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La mort de César

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SCENE III

CESAR, ANTOINE, BRUTUS,
CASSIUS, CIMBER, DECIMUS
CINNA, CASCA, &c. Licteurs
CESAR assis
 
Venez, dignes soutiens de la grandeur Romaine,
Compagnons de Cesar. Approchez, Cassius
Cimber, Cinna, Décime, & toi mon cher Brutus.
Enfin voici le tems, si le Ciel me seconde,
Où je vais achever la conquête du Monde,
Et voir dans l'Orient le Trône de Cyrus
Satisfaire, en tombant, aux mânes de Crassus.
Il est tems d'ajoûter, par le droit de la guerre,
Ce qui manque aux Romains des trois parts de la Terre.
Tout est prêt, tout prévû pour ce vaste dessein:
L'Euphrate attend Cesar, & je pars dès demain.
Brutus & Cassius me suivront en Asie:
Antoine retiendra la Gaule & l'Italie.
De la Mer Atlantique, & des bords du Bétis,
Cimber gouvernera les Rois assujettis.
Je donne à Décimus la Grèce & la Lycie,
A Marcellus le Pont, à Casca la Syrie.
Ayant ainsi réglé le sort des Nations,
Et laissant Rome heureuse & sans divisions,
Il ne reste au Sénat, qu'à juger sous quel titre
De Rome & des humains je dois être l'arbitre.
Sylla fut honoré du nom de Dictateur,
Marius fut Consul, & Pompée Empereur.
J'ai vaincu le dernier; & c'est assez vous dire,
Qu'il faut un nouveau nom pour un nouvel Empire;
Un nom plus grand, plus saint, moins sujet aux revers,
Autrefois craint dans Rome, & cher à l'Univers.
Un bruit trop confirmé se répand sur la Terre,
Qu'en vain Rome aux Persans ose faire la guerre;
Qu'un Roi seul peut les vaincre & leur donner la loi:
Cesar va l'entreprendre, & Cesar n'est pas Roi.
Il n'est qu'un Citoyen fameux pour ses services,
Qui peut du peuple encor essuyer les caprices…
Romains, vous m'entendez, vous savez mon espoir,
Songez à mes bienfaits, songez à mon pouvoir.
 
CIMBER
 
Cesar, il faut parler. Ces Sceptres, ces Couronnes,
Ce fruit de nos travaux, l'Univers que tu donnes,
Seraient aux yeux du Peuple, & du Sénat jaloux,
Un outrage à l'Etat, plus qu'un bienfait pour nous.
Marius, ni Sylla, ni Carbon ni Pompée,
dans leur autorité sur le peuple usurpée,
N'ont jamais prétendu disposer à leur choix
Des conquêtes de Rome, & nous parler en Rois.
Cesar, nous attendions de ta clémence auguste
Un don plus précieux, une faveur plus juste,
Au-dessus des Etats donnés pas ta bonté…
 
CESAR
 
Qu'oses-tu demander, Cimber?
 
CIMBER
 
La liberté.
 
CASSIUS
 
Tu nous l'avais promise; & tu juras toi-même
D'abolir pour jamais l'autorité suprême.
Et je croyais toucher à ce moment heureux,
Où le vainqueur du Monde allait combler nos voeux.
Fumante de son sang, captive, désolée,
Rome dans cet espoir renaissoit consolée.
Avant que d'être à toi nous sommes ses enfans;
Je songe à ton pouvoir; mais songe à tes sermens.
 
BRUTUS
 
Oui, que Cesar soit grand: mais que Rome soit libre
Dieux! maîtresse de l'Inde, esclave au bord du Tibre!
Qu'importe que son nom commande à l'Univers?
Et qu'on l'appelle Reine, alors qu'elle est aux fers?
Qu'importe à ma patrie, aux Romains que tu braves,
D'apprendre que Cesar a de nouveaux esclaves?
Les Persans ne sont pas nos plus fiers ennemis;
Il en est de plus grands. Je n'ai point d'autre avis.
 
CESAR
 
Et toi, Brutus, aussi?
 
ANTOINE à Cesar
 
Tu connais leur audace:
Voi si ces coeurs ingrats sont dignes de leur grace.
 
CESAR
 
Ainsi vous voulez donc, dans vos témérités,
Tenter ma patience, & lasser mes bontés?
Vous qui m'appartenez par le droit de l'épée,
Rampans sous Marius, esclaves de Pompée;
Vous qui ne respirez qu'autant que mon courroux
Retenu trop long-tems s'est arrêté sur vous:
Républicains ingrats, qu'enhardit ma clémence,
Vous qui devant Sylla, garderiez le silence;
Vous que ma bonté seule invite à m'outrager,
Sans craindre que Cesar s'abaisse à se venger.
Voilà ce qui vous donne une âme assez hardie,
Pour oser me parler de Rome & de patrie,
Pour affecter ici cette illustre hauteur,
Et ces grands sentimens devant votre vainqueur.
Il les fallait avoir aux plaines de Pharsale.
La fortune entre nous devient trop inégale.
Si vous n'avez sû vaincre, apprenez à servir.
 
BRUTUS
 
Cesar, aucun de nous n'apprendra qu'à mourir.
Nul ne m'en désavouë, & nul en Thessalie
N'abaissa son courage à demander la vie.
Tu nous laissas le jour, mais pour nous avilir:
Et nous le détestons, s'il te faut obéïr,
Cesar, qu'à ta colère aucun de nous n'échappe:
Commence ici par moi; si tu veux régner, frappe.
 
