Avant Qu’il Ne Harcèle

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CHAPITRE QUATRE

Mackenzie était seulement allée à Seattle une fois dans sa vie. Elle y avait passé deux jours à l’occasion d’une conférence, et pendant ce court séjour, le soleil brillait, le ciel était bleu. Ce qui l’avait amenée à penser que le vieux stéréotype d’une ville constamment sous la pluie était une exagération. Cependant, ce matin, elle sortit peu après sept heures sous un ciel couvert, trempée par une pluie soutenue pouvant difficilement être considérée comme de la bruine. L’air semblait simplement mouillé et une couche de brume enveloppait tout ce qui l’entourait. Il était très facile de comprendre pourquoi le mouvement de musique grunge était né dans un endroit pareil.

Elle acheta un café au Starbucks en face de l’hôtel et prit la route en direction du parking souterrainoù Sophie Torres avait été tuée. Il se trouvait dans une partie de la ville qui n’était pas envahie par les embouteillages, quelque part entre ce qui devait être considéré comme le « centre » et les zones plus résidentielles de la ville.

Arrivée sur place, elle conduisit jusqu’au lieu mentionné dans les dossiers de l’affaire - les places du fond du deuxième niveau. En s’approchant, elle vit une Crown Vic noire garée horizontalement devant la place, bloquant le passage. Un homme était appuyé contre le capot de la voiture, sirotant un café et fixant l’espace vide.

Mackenzie se gara sur la place la plus proche et émergea de son véhicule. L’homme se tourna, lui sourit avant de s’écarter de sa voiture.

- Agent White ? demanda-t-il.

- C’est bien moi, lança Mackenzie.

- Ravi de faire votre connaissance. Ryan Webber, à votre disposition.

Tandis qu’ils se serraient la main, Mackenzie se rendit compte que son sourire la mettait mal à l’aise. Ses yeux étaient rivés sur son visage et son sourire était assez large pour lui faire penser à l’incarnation du Joker par Heath Ledger. Webber devait flirter avec la trentaine, soit le même âge qu’elle, à peu près. Il avait une apparence soignée, ses cheveux noirs semblaient assortis au costume typique du FBI qu’il portait. Il avait fière allure et jouait à la perfection son rôle d’agent du FBI car il correspondait complètement à l’attitude et au physique de ceux qu’on voyait à la télévision.

- Désolé, enchaîna Webber. Je suppose que je ferais mieux d’éclaircir les choses tout de suite : je suis un grand admirateur. Je suivais votre carrière avant même que vous n’entriez au Bureau. Le Tueur Épouvantail… tout. J’avais un groupe d’amis à l’académie… vous étiez un peu notre star de rock. Quand on vous a proposé de rejoindre le Bureau… nous avons tous pensé que ça pouvait nous arriver à nous aussi, vous comprenez ?

Mackenzie commença à rougir mais elle s’efforça de n’en rien laisser paraître. Elle oubliait parfois à quel point les affaires qu’elle avait élucidées étaient célèbres. Sans oublier son entrée assez peu orthodoxe au FBI, qui suscitait l’admiration.

- Eh bien, merci. Et oui, j’ai eu de la chance. Mais ça commence à dater. Maintenant, je suis un agent comme les autres. Même charge de travail, mêmes règles, même vie. Mariée, mère.

- Oh ! Vous avez des enfants ?

Il prononça cette phrase comme s’il ne parvenait pas y croire. Mackenzie ignorait pourquoi il avait l’expression d’un gamin qui venait de découvrir la vérité sur le père Noël.

- Juste un pour l’instant. (Elle sentit que la conversation dérivait donc elle regarda ostensiblement par-dessus l’épaule de Webber). C’est là que le meurtre a eu lieu, n’est-ce pas ?

- En effet. Avez-vous eu accès à tous les dossiers de l’enquête ?

- Oui.

Webber ouvrit la portière conducteur de sa voiture et saisit un iPad posé sur le tableau de bord. Il ouvrit la version électronique des documents – les mêmes que Mackenzie avait parcourus la veille – et marcha en direction de la place de parking.

- Du nouveau ou un élément qui n’aurait pas été mentionné dans les compte-rendu officiels ? s’enquit Mackenzie.

