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P R E S Q U E D I S PA R U E

(LA FILLE AU PAIR – LIVRE UN)

B L A K E P I E R C E

Blake Pierce

Blake Pierce est l’auteur de la série de romans à suspense à succès RILEY PAGE, qui comporte quinze tomes (pour l’instant). Blake Pierce est aussi l’auteur de la série de romans à suspense MACKENZIE WHITE, qui comprend neuf tomes (pour l’instant) ; de la série de romans à suspense AVERY BLACK, qui comprend six tomes ; de la série de romans à suspense KERI LOCKE, qui comprend cinq tomes ; de la série de romans à suspense LES ORIGINES DE RILEY PAIGE, qui comprend trois tomes (pour l’instant) ; de la série de romans à suspense KATE WISE, qui comprend deux tomes (pour l’instant) ; de la série de romans à suspense psychologique CHLOE FINE, qui comprend trois tomes (pour l’instant) et de la série de thrillers psychologiques JESSIE HUNT, qui comprend trois tomes (pour l’instant).

Lecteur gourmand et fan depuis toujours de romans à mystère et à suspense, Blake aime beaucoup recevoir de vos nouvelles, donc, n’hésitez pas à vous rendre sur www.blakepierceauthor.com pour en apprendre plus et rester en contact.


Copyright © 2019 par Blake Pierce. Tous droits réservés. Sauf dans la mesure permise par le U.S. Copyright Act de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, ou stockée dans une base de données ou un système de recherche, sans la permission préalable de l'auteur. Cet e-book est autorisé pour votre plaisir personnel seulement. Cet e-book ne peut pas être revendu ou donné à d'autres personnes. Si vous souhaitez partager ce livre avec une autre personne, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre et que vous ne l'avez pas acheté, ou s'il n'a pas été acheté pour votre usage seulement, veuillez le retourner et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le travail acharné de cet auteur. Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les lieux, les événements et les incidents sont le produit de l'imagination de l'auteur ou sont utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, est entièrement fortuite. L'image de couverture est la propriété de cactus_camera, utilisée sous licence de Shutterstock.com.

LIVRES PAR BLAKE PIERCE


LA FILLE AU PAIR

PRESQUE DISPARUE (Livre 1)

PRESQUE PERDUE (Livre 2)

PRESQUE MORTE (Livre 3)


LES MYSTÈRES DE ZOE PRIME

LE VISAGE DE LA MORT (Tome 1)

LE VISAGE DU MEURTRE (Tome 2)

LE VISAGE DE LA PEUR (Tome 3)


SÉRIE SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE JESSIE HUNT

LA FEMME PARFAITE (Volume 1)

LE QUARTIER IDÉAL (Volume 2)

LA MAISON IDÉALE (Volume 3)

LE SOURIRE IDÉALE (Volume 4)

LE MENSONGE IDÉALE (Volume 5)

SÉRIE SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE CHLOE FINE

LA MAISON D’À CÔTÉ (Volume 1)

LE MENSONGE D’UN VOISIN (Volume 2)

VOIE SANS ISSUE (Volume 3)

LE VOISIN SILENCIEUX (Volume 4)

DE RETOUR À LA MAISON (Volume 5)

SÉRIE MYSTÈRE KATE WISE

SI ELLE SAVAIT (Volume 1)

SI ELLE VOYAIT (Volume 2)

SI ELLE COURAIT (Volume 3)

SI ELLE SE CACHAIT (Volume 4)

SI ELLE S’ENFUYAIT (Volume 5)


LES ORIGINES DE RILEY PAIGE

SOUS SURVEILLANCE (Tome 1)

ATTENDRE (Tome 2)

PIEGE MORTEL (Tome 3)

ESCAPADE MEURTRIERE (Tome 4)

LES ENQUÊTES DE RILEY PAIGE

SANS LAISSER DE TRACES (Tome 1)

RÉACTION EN CHAÎNE (Tome 2)

LA QUEUE ENTRE LES JAMBES (Tome 3)

LES PENDULES À L’HEURE (Tome 4)

QUI VA À LA CHASSE (Tome 5)

À VOTRE SANTÉ (Tome 6)

DE SAC ET DE CORDE (Tome 7)

UN PLAT QUI SE MANGE FROID (Tome 8)

