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Raison de Tuer

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Из серии: Un Polar Avery Black #1
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« Super bon travail », dit-il.

Elle ne pouvait dire s’il plaisantait ou non.

Le second officier intervint.

« Tu essaies d’obtenir le record du plus grand nombre d’équipiers tués, Back ? »

Ah, pensa-t-elle. Ils blaguent.

« Allez », se moqua le troisième officier. « Lâchez-là un peu. Ce n’est pas de sa faute. Ramirez est une putain de fée autour des suspects. Il agit toujours comme si la main de Dieu allez l’empêcher de se faire blesser ou dans le genre. Putain d’idiot. Elle l’a fait arriver là en un seul morceau, non ? »

« Vous avez attrapé le tueur ? », demanda le second officier.

« Nous verrons », dit Avery.

Elle attendit la blague suivante, le prochain assaut verbal, mais aucun ne vint. Les officiers ruminèrent simplement, et pour la première fois depuis très longtemps, Avery put mentalement se détendre en étant à proximité d’un groupe de policiers et essayer de se concentrer.

Elle appela la scientifique.

« Randy, des nouvelles ? »

Randy était assise dans un laboratoire blanc dans le sous-sol du département. Un microscope était posé sur son bureau et elle regardait au travers pendant qu’elle parlait.

« Je suis contente que tu aies appelé », dit-elle. « Tu te souviens de ces drogues naturelles dont nous avions parlé, les plantes qu’il aurait pu avoir pour paralyser et finalement tuer sa victime ? J’ai reçu confirmation pour ça. Les toxines dans son corps indiquent environ soixante pour cent d’opium. Très pur. Ça devait être ses propres plants. Est-ce que tu as trouvé des pistes sur ça ? »

« J’ai parlé à un fournisseur de drogue que je connais », dit Avery. « J’ai demandé qui serait assez stupide pour vendre seulement les graines de pavot et voir ses ventes d’héroïne être anéanties. J’attends de recevoir une réponse. J’espérais que tu avais d’autres pistes. Je n’arrive nulle part pour les LED et le matériel de jardin. On peut les obtenir n’importe où. »

« Je suis en train de regarder ses fibres pour le moment, prises sur le corps de la fille », dit Randy. « Une d’elles provient sans aucun doute d’un chat, peut-être un tigré ? Avec un peu de chance, il ne les empaille pas juste pour les montrer. Il y a des traces de boue, aussi. Une variété typique des jardins. Je dirais que vous cherchez un pouce vert, et quelqu’un qui a des plantes, des animaux, et vrai fou de jardinage. »

Avery n’arrivait pas à assembler les morceaux.

George Fine n’avait pas de plantes, et pas de chats.

Peut-être est-ce à son autre endroit, pensa-t-elle. Mais n’y aurait-il pas eu quelques preuves de ça à sa résidence ? Des livres de botanique, de la drogue ?

« Ok », dit Avery. « Appelle-moi si tu trouves quoi que ce soit d’autre. »

* * *

Plus tard dans l’après-midi, Avery frappa à la porte de Ramirez et entra.

Ramirez lui fit signe d’entrer avec les bras levés et un sourire.

« Regardez qui c’est », s’écria-t-il. « Mon sauveur. »

« Pas vraiment », répondit-il. « Qu’est-ce que j’ai fait ? »

« Tu as gardé ton sang-froid », fit remarquer Ramirez, « et tu as agis comme un vrai policier avec un suspect là-dedans, pas comme un bleu stupide comme moi. Tout va bien, cependant », dit-il d’un air renfrogné, « je sortirais d’ici en un rien de temps. Le docteur a dit que je pourrais partir demain. Je serais de retour au bureau d’ici vendredi. »

« Ce n’est pas ce que j’ai entendu », dit Avery. « Le docteur a dit que tu avais besoin d’au moins deux semaines pour guérir. Il veut que tu te reposes. »

« Quoi ? », se plaignit Ramirez. « Tu ferais bien de ne pas dire ça au capitaine. Ne me fais pas rentrer chez moi et rester assis sur mes fesses. Tu ne sais pas à quoi ressemble ma vie de famille. »

« À quoi ressemble ta vie de famille ? » l’interrogea Avery.