- Eh bien, je sais que les premiers rapports indiquent qu’elle ne semble pas avoir été dévalisée. Nous avons maintenant confirmation que ça n’a pas été le cas. Nous avons croisé les informations de sa banque et de sa carte de crédit, tout en nous assurant que l’intégralité de ses affaires se trouvaient bien dans son sac à main. Il n’y a pas non plus eu de retrait dans un distributeur automatique ou d’activité suspicieuse liée à son numéro de sécurité sociale ou à son compte en banque. Si on lui a volé quelque chose, le tueur conserve cet objet très précieusement.

- Idem à Portland ?

- On dirait bien, répondit Webber. Il semblerait que personne n’ait pris quoi que ce soit à Amy Hill et il n’y a pas non plus d’activité étrange à signaler sur ses comptes personnels.

- Avez-vous eu l’opportunité d’observer le corps ?

- Non, pas encore. J’ai reçu le feu vert du légiste hier après-midi. Mais je crois que les photos de la scène de crime nous fournissent toutes les informations dont nous avons besoin.

- Ouais. Et je suppose que l’hypothèse du marteau comme arme du crime a été validée.

- En ce qui concerne la première victime, les preuves vont dans le sens d’une agression à l’aide d’une branche de chêne.

- Ça semble… arbitraire.

- Je l’ai pensé, moi aussi. Mais la preuve est là. Des déchirures sur la peau que l’autre victime ne présente pas et des traces de bois le long des blessures, qui s’est avéré être du chêne. Nous avons aussi découvert hier qu’une caméra de sécurité a filmé une silhouette encapuchonnée à un pâté de maisons de la scène du crime, qui filait la victime. J’ai jeté un coup d’œil à l’enregistrement et on ne voyait presque rien. Une silhouette vêtue d’un ciré suit Mme Torres du café-restaurant où elle travaille jusqu’au parking-souterrain. En ce qui me concerne, il n’y a aucun doute : la silhouette est le tueur, mais la vidéo ne nous montre rien de plus que ce maudit ciré.

Mackenzie était un peu irritée que toutes ses informations ne figurent pas dans les dossiers qu’elle avait reçus. Bien sûr, elle savait que le bureau de terrain ne pouvait pas tout transmettre à la vitesse où les informations de dernière minute affluaient.

- D’où vient l’enregistrement ?

- De la boutique de prêteur sur gage. Le propriétaire est assez bien disposé. Il m’a dit de revenir quand je voulais, même si le Bureau possède déjà une copie de la vidéo.

Mackenzie contourna la Crown Vic de Webber et examina la place de parking.

- Une idée de combien de temps sa voiture est restée ici avant d’être déplacée ?

- La ville l’a fait enlever hier. La police scientifique l’a inspectée de fond en comble avant. Le seul élément notable était le sang sur l’encadrement de la portière, appartenant à Mme Torres.

Mackenzie fixa la place de parking vide. En dehors de quelques vieilles taches d’huile et de plusieurs mégots de cigarettes, il n’y avait rien à voir. Pas de sang, pas de cheveux ou de fibres visibles.

- Donc nous avons accès à l’enregistrement de sécurité, n’est-ce pas ? Au bureau de terrain ?

- Oui. Et aux documents actualisés. Et je suis certain que vous êtes au courant, beaucoup d’informations surgissent à des heures indues. Je ne sais pas à quel point le dossier que vous avez reçu était complet.

Son large sourire refaisait surface sur son visage. Et même s’il ne la regardait pas bêtement, il la fixait. Il s’en rendit compte et secoua la tête pour revenir à lui, comme s’il voulait s’éclaircir l’esprit.

- Désolé. Je… ouais, j’ai toujours du mal à réaliser que vous êtes ici. Et que je travaille avec vous.

- Ça n’a rien de spécial, répliqua Mackenzie. Croyez-moi.

- Humble. Je comprends. Mais que vous le vouliez ou non, vous êtes une légende pour tous les élèves qui sont passés par l’académie ces trois dernières années.

C’était agréable à entendre. Même si elle était modeste, Mackenzie considérait qu’il était toujours bon d’entendre des choses positives sur soi. C’était encourageant, à défaut d’autre chose. Mais elle n’avait clairement pas l’impression d’être une légende. Si Webber connaissait la quantité de doute et de peur qui se tapissait dans son cœur, il aurait une image très différente d’elle. C’était la raison principale pour laquelle elle voulait lui demander d’arrêter avec les compliments, de la fermer et de la laisser tranquille.

