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Henri VI. 3

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SCÈNE V

Une autre partie des mêmes plaines
Alarmes, excursions, puis une retraite. Ensuite entrent LE ROI ÉDOUARD, GLOCESTER, CLARENCE, et des troupes conduisant LA REINE MARGUERITE, OXFORD ET SOMERSET prisonniers

LE ROI ÉDOUARD. – Enfin nous voilà au terme de ces tumultueux démêlés. Qu'Oxford soit conduit sur-le-champ au château de Hammes. Pour Somerset, qu'on tranche sa tête criminelle. Allez, qu'on les emmène; je ne veux rien entendre.

OXFORD. – Pour moi, je ne t'importunerai pas de mes paroles.

SOMERSET. – Ni moi; je me soumets à mon sort avec résignation.

(Les gardes emmènent Oxford et Somerset.)

MARGUERITE. – Nous nous quittons tristement dans ce monde agité, pour nous rejoindre plus heureux dans les joies de Jérusalem.

LE ROI ÉDOUARD. – A-t-on publié qu'on promet à celui qui trouvera Édouard une riche récompense, et au prince la vie sauve?

GLOCESTER. – Oui, et voilà le jeune Édouard qui arrive.

(Entrent des soldats amenant le prince Édouard.)

LE ROI ÉDOUARD. – Faites approcher ce brave: je veux l'entendre. – Quoi! qui aurait pensé qu'une si jeune épine voulût déjà piquer? Édouard, quelle satisfaction peux-tu m'offrir, pour avoir pris les armes contre moi, pour avoir excité mes sujets à la révolte, et pour toute la peine que tu m'as donnée?

LE PRINCE. – Parle en sujet, superbe et ambitieux York! Suppose que tu entends la voix de mon père: descends du trône, et quand j'y serai assis, tombe à mes pieds, pour répondre toi-même, traître, aux questions que tu viens de me faire.

MARGUERITE. – Ah! que ton père n'a-t-il eu ton courage!..

GLOCESTER. – Afin que tu continuasses de porter la jupe et que tu ne prisses pas le haut-de-chausses dans la maison de Lancastre.

LE PRINCE ÉDOUARD. – Qu'Ésope garde ses contes pour une veillée d'hiver: ses grossiers quolibets ne sont point ici de saison.

GLOCESTER. – Par le ciel, morveux, cette parole t'attirera malheur.

MARGUERITE. – Oh! oui, tu ne naquis que pour le malheur des hommes.

GLOCESTER. – Pour Dieu, qu'on nous délivre de cette captive insolente.

LE PRINCE ÉDOUARD. – Qu'on nous délivre plutôt de cet insolent bossu.

LE ROI ÉDOUARD. – Paix, enfant mutin, ou je saurai enchaîner votre langue.

CLARENCE. – Jeune mal appris, ton audace va trop loin.

LE PRINCE ÉDOUARD. – Je connais mon devoir: vous tous vous manquez au vôtre. Lascif Édouard, et toi, parjure Clarence, et toi, difforme Dick, je vous déclare à tous que je suis votre supérieur, traîtres que vous êtes. – Et toi, tu usurpes les droits de mon père et les miens.

LE ROI ÉDOUARD lui donne un coup d'épée. – Prends cela, vivant portrait de cette femme criarde15.

GLOCESTER lui donne un coup d'épée. – Tu as de la peine à mourir; prends cela pour finir ton agonie.

CLARENCE lui donne un coup d'épée. – Et voilà pour m'avoir insulté du nom de parjure.

MARGUERITE. – Oh! tuez-moi aussi.

GLOCESTER, allant pour la tuer. – Vraiment je le veux bien.

LE ROI ÉDOUARD. – Arrête, Richard, arrête; nous n'en avons que trop fait.

GLOCESTER. – Pourquoi la laisser vivre? Pour remplir l'univers de ses discours.

LE ROI ÉDOUARD. – Elle s'évanouit; voyez à la faire revenir.

GLOCESTER, bas à Clarence. – Clarence, excuse mon absence auprès du roi mon frère: je cours à Londres pour une affaire importante; avant que vous y soyez rentrés, comptez que vous apprendrez d'autres nouvelles.

CLARENCE. – Quoi donc? quoi donc?

GLOCESTER. – La tour! la Tour!