CESAR
 
Ecoute… vous sortez.
 

(Les Sénateurs sortent.)

 
Brutus m'ose offenser!
Mais sais-tu de quels traits tu viens de me percer?
Va, Cesar est bien loin d'en vouloir à ta vie.
Laisse-là du Sénat l'indiscrète furie.
Demeure. C'est toi seul qui peux me désarmer.
Demeure. C'est toi seul que Cesar veut aimer.
 
BRUTUS
 
Tout mon sang est à toi, si tu tiens ta promesse.
Si tu n'es qu'un Tyran, j'abhorre ta tendresse;
Et je ne peux rester avec Antoine & toi,
Puisqu'il n'est plus Romain, & qu'il demande un Roi.
 

SCENE IV

CESAR, ANTOINE
ANTOINE
 
Eh bien, t'ai-je trompé? Crois-tu que la nature
Puisse amolir une âme, & si fière, & si dure?
Laisse, laisse à jamais dans son obscurité
Ce secret malheureux qui pése à ta bonté.
Que de Rome, s'il veut, il déplore la chute;
Mais qu'il ignore au moins quel sang il persécute.
Il ne mérite pas de te devoir le jour.
Ingrat à tes bontés, ingrat à ton amour,
Renonce-le pour fils.
 
CESAR
 
Je ne le puis: je l'aime.
 
ANTOINE
 
Ah! cesse donc d'aimer l'orgueil du Diadème:
Descen donc de ce rang, où je te vois monté;
La bonté convient mal à ton autorité;
De ta grandeur naissante elle détruit l'ouvrage.
Quoi! Rome est sous tes loix, & Cassius t'outrage!
Quoi Cimber! quoi Cinna! ces obscurs Sénateurs,
Aux yeux du Roi du Monde affectent ces hauteurs!
Ils bravent ta puissance, & ces vaincus respirent!
 
CESAR
 
Ils sont nés mes égaux; mes armes les vainquirent;
Et trop au-dessus d'eux, je leur puis pardonner
De frémir sous le joug que je veux leur donner.
 
ANTOINE
 
Marius de leur sang eût été moins avare.
Sylla les eût punis.
 
CESAR
 
Sylla fut un barbare,
Il n'a su qu'opprimer. Le meurtre & la fureur
Faisaient sa politique, ainsi que sa grandeur.
Il a gouverné Rome au milieu des supplices;
Il en était l'effroi, j'en serai les délices.
Je sai quel est le peuple, on le change en un jour;
Il prodigue aisément sa haine & son amour;
Si ma grandeur l'aigrit, ma clémence l'attire.
Un pardon politique à qui ne peut me nuire,
Dans mes chaînes qu'il porte, un air de liberté
A ramené vers moi sa faible volonté.
Il faut couvrir de fleurs l'abîme où je l'entraîne,
Flater encor ce tigre à l'instant qu'on l'enchaîne,
Lui plaire en l'accablant, l'asservir, le charmer,
Et punir mes rivaux en me faisant aimer.
 
ANTOINE
 
Il faudrait être craint: c'est ainsi que l'on règne.
 
CESAR
 
Va, ce n'est qu'aux combats que je veux qu'on me craigne.
 
ANTOINE
 
Le Peuple abusera de ta facilité.
 
CESAR
 
Le Peuple a jusqu'ici consacré ma bonté.
Voi ce Temple que Rome élève à ma clémence!
 
ANTOINE
 
Crain qu'elle n'en élève un autre à la vengeance.
Crain des coeurs ulcérés, nourris de désespoir,
Idolâtres de Rome, & cruels par devoir.
Cassius allarmé prévoit qu'en ce jour même
Ma main doit sur ton front mettre le Diadème.
Déjà même à tes yeux on ose en murmurer.
Des plus impétueux tu devrais t'assurer.
A prévenir leurs coups daigne au moins te contraindre.
 
CESAR
 
Je les aurais punis, si je les pouvais craindre.
Ne me conseille point de me faire haïr.
Je sai combattre, vaincre, & ne sai point punir.
Allons, & n'écoutant ni soupçon, ni vengeance,
Sur l'Univers soumis régnons sans violence.
 
Fin du premier Acte

ACTE II

SCENE I

BRUTUS, ANTOINE, DOLABELLA
ANTOINE
 
Ce superbe refus, cette animosité,
Marquent moins de vertu que de férocité.
Les bontés de Cesar, & surtout sa puissance,
Méritaient plus d'égards & plus de complaisance:
A lui parler du moins vous pourriez consentir.
Vous ne connaissez pas qui vous osez haïr:
Et vous en frémiriez, si vous pouviez apprendre…
 
BRUTUS
 
Ah! je frémis déjà; mais c'est de vous entendre.
Ennemi des Romains, que vous avez vendus,
Pensez-vous ou tromper, ou corrompre Brutus?
Allez ramper sans moi sous la main qui vous brave;
Je sai tous vos desseins, vous brûlez d'être esclave.
Vous voulez un Monarque! & vous êtes Romain!
 
ANTOINE
 
Je suis ami, Brutus, & porte un coeur humain.
Je ne recherche point une vertu plus rare:
Tu veux être un Héros, mais tu n'est qu'un Barbare:
Et ton farouche orgueil, que rien ne peut fléchir,
Embrassa la vertu, pour la faire haïr.
 
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