Avant Qu’il Ne Harcèle

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AVANT QU’IL NE HARCÈLE

(UN MYSTÈRE MACKENZIE WHITE — VOLUME 13)

B L A K E P I E R C E

Blake Pierce

Blake Pierce a été couronné meilleur auteur et bestseller d'après USA Today pour Les Enquêtes de RILEY PAIGE - seize tomes (à suivre), la Série Mystère MACKENZIE WHITE - treize tomes (à suivre) ; Les Enquêtes d'AVERY BLACK - six tomes ; Les Enquêtes de KERI LOCKE - cinq tomes ; LES ORIGINES DE RILEY PAIGE - cinq tomes (à suivre) ; la Série Mystère KATE WISE - six tomes (à suivre) ; la Série Thriller Psychologique CHLOE FINE - cinq tomes (à suivre) ; la Série Thriller Psychologique JESSIE HUNT - cinq tomes (à suivre) ; la Série Thriller Psychologique FILLE AU PAIR - deux tomes (à suivre) et Les Enquêtes de ZOE PRIME - deux tomes (à suivre).

Lecteur passionné, fan de thriller et romans à suspense depuis son plus jeune âge, Blake adore vous lire, rendez-vous sur www.blakepierceauthor.com – Restons en contact !

Copyright © 2019 par Blake Pierce. Tous droits réservés. Sous réserve de la loi américaine sur les droits d’auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme ou par quelque procédé que ce soit, ni enregistrée dans une base de données ou un système de récupération, sans l’accord préalable de l’auteur. Ce livre électronique est sous licence pour usage personnel uniquement. Ce livre électronique ne peut être ni revendu, ni donné à d’autres personnes. Si vous désirez partager ce livre avec quelqu’un, veuillez acheter une copie supplémentaire pour chaque bénéficiaire. Si vous lisez ce livre et que vous ne l’avez pas acheté, ou qu’il n’a pas été acheté pour votre usage personnel uniquement, veuillez le rendre et acheter votre propre copie. Merci de respecter le travail de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les endroits, les événements et les incidents sont soit le produit de l’imagination de l’auteur, soit utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite. Image de couverture Copyright Bullstar, utilisé sous licence de Shutterstock.com.

LIVRES PAR BLAKE PIERCE

LES MYSTÈRES DE ZOE PRIME

LE VISAGE DE LA MORT (Tome 1)

LE VISAGE DU MEURTRE (Tome 2)

LE VISAGE DE LA PEUR (Tome 3)

LA FILLE AU PAIR

PRESQUE DISPARUE (Livre 1)

PRESQUE PERDUE (Livre 2)

PRESQUE MORTE (Livre 3)

LES MYSTÈRES DE ZOE PRIME

LE VISAGE DE LA MORT (Tome 1)

LE VISAGE DU MEURTRE (Tome 2)

LE VISAGE DE LA PEUR (Tome 3)

SÉRIE SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE JESSIE HUNT

LA FEMME PARFAITE (Volume 1)

LE QUARTIER IDÉAL (Volume 2)

LA MAISON IDÉALE (Volume 3)

LE SOURIRE IDÉALE (Volume 4)

LE MENSONGE IDÉALE (Volume 5)

SÉRIE SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE CHLOE FINE

LA MAISON D’À CÔTÉ (Volume 1)

LE MENSONGE D’UN VOISIN (Volume 2)

VOIE SANS ISSUE (Volume 3)

LE VOISIN SILENCIEUX (Volume 4)

DE RETOUR À LA MAISON (Volume 5)

SÉRIE MYSTÈRE KATE WISE

SI ELLE SAVAIT (Volume 1)

SI ELLE VOYAIT (Volume 2)

SI ELLE COURAIT (Volume 3)

SI ELLE SE CACHAIT (Volume 4)

SI ELLE S’ENFUYAIT (Volume 5)

SI ELLE CRAIGNAIT (Volume 6)

LES ORIGINES DE RILEY PAIGE

SOUS SURVEILLANCE (Tome 1)

ATTENDRE (Tome 2)

PIEGE MORTEL (Tome 3)

ESCAPADE MEURTRIERE (Tome 4)

LA TRAQUE (Tome 5)

LES ENQUÊTES DE RILEY PAIGE

SANS LAISSER DE TRACES (Tome 1)

RÉACTION EN CHAÎNE (Tome 2)