SANS COUP FÉRIR (Tome 9)

À TOUT JAMAIS (Tome 10)

LE GRAIN DE SABLE (Tome 11)

LE TRAIN EN MARCHE (Tome 12)

PIÉGÉE (Tome 13)

LE RÉVEIL (Tome 14)

BANNI (Tome 15)

MANQUE (Tome 16)

UNE NOUVELLE DE LA SÉRIE RILEY PAIGE

RÉSOLU

SÉRIE MYSTÈRE MACKENZIE WHITE

AVANT QU’IL NE TUE (Volume 1)

AVANT QU’IL NE VOIE (Volume 2)

AVANT QU’IL NE CONVOITE (Volume 3)

AVANT QU’IL NE PRENNE (Volume 4)

AVANT QU’IL N’AIT BESOIN (Volume 5)

AVANT QU’IL NE RESSENTE (Volume 6)

AVANT QU’IL NE PÈCHE (Volume 7)

AVANT QU’IL NE CHASSE (Volume 8)

AVANT QU’IL NE TRAQUE (Volume 9)

AVANT QU’IL NE LANGUISSE (Volume 10)

AVANT QU’IL NE FAILLISSE (Volume 11)

LES ENQUÊTES D’AVERY BLACK

RAISON DE TUER (Tome 1)

RAISON DE COURIR (Tome2)

RAISON DE SE CACHER (Tome 3)

RAISON DE CRAINDRE (Tome 4)

RAISON DE SAUVER (Tome 5)

RAISON DE REDOUTER (Tome 6)


LES ENQUETES DE KERI LOCKE

UN MAUVAIS PRESSENTIMENT (Tome 1)

DE MAUVAIS AUGURE (Tome 2)

L’OMBRE DU MAL (Tome 3)

JEUX MACABRES (Tome 4)

LUEUR D’ESPOIR (Tome 5)

SOMMAIRE


CHAPITRE UN

CHAPITRE DEUX

CHAPITRE TROIS

CHAPITRE QUATRE

CHAPITRE CINQ

CHAPITRE SIX

CHAPITRE SEPT

CHAPITRE HUIT

CHAPITRE NEUF

CHAPITRE DIX

CHAPITRE ONZE

CHAPITRE DOUZE

CHAPITRE TREIZE

CHAPITRE QUATORZE

CHAPITRE QUINZE

CHAPITRE SEIZE

CHAPITRE DIX-SEPT

CHAPITRE DIX-HUIT

CHAPITRE DIX-NEUF

CHAPITRE VINGT

CHAPITRE VINGT-ET-UN

CHAPITRE VINT-DEUX

CHAPITRE VINGT-TROIS

CHAPITRE VINGT-QUATRE

CHAPITRE VINGT-CINQ

CHAPITRE VINGT-SIX

CHAPITRE VINGT-SEPT

CHAPITRE VINGT-HUIT

CHAPITRE VINGT-NEUF

CHAPITRE TRENTE

CHAPITRE TRENTE-ET-UN

CHAPITRE TRENTE-DEUX

CHAPITRE TRENTE-TROIS

CHAPITRE TRENTE-QUATRE

CHAPITRE TRENTE-CINQ

CHAPITRE TRENTE-SIX

CHAPITRE UN

Cassie Vale, 23 ans, était assise sur l'une des deux chaises en plastique de la salle d'attente de l'agence au pair, regardant les affiches et les cartes sur le mur d'en face. Il y avait un poster de la Tour Eiffel juste au-dessus du logo kitsch de Maureen's European Au Pairs, et un autre de la Porte de Brandebourg. Un café dans une cour pavée, un village pittoresque surplombant une mer azur. Des paysages de rêve, des lieux où elle rêvait d'aller.

Le bureau de l'agence était exigu et étouffant. La clim vibrait inutilement, pas la moindre bouffée d'air provenant des évents. Cassie se leva et essuya discrètement une goutte de sueur, coulant sur sa joue. Elle ne savait pas combien de temps elle pourrait encore supporter cela.