Ramirez était une énigme pour elle : beau, en grande forme, parfaitement habillé, et en apparence troublé par rien. L’attaque de George avait montré un autre côté : un peu insouciant, en colère, et sans réel entrainement défensif pour faire face à la vitesse de George et la surprise. Au premier abord, il avait rappelé à Avery tous les hommes avec lesquels elle avait eu des aventures d’un soir aléatoires, il y avait de cela quelques années. Eux aussi étaient brillants à l’extérieur, mais une fois qu’elle avait ôté une couche ou deux, ils étaient un gâchis. Elle espérait que ce ne serait pas le cas avec son nouvel équipier.

« Oh, bon sang, tu veux vraiment que je dissipe le mystère ? », dit-il. « D’accord, pourquoi pas. Je suis dans un lit d’hôpital. Je sais que m’en sort comme Superman, mais honnêtement ? Je suis juste un gars normal à l’intérieur, Black. J’adore ce travail mais je n’aime pas transpirer, donc je suis rarement à la salle de sport et je ne suis définitivement pas l’homme le plus mortel des forces de l’ordre. Tu vois ce physique incroyable ? Je suis né avec. »

« Quelqu’un à la maison ? », demanda Avery.

« J’avais une petite amie. Six ans. Elle m’a quitté il y a un certain temps. Dit que j’avais trop de problèmes pour m’engager. Allez, Black ! Soyons honnêtes. Pourquoi un homme aussi bien que moi s’engagerait-il auprès d’une seule femme, quand il y en a des millions là dehors ? »

Beaucoup de raisons, pensa Avery.

Elle se souvint de Jack, son ex-mari. Même s’ils ne s’étaient pas parlé depuis longtemps, le désir de l’épouser avait été fort quand elle était plus jeune. Il offrait de la stabilité, de la bonté, de l’amour, et un soutien. Peu importait combien Avery était devenue intense ou réservée, il était toujours là, attendant et impatient de lui faire un câlin.

« J’imagine que les gens s’engagent parce qu’ils veulent se sentir en sécurité », dit-elle.

« Ce n’est pas une raison pour s’engager », dit-il. « Il faut que ce soit par amour. »

Avery n’avait jamais vraiment compris le concept d’amour jusqu’à ce que sa fille Rose naisse. En tant que jeune étudiante à l’université, elle pensait qu’elle aimait Jack. Les sentiments étaient là et il lui manquait quand il n’était pas dans les parages, mais si elle avait vraiment été amoureuse, elle ne l’aurait pas autant tenu comme acquis, ou ne serait pas partie.

Elle avait eu Rose quand elle avait à peine vingt ans. Jack avait voulu fonder une famille tôt, mais quand Rose était née, Avery s’était sentie piégée – plus de temps seule avec Jack, plus de temps pour elle-même, plus de vie, de carrière. Ça avait été le désordre. Elle avait été un désordre, et cela s’était vu – la fin de son mariage, la fin d’elle étant une mère. Mais bien qu’elle et Rose soient séparées, elle savait, maintenant, elle savait.

« Que sais-tu de l’amour ? », demanda-t-elle.

« Je sais que cela signifie que je dois faire se sentir bien ma femme. » Il sourit avec un regard contrit et séducteur.

« Ce n’est pas de l’amour », dit Avery. « L’amour, c’est quand tu es prêt à abandonner quelque chose qui compte pour toi pour quelqu’un d’autre. C’est quand tu te soucies plus de l’autre personne que de tes propres désirs, et que tu agis sur cette base – ça c’est de l’amour. Cela n’a rien avoir avec le sexe. »

Ramirez leva les sourcils avec respect.

« Whoa », dit-il. « C’est profond, Black. »

Les souvenirs étaient trop douloureux pour qu’Avery se les remémore. À la place, elle essaya de rester concentrée sur la tâche en cours : un tueur en liberté et un suspect en garde à vue.