LA QUEUE ENTRE LES JAMBES (Tome 3)

LES PENDULES À L’HEURE (Tome 4)

QUI VA À LA CHASSE (Tome 5)

À VOTRE SANTÉ (Tome 6)

DE SAC ET DE CORDE (Tome 7)

UN PLAT QUI SE MANGE FROID (Tome 8)

SANS COUP FÉRIR (Tome 9)

À TOUT JAMAIS (Tome 10)

LE GRAIN DE SABLE (Tome 11)

LE TRAIN EN MARCHE (Tome 12)

PIÉGÉE (Tome 13)

LE RÉVEIL (Tome 14)

BANNI (Tome 15)

MANQUE (Tome 16)

UNE NOUVELLE DE LA SÉRIE RILEY PAIGE

RÉSOLU

SÉRIE MYSTÈRE MACKENZIE WHITE

AVANT QU’IL NE TUE (Volume 1)

AVANT QU’IL NE VOIE (Volume 2)

AVANT QU’IL NE CONVOITE (Volume 3)

AVANT QU’IL NE PRENNE (Volume 4)

AVANT QU’IL N’AIT BESOIN (Volume 5)

AVANT QU’IL NE RESSENTE (Volume 6)

AVANT QU’IL NE PÈCHE (Volume 7)

AVANT QU’IL NE CHASSE (Volume 8)

AVANT QU’IL NE TRAQUE (Volume 9)

AVANT QU’IL NE LANGUISSE (Volume 10)

AVANT QU’IL NE FAILLISSE (Volume 11)

AVANT QU’IL NE JALOUSE (Volume 12)

AVANT QU’IL NE HARCÈLE (Volume 13)

LES ENQUÊTES D’AVERY BLACK

RAISON DE TUER (Tome 1)

RAISON DE COURIR (Tome2)

RAISON DE SE CACHER (Tome 3)

RAISON DE CRAINDRE (Tome 4)

RAISON DE SAUVER (Tome 5)

RAISON DE REDOUTER (Tome 6)

LES ENQUETES DE KERI LOCKE

UN MAUVAIS PRESSENTIMENT (Tome 1)

DE MAUVAIS AUGURE (Tome 2)

L’OMBRE DU MAL (Tome 3)

JEUX MACABRES (Tome 4)

LUEUR D’ESPOIR (Tome 5)

CONTENU

PROLOGUE

CHAPITRE UN

CHAPITRE DEUX

CHAPITRE TROIS

CHAPITRE QUATRE

CHAPITRE CINQ

CHAPITRE SIX

CHAPITRE SEPT

CHAPITRE HUIT

CHAPITRE NEUF

CHAPITRE DIX

CHAPITRE ONZE

CHAPITRE DOUZE

CHAPITRE TREIZE

CHAPITRE QUATORZE

CHAPITRE QUINZE

CHAPITRE SEIZE

CHAPITRE DIX-SEPT

CHAPITRE DIX-HUIT

CHAPITRE DIX-NEUF

CHAPITRE VINGT

CHAPITRE VINGT-ET-UN

CHAPITRE VINGT-DEUX

CHAPITRE VINGT-TROIS

CHAPITRE VINGT-QUATRE

CHAPITRE VINGT-CINQ

CHAPITRE VINGT-SIX

CHAPITRE VINGT-SEPT

CHAPITRE VINGT-HUIT

CHAPITRE VINGT-NEUF

CHAPITRE TRENTE

CHAPITRE TRENTE-ET-UN

CHAPITRE TRENTE-DEUX

CHAPITRE TRENTE-TROIS

PROLOGUE

Tue-la à la fin de son service. Ne lui laisse pas l’opportunité de rentrer chez elle.

L’instruction tournait en boucle dans sa tête. Il l’entendait depuis deux jours déjà. La voix semblait avoir pris possession de son esprit depuis qu’il avait vu la photo dans la section Art et Divertissement du journal local. Il savait qui était le mannequin de la publicité pour la boutique de divertissement pour adultes. Dire qu’elle était sexy aurait été un euphémisme. Elle était tellement sexy qu’il n’avait jamais considéré la possibilité de l’inviter à sortir avec lui. Séduire une fille pareille était impensable.