(Il sort.)

MARGUERITE. – O Ned! Ned! parle à ta mère, mon fils. – Tu ne peux parler? – O traîtres! ô assassins! Non, les meurtriers de César n'ont pas versé le sang, ils n'ont pas commis de crime, ils n'ont mérité aucun blâme, si l'on compare leur action à cet affreux forfait. César était un homme, et lui pour ainsi dire un enfant! et jamais les hommes n'ont déchargé leur furie sur un enfant. Quel nom plus odieux que celui de meurtrier pourrais-je trouver à vous donner? Non, non, mon coeur va se briser si je parle. – Eh bien, je parlerai pour qu'il se brise, bouchers infâmes, sanguinaires cannibales! Quelle aimable fleur vous avez moissonnée avant le temps! Vous n'avez point d'enfants, bouchers que vous êtes; si vous en aviez, leur souvenir eût éveillé en vous la pitié. Ah! si jamais vous avez un fils, comptez que vous le verrez ainsi massacrer dans sa jeunesse! Ah! bourreaux, qui avez immolé cet aimable et jeune prince!..

LE ROI ÉDOUARD. – Emmenez-la, allez, emmenez-la de force.

MARGUERITE. – Non, que je ne m'éloigne jamais de cette place; tuez-moi ici: tire ton épée; je te pardonne ma mort. Quoi! tu me refuses?.. Clarence, que ce soit donc toi…

CLARENCE. – Par le Ciel, je ne veux pas te rendre un si grand service.

MARGUERITE. – Bon Clarence, tue-moi; cher Clarence, je t'en conjure.

CLARENCE. – Ne viens-tu pas de m'entendre jurer que je n'en ferais rien?

MARGUERITE. – Oui, mais tu es si accoutumé à être parjure! Ton premier parjure était un crime; celui-ci serait une charité. Quoi! tu ne le veux pas? Où est ce boucher d'enfer, le hideux Richard? Richard, où es-tu donc? – Tu n'es pas ici. Le meurtre est ton oeuvre de miséricorde; tu ne refusas jamais celui qui te demanda du sang.

LE ROI ÉDOUARD. – Qu'elle s'en aille! Je vous l'ordonne! Emmenez-la d'ici.

MARGUERITE. – Puisse-t-il, à vous et aux vôtres, vous en arriver autant qu'à ce prince!

(On l'entraîne de force.)

LE ROI ÉDOUARD. – Où donc est allé Richard?

GEORGE. – A Londres en toute hâte; et je conjecture qu'il est allé faire un souper sanglant à la Tour.

LE ROI ÉDOUARD. – Il ne perd pas de temps quand une idée lui vient en tête. – Allons, mettons-nous en marche. Licenciez les hommes de basse condition avec des remercîments et leur paye; et rendons-nous à Londres pour savoir des nouvelles de notre aimable reine: j'espère qu'à l'heure qu'il est, elle m'a donné un fils.

SCÈNE VI

A Londres. – Une chambre dans la Tour
On voit LE ROI HENRI, assis avec un livre à la main; le lieutenant est avec lui. Entre GLOCESTER

GLOCESTER. – Bonjour, milord. Comment, si profondément absorbé dans votre livre!

LE ROI. – Oui, mon bon lord, ou plutôt milord; car c'est pécher que de flatter; et bon ne vaut guère mieux ici qu'une flatterie: bon Glocester, ou bon démon, seraient synonymes, et tous les deux seraient absurdes, ainsi je dis, milord qui n'êtes pas bon.

GLOCESTER, au lieutenant. – Ami, laissez-nous seuls! nous avons à conférer ensemble.

(Le lieutenant sort.)

LE ROI. – Ainsi le berger négligent fuit devant le loup; ainsi l'innocente brebis abandonne d'abord sa toison, et bientôt après sa gorge au couteau du boucher. Quelle scène de mort va jouer Roscius?

GLOCESTER. – Le soupçon poursuit toujours l'âme coupable: le voleur croit dans chaque buisson voir le prévôt.

LE ROI. – L'oiseau qui a trouvé dans le buisson des rameaux chargés de glu ne passe plus que d'une aile tremblante à côté de tous les buissons: et moi, père malheureux d'un doux oiseau, j'ai maintenant devant mes yeux l'objet fatal par qui mon pauvre enfant a été retenu au piège, pris et tué.