« Je dois y aller », dit-elle. « Je voulais juste m’assurer que tu irais bien. Tout ce dont j’ai besoin, c’est un autre équipier mort sur les bras. »

« Pars, pars », dit Ramirez. « Où est notre Navy Seal ? »

« En garde à vue. Et tu n’es en fait pas si loin. Il est dans la réserve de l’armée. Très doué avec ses mains. J’ai déjà descendu en flammes le doyen pour avoir caché des informations à propos d’une potentielle arme létale. Thompson est à la résidence maintenant. »

« Tu penses que c’est notre tueur ? »

« Je ne suis pas sûre. »

« Quelle est l’hésitation ? »

Les pièces, pensa-t-elle. Les pièces du puzzle qui ne s’assemblaient pas.

« Il pourrait être notre gars », dit-elle. « Voyons ce qu’il se passe. »

CHAPITRE ONZE

Une heure plus tard, Avery se tenait dans une petite pièce sombre avec O’Malley et Connelly. Devant eux, à travers une vitre sans teint, était assis George Fine. Ses mains étaient menottées à une table en métal, et il avait des bandages autour de son épaule et de sa jambe en raison des blessures par balles. Il était chanceux, se rendit compte Avery, qu’elle l’ait juste effleuré. Elle avait visé juste.

De temps à autre il marmonnait quelque chose dans sa barbe, ou tressaillait. Des yeux vides ne cherchaient rien mais semblaient profondément perdus dans leurs pensées.

Dans sa main, Avery tenait une image qui présentait six différentes interprétations en noir et blanc du visage d’un homme, basées sur les vidéos de surveillance du tueur. Chacune montrait un coupable avec un menton étroit, des pommettes hautes, de petits yeux, et un front haut. Sur trois des photographies, la perruque, les lunettes et la moustache avaient été enlevées, et l’artiste avait donné au tueur différentes coiffures et barbes. Les trois dernières maintenaient au moins un aspect de ce déguisement au cas où cela n’en ait pas été un.

Avery prit du temps pour s’imprégner de chaque photographie.

Le visage qu’elle avait vu sur les caméras était ancré dans son esprit, et maintenant, avec une poignée de dessins clairs, elle était capable de déduire d’autres apparences : un menton plus large, des pommettes plus basses, une tête chauve, des yeux plus grands, des lunettes, et diverses couleurs pour les yeux.

 

De temps en temps, elle levait le regard vers Fine. Il y avait des similitudes : caucasien, pommettes hautes… Il semblait avoir une carrure plus fine, mais ils étaient tous deux vifs et agiles. Les mouvements gracieux qu’Avery avait vus sur la vidéo étaient grandement similaires à ceux qu’elle avait observés quand George avait pris le dessus sur Dan. Toutefois, Avery n’était pas si certaine. Il y avait les plantes et les animaux. De plus le tueur, dans les vidéos, avait un aspect monstrueux en lui, un humour mutin qui manquait chez George. George Fine se serait-il incliné devant des caméras ?

Comme si Connelly pouvait mentalement entendre ses doutes, il pointa du doigt vers la fenêtre et dit : « C’est notre gars. J’en suis sûr. Regardez-le. Il a à peine dit deux mots depuis qu’il est arrivé ici. Vous arrivez à croire qu’il veuille un avocat ? Pas moyen. Il n’aura rien. Nous avons besoin d’un aveu. »

O’Malley portait un costume noir et une cravate rouge. Il se tira les lèvres, fronça les sourcils et dit : « Il se peut que j’aie à être d’accord avec Connelly sur ça. Vous avez dit que vous aviez trouvé des photographies de Jenkins dans sa chambre. Il a attaqué et presque tué un policier. Il cadre aussi au profil. Ces portraits-robots correspondent presque. Quelle est l’hésitation ? »

« Les éléments n’ont pas tous un sens logique », dit-elle. « Où a-t-il emmené Cindy après son enlèvement ? Comment a-t-il appris à embaumer ? Randy Johnson a dit que ces poils sur la robe de Jenkins provenaient d’un chat. Fine ne possède pas de chat. Ce qu’il a, ce sont beaucoup de recherches internet pour des films pornos et des conseils sentimentaux. Cela sonne-t-il comme un tueur ? »