- J’aimerais voir l’endroit où la silhouette a été filmée sur l’enregistrement de sécurité.

- Bien sûr. On y va en marchant ou on prend la voiture ? C’est littéralement à deux pâtés de maisons de distance.

- Dans ce cas, autant marcher.

Cela semblait convenir à Webber, qui laissa sa voiture garée au milieu pour protéger la scène de crime. Le duo sortit du parking souterrain dans la lumière du matin. Webber marchait devant, l’escortant jusqu’à la boutique de prêteur sur gages où était positionnée la caméra de sécurité qui avait filmé la silhouette.

La boutique était fermée à une heure si matinale, mais Mackenzie ne s’en inquiéta pas. Il fallait dire qu’elle préférait largement voir l’enregistrement de sécurité sur un ordinateur portable qu’elle contrôlait plutôt que sur l’équipement du prêteur sur gages, qui serait certain d’en savoir plus qu’elle sur la manière de faire les choses.

- Donc la caméra a une vue panoramique sur la rue, en gros, expliqua Webber. En revanche, on ne voit pas le parking souterrain, donc la silhouette n’a pas été filmée en train d’y entrer.

Ils déambulèrent lentement dans la rue. Mackenzie observa le trottoir et les devantures de magasins, sans savoir ce qu’elle cherchait exactement. C’était une impasse. Elle se tourna et examina les alentours pour essayer de reconstituer la scène et déterminer si le tueur aurait pu se mettre quelque part à couvert.

 

Comme s’il lisait dans ses pensées, Webber désigna un espace à trois boutiques de distance derrière celle du prêteur à gages.

- Il y a une ruelle par là. J’y ai jeté un coup d’œil hier. Il n’y a aucun indice mais il est très possible qu’il se soit caché là pour attendre que Mme Torres sorte du travail.

Ils continuèrent à marcher jusqu’à atteindre le Sixteenth Street Diner. Le parking souterrain se voyait clairement depuis la devanture, à quelques mètres de distance. Mackenzie observa la porte du café-restaurant. Une odeur persistante de bacon et de café en émanait.

- Avez-vous eu l’opportunité de discuter avec ses collègues ? demanda Mackenzie.

Elle ressentait le besoin urgent d’entrer pour voir ce qu’elle pouvait tirer d’eux elle-même mais en même temps, elle n’avait jamais été partisane d’accomplir deux fois la même tâche. Si Webber avait été efficace, elle ne voyait pas l’intérêt de retourner les mêmes pierres.

- Oui. Quatre employés incluant le superviseur. Tout est dans les compte-rendu. Honnêtement, la seule chose à retenir, c’est qu’ils ont dû mettre dehors des hommes parce qu’ils avaient eu la main légère. Personne n’a dit du mal de Mme Torres, mais il était clair que les autres serveuses l’enviaient. L’une d’elle est allée jusqu’à dire qu’elle avait toujours eu peur qu’un malheur lui arrive. Mme Torres avait apparemment tendance à mettre des vêtements trop décolletés et des mini-jupes en cuir pour obtenir de bons pourboires. C’est la sorte d’endroit où un tel accoutrement est acceptable pour le service du soir.

Ils marchèrent jusqu’à revenir au parking souterrain. Rien n’avait attiré l’œil de Mackenzie mais en même temps, elle se sentait plus proche de la victime et du tueur car elle avait fait le même trajet qu’eux – un trajet qui, pour Mme Torres, avait été le dernier.

Tandis qu’ils se dirigeaient vers leurs voitures, Webber demanda :

- Autre chose que vous aimeriez voir avant que nous nous plongions dans la paperasse ?

- Je crois que nous pouvons aller au bureau de terrain, rétorqua Mackenzie. À moins que je sois en train de passer à côté de quelque chose de si évident que je ne le vois pas, je ne pense pas qu’il y ait autre chose à trouver que les experts médicaux-légaux n’aient pas déjà découvert.

- Absolument. Vous pouvez me suivre.

Mackenzie retourna à sa voiture en levant les yeux au ciel face à l’excitation puérile qui agitait Webber lorsqu’il monta dans la sienne. Cela faisait un moment que personne ne lui remémorait son passé – la manière dont elle avait gravi si rapidement les échelons, de policière insignifiante à célèbre agent du FBI. Il n’était pas désagréable d’avoir un aperçu de cette époque, un rappel d’où elle venait et de tout ce qu’elle avait accompli.

