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— Oui, je sais ! Riley ne le laissa pas finir, trop enthousiaste. Je serai là tôt demain matin dès sept heures !

— Super ! répondit Hoke. J’ai hâte de vous rencontrer.

Riley raccrocha et regarda en direction de Ryan. Il avait un regard empreint de mélancolie.

— Waouh, dit-il. C’est vraiment en train d’arriver, n’est-ce pas ?

Riley comprenait ce qu’il ressentait. Depuis le déménagement de Lanton, ils ne s’étaient que rarement éloignés l’un de l’autre.

Et dès demain, ils seraient tous les deux à leurs nouveaux emplois.

— Peut-être qu’on devrait faire quelque chose de spécial ce soir, dit Riley

— Bonne idée, approuva Ryan. On pourrait aller au cinéma, trouver un chouette restaurant et …

Riley rit en l’attrapant par la main, le tirant pour le remettre sur ses pieds.

— J’ai une meilleure idée, lui confia-t-elle.

Elle l’entraina dans la chambre à coucher et ils tombèrent tous les deux en riant sur le lit.

CHAPITRE DEUX

Riley sentit sa respiration et son cœur s’emballer alors qu’elle marchait de l’arrêt du métro en direction de l’immense tour blanche J. Edgar Hoover.

Pourquoi suis-je si nerveuse ? se demanda-t-elle. Après tout, elle avait réussi son premier voyage par elle-même en métro dans une ville plus grande que toutes celles qu’elle avait pu visiter avant de venir s’installer ici.

Elle essaya de se convaincre que ce n’était pas un si grand changement ; qu’elle allait simplement retourner à l’école, comme elle l’avait fait à Lanton.

Mais elle ne put s’empêcher d’être impressionnée et intimidée. En premier lieu parce que l’immeuble se trouvait sur Pennsylvania Avenue, juste entre la Maison-Blanche et le Capitole. Elle et Ryan étaient passés devant l’immeuble plus tôt cette semaine, mais ne réalisa qu’qu’elle allait venir ici pour apprendre et travailler pendant les dix prochaines semaines.

Cela ressemblait presque à un rêve.

Elle traversa l’entrée principale et passa par le hall d’entrée jusqu’à la barrière de sécurité. Le garde en service trouva son nom sur une liste de visiteurs et lui remit un badge d’identification à accrocher. Il lui dit de prendre l’ascenseur jusqu’à un petit auditorium, trois étages en dessous.

Riley finit par trouver l’auditorium et lorsqu’elle y pénétra, on lui remit une pile d’instructions, de règlements et d’informations qu’elle était censée lire plus tard. Elle s’assit parmi une vingtaine d’autres stagiaires qui semblaient avoir à peu près le même âge qu’elle. Elle savait que certains d’entre eux, comme elle, étaient fraichement diplômés ; d’autres étaient des étudiants de premier cycle qui retourneraient à l’université à l’automne.

La plupart des autres stagiaires étaient des hommes et tous étaient bien habillés. Elle avait elle-même des doutes au sujet de sa tenue qu’elle avait achetée dans une friperie de Lanton. C’était la meilleure tenue de travail qu’elle avait, et elle espérait qu’elle avait l’air suffisamment respectable.

Bientôt, un homme d’âge mûr, bien apprêté apparut devant les stagiaires.

—Je suis le directeur adjoint Marion Connor, lança-t-il. Et je suis le responsable du programme de stage d’été du FBI. Vous devriez tous être très fiers d’être ici aujourd’hui. Vous êtes un groupe très sélect et exceptionnel, trié sur le volet parmi des milliers de candidats...

Riley déglutit avec difficulté tandis qu’il continuait à féliciter le groupe.

Des milliers de candidats !

Cela lui paraissait tellement étrange. En réalité, elle n’avait pas fait de demande du tout. Elle avait tout simplement été choisie pour le programme à sa sortie de l’université.

Est-ce que j’ai vraiment ma place ici, se demanda-t-elle ?

Le directeur adjoint Connor présenta le groupe à un agent un peu plus jeune, Hoke Gilmer, le superviseur de la formation qui avait appelé Riley la veille. Gilmer demanda aux stagiaires de se lever et de lever la main droite afin de prêter le serment de fonction du FBI.