« Écoutez, Black, c’est une faveur là », dit Connelly avec un ton définitif. « En ce qui me concerne, c’est affaire est close. Nous l’avons eu. Il doit avoir un lieu sûr quelque part. C’est là que nous trouverons le chat, le minivan et l’arme du crime. Votre tâche est de trouver cet endroit. Bon sang, pourquoi devez-vous toujours agir comme si vous étiez tellement meilleure que tous les autres ? »

« Je veux seulement voir juste. »

« Ouais ? Eh bien, ça n’a pas toujours été le cas, n’est-ce pas ? »

Une énergie féroce pulsait de Connelly, les joues rouges, les yeux injectés de sang comme s’il avait bu ou avait passé une dure nuit. Il débordait de sa chemise, comme d’habitude, et paraissait être prêt à assener un coup de poing au visage de quelqu’un.

Elle s’adressa à O’Malley.

« Laissez-moi lui parler. »

« C’est votre criminel », dit O’Malley en haussant les épaules. « Vous pouvez faire ce que vous voulez. Mais nous pensons que c’est notre gars. Nous avons beaucoup de gens sur le dos pour celle-là. À moins que vous ne puissiez prouver quelque chose d’autre, et vite, finissons-en, d’accord ? »

Elle leva le pouce.

« Vous l’aurez, chef. »

La porte de la salle d’interrogatoire bourdonna et Avery la poussa. Tout était gris, y compris la table d’acier où le tireur était assis, le miroir et les murs.

George poussa un lourd soupir frustré et baissa la tête. Il portait les mêmes débardeur et jogging.

« Tu te souviens de moi ? », demanda Avery.

« Ouais », dit-il, « vous êtes la salope qui a pointé une arme vers mon visage. »

« Tu as essayé de tuer mon équipier. »

« Autodéfense. » Il haussa les épaules. « Vous avez fait irruption dans ma pièce. Tout le monde sait que ceux du Département de Police de Boston ont la gâchette facile. J’essayais juste de me protéger. »

« Tu l’as poignardé. »

« Parlez avec mon avocat. »

Avery s’assit.

« Laisse-moi voir si je mettre les choses au clair », dit-elle. « Tu es en économie. Étudiant moyen. Réserve de l’armée. Pas de casier judiciaire, au moins pas avant aujourd’hui. Aux dires de tous, un étudiant calme et inoffensifs. Quelques amis seulement. » Elle haussa les épaules. « Mais j’imagine que c’est ce qu’on obtient quand on ne fait pas beaucoup la fête à l’université. Des parents qui ont réussi. Un avocat. Un docteur. Pas de frères et sœurs, mais », nota-t-elle en insistant, « un historique de coups de foudre. Ouais », s’excusa-t-elle presque, « j’ai parlé au doyen et j’ai tout appris concernant ton béguin pour Tammy Smith, la fille que tu as suivie depuis Scarsdale ? Est-elle la raison pour laquelle tu es allé à Harvard, ou était-ce seulement une coïncidence ? »

« Je n’ai tué personne », dit-il, et il la regarda droit dans les yeux avec un regard déterminé et opiniâtre comme s’il la défiait de dire le contraire.

Rien dans cet interrogatoire ne semblait aller pour Avery.

Son instinct lui disait qu’elle avait déjà fait le bon jugement : il était instable et seul, un adolescent au bord de la dépression nerveuse avant que la fille de ses rêves soit soudainement assassinée, et ensuite il avait craqué. Mais un meurtrier méticuleux qui vidait les corps et les mettait dans des positions angéliques et presque vivantes ? Elle avait du mal à le croire. Il n’y avait simplement pas de preuves solides.

« Est-ce que tu aimes les films ? », demanda-t-elle.

Il fronça les sourcils, incertain quant à ce genre de questions.

« Peux-tu me dire ce qui se joue actuellement à L’Omni Theatre ?, ajouta-t-elle. « Le cinéma de l’autre côté du parc Lederman ? »

Un visage dénué d’expression l’accueillit.

