa flûte; et les Sages s'émeuvent dans les hautes nuées.

«Comme une fleur tombée dans la boue, les passants cruels m'abandonnent.

«Les blés de riz que le vent balance sont plus heureux que moi; lorsqu'ils entr'ouvrent leurs épis, on croirait voir mon sourire;

«Mais moi, depuis longtemps, je ne souris jamais plus.

«Et bientôt un homme, tirant par-dessus son épaule le cordon de soie qui attache le Bateau des Fleurs à la rive, conduira ma douleur vers un autre pays!»

LOUANGE A LI-TAÏ-PÉ
Selon Thou-Fou.

La poésie est ton langage, comme le chant est celui des oiseaux.

Que ce soit à la clarté du soleil ou à l'ombre du soir, tu vois la poésie de toutes choses.

Lorsque tu bois le vin doré, sur le nuage de l'ivresse te viennent des idées de vers.

Tu es le premier des hommes, et, comme le soleil, tu répands sur eux les rayonnements de ton esprit.

De celui qui t'admire dans l'ombre, reçois cette adoration inconnue.

ENVOI A LI-TAÏ-PÉ
Le vingtième jour du douzième mois
Selon Thou-Fou.

Ton nom est Ti-Sié-Jen, la goutte d'eau intarissable, et tu es au rang des Sages immortels.

Le sceptre du Fils du Ciel est moins puissant que ton pinceau; moins fort est le sabre du guerrier.

Dans le ciel pur de l'été rien ne fait présager l'orage; mais tout à coup le vent amasse des nuages, et la pluie se précipite;

De même sur le papier sans tache le souffle de ton génie fait pleuvoir de noirs caractères; ce sont les larmes de ton esprit qui coulent silencieusement de ton pinceau.

Et, lorsque la pièce de vers est finie, on entend autour de toi les murmures d'admiration des Génies invisibles.

LES CARACTÈRES ÉTERNELS
Selon Li-Taï-Pé.

Tout en faisant des vers je regarde de ma fenêtre les balancements des bambous; on dirait de l'eau qui s'agite; et les feuilles en frôlant leurs épines imitent le bruit des cascades.

Je laisse tomber des caractères sur le papier; de loin on pourrait croire que des fleurs de prunier tombent à l'envers dans de la neige.

La charmante fraîcheur des oranges mandarines se fane lorsqu'une femme les porte trop longtemps dans la gaze de sa manche, de même que la gelée blanche s'évanouit au soleil;

Mais les caractères que je laisse tomber sur le papier ne s'effaceront jamais.

TABLE

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