Riley se sentit étourdie au moment de prononcer les mots…

— Moi, Riley Sweeney, je jure solennellement que je soutiendrai et défendrai la Constitution des États-Unis contre tous les ennemis, étrangers et nationaux...

Elle dut chasser une larme d’un clignement d’œil tandis qu’elle continuait.

C’est réel, se dit-elle. C’est vraiment en train d’arriver.

Elle n’avait aucune idée de ce qui l’attendait à partir de ce moment.

Mais elle était sûre que sa vie ne serait plus jamais la même.

*

Après la cérémonie, Hoke Gilmer emmena les élèves faire une longue visite du bâtiment J. Edgar Hoover. Riley s’étonnait de plus en plus de la taille et de la complexité du bâtiment, et de toutes les activités qui s’y déroulaient. Il y avait diverses salles d’exercice, un terrain de basket-ball, une clinique médicale, une imprimerie, de nombreux laboratoires et salles informatiques, un champ de tir, et même une morgue et un atelier de réparation automobile.

Tout cela lui enivrait l’esprit.

Une fois la visite terminée, le groupe fut emmené à la cafétéria au huitième étage. Riley se sentait épuisée alors qu’elle posait de quoi manger sur son plateau, pas tant à cause des kilomètres de marche qu’elle avait faits, mais à cause de tout ce qu’elle avait vu et essayé d’assimiler.

A quel point allait-elle pouvoir profiter de cette merveilleuse installation au cours de ces dix prochaines semaines qu’elle devait passer ici ? Elle voulait apprendre tout ce qu’elle pouvait, aussi vite que possible.

Et elle voulait commencer tout de suite.

Alors qu’elle portait son plateau à la recherche d’un endroit pour manger, elle se sentait étrangement mal à l’aise. Les autres stagiaires semblaient déjà tisser des liens d’amitié et s’asseoir en groupe, discutant avec enthousiasme de la journée qu’ils passaient. Elle se dit qu’elle devrait s’asseoir parmi certains de ses jeunes collègues, se présenter et apprendre à en connaître quelques-uns.

Mais elle savait que ce ne serait pas facile.

Riley s’était toujours sentie comme une étrangère, et se faire des amis et s’intégrer n’avait jamais été naturel pour elle.

Et à ce moment elle se sentit plus timide encore que dans ses souvenirs les plus lointains.

Et était-ce juste son imagination, ou est-ce que certains stagiaires la regardaient et chuchotaient à son sujet ?

Elle venait tout juste de se décider à s’asseoir seule lorsqu’elle entendit une voix à côté d’elle.

— Tu es Riley Sweeney, n’est-ce pas ?

Elle se retourna pour découvrir un jeune homme qui avait déjà attiré son attention dans l’auditorium et pendant la visite. Elle n’avait pu s’empêcher de remarquer qu’il était remarquablement beau, un peu plus grand qu’elle, robuste et athlétique, avec de courts cheveux bouclés et un sourire agréable. Son costume avait l’air cher.

— Euh, oui, dit Riley, se sentant soudain encore plus timide qu’avant. Et tu es… ?

— John Welch. Enchanté de te rencontrer. Je te proposerais bien une poignée de main, mais...

Il indiqua d’un geste de la tête les plateaux qu’ils portaient tous les deux et rit un peu.

— Tu accepterais de t’asseoir avec moi ? demanda-t-il.

Riley espérait qu’elle n’était pas en train de rougir.

— Bien sûr, répondit-elle.

Ils s’assirent l’un en face de l’autre à une table et commencèrent à manger.

— Comment connaissais-tu mon nom ? demanda-t-elle.

— Tu plaisantes, pas vrai ? répondit John avec un sourire malicieux.

Riley fut surprise. Elle s’arrêta juste avant de dire...

Non, je ne plaisante pas.

— Presque tout le monde ici sait qui tu es, répondit-il dans un haussement d’épaule. Je suppose qu’on peut dire que ta réputation t’a précédée.

Riley regarda les autres élèves. Assurément, certains d’entre eux la regardaient encore et échangeaient des chuchotements.

Riley commença à réaliser...

Ils doivent savoir ce qui s’est passé à Lanton.

Mais que savaient-ils au juste ?

Et était-ce une bonne ou une mauvaise chose ?