Ouais, il l’avait déjà vue. Elle était serveuse au Sixteen Street Diner. Elle travaillait le soir, entre vingt-et-une et deux heures du matin. Il l’avait croisée à plusieurs reprises à l’époque où il était étudiant et fuyait la pression de la cité U, des fêtes permanentes et des devoirs. Il n’avait jamais vraiment eu d’amis donc il lui était facile de s’échapper sans qu’on lui pose la moindre question. Il trouvait refuge au Sixteen Street Diner pour un dîner tardif – des œufs baignant dans l’huile, des frites maison et du café noir. Il passait toujours un bon moment quand elle faisait le service. Elle était amicale, mais pas trop amicale – pas au point où il devenait évident qu’elle avait pitié du solitaire qui venait de s’empiffrer devant elle. Il avait réussi à réunir un certain nombre d’informations à son sujet en écoutant les autres crétins du café-restaurant flirter avec elle.

 

Elle était étudiante, elle aussi. Ou, plus exactement, elle l’avait été, trois ans plus tôt.

Il la connaissait d’avant l’université. Mais elle ne se souvenait pas de lui. Il n’avait pas besoin de lui poser la question pour le savoir. Il le percevait dans sa manière de le regarder, dans le sourire aimable qu’elle lui adressait avec l’espoir d’obtenir un bon pourboire. Il ne pouvait pas lui en vouloir. Pourquoi une fille comme elle se souviendrait-elle d’un type comme lui, dans une classe surchargée d’élèves ?

Elle paraissait plus vieille dans la publicité du journal. Mais bon sang, elle était toujours sexy. Plus sexy que jamais. Avec ses résilles, ses talons aiguille, et sa poitrine dénudée, seulement couverte par le logo de la boutique, il avait presque du mal à la regarder en face.

C’était peut-être ce qui avait suscité les instructions subites qui lui traversaient actuellement l’esprit. La première fois qu’il avait entendu la voix, il s’était rendu au Sixteen Street Diner tard le soir, juste pour voir si elle y travaillait encore. Il supposait que ce serait le cas parce qu’on la traitait comme une déesse là-bas. Elle avait un look juste suffisamment gothique pour attirer cette foule-là mais était également capable de tirer profit du désir qu’elle éveillait chez les athlètes et les hommes à l’orée de la crise de la quarantaine. Il l’avait déjà vue récolter des pourboires de cinquante dollars de la part d’hommes qui avaient seulement consommé un café et une part de tarte à l’abricot – l’abricot étant apparemment la porte ouverte à d’innombrables sous-entendus sexuels.

Bien sûr, elle était toujours là. Elle l’avait même servi ; elle lui avait apporté son bagel, son bacon et son thé avec un sourire et un décolleté suffisant pour lui rappeler tous les fantasmes qu’elle avait nourris pendant ses années d’université. Il lui avait même dit qu’il se souvenait d’elle et d’être venu dans ce diner avec ses amis de la fac. Elle avait paru apprécier qu’il se souvienne d’elle mais avec des serveuses qui s’habillaient comme ça et qui comptaient sur les pourboires, il était difficile de savoir si elle était sincère ou pas.

Il repensa au sourire qu’elle lui avait adressé lorsqu’elle était sortie par la porte de service du café-restaurant. Il était 1h18 du matin. Une pluie fine tombait, même si cela semblait toujours être le cas dans cette ville lugubre. Il portait un ciré et s’assit sur le perron d’une vieille boutique de disques presque entièrement masquée par la façade du café.

Tue-la à la fin de son service. Ne lui laisse pas l’opportunité de rentrer chez elle.

Il la contempla, se rappela qu’elle avait parlé avec ses amis et lui trois ans plus tôt, pour se dégoter un bon pourboire. Tout sourire, tactile par moments, se penchant expertement en avant tout en servant les plats pour leur offrir une vue plongeante sur sa chemise ouverte.

Tue-la à la fin de son service. Ne lui laisse pas l’opportunité de rentrer chez elle.

Il n’y avait pas de parking derrière le café. Il l’avait découvert le soir où il était venu s’assurer qu’elle travaillait toujours ici. Il avait observé plusieurs employés aller et venir après son départ, remarquant qu’ils descendaient tous la rue avant de traverser en direction du petit parking souterrainqui se trouvait un peu plus loin.

D’après ses observations, il disposait de quatre minutes pour agir au moment où elle sortirait par la porte de service – quatre minutes pour aller du café-restaurant à sa voiture. Il la vit froncer les sourcils en réalisant qu’il pleuvait, utiliser son sac à main pour se protéger les cheveux et courir en direction du trottoir.