 

La porte du bureau s'ouvrit soudainement et elle fit un bond, saisissant la pile de documents sur l'autre chaise. Mais elle sentit son cœur se briser en voyant qu'il ne s'agissait que d'une autre candidate, une grande blonde mince, qui dégageait toute la confiance que Cassie aurait souhaité avoir. Elle souriait de satisfaction, tenant une liasse de formulaires officiels, et elle jeta à peine un coup d'œil à Cassie en passant.

L'estomac de Cassie se serra. Elle regarda ses documents, se demandant si elle y parviendrait aussi, ou si elle en sortirait déçue et honteuse. Elle savait que son expérience était lamentablement insuffisante et qu'elle n'avait pas les qualifications nécessaires pour s'occuper d’enfants. Elle avait eu un refus par l'agence de croisières qu'elle avait contactée la semaine précédente. Ils avaient dit que sans expérience, ils ne pourraient même pas la figurer dans leurs registres. S'il en était de même ici, elle n'aurait aucune chance.

« Cassandra Vale ? Je suis Maureen. Entrez, je vous en prie. »

Cassie leva la tête. Une femme aux cheveux gris, en costume foncé, attendait à l'entrée de la porte ; de toute évidence, c'était la patronne.

Cassie se leva tant bien que mal, ses papiers soigneusement organisés débordant du dossier. En les rassemblant, le visage embrasé, elle se précipita dans la salle d’entretien.

Tandis que Maureen les parcourait d'un froncement de sourcils, Cassie se mit à arracher ses cuticules avec ses ongles avant de croiser ses mains, la seule façon pour qu'elle arrête cette habitude nerveuse.

Elle essaya de respirer profondément pour se calmer. Elle se dit que la décision de cette femme ne serait pas son seul moyen pour se sortir de là. Il y avait d'autres moyens de s'échapper et de prendre un nouveau départ. Mais pour l'instant, il semblait que ce soit le seul restant. La société de croisières lui avait donné un non catégorique. Enseigner l'anglais, son autre idée, était impossible sans les qualifications adéquates, et les obtenir était trop onéreux. Il lui faudrait économiser pendant un an de plus pour avoir l'espoir de commencer et, à l'heure actuelle, elle n'avait pas le temps de se le permettre. La semaine dernière, ce choix lui avait été arraché.

« Alors, Cassandra, vous avez grandi à Millville, dans le New Jersey ? Votre famille y vit toujours ? demanda finalement Maureen.

— Je vous en prie, appelez-moi Cassie, répondit-elle, et non, ils ont déménagé. » Cassie serra ses mains plus fermement, inquiète de la direction que prenait l'entretien. Elle ne s’était pas attendue pas à ce qu'on l'interroge en détail sur sa famille, mais maintenant elle se rendait compte qu'ils auraient bien évidemment besoin d'informations sur la vie familiale d'une postulante car les filles au pair vivent et travaillent chez les clients. Elle devait réfléchir rapidement, car bien qu'elle ne voulait pas mentir, elle craignait que la vérité ne compromette sa candidature.

« Et votre sœur aînée ? Vous dites qu'elle travaille à l'étranger ? »

Au soulagement de Cassie, Maureen passa à la section suivante. Elle avait réfléchi à ce qu'il fallait dire si on lui posait la question, faisant avancer sa propre cause d'une manière qui n'exigerait aucun détail vérifiable.

« Les voyages de ma sœur m'ont certainement motivée à accepter un poste à l'étranger. J'ai toujours voulu vivre dans un autre pays et j'adore l'Europe. Surtout la France, car je parle assez bien la langue.

— Vous l'avez étudiée ?

— Oui, pendant deux ans, mais j'étais habituée à la langue avant ça. Ma mère a grandi en France et faisait de la traduction à la pige de temps en temps quand j'étais plus jeune, alors ma sœur et moi avons grandi avec une bonne compréhension du français parlé.

Maureen posa une question en français : — Qu'espérez-vous apprendre en travaillant comme fille au pair ?

Cassie fut heureuse de pouvoir répondre avec aisance : — D'apprendre davantage sur la vie dans un autre pays et de pouvoir améliorer mes compétences linguistiques ».

Elle espérait que sa réponse impressionnerait Maureen, mais elle resta impassible en finissant de lire les documents.