Elle n’avait certainement pas prévu d’avoir une « réputation » parmi les stagiaires. L’idée la mit extrêmement mal à l’aise.

— Tu viens d’où ? demanda-t-elle.

— D’ici, Washington, répondit-il. Je viens de passer ma licence en criminologie, ce printemps.

— Quelle école ? demanda-Riley.

John rougit un peu.

— Euh, l’université George Washington.

Riley sentit ses yeux s’écarquiller à la mention d’une université aussi chère.

Il doit être riche, pensa-t-elle.

Elle le sentit également un peu mal à l’aise à ce sujet.

— Waouh, une licence en criminologie, dit-elle. Je viens d’avoir un diplôme en psychologie. Tu as vraiment une longueur d’avance sur moi.

John rit.

— Sur toi ? Je ne crois pas, non. Je veux dire, tu es probablement le seul stagiaire dans le programme à avoir une réelle expérience de terrain.

Riley se sentit à présent vraiment décontenancée.

Expérience de terrain ?

Elle n’avait jamais considéré ce qui s’était passé à Lanton comme une « expérience de terrain ».

— Je veux dire…continua John. Tu as contribué à traquer et à appréhender un véritable tueur en série. Je ne peux pas imaginer ce que ça a dû être. Je t’envie vraiment.

Riley fronça les sourcils et se tut. Elle ne voulut pas le dire, mais l’envie lui semblait être la dernière des émotions à ressentir au sujet de ce qu’elle avait vécu.

 

Qu’est-ce que John imaginait qu’il s’était passé pendant ces semaines terribles à Lanton ? Avait-il la moindre idée de ce que c’était que de trouver les corps de deux de ses meilleures amies, la gorge brutalement tranchée ?

Savait-il à quel point elle s’était sentie horrifiée et affligée, et aussi à quel point elle s’était sentie coupable ?

Elle était toujours hantée par l’idée que sa colocataire, Trudy, serait encore en vie si Riley avait mieux su veiller sur elle.

Et pouvait-il avoir la moindre idée de sa terreur lorsqu’elle était tombée entre les griffes du tueur ?

Riley prit une gorgée de soda et mélangea sa nourriture du bout de sa fourchette.

— C’était…eh bien, ce n’était pas ce que tu imagines, dit-elle. Ça s’est juste passé voilà tout.

John la regarda, désormais avec une réelle inquiétude.

— Je suis désolé, lui dit-il. Je suppose que tu ne veux pas en parler.

— Peut-être une autre fois, dit Riley.

Un silence gênant s’était installé. Ne voulant pas être impolie, Riley commença à poser des questions à John à propos de lui. Il semblait réticent à parler de sa vie et de sa famille, mais Riley réussit à le pousser un peu.

Les parents de John étaient tous deux d’éminents avocats, fortement impliqués dans la politique à Washington. Riley était impressionnée, non pas tant par les antécédents aisés de John que par la façon dont il avait choisi une voie différente de celle des autres membres de sa famille. Au lieu de poursuivre une carrière prestigieuse en droit et en politique, John s’était consacré à une vie plus humble au service de la loi.

Un vrai idéaliste, pensa Riley.

Elle se surprit à le comparer à Ryan, qui essayait de mettre ses origines modestes derrière lui en devenant un avocat émérite.

Bien sûr, elle admirait l’ambition de Ryan. C’était l’une des choses qu’elle aimait chez lui. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’admirer également John pour les choix qu’il faisait.

Tandis qu’ils continuaient à parler, Riley sentit que John était en train de lui faire du charme.

Il flirte avec moi, réalisa-t-elle.

Elle fut un peu décontenancée par cela. Sa main gauche était bien en vue sur la table, de sorte qu’il ne pouvait avoir manqué sa toute nouvelle bague de fiançailles.

Devait-elle mentionner qu’elle était fiancée ?

Elle avait l’impression que ce serait gênant, surtout si elle se trompait.

Peut-être qu’il ne flirte pas du tout avec moi.

Bientôt, John commença à poser des questions au sujet de Riley, en prenant bien garde d’éviter le sujet des meurtres de Lanton. Comme d’habitude, Riley évita certains sujets sensibles ; sa relation troublée avec son père, ses années d’adolescence rebelles, et surtout comment elle avait vu sa propre mère se faire abattre quand elle n’était encore qu’une petite fille.