« Il y a trois films qui y passent », répondit-elle. « Deux d’entre eux sont des films d’action policiers estivaux en 3D. Je ne m’intéresse pas vraiment à ceux-là », dit-elle avec une chiquenaude du poignet. « Le troisième est appelé L’Amour Mes Amis, un petit film français à propos de trois femmes qui tombent amoureuses les unes avec les autres. Tu as vu ce film ? »

« Jamais entendu parler. »

« Tu aimes les films étrangers ? »

« Parlez à mon avocat. »

« Très bien, très bien », dit-elle. « Que dis-tu de ça ? Une dernière question. Tu me donnes une réponse honnête, je partirais d’ici et je t’obtiendrais un avocat. D’accord ? »

Il ne dit rien.

« Sans condition », ajouta-t-elle. « Je suis sérieuse. »

Avery prit un moment pour formuler ses pensées.

« Tu pourrais être mon tueur », dit-elle. « Tu le pourrais vraiment. Nous avons encore beaucoup de pistes à explorer mais quelques-unes des pièces tiennent debout. Pour quelle autre raison attaquerais-tu un policier ? Pourquoi ta chambre est-elle si propre ? Cela me fait penser que tu as un autre endroit quelque part. Est-ce le cas ? »

Elle rencontra un regard indéchiffrable.

« Voici mon problème », dit Avery. « Tu pourrais aussi être juste un gamin stupide qui a été détruit par la mort d’un coup de foudre. Peut-être étais-tu furieux et misérable, et manifestement un peu instable parce que tu as attaqué un policier. Mais », souligna-t-elle, et elle montra du doigt la vitre sans tain, « mon officier superviseur et mon capitaine pensent tous les deux que tu es coupable de meurtre au premier degré. Ils veulent te voir brûler. Je vais te donner un choix. Réponds à une question pour moi et je réviserais ma position et je te donnerais ce que tu veux, d’accord ? »

Elle se pencha en avant et regarda profondément dans ses yeux.

« Pourquoi as-tu attaqué mon équipier ? »

Un ensemble complexe d’émotions passa sur le visage de George Fine. Il fronça les sourcils, réfléchit bien à ses mots, et ensuite détourna le regard puis le reporta sur Black.

Une partie de lui semblait calculer une réponse, et déterminer le sens que prendrait cette réponse au tribunal. Finalement, il se décida pour quelque chose. Il se rapprocha, et même s’il essayait de paraître dur, ses yeux étaient vitreux.

« Vous pensez tous que vous si grands, si importants. Eh bien, je suis important aussi », dit-il. « Mes sentiments comptent. Tu ne peux pas juste dire que nous sommes amis et ensuite m’ignorer ! C’est déroutant. Je suis important aussi. Et quand tu m’embrasses, ça veut dire que tu es à moi. Est-ce que vous comprenez ? »

Le visage incliné, des larmes coulèrent le long de ses joues, et il cria :

« Ça veut dire que tu es à moi ! »

CHAPITRE DOUZE

Il consulta sa montre. Il était presque six heures.

Le soleil était encore présent et des gens se trouvaient partout sur les vastes pelouses.

Il s’assit contre un arbre le long de Killian Court sur le campus du MIT. Facilement visible au milieu de l’ombre du feuillage élevé, il portait une casquette et des lunettes.

Sa destination avait été atteinte seulement quelques minutes auparavant. Des problèmes au bureau avaient facilité une feuille de calcul de dernière minute pour son patron. Souvent, il demandait à l’Esprit Universel pourquoi son patron ne pouvait pas être tué, ainsi que n’importe qui d’autre qu’il considérait comme une nuisance. Sans un mot – seulement par le biais de bruits étranges et d’images dérangeantes – l’Esprit Universel lui avait fait savoir que ses pensées et sentiments étaient insignifiants : tout ce qui comptait était les filles.

Jeunes. Dynamiques. Pleines de vie.

Des filles qui pouvaient libérer l’Esprit Universel de sa prison.

Un temple de jeunes filles, des filles de l’université prêtes à conquérir le monde, une source vigoureuse d’énergie potentielle aisément consacrée à l’Esprit Universel, assez de puissance pour percer à travers ses royaumes interdimensionnels et atteindre la Terre sous forme d’une présence physique. Plus besoin d’apôtres et de sbires. Liberté. Enfin. Et tous ceux qui l’avaient aidé ? Ceux qui avaient été patients et forts, qui avaient construit le temple des fragments de ces jeunes étudiantes par amour et souci ? Qu’en était-il pour eux ? Eh bien, une place pour le Paradis leur serait assurée, bien sûr, en tant que dieux à part entière.