GLOCESTER. – Quel orgueilleux insensé que ce père de Crète qui voulut enseigner à son fils le rôle d'un oiseau! Avec ses belles ailes, l'imbécile s'est noyé.

LE ROI. – Je suis Dédale, mon pauvre enfant était Icare, ton père Minos, qui s'est opposé à ce que nous suivissions notre carrière; le soleil qui a dévoré les ailes de mon cher enfant, c'est ton frère Édouard; et tu es la mer dont les gouffres envieux ont englouti sa vie. Ah! tue-moi de ton épée, et non de tes paroles. Mon sein supportera mieux la pointe de ton poignard, que mon oreille cette tragique histoire… Mais pourquoi viens-tu? Est-ce pour avoir ma vie?

GLOCESTER. – Me prends-tu donc pour un bourreau?

LE ROI. – Je te connais pour un persécuteur: mettre à mort des innocents est l'office du bourreau; tu en es un.

GLOCESTER. – J'ai tué ton fils en punition de son insolente audace.

LE ROI. – Si tu avais été tué à ta première insolence, tu n'aurais pas vécu pour assassiner mon fils; et je prédis que l'heure où tu vins au monde sera déplorée par des milliers d'hommes, qui ne soupçonnent pas en ce moment la moindre partie de mes craintes; par les soupirs de plus d'un vieillard, les larmes de plus d'une veuve, et par les yeux de tant de malheureux condamnés à pleurer la mort prématurée, les pères de leurs enfants, les femmes de leurs époux, et les orphelins de leurs parents. A ta naissance le hibou fit entendre son cri lamentable, signe certain de malheur; le corbeau de nuit croassa, présageant ces temps désastreux, les chiens hurlèrent, et une horrible tempête déracina les arbres. La corneille se percha sur le haut de la cheminée, et les pies babillardes vinrent effrayer les coeurs de sons discordants. Ta mère ressentit des douleurs plus cruelles que les douleurs imposées aux mères, et cependant ce qu'elle mit au monde était bien au-dessous des espérances d'une mère, et ne lui offrit qu'une masse informe et hideuse, qui ne devait pas être le fruit d'une tige si belle. Tu naquis la bouche déjà armée de dents, pour annoncer que tu venais déchirer les hommes; et si tout ce qu'on m'a raconté est vrai, tu vins au monde…

 

GLOCESTER. – Je n'en entendrai pas davantage. Meurs, prophète, au milieu de ton discours. (Il le poignarde.) C'est pour cela entre autres choses que j'ai été créé.

LE ROI. – Oui, et pour commettre bien d'autres assassinats que le mien. – O Dieu, pardonne-moi mes péchés… et qu'il te pardonne aussi!

(Il meurt.)

GLOCESTER. – Quoi! le sang ambitieux de Lancastre s'enfonce dans la terre? J'aurais cru qu'il devait monter. Voyez comme mon épée pleure la mort de ce pauvre roi? Oh! puissent à jamais être rougis de pareilles larmes, ceux qui désirent la chute de notre maison! – S'il reste encore ici quelque étincelle de vie, qu'elle aille, qu'elle aille aux enfers, et dis aux démons que c'est moi qui t'y ai envoyé (il lui donne un nouveau coup de poignard), moi qui ne connais ni la pitié, ni l'amour, ni la crainte. – En effet, ce que me disait Henri est véritable. J'ai souvent ouï dire à ma mère que j'étais venu au monde les pieds devant. Eh bien! qu'en pensez-vous? N'ai-je pas eu raison de me hâter pour travailler à la ruine de ceux qui usurpaient nos droits? La sage-femme fut saisie de surprise, et les femmes s'écrièrent: O Jésus, bénissez-nous, il est né avec des dents? Et c'était la vérité, signe évident que je devais grogner, mordre et montrer en tout le caractère du chien. Eh bien, puisqu'il a plu au ciel de construire ainsi mon corps, que l'enfer pour y répondre déforme mon âme! – Je n'ai point de frère; je n'ai aucuns traits de mes frères, et ce mot amour, que les barbes grises appellent divin, réside dans les hommes qui se ressemblent, et non pas en moi: je suis seul de mon espèce. – Clarence, prends garde à toi: tu es entre la lumière et moi, mais je saurai faire naître pour toi un jour de ténèbres; je ferai bourdonner çà et là de telles prédictions, que le roi Édouard tremblera pour ses jours; et, pour dissiper ses craintes, je te ferai trouver la mort. Voilà le roi Henri, et le prince son fils, expédiés: Clarence, ton tour est venu… et ainsi des autres; je ne verrai en moi rien de bon jusqu'à ce que je sois tout ce qu'il y a de mieux. – Je vais jeter ton cadavre dans une autre chambre: ta mort, Henri, est pour moi un jour de triomphe.