Riley se rendit rapidement compte que, contrairement à Ryan ou John, elle n’avait pas grand-chose à dire à propos de ses espoirs pour l’avenir.

Qu’est-ce que ça dit de moi ? se demanda-t-elle.

Elle parla finalement de sa relation naissante avec Ryan et du fait qu’ils se soient fiancés la veille seulement, même si elle évita de mentionner qu’elle était enceinte. Elle ne remarqua aucun changement particulier dans le comportement de John.

J’imagine qu’il est naturellement charmant et avenant, pensa-t-elle.

Elle se sentit soulagée à l’idée d’avoir tiré des conclusions trop hâtives et qu’il n’avait jamais flirté avec elle après tout.

C’était un type sympa, et elle avait hâte de mieux le connaître. En fait, elle était presque certaine que John et Ryan s’apprécieraient. Peut-être même qu’ils pourraient tous se retrouver ensemble bientôt.

Une fois le repas des stagiaires terminé, Hoke Gilmer les rassembla et les emmena quelques étages plus bas dans un grand vestiaire qui deviendrait leur quartier général pour les dix semaines à venir. Un agent plus jeune qui aidait Gilmer assigna un casier à chacun des élèves. Puis tous les stagiaires s’installèrent aux tables et aux chaises au milieu de la salle, et le jeune agent commença à distribuer des téléphones portables.

— Nous serons bientôt au XXIe siècle, expliqua Gilmer. Et le FBI n’aime pas être dépassé par les toutes dernières technologies. Nous ne vous distribuerons pas de beepers cette année. Certains d’entre vous ont peut-être déjà un téléphone portable, mais nous aimerions que vous en ayez un dédié exclusivement à ce stage. Vous trouverez des instructions dans votre dossier d’orientation.

Gilmer se mit à rire et ajouta…

— J’espère que vous aurez plus de facilité que moi à apprendre à les utiliser.

Certains stagiaires rirent en retour en recevant leurs nouveaux jouets.

Le téléphone de Riley lui sembla étrangement petit dans la main. Elle était habituée aux téléphones plus grands et n’avait jamais utilisé de téléphone portable auparavant. Bien qu’elle ait utilisé des ordinateurs à Lanton et que certains de ses amis là-bas avaient des téléphones portables, elle n’en possédait toujours pas. Ryan possédait déjà ordinateur et téléphone portable, et il se moquait parfois de Riley à propos de ses anciennes habitudes.

Elle n’avait pas beaucoup apprécié cela. En réalité, la seule raison pour laquelle elle n’avait pas encore d’ordinateur ou de téléphone portable, c’était qu’elle n’en avait pas les moyens.

Celui-ci ressemblait presque exactement à celui de Ryan ; très simple, avec un petit écran pour les messages, un pavé numérique et seulement trois ou quatre autres boutons. Pourtant, c’était étrange de se rendre compte qu’elle ne savait même pas encore comment passer un simple coup de fil avec. Elle savait qu’il serait également étrange pour elle d’être joignable par téléphone tout le temps, peu importe où elle se trouvait.

Elle se rappela…

Je commence une toute nouvelle vie.

Riley remarqua qu’un groupe de personnes d’allure officielle, des hommes pour la plupart, venait d’entrer dans le vestiaire.

Gilmer prit la parole…

— Chacun d’entre vous suivra un agent spécial expérimenté pendant les semaines que vous passerez ici. Ils commenceront par vous enseigner leurs propres spécialités ; l’analyse des données criminelles, le travail judiciaire, le travail en laboratoire informatique, et ainsi de suite. On va vous les présenter maintenant, et ils prendront le relai.

Tandis que l’agent plus jeune assignait chacun des stagiaires avec leur agent superviseur, Riley se rendit vite compte...

Il y a un agent de moins que les stagiaires.

Et effectivement, après le départ des stagiaires avec leurs mentors, Riley se retrouva sans mentor. Elle regarda Gilmer avec perplexité.

Gilmer sourit légèrement et dit…

— Vous trouverez l’agent que vous suivrez au bout du couloir, dans la salle 19.

Se sentant un peu troublée, Riley quitta le vestiaire et parcourut le couloir jusqu’à trouver la bonne salle. Elle ouvrit la porte et vit qu’un homme, trapu et d’âge mûr était assis sur une table.