C’était mardi, et les mardis soirs, Tabitha Mitchell allait toujours à la bibliothèque au grand dôme pour étudier avec des amis après les cours.

À six heures et quart, il la repéra. Tabitha était à moitié chinoise et à moitié caucasienne. Jolie et populaire, elle était en train de rire avec des amis. Elle balança ses cheveux noirs et secoua la tête à quelque chose qui venait d’être dit. Le groupe traversa l’allée en marchant.

Il n’y avait nul besoin de suivre. Sa destination était déjà connue – de retour à la résidence universitaire pour se changer, et ensuite sortie au Muddy Charles Pub pour le Mardi Spécial : Soirée Filles. Les boissons étaient gratuites pour toutes. Mardi était sa soirée favorite pour faire la fête.

Il prit une gorgée de smoothie, ferma les yeux, et se prépara mentalement.

* * *

La période de préparation était sa partie favorite, l’attente, la folle envie, et la quasi-explosion de son désir. L’amour était une émotion facile à éprouver pour ces filles. Chacune d’entre elles avait une vivacité d’esprit et d’énergie, ainsi qu’un incroyable but qu’elles partageaient, plus grand que tout ce qu’elles auraient pu accomplir seules. Elles étaient des princesses dans son esprit, de reines, digne de son adoration et vénération perpétuelle.

La renaissance était dure pour lui.

Après qu’elles aient été changées, elles n’étaient plus les siennes. Elles étaient passées à autre chose pour devenir des sacrifices l’Esprit Universel, des composants dans le temple de son retour éventuel, donc tout ce qu’il avait pour se rappeler était des images, et les souvenirs qu’il avait d’un amour naissant abrégé trop tôt, comme toujours abrégé trop tôt.

Il se tenait le long de la rivière Charles, et regardait fixement les vagues. La nuit était tombée et il était toujours le plus introspectif la nuit, avant le déclenchement. Derrière lui, de l’autre côté de Memorial Drive, Tabitha Mitchell marchait avec ses amis vers le Muddy Charles Pub. Ils allaient rester là pendant au moins deux heures, il le savait, avant qu’ils ne se séparent tous et que Tabitha ne retourne à sa résidence universitaire, seule.

Les étoiles étaient à peine visibles dans le ciel noir. Il en repéra une, puis deux, et il se demanda si l’Esprit Universel vivait sur l’une d’elles, ou s’il était le ciel lui-même, l’univers. Comme pour répondre, il vit l’image de l’Esprit Universel : une ombre plus sombre dans le ciel qui semblait encercler le ciel tout entier. Il y avait un air patient et d’attente sur le visage de l’Esprit Universel. Aucun mot ne fut prononcé. Tout fut compris à cet instant.

 

Vers neuf heures, le tueur se dirigea de nouveau vers le pub et attendit dans un passage étroit entre le bar, qui était dans le grand bâtiment aux colonnes blanches de Morss Hall, et le Fairchild Building. La zone n’était pas bien éclairée. Un certain nombre de personnes se promenaient.

À neuf heures trente-cinq, elle apparut.

Tabitha dit au revoir devant le hall. En bas des marches, ils allèrent tous dans directions différentes. Ses deux amis tournèrent vers leur appartement sur Amherst Street, et elle tourna à droite. Comme à son habitude, elle prit par l’allée.

En dépit des nombreuses personnes non loin et dans la rue, l’esprit d’un acteur s’incarna dans le tueur. Il endossa le personnage d’un ivrogne et marcha d’un pas tranquille vers Tabitha. Dans la paume de sa main, attachée à ses doigts par des anneaux d’argent, il tenait une aiguille à piston artisanale.

En passant rapidement derrière elle, il piqua simultanément l’arrière de son cou, agrippa sa nuque pour qu’elle ne bouge pas, et la tira près de lui.