Dans la mesure où elle courait, même lentement, ses quatre minutes allaient en devenir trois. L’impatience lui enserrait le cœur, il sauta sur ses pieds et la suivit. Quand elle fut complètement hors de vue, maintenant sur le trottoir, se dirigeant vers le parking souterrain, il accéléra lui aussi. Il se remit à marcher normalement une fois sur le trottoir. Il regarda dans les deux directions et repéra seulement trois passants en dehors de la serveuse. Deux d’entre eux marchaient main dans la main dans l’autre direction. Le troisième était un homme hirsute, probablement un SDF, s’il en croyait son accoutrement, qui reluquait la serveuse avec beaucoup d’intérêt tandis qu’elle traversait la rue pour entrer dans le parking souterrain.

Il passa devant le sans-abri en s’assurant de maintenir une distance raisonnable entre la serveuse et lui. Lorsqu’elle pénétra dans le parking souterrain – pas par la plus grande entrée destinée aux véhicules mais par la porte secondaire qui menait à l’ascenseur –, il accéléra le pas, et sprinta dans la rue. La pluie lui fouettait le visage et semblait le presser encore davantage.

Il opta pour l’entrée principale. La cabine d’accueil était vide, même s’il savait que s’il souhaitait garer une voiture ici, il obtiendrait un ticket de la machine automatisée près de la barrière. Il se glissa entre la cloison jaune et le mur du parking. Comme il n’y avait que deux niveaux, il devina qu’elle se dirigeait vers le deuxième étage. Il fonça dans les escaliers, en entendant ses chaussures mouillées couiner sur le béton ciré.

Au moment où elle atteignait le haut des marches, son cœur battait la chamade. Il poussa tranquillement la porte de la cage d’escalier, émergeant juste à temps pour l’entrevoir. Elle était environ à mi-chemin dans l’allée, elle s’approchait de sa voiture et fouillait dans son sac à main. Lorsqu’il arriva à son niveau, elle avait sorti ses clefs.

Elle avait remarqué sa présence. Elle lui jeta seulement un coup d’œil avant de se tourner vers sa portière. Sa voiture n’était pas récente, elle devait donc insérer la clef pour l’ouvrir au lieu de se contenter d’appuyer sur un bouton. Lorsqu’elle tourna la clef, il recommença à courir dans sa direction.

Mais ce serait sa première fois. Il n’était pas sûr d’être capable de le faire. Peut-être que si son visage ne lui était pas aussi familier ou s’il n’avait pas autant fantasmé sur elle à la fac…

Le message résonnait plus fort dans sa tête maintenant. Presque comme si quelqu’un le suivait et hurlait dans son oreille.

Elle le vit s’approcher d’elle. Elle commença à se hâter et fit tomber ses clefs. Il les entendit tinter sur le sol et sut alors qu’elle ne pourrait pas lui échapper.

Alors qu’il était presque au niveau de la voiture, elle abandonna toute velléité de s’enfuir. Il était sur le point de la toucher et il remarqua qu’elle l’avait reconnu. Il ressentit une forme de satisfaction à l’idée qu’elle se souvienne peut-être de l’avoir vu deux soirs plus tôt.

- Qu’est-ce que… ?

Mais c’est tout ce qu’elle eut le temps de prononcer.

Il s’avérait finalement qu’il pouvait le faire.

En réalité, il était heureux de le faire.

Il sortit le marteau de la poche intérieure de son ciré, comme un soldat du Far West. À l’instant elle allait articuler le mot suivant, le marteau s’écrasa sur ses lèvres.

Pendant un instant, le bruit du marteau qui la frappait à plusieurs reprise couvrit presque la rumeur de la pluie qui s’intensifiait de l’autre côté de l’entrée ouverte du parking-souterrain.

CHAPITRE UN

Mackenzie regarda les chiffres s’afficher sur la balance et ressentit une bouffée de joie qui lui fit presque honte. Ces chiffres lui apprenaient qu’elle avait finalement atteint son poids d’avant la grossesse. D’ailleurs, elle pesait presque un kilo de moins. Si Mackenzie n’avait jamais été une femme obsédée par son poids, ces chiffres lui montraient qu’il était possible de revenir à une certaine forme de normalité. Oui, elle s’était habituée à sa condition de mère et avait accepté que sa vie avait définitivement changé.