Riley haleta lorsqu’elle le reconnut.

C’était l’agent spécial Jake Crivaro, L’agent avec qui elle avait travaillé à Lanton, et qui lui avait sauvé la vie.

CHAPITRE TROIS

Riley s’illumina quand elle reconnut l’agent spécial Jake Crivaro. Elle avait passé la matinée parmi des étrangers et elle était particulièrement heureuse de retrouver ce visage familier.

Je suppose que je ne devrais pas être surprise, pensa-t-elle.

Après tout, elle se souvenait de ce qu’il lui avait dit à Lanton, lorsqu’il lui avait remis ses papiers pour le programme d’entrainement...

« Je suis autorisé à prendre ma retraite, mais il se pourrait que je reste dans les parages pour aider quelqu’un comme vous a démarrer. »

Il devait avoir spécifiquement demander à être le mentor de Riley pour son stage.

Mais le sourire de Riley s’estompa vite quand elle réalisa que...

Il ne me sourit pas.

En effet, l’agent Crivaro n’avait pas l’air très content de la voir.

Toujours assis sur la table, il croisa les bras et hocha la tête en direction d’un homme d’une vingtaine d’années, d’un air indescriptible mais néanmoins aimable, qui se tenait tout près. Crivaro dit ...

— Riley Sweeney, je vous présente l’agent spécial Mark McCune, d’ici à Washington. C’est mon partenaire sur une affaire sur laquelle je travaille en ce moment.

— Enchanté de vous rencontrer, dit l’agent McCune en souriant.

— De même, répondit Riley.

McCune semblait nettement plus amical que Crivaro.

Crivaro se leva de table.

— Considérez-vous chanceuse, Sweeney, dit-il. Pendant que les autres stagiaires seront coincés ici à apprendre comment utiliser les classeurs et les trombones, vous irez directement sur le terrain. Je viens de Quantico pour travailler sur une affaire de drogue. Vous vous joindrez à l’agent McCune et moi-même, nous allons sur place tout de suite.

L’agent Crivaro sortit de la pièce.

Alors que Riley et l’agent McCune le suivaient, Riley pensa...

Il m’a appelée « Sweeney ».

Auparavant à Lanton, elle s’était habituée à ce qu’il l’appelle « Riley ».

Riley chuchota à McCune…

— L’agent Crivaro est-il contrarié ?

McCune haussa les épaules et chuchota en retour…

— J’espérais que tu pourrais me le dire. C’est mon premier jour de travail avec lui, mais j’ai entendu dire que vous aviez déjà travaillé sur une affaire ensemble. Ils disent que tu l’as impressionné. Il a la réputation d’être un peu brusque. Son dernier partenaire a été viré, tu sais.

Riley faillit dire...

En fait je l’ignorais.

Elle n’avait jamais entendu Crivaro mentionner un partenaire à Lanton.

Bien que Crivaro ait été dur, elle ne l’avait jamais considéré comme « brusque ». En fait, elle en était venue à le considérer comme une figure paternelle bienveillante, tout à fait différente de son père.

Riley et McCune suivirent Crivaro jusqu’à une voiture dans le parking du FBI. Personne ne parla tandis que Crivaro conduisait pour sortir de l’immeuble et continua vers le nord à travers les rues de Washington.

Riley commença à se demander si Crivaro allait jamais expliquer ce qu’ils étaient censés faire une fois arrivé à l’endroit où ils allaient, quel qu’il soit.

Ils finirent par arriver à un quartier plutôt minable. Les rues étaient bordées de maison qui donnaient l’impression à Riley d’avoir été de charmantes maisons avant de devenir terriblement délabrées.

Toujours au volant, l’agent Crivaro s’adressa finalement à Riley.

— Deux frères, Jaden et Malik Madison, dirigent une opération de drogue dans ce quartier depuis quelques années déjà. Avec leur gang ils se sont montrés de plus en plus effrontés, allant jusqu’à vendre en pleine rue, comme s’il s’agissait d’un marché à ciel ouvert. Les flics locaux n’ont rien pu faire pour les arrêter.

— Pourquoi ? demanda Riley.