(Il sort.)

SCÈNE VII

Toujours à Londres. – Un appartement dans le palais d'Édouard
On voit LE ROI ÉDOUARD assis sur son trône. Près au roi LA REINE ÉLISABETH, tenant son enfant; CLARENCE, GLOCESTER, HASTINGS, et autres

LE ROI ÉDOUARD. – Nous voilà une seconde fois assis sur le trône royal d'Angleterre, racheté au prix du sang de nos ennemis! Que de vaillants adversaires nous avons moissonnés, comme les épis de l'automne, au faîte de leur orgueil! Trois ducs de Somerset, tous trois renommés comme des combattants intrépides et sans soupçon; deux Clifford, le père et le fils, et deux Northumberland: jamais plus braves guerriers n'enfoncèrent au signal de la trompette l'éperon dans les flancs de leurs coursiers, et avec eux ces deux ours valeureux, Warwick et Montaigu, qui tenaient dans leurs chaînes le lion couronné, et faisaient trembler les forêts de leurs rugissements. Ainsi nous avons écarté la méfiance de notre trône, et nous avons fait de la sécurité notre marchepied. (A la reine.) Approche, Bett, que je baise mon enfant. Petit Ned, c'est pour toi que tes oncles et moi, nous avons passé sous l'armure les nuits de l'hiver; que nous avons marché rapidement dans les ardeurs de l'été, afin que tu pusses rentrer paisiblement en possession de la couronne; et c'est toi qui recueilleras le fruit de nos travaux.

GLOCESTER, à part. – J'empoisonnerai bien sa moisson, quand ta tête reposera sous terre; car on ne fait pas encore attention à moi dans l'univers. Cette épaule si épaisse a été destinée à porter, et elle portera quelque honorable fardeau, ou je m'y romprai les reins. – Ceci (touchant son front) doit préparer les voies; – (montrant sa main) ceci doit exécuter.

LE ROI ÉDOUARD. – Clarence, et toi, Glocester, aimez mon aimable reine, et donnez un baiser au petit prince votre neveu, mes frères.

CLARENCE. – Que ce baiser que j'imprime sur les lèvres de cet enfant, soit le gage de l'obéissance que je dois et veux rendre à Votre Majesté!

LE ROI ÉDOUARD. – Je te remercie, noble Clarence; digne frère, je te remercie.

GLOCESTER. – En témoignage de l'amour que je porte à la tige d'où tu es sorti, je donne ce tendre baiser à son jeune fruit. (A part.) Pour dire la vérité, ce fut ainsi que Judas baisa son maître. Il lui criait: bonheur! tandis que dans son âme il ne songeait qu'à faire le mal.

LE ROI ÉDOUARD. – Maintenant je suis établi dans le bonheur que désirait mon âme; je possède la paix de mon royaume, et la tendresse de mes frères.

CLARENCE. – Qu'ordonne Votre Majesté sur le sort de Marguerite? René, son père, a engagé dans les mains du roi de France les Deux-Siciles et Jérusalem, et ils en ont envoyé le prix pour sa rançon.

LE ROI ÉDOUARD. – Qu'elle parte: faites-la conduire en France. – Que nous reste-t-il maintenant qu'à passer notre temps en fêtes magnifiques, à voir représenter de joyeuses comédies, et à réunir tous les plaisirs que doit offrir la cour? – Qu'on fasse résonner les tambours et les trompettes! – Adieu, cruels soucis! car ce jour, je l'espère, commence le cours d'une prospérité durable.

(Ils sortent.)

FIN DU CINQUIÈME ET DERNIER ACTE.

15Édouard le frappa de son gantelet; alors les autres se jetèrent sur lui et le massacrèrent
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