Mais pour une raison qu’elle ignorait, elle avait eu du mal à perdre les kilos gagnés pendant sa grossesse. Les cinq derniers kilos lui avaient mené la vie dure et elle s’en était débarrassée en plus de temps que son médecin ou elle ne l’avaient prévu. Et maintenant, finalement, elle avait réussi. Presque huit mois s’étaient écoulés pendant lesquels elle avait participé à une enquête très dangereuse qui l’avait obligée à faire de l’escalade en haute montagne, mais elle était finalement revenue à son poids de forme. Par-dessus le marché, cela faisait longtemps qu’elle ne se sentait pas aussi en forme.

Elle descendit de la balance et tenta de se convaincre qu’il était normal qu’elle savoure autant ces petites victoires. Sa dépression post-partum avait perduré aussi longtemps que ses kilos supplémentaires et, tout comme les derniers grammes, lui avait opposé de la résistance.

- Qu’est-ce que tu fais ?

Mackenzie se tourna vers la porte de la salle de bains et vit Ellington sur le seuil. Il regardait la balance comme s’il ne s’était jamais attendu à voir sa femme une utiliser une.

- Je prends un moment pour savourer une petite victoire.

- Je peux savoir ? demanda-t-il en adressant une œillade sceptique à la balance.

- J’ai atteint mon objectif, lança-t-elle. En termes de poids, en tout cas.

Il entra dans la salle de bains et l’embrassa sur la joue.

- Je vais y aller. Je voulais juste te saluer.

- Bientôt, je partirai en même temps que toi, murmura-t-elle.

- Oh, je sais. J’ai hâte que tu reviennes.

Il l’enlaça en silence car ils n’avaient pas besoin de parler pour se comprendre. À l’issue de la dernière affaire qui l’avait obligée à surpasser de loin ses limites, cinq mois de convalescence seulement après sa césarienne, le Directeur McGrath avait choisi de lui imposer trois mois supplémentaires de congés. Elle conservait son titre d’agent mais avait été reléguée à une position subalterne : elle travaillait de chez elle, recevait des appels, faisait des recherches et parcourait des rapports pour les autres.

Elle piaffait d’impatience à la perspective de revenir dans le monde réel pour s’attaquer à de vraies enquêtes. Observer Ellington courir dans tous les sens avait été une torture - surtout le jour où l’un de ses partenaires et lui avaient pris la vie d’un homme armé qui avait bien failli provoquer une fusillade dans un centre commercial.

- Dis à McGrath de préparer mon bureau, lança-t-elle.

- D’accord. Mais Mac… tu sais, la semaine prochaine… c’est seulement une réunion. Il n’y a toujours pas de garantie.

- Oui, je sais. Parce qu’il est facile de piétiner les femmes et de les ignorer… jusqu’à ce qu’elles aient un enfant. Ensuite, elles deviennent un ornement. Une chose fragile que personne ne veut déranger ou malmener accidentellement.

- Il veut seulement éviter de prendre des risques.

- Je sais, répliqua Mackenzie. Mais j’ai envie de me plaindre.

- Je vois ça. (Il l’embrassa encore avant de se diriger vers la porte). Je passerai prendre thaï pour le dîner ce soir. Passez une bonne journée, Petit Bonhomme et toi.

Elle le regarda partir avant de sortir elle aussi. Kévin dormait sa sieste du matin dans son berceau. Il ne dérogeait jamais à sa routine. À huit mois, il se réveillait à 5h45 du matin, mangeait, jouait un peu, avant de se rendormir aux alentours de 7h30. En ce qui concernait le sommeil et les repas, il était réglé comme une horloge, ce qui rendait les journées de Mackenzie un peu plus faciles.

Et même si elle aimait son fils plus qu’elle n’aurait pu imaginer aimer quoi que ce soit dans sa vie, la perspective de le remettre à la garderie l’enthousiasmait. Une place l’attendait. L’équipe de la crèche avait été très compréhensive, étant données les circonstances exceptionnelles qui découlaient du travail de Mackenzie.

Mackenzie se servit sa deuxième tasse de café matinale et commença sa propre routine. Elle parcourut ses mails pour voir si on lui avait assigné des recherches ; ce n’était pas le cas. Elle fit tourner une machine à laver. Elle commença à rédiger une liste de courses pour le week-end. Alors qu’elle ajoutait des éléments à la liste sauvegardée dans son téléphone, elle entendit Kévin remuer. Elle jeta un coup d’œil à sa montre, vit qu’il était 8h45, et ne fut pas surprise du tout. Ce bébé était une véritable horloge.