— Le gang surveillait attentivement les flics, répondit Crivaro. De plus, ils avaient également terrorisé tout le quartier en mitraillant depuis leurs voitures, ce genre de choses. Deux gosses se sont fait tirer dessus uniquement parce qu’ils se trouvaient là où ils n’étaient pas censés être. Personne n’osait parler aux flics de ce qui se passait.

Jetant un œil le long des rangées de maisons, Crivaro continua…

— Le FBI a été appelé en renfort il y a quelques jours. Pas plus tard que ce matin, un de nos agents infiltrés a réussi à arrêter Jaden. Son frère, Malik, est toujours en liberté et le gang s’est dispersé. Ils ne seront pas faciles à attraper. Mais grâce à l’arrestation, on a pu obtenir un mandat pour fouiller la maison d’où ils opéraient.

— Si le gang est toujours là, demanda Riley, ne vont-ils pas simplement tout recommencer ?

— C’est là que les flics locaux ont une carte à jouer, intervint McCune. Ils installeront un « mini poste » directement sur le trottoir ; juste une table de pique-nique et des chaises occupées par deux officiers en uniforme. Ils travailleront avec les riverains pour s’assurer que la même chose ne se reproduise pas ici.

Riley faillit demander…

Ne vont-ils pas démarrer dans un autre quartier ?

Mais elle savait que c’était une question idiote. Bien sûr, le gang démarrerait ailleurs, du moins s’il n’était pas arrêté entre temps. Et ensuite les flics et le FBI devraient se remettre au travail où que ce soit. C’était la nature même de ce genre de travail.

 

Crivaro arrêta la voiture et pointa du doigt la maison la plus proche.

— Les recherches sont déjà en cours dans celle-là, dit-il. Et nous sommes là pour aider.

Alors qu’ils descendaient de la voiture, Crivaro fit un geste presque menaçant avec son doigt à l’attention Riley.

— Par « nous », je voulais dire l’agent McCune et moi-même, précisa Crivaro. Vous êtes ici pour observer et apprendre. Alors restez en dehors du chemin. Et ne touchez à rien.

Riley ressentit un frisson en entendant ses paroles. Mais elle acquiesça d’un signe de tête docile.

Un policier en uniforme se tenant à l’entrée les conduisit tous les trois à l’intérieur. Riley perçut tout de suite qu’une grosse opération était déjà en cours. Le couloir étroit était rempli de policiers et d’agents portant des vestes du FBI. Ils empilaient des armes et des sacs de drogue partout sur le sol.

Crivaro avait l’air ravi. Il dit à l’un des hommes du FBI…

— On dirait que vous avez dégoté une vraie mine d’or ici.

— Nous sommes presque sûrs que ce n’est que le début, répondit l’agent hilare. Il doit y avoir beaucoup d’argent par ici, mais on ne l’a pas encore trouvé. Il y a plein d’endroits susceptibles de servir de planque dans une maison comme celle-ci. Nos gars examinent chaque centimètre carré.

Riley suivit Crivaro et McCune jusqu’au deuxième étage.

Elle pouvait maintenant voir que la maison, et apparemment toutes celles du voisinage, était plus grande qu’elle n’en avait l’air de l’extérieur. Bien qu’étroite, elle était aussi profonde, avec un bon nombre de pièces le long de ses couloirs. En plus des deux étages en vue immédiate, Riley devina que la maison possédait également un grenier et un sous-sol.

En haut de l’escalier, quatre agents manquèrent de rentrer dans Crivaro alors qu’ils sortaient d’une des pièces.

— Rien là-dedans, dit l’un des agents.

— Vous êtes sûr ? demanda Crivaro.

— Nous l’avons fouillée de fond en comble, ajouta un autre agent.

Puis une voix se fit entendre de l’intérieur de la pièce, directement de l’autre côté du couloir...

— Hé, je crois que cette fois, on tient vraiment quelque chose !

Riley suivit Crivaro et McCune de l’autre côté du couloir. Avant qu’elle ne puisse les suivre dans la pièce, Crivaro tendit la main pour la stopper.

— Non, non, lui dit-il. Vous pouvez regarder d’ici, dans le couloir.

Riley resta juste devant la porte et vit cinq hommes fouiller la pièce. Celui qui avait appelé Jake se tenait à côté d’une forme rectangulaire sur le mur.