Mais tout cela appartenait désormais au passé. Lorsqu’elle repensait à la femme qu’elle avait été, elle avait l’impression de s’efforcer de se souvenir des actes et des manies d’une étrangère.

Il s’agit peut-être du rappel dont j’ai besoin si je veux vraiment remonter en selle, pensa Mackenzie. Mais elle se rendait compte, tandis qu’elle sortait du parking derrière Webber, que se remémorer le Tueur Épouvantail et le désordre de sa vie personnelle de l’époque était l’équivalent d’entrer dans une maison hantée et de s’enfermer à l’intérieur.

CHAPITRE CINQ

Webber lui montra son bureau temporaire, un espace de la taille d’un placard à balais. Il lui fournit un ordinateur portable et lui apporta un exemplaire de tous les documents associés aux deux meurtres. Il lui demanda même si elle voulait un café et un donut, visiblement désireux de la mettre à l’aise. Elle aurait préféré plus d’indifférence ; il se comportait déjà plus comme un assistant que comme un agent junior. S’il ne se calmait pas bientôt, elle serait obligée d’avoir une discussion avec lui.

Heureusement, il n’y avait rien de nouveau à parcourir. Webber lui avait expliqué tout ce à quoi elle n’avait pas eu accès la veille dans le parking souterrain. Le premier document sur lequel elle se concentra fut le rapport du légiste au sujet de la première victime, Amy Hill, tuée à Portland. Elle lut le rapport, et se rendit compte qu’ils étaient arrivés à la conclusion qu’elle avait été frappée par une branche de chêne au moins quatre fois sur le front et une fois sur le crâne. En revoyant les blessures et en prenant connaissance des rapports du légiste, elle se demanda comment quelqu’un avait pu penser que ces blessures avaient été assénées au marteau.

On lui donna ensuite accès aux caméras de sécurité du prêteur sur gage. Elle la regarda plusieurs fois, passant une demi-heure à scruter la même séquence de dix-huit secondes. Parce qu’il avait été filmé par une seule caméra, elle ne pouvait le voir que sous un angle. Pourtant, c’était suffisant pour se rendre compte que la silhouette qui suivait Sophie Torres s’efforçait de passer inaperçue. La scène tout entière était floue sur les côtés, sûrement à cause de la pluie.

Elle ne distinguait pas même une ombre de peau. Même les mains de la silhouette étaient enfoncées dans les poches du ciré. L’homme avançait d’un air décidé, la tête penchée en avant, le dos voûté. Il ne se retourna pas une seule fois pour s’assurer qu’il n’était pas suivi. Après le onzième visionnage de l’enregistrement, Mackenzie ferma le logiciel et détourna le regard. Il n’y avait rien à trouver ici.

- Connaît-on la météo de la nuit où Amy Hill a été tuée ? demanda Mackenzie.

- Je ne crois pas, répondit Webber. Mais je peux facilement me procurer un rapport. Vous pensez que la météo a quelque chose à voir avec les meurtres ?

- Aucune idée. Mais pour l’instant, je fais feu de tout bois.

- Je comprends, déclara Webber en astiquant l’écran de son téléphone portable comme un bandit nettoierait son arme.

Il tapa un message et fit défiler des publications tandis que Mackenzie observait les photos de la scène de crime d’Amy Hill. Parce que son corps avait été découvert dans une fontaine publique, il était impossible de savoir s’il pleuvait au moment où elle était morte.

- D’après ce que je vois, dit Webber en lui montrant le fil d’actualités de Portland, avec la météo de ces sept derniers jours, il n’y avait pas un nuage la nuit où Amy Hill a été tuée. Pas de pluie.

- Le rapport indique qu’elle a été tuée entre minuit et deux heures du matin, enchaîna-t-elle en se plongeant dans le dossier pour la quatrième fois. Ce qui signifie qu’elle a été tuée à peu près à la même heure que Sophie Torres. Et à moins que je rate quelque chose, c’est le seul point commun.