 

Elle alla vers lui et le prit dans ses bras. Le sourire qu’il lui adressait toujours lorsqu’il se réveillait de sa sieste du matin était tellement proche de celui d’Ellington au réveil qu’elle ne pouvait s’empêcher de rire sous cape. Mais toute velléité joyeuse s’envola lorsqu’une odeur lui révéla la cause de son réveil. Elle changea sa couche, l’habilla pour la journée et sortit de la chambre. Elle l’installa dans son siège d’activités (qu’Ellington appelait parfois le Royaume Vibrant) et ouvrit à nouveau sa boîte mail. Elle trouva une demande d’informations, dont elle détenait toutes les réponses. Elle répondit au mail en adjoignant tous les documents en moins de dix minutes.

Mécanisme d’horloge. Routine. Couches sales. Oui, elle avait conscience de vivre une vie assez agréable mais elle était impatiente de retrouver un cadre de travail réel.

L’heure du déjeuner approchait lorsque la sonnerie de son téléphone retentit. Le nom qui s’affichait sur l’écran commença par la déconcerter : Greg McAllister. Mais elle réalisa rapidement qu’il s’agissait de l’un des co-équipiers d’Ellington depuis que Mackenzie avait été forcée de prendre son congé pendant trois mois supplémentaires et de rester chez elle. Elle avait une cuillère à la main et s’apprêtait à préparer le biberon de Kévin lorsqu’elle envisagea que cela pouvait être une mauvaise nouvelle. C’était probablement l’une des seules raisons pour lesquelles l’un des partenaires d’Ellington l’appellerait et elle n’aimait pas les hypothèses qui surgissaient dans son esprit.

La sonnerie du téléphone retentit trois fois avant qu’elle n’ait la force de décrocher.

- Agent White à l’appareil.

Il est vraiment stupide, pensa-t-elle, que je continue à utiliser mon nom alors que tout le monde au bureau m’appelle Mme Ellington, même si c’est parfois seulement pour plaisanter.

- White, ici l’Agent Mc Allister. Écoutez, ce n’est rien de grave mais Ellington voulait que je vous appelle pour vous informer qu’il est en chemin vers l’hôpital.

Elle reposa lentement le biberon et fixa Kévin, perché sur la chaise haute dans laquelle il venait d’apprendre à s’asseoir correctement.

- Que s’est-il passé ? Il va bien ?

- Ouais, du moins, d’après ce que je sais. Nous avons rendu une visite surprise au suspect d’une affaire de trafic de drogue. Il y a eu une course-poursuite et Ellington est tombé dans les escaliers. Dans le pire des scénarios, il aura le bras cassé. Sa tête a frappé contre le sol mais ça ne semble pas être très grave.

- Merci, répondit-elle. Savez-vous dans quel hôpital on l’emmène ?

McAllister lui donna tous les détails. Tandis qu’elle les enregistrait dans sa mémoire, elle essayait de déterminer quoi faire avec Kévin. Ellington s’était gentiment moqué d’elle à cause de ses peurs liées à la santé de son fils. Elle s’en souvint lorsqu’elle raccrocha avec McAllister, parce qu’elle n’avait pas la moindre intention d’emmener son fils dans un hôpital à moins qu’elle n’ait pas d’autre choix.

C’est juste un bras cassé, se répéta-t-elle. Il me rira au nez si j’en fais une montagne et si je me précipite à l’hôpital.

Mais elle voulait s’assurer qu’il allait bien ; c’était plus le coup sur la tête qui la préoccupait. Elle s’attendrait certainement à ce qu’il vienne la voir si les rôles étaient inversés. Elle regarda Kévin et fronça les sourcils.

- Tu veux rendre une petite visite à ton père, mon trésor ? Il semblerait qu’il soit aussi maladroit que toi. Il est tombé dans les escaliers. Mais je vais devoir t’emmener à l’hôpital. Qu’en dis-tu ?

Il sourit et tapota légèrement le plateau de la chaise haute en réponse.

- Je suis d’accord avec toi, enchaîna-t-elle.

Cependant, honnêtement, elle ne pouvait nier qu’une visite soudaine à l’hôpital au chevet de son mari qui venait de se casser le bras était la chose la plus excitante qu’elle avait vécue ces trois derniers mois.

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