— Ça ressemble à un ancien monte-plats, dit l’agent. Qu’est-ce que vous voulez parier qu’il y a quelque chose à l’intérieur ?

— Ouvrez-moi ça, dit Crivaro.

Riley fit un pas en avant pour voir ce qu’ils faisaient.

Jake la regarda et lui lança...

— Hé, Sweeney. Qu’est-ce que je viens de dire ?

Riley était sur le point d’expliquer qu’elle n’avait pas vraiment l’intention d’approcher quand Jake ordonna à un policier...

— Fermez cette foutue porte.

La porte se claqua au visage de Riley. Riley se retrouva dans le couloir, à la fois choquée et embarrassée.

Pourquoi l’agent Crivaro m’en veut-il tant ? se demanda-t-elle.

À présent, on pouvait entendre beaucoup de bruit provenant de l’intérieur de la pièce. C’était comme si quelqu’un utilisait un pied de biche sur le mur, à l’endroit où autrefois se trouvait le monte-plats. Riley aurait aimé voir ce qui se passait, mais ouvrir la porte à nouveau était absolument hors de question.

Elle traversa le couloir et entra dans la pièce de l’autre côté, celle dont les agents avaient dit qu’elle avait déjà été fouillée. Les chaises et les meubles avaient été renversés, et un tapis avait été froissé en ayant été tiré puis jeté à nouveau sur le sol.

Seule dans la pièce, Riley se dirigea vers la fenêtre qui donnait sur la rue.

À l’extérieur, elle vit quelques personnes éparpillées, se déplaçant à toute allure, pressées de rejoindre leurs destinations.

Ils ne se sentent pas en sécurité dehors, réalisa-t-elle. Cela l’écrasa d’une effroyable tristesse.

Elle se demanda depuis combien de temps ce quartier n’avait pas été un endroit agréable à vivre.

Elle se demanda également…

Ce que nous faisons est-il vraiment utile ?

Riley essaya d’imaginer ce que pourrait être la vie ici après la mise en place du « mini poste » mentionné par l’agent McCune. Les voisins se sentiraient-ils vraiment plus en sécurité grâce à deux policiers postés à une table de pique-nique ?

Riley soupira tandis que la poignée de personnes dans la rue continuait à se précipiter dans toutes les directions.

Elle réalisa qu’elle se posait la mauvaise question.

Il n’y a pas de « nous », du moins pas pour le moment.

Elle n’était pas du tout impliquée dans cette opération. Et l’agent Crivaro ne lui faisait certainement pas confiance.

Elle se détourna de la fenêtre et se dirigea vers la porte. Alors qu’elle traversait le tapis froissé, elle remarqua un bruit étrange sous ses pieds. Elle s’immobilisa là un moment. Puis elle tapa son talon contre le sol.

Cela semblait étrangement creux là où elle se tenait.

Elle s’approcha du bord du tapis et l’arracha de cet endroit du sol.

Elle ne vit rien d’inhabituel, juste un plancher de bois ordinaire.

Je dois simplement imaginer des choses, pensa-t-elle.

Elle se souvint de ce qu’un des agents avait dit en quittant cette pièce.

« On l’a fouillée de fond en comble. »

Elle n’allait sûrement pas découvrir quelque chose que quatre agents du FBI avaient raté.

Et pourtant, elle était sûre d’avoir entendu quelque chose d’étrange. Elle ne l’aurait pas remarqué si quelqu’un d’autre s’était déplacé dans la pièce. Elle l’avait uniquement remarqué parce que c’était calme ici.

Elle fit quelques pas sur le côté et frappa le sol de son talon. Le sol sembla à nouveau solide. Puis elle se baissa et frappa à l’endroit qu’elle avait remarqué auparavant du bout de ses jointures.

Effectivement, cela sonnait creux. Elle n’avait toujours vu aucun signe d’ouverture, mais...

Je me demande si...

Elle pouvait voir qu’une lame de plancher était plus courte que les autres. Il y avait une tache sombre à une extrémité qui ressemblait à un nœud ordinaire.

Riley appuya sur le nœud avec son doigt.

Elle sursauta quand la planche se releva un petit peu à cette extrémité.

J’ai trouvé quelque chose ! pensa-t-elle.

J’ai vraiment trouvé quelque chose !

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