« Hey, Tabitha ! », dit-il avec un accent britannique très familier, fort et faux, et ensuite, pour lui faire baisser la garde, il ajouta, « Shelly et Bob m’ont dit que tu serais ici. On se réconcilie ? Ok ? Je ne veux plus me battre. Nous allons ensemble. Asseyons-nous et discutons. »

Dans un premier temps, Tabitha fit des gestes brusques et essaya de se déloger de son agresseur, mais les drogues à l’action rapide paralysèrent sa gorge. Dans les secondes qui suivirent, les noms de ses amis la rendirent confuse. Combiné avec la rapidité de plus en plus faible de son esprit, elle pensa avec espoir que ses sœurs de confrérie lui jouaient une sorte de blague.

Il était méticuleux dans sa manière de la tenir. Une main enroulée autour de son dos pour l’empêcher de tomber. L’autre main, qui tenait l’anesthésique, plaça l’aiguille dans la poche droite de son pantalon en treillis, et ensuite il prit sa joue dans le creux de la main. De cette façon, il la tenait debout avec ses bras puissants et continuait à parler comme s’ils étaient vraiment un couple en pleine dispute au bord d’une possible réconciliation.

« Es-tu de nouveau soûle ? », déclara-t-il. « Pourquoi est-ce que tu bois toujours quand je suis parti ? Viens là. Asseyons-nous, et parlons. »

Au premier abord, beaucoup de gens dans la rue ou qui marchaient à travers le passage couvert et herbeux – passant directement à côté du tueur et de Tabitha – crurent que quelque chose n’allait manifestement pas : ses mouvements anormaux disaient tout cela. Quelques-uns s’arrêtèrent même pour observer, mais le tueur était un tel expert dans sa manipulation du corps de Tabitha qu’après l’injection initiale et sa brève lutte, Tabitha apparaissait comme n’importe quelle autre étudiante intoxiquée aidée par son meilleur ami ou un amant. Ses pieds essayaient de marcher. Ses bras s’agrippaient à lui – par d’une manière agressive, mais comme si elle était dans un rêve et avait besoin de chasser des nuages.

Doucement, amoureusement, le tueur la mena à un mur, s’assit avec elle, et lui caressa les cheveux. Même le plus attentif et vigilant des passants présupposa bientôt que tout allait bien et poursuivirent leur soirée.

« Nous serons heureux ensemble », murmura le tueur.

Il l’embrassa tendrement sur la joue. L’effervescence qu’il ressentait était encore plus forte qu’avec Cindy. Étrangement excité, il scruta le ciel obscur pour voir l’Esprit Universel, qui l’observait avec un air grimaçant de désapprobation.

« Très bien. » Le tueur blêmit.

Une étreinte profonde amena Tabitha plus près de son corps. Il sentit son odeur, serra ses bras et ses jambes. De légers gémissements sortirent de ses lèvres, mais il savait qu’ils seraient fugaces, les drogues effaceraient son esprit en seulement vingt minutes.

Deux garçons jouaient au Frisbee Golf juste à côté de lui. Un groupe de premières années chahuteurs chantait des chansons. Des voitures passaient à toute allure le long de la rivière Charles.

Au milieu de la zone peuplée, le tueur ramassa Tabitha et la jeta par-dessus ses épaules pour la porter sur son dos. Même si ses pieds pendaient, il tint ses mains sur son torse et courut jusqu’à sa voiture, qui était garée sur Memorial Drive.

« Allez ! », cria-t-il avec son accent. « Mets tes jambes autour de moi ! Tu me fais faire tout le travail. Au moins aide-moi un petit peu ? S’il te plaît ? »

Il poursuivit le dialogue près du minivan bleu, où il l’appuya contre la voiture, ouvrit la portière côté passager, et la plaça délicatement à l’intérieur.

Pendant quelques secondes, il demeura accroupi près de la portière, non seulement pour continuer le simulacre du petit-ami inquiet, mais aussi pour observer ses traits, pour regarder sa poitrine s’élever et retomber, et se demander – comme il l’avait fait si souvent – comment cela serait de l’embrasser, pour de vrai, et de faire l’amour. L’Esprit Universel grommela depuis sa position céleste et le tueur, avec un soupir, ferma la portière, prit sa place derrière le volant, et partit.

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