« Vous habitez toujours chez vos parents, Cassie ? »

Retour sur la vie de famille... Maureen se doutait-elle qu'elle cachait quelque chose ? Il faudrait qu'elle réponde prudemment. Partir à 16 ans, comme elle l'avait fait, attirerait surement l'attention d'un recruteur. Pourquoi si jeune ? Y avait-il des problèmes à la maison ? Elle avait besoin de dresser un tableau plus joli qui laisse entrevoir une vie de famille normale et heureuse.

« Je vis seule depuis l'âge de vingt ans , dit-elle, sentant son visage rougir de culpabilité.

— Et en travaillant à mi-temps. Je vois que vous avez une recommandation de la part de Primi ? C'est un restaurant ?

«—Oui, j'étais serveuse là-bas ces deux dernières années. » Ce qui était, heureusement, vrai. Avant cela, elle avait occupé une pléiade d’autres boulots, et même un court passage dans un bar du coin, alors qu'elle peinait à payer la part de son loyer ainsi que ses études à distance. Primi, son emploi le plus récent, avait été le plus agréable. L'équipe du restaurant ressemblait à la famille qu'elle n'avait jamais eue, mais il n'y avait pas d'avenir là-bas. Son salaire était faible et ses pourboires n'étaient guère meilleurs ; le commerce dans cette partie de la ville était difficile. Elle avait prévu de passer à autre chose quand le moment serait venu, mais quand sa situation empira, cela devint urgent.

« De l'expérience en matière de garde d'enfants ? » Casse sentit son ventre se nouer tandis que Maureen la surveillait par-dessus ses lunettes.

« J'ai… j’ai travaillé dans une garderie pendant trois mois, avant de commencer avec Primi. La référence se trouve dans le dossier. Ils m'ont donné une formation de base sur la sécurité et les premiers soins, et ils ont vérifié mes antécédents », bégaya-t-elle, espérant que ce serait suffisant. Il ne s'agissait que d'un poste provisoire, en remplacement d'une personne en congé maternité. Elle n'aurait jamais pensé que ce serait un tremplin vers un débouché ultérieur.

« J'ai également organisé des fêtes pour enfants au restaurant. Je suis une personne très sympathique. Je veux dire, je m'entends bien avec les autres, et je suis patiente…

Les lèvres de Maureen se raidirent. —Quel dommage que votre expérience ne soit pas plus récente. De plus, vous n'avez pas de certification officielle en matière de garde d'enfants. La plupart des familles exigent des qualifications ou, tout au moins, plus d'expérience. Ça va être difficile de vous placer avec si peu. » Cassie la regarda avec désespoir. Elle devait le faire, quoi qu'il en coûte. Le choix était clair. S'enfuir... ou se laisser piéger dans un cycle de violence qu'elle croyait avoir échappé à jamais en quittant la maison.

Les bleus sur la partie supérieure de son bras avaient mis quelques jours à s'épanouir, sombrement définies, de sorte qu'elle pouvait voir chaque marque de poing à l'endroit où il l'avait frappée. Son petit ami, Zane, qui avait promis à leur deuxième rendez-vous qu'il l'aimait et la protégerait quoi qu'il arrive.

Quand les vilaines marques apparurent, elle se souvint, avec une chair de poule picotant sa colonne vertébrale, qu'elle avait eu des bleus presque identiques au même endroit il y a dix ans. Ce fut, d'abord, son bras. Puis son cou, et enfin son visage. Également infligés par un prétendu protecteur - son père.

Il avait commencé à la frapper à l'âge de douze ans, après que Jacqui, sa sœur aînée, s'était enfuie. Avant cela, Jacqui avait porté le poids de sa colère. Sa présence avait protégé Cassie du pire.

Les bleus de Zane étaient toujours là ; il leur fallait du temps pour s'estomper. Elle portait des manches longues pour les cacher pendant l'entretien, et elle avait trop chaud dans le bureau étouffant.

« Y a-t-il un autre endroit que vous pourriez recommander ? demanda-t-elle à Maureen.

Je sais que c'est la meilleure agence locale, mais pourriez-vous me suggérer un site en ligne où je pourrais postuler ?

— Je ne peux pas recommander de site web, dit Maureen fermement. Trop de candidats ont eu des mauvaises expériences. Certains se sont retrouvés dans une situation où leurs horaires de travail n'étaient pas respectés, ou bien on s'attendait à ce qu'ils fassent des tâches ménagères subalternes en plus de s'occuper des enfants. C'est injuste pour toutes les personnes concernées. J'ai aussi entendu parler de filles au pair qui ont été maltraitées d'autres façons. Alors, non.