- Eh bien ça, et le fait qu’elles aient été frappées à la tête, fit remarquer Webber. Bien sûr, nous savons maintenant que ce n’est pas la même arme qui a été utilisée, mais cela reste une attaque au niveau de la tête. Certes, ce n’est pas énorme, mais…

Elle remarquait qu’il était hésitant, comme s’il avait peur qu’elle le corrige ou qu’elle soit en désaccord avec lui à tout moment. Elle se demanda s’il agissait ainsi avec tous les agents avec qui il faisait équipe ou si elle l’impressionnait. Si la deuxième option s’avérait juste, elle le plaignait ; elle ne méritait l’admiration de personne. Sa première année, particulièrement la transition soudaine de sa fonction de policière dans une petite ville à jeune agent fédéral valait bien quelques gros titres. Mais maintenant, elle ne sentait plus aucune différente entre les autres agents et elle. Elle était mariée, elle avait un enfant, elle s’était rangée. Même si elle aimait profondément sa famille et son job, elle n’avait pas l’impression d’être spéciale.

- Il faudrait essayer de déterminer s’il y a un lien entre les victimes, suggéra Mackenzie. Savez-vous si quelqu’un a parlé avec la famille Hill ?

- Personne d’ici. Nous avons un rapport de la police locale de Portland avec leur témoignage. Rien qui sorte de l’ordinaire : pas de problème avec la famille, le petit-ami n’est pas suspect, aucun signe alarmant.

- Qu’en est-il de Sophie Torres ?

- Idem, juste la police locale. On m’a dit de vous attendre pour aller parler à la famille.

- Eh bien, je suis arrivée, lança Mackenzie en se levant.

- Oui, acquiesça Webber.

Son ton indiquait qu’il était peut-être en train d’essayer de flirter. Ça la mit mal à l’aise, mais pas suffisamment pour qu’elle le lui fasse remarquer et augmente la gêne de la situation

- Vous connaissez la ville mieux que moi. Ça vous dérange de conduire ?

- Pas du tout.

- Webber, je peux vous poser une question ? Avez-vous déjà eu un partenaire sur le long-terme ?

- J’ai travaillé avec mon dernier partenaire pendant un an et demi. Il a été transféré à Denver. Avant lui, je bossais avec des agents intérimaires. Je sais pourquoi vous me posez la question. On m’a dit que j’étais un peu excentrique. Et oui, on me l’a répété plusieurs fois. Ce mot exact. Même si je ne l’utiliserais pas moi-même.

- Je ne dirais pas excentrique, enchaîna-t-elle. Vous semblez… eh bien, on dirait que vous appréciez un peu trop votre job. Mais pas d’une manière obsessionnelle ou pesante. Un peu comme un enfant qui accompagne son père au travail… et le père travaille avec des explosifs, ou est joueur de football, un truc dans le genre.

Le rire de Webber augmenta la sympathie qu’il lui inspirait. Il était authentique et il s’agissait probablement des premiers vrais éclats de rire qu’elle entendait depuis son arrivée à Seattle.

- Je suis sûr qu’il y a une insulte cachée par là mais ça m’est égal, déclara-t-il. Parce que vous savez, je me sens parfois comme ça… J’aime le mystère. L’énigme, la résolution. Et, comme je l’ai dit, le fait d’être votre partenaire…

- Ne signifie absolument rien, le coupa Mackenzie. Écoutez, Webber, je suis heureuse de travailler avec vous et je pense qu’on peut régler cette affaire assez rapidement. Et même s’il est toujours agréable d’entendre à quel point on est merveilleux, je vous demande d’arrêter immédiatement. Je ne suis pas meilleure que vous, d’après ce que je sais. Donc restons simples, d’accord ? Je ne suis pas votre superviseur, et j’ai envie d’entendre vos suggestions et vos idées tout au long de l’enquête. Je crois que nous pouvons nous contenter d’obéir aux ordres de nos superviseurs. Qu’en pensez-vous ?

Webber commença par sembler perplexe, puis il hocha lentement la tête.

- Ouais, on peut faire ça. Je vous présente mes excuses. Je ne me rendais pas compte que je baillais aux corneilles devant vous.

- Pas de problème. Ce n’est pas entièrement désagréable. Mais il vaudrait mieux que je me concentre sur la résolution de ces meurtres.

Webber n’avait apparemment rien à répondre. Il se contenta de lui faire signe de le suivre en marchant devant et ils sortirent sous un ciel toujours couvert, ce qui signifiait que la pluie menaçait à tout moment.

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