— S'il vous plaît, y a-t-il quelqu'un dans vos registres qui pourrait considérer ma candidature ? Je suis une travailleuse acharnée et prête à apprendre, je peux facilement m'intégrer. S'il vous plaît, donnez-moi une chance. »

Maureen se tut un moment, puis tapota sur son clavier, en fronçant les sourcils.

« Votre famille, que pense-t-elle du fait que vous voyagiez pendant un an ? Avez-vous un petit ami, quelqu'un que vous laissez derrière vous ?

— J'ai rompu avec mon petit ami récemment. Et j'ai toujours été très indépendante, ma famille le sait. »

Zane avait pleuré et s'était excusé après qu'il lui eut donné un coup de poing dans le bras, mais elle n'avait pas cédé, pensant plutôt à l'avertissement de sa sœur, qui avait déjà été donné depuis longtemps et dont la véracité avait été prouvée depuis lors : « Aucun homme ne frappe une femme n'est-ce qu'une seule fois. »

Elle avait fait ses valises et emménagé chez une amie. Pour l'éviter, elle avait bloqué ses appels et changé l'horaire de ses journées de travail. Elle espérait qu'il accepterait sa décision et la laisserait tranquille, tout en sachant au fond d'elle-même qu'il ne le ferait pas. La rupture aurait dû être son idée, pas la sienne. Son ego ne lui permettait pas d'être rejeté.

Il était déjà allé au restaurant à sa recherche. La gérante lui avait dit qu'elle avait pris deux semaines de congé et était partie en Floride. Cela lui avait fait gagner du temps... mais elle savait qu'il comptait les jours. Il lui restait une semaine, avant qu'il ne la traque à nouveau.

Les États-Unis semblaient trop petits pour lui échapper. Elle voulait un océan - un grand océan entre eux. Parce que le pire de tout était la peur qu'elle s'affaiblisse, lui pardonne et lui donne une autre chance.

Maureen termina de vérifier la paperasse et posa quelques questions classiques que Cassie trouva plus faciles. Ses passe-temps, si elle prenait des médicaments pour des maladies chroniques, si elle avait des exigences alimentaires ou des allergies.

« Je n'ai pas d'exigences alimentaires ou d'allergies. Et pas de problèmes de santé. »

Cassie espérait que ses médicaments contre l'anxiété ne comptaient pas comme des médicaments chroniques. Il vaudrait mieux ne pas les mentionner, décida-t-elle, car elle était certaine qu'ils seraient un énorme signal d'alarme.

Maureen griffonna un mot sur le dossier.

Puis elle demanda : « Que feriez-vous si les enfants dont vous avez la charge étaient méchants ou désobéissants ? Comment géreriez-vous ça ?

Cassie prit une longue respiration.— Eh bien, je ne pense pas qu'il y ait de réponse universelle. Si un enfant désobéit parce qu'il court vers une route dangereuse, cela exigerait une approche différente que s'il ne veut pas manger ses légumes. Dans le premier cas, il s'agirait d'abord d’une question de sécurité et de mettre l'enfant à l'abri du danger le plus rapidement possible. Pour le second, je raisonnerais et négocierais - pourquoi ne les aimes-tu pas ? C'est l’apparence ou le goût ? Serais-tu prêt à goûter ? Après tout, nous passons tous par des phases alimentaires, et généralement on s'en débarrasse. »

Maureen semblait satisfaite de la réponse, mais les questions suivantes furent plus difficiles.

« Que ferez-vous si les enfants vous mentent ? Par exemple, s'ils vous disent qu'ils ont le droit de faire quelque chose que les parents ont interdit ?

— Je dirais que ce n'est pas permis, et je leur dirais pourquoi si je le savais. Je suggérerais qu'on parle aux parents ensemble et qu'on discute des règles en famille, pour les aider à comprendre pourquoi c'est important. » Cassie avait l’impression de marcher sur une corde raide, espérant que ses réponses soient acceptables.

« Comment réagiriez-vous, Cassie, si vous étiez témoin d'une dispute conjugale ? En vivant avec une famille, il y aura des moments où les gens ne s'entendront pas. »

Cassie ferma les yeux un instant, repoussant les souvenirs déclenchés par les paroles de Maureen. Les cris, les bris de glace, les voisins qui s’engueulaient violemment. Une chaise coincée sous la poignée de la porte de sa chambre, la seule protection précaire qu'elle pouvait trouver.

 

Mais au moment où elle était sur le point de dire qu'elle s'enfermerait avec les enfants dans une pièce sécurisée et qu'elle appellerait immédiatement la police, Cassie se rendit compte que Maureen ne parlait pas d'une bagarre de ce genre. Pourquoi penserait-elle à ça? Elle pensait évidemment à une dispute verbale, quelques mots lancés sur le coup de la colère ; une friction temporaire plutôt qu’une destruction finale.

« J'essaierais de garder les enfants à l'écart, dit-elle, en choisissant ses mots avec soin. Et je respecterais l'intimité des parents et resterais bien à l'écart. Après tout, les disputes font partie de la vie et une fille au pair n'a pas le droit de prendre parti ou de s'impliquer. »

Seulement maintenant, elle eut enfin droit à un petit sourire.

« Une bonne réponse, » dit Maureen. Elle vérifia de nouveau son ordinateur et hocha la tête, comme si elle confirmait une décision qu'elle venait de prendre.

« Il n'y a qu'une seule option que je puisse vous offrir. Un poste dans une famille française , dit-elle, et le cœur de Cassie bondit, pour s'écraser ensuite quand Maureen ajouta : Leur dernière fille au pair est partie inopinément après un mois, et ils ont du mal à trouver une remplaçante. »

Cassie se mordu les lèvres. Que la fille au pair ait démissionné ou qu'elle ait été renvoyée, elle ne le savait pas, mais elle ne pouvait pas se permettre que la même chose lui arrive. Avec les frais d'agence et le billet d'avion, elle dépenserait toutes ses économies dans cette aventure. Quoi qu'il en coûte, il faudrait qu'elle fasse en sorte que ça marche.

Maureen ajouta : « C'est une famille riche avec une belle maison. Pas en ville. C'est un manoir à la campagne, dans un grand domaine. Il y a un verger et un petit vignoble - non commercial - et aussi des chevaux, bien que les connaissances équestres ne soient pas une exigence professionnelle. Cependant, vous aurez l'occasion d'apprendre à monter à cheval quand vous y serez si vous le souhaitez.

— J'adorerais ça », dit Cassie. L'attrait de la campagne française et la promesse des chevaux rendaient le risque plus intéressant. Et une famille riche signifiait sûrement une meilleure sécurité d'emploi. Peut-être que la dernière fille au pair n'avait pas voulu faire d’efforts.

Maureen ajusta ses lunettes avant de noter quelque chose sur la fiche de Cassie.

« Maintenant, je dois souligner qu'il n'est pas facile de travailler dans toutes les familles. Certaines sont très exigeantes et d'autres sont franchement difficiles. La réussite du travail reposera sur vos épaules.

— Je ferai de mon mieux pour réussir.

— Démissionner d’une mission avant la fin de l'année n'est pas acceptable. Il y aura des frais d'annulation substantiels et vous ne travaillerez plus jamais pour nous. Les détails sont stipulés dans le contrat. Maureen tapota son stylo sur la page.

— Je n'imagine pas que cela puisse arriver, répondit Cassie avec détermination.

— Bien. Alors le dernier point dont nous devons aborder concerne la durée.

— Oui. Dans combien de temps partirai-je ? » demanda Cassie, son anxiété lui revint au galop alors qu'elle se demandait combien de temps encore elle aurait besoin d'esquiver et de patiner.

« Cela prend habituellement environ six semaines, mais la demande de cette famille est très urgente et nous allons donc l'accélérer. Si les choses avancent comme prévu, vous vous envolerez d'ici une semaine. Est-ce que cela vous convient ?

— C'est... c'est parfait , bégaya-t-elle. S'il vous plaît, j'accepte le poste. Je ferai tout ce qu'il faut pour que ça marche, et je ne vous décevrai pas.

La femme la regarda longuement et durement, comme si elle la résumait une dernière fois.

« J’espère pas», dit-elle.

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