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Derniers essais de littérature et d'esthétique: août 1887-1890

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La Sculpture aux Arts et Métiers 23

Ce qu'il y eut de plus satisfaisant dans la Conférence faite hier soir par M. Simonds, ce fut sa péroraison, où il apprit à l'auditoire qu'«on ne saurait faire un artiste».

Sans cet avertissement opportun, certaines gens abusés auraient pu s'en aller avec l'impression que la sculpture était une sorte de procédé mécanique à la portée des intelligences les plus rudimentaires.

Car, il faut en convenir, la conférence de M. Simonds fut à la fois trop élémentaire et trop chargée de choses techniques.

L'étudiant ordinaire de l'art, même le flâneur d'atelier, n'eussent pu y apprendre quoi que ce soit, en même temps que la «personne cultivée» dont un grand nombre de spécimens étaient présents, n'auraient pas échappé à l'effet quelque peu assommant des descriptions compliquées et péniblement expliquées, que le conférencier a données de méthodes de travail très connues et dépourvues d'intérêt.

Toutefois M. Simonds a fait de son mieux.

Il a décrit le modelage en terre et en cire, le moulage en plâtre et en métal, la façon d'agrandir et de diminuer les proportions, les bas-reliefs et le travail en ronde-bosse, les diverses sortes de marbre, leurs qualités et leurs caractères, la manière de reproduire en marbre le buste en plâtre ou en terre cuite, d'employer la pointe, le foret, le fil de fer, le ciseau, et les difficultés variées que comporte chaque procédé.

Il a montré un buste de M. Walter Crane sur lequel il a fait quelques expériences élémentaires, un buste de M. Parsons, une petite statuette, plusieurs moules, et une coupe intéressante de fourneau employé par Balthazar Keller pour fondre une grande statue équestre de Louis XIV, en 1697-8.

Ce qui fit défaut dans sa Conférence, ce furent les idées.

Sur la valeur artistique de chaque matière, sur la correspondance entre la matière ou le procédé, et la faculté imaginative s'efforçant de trouver une expression, sur l'aptitude au réalisme et à l'idéalisme qui réside dans chaque matière, sur le côté historique et humain de l'art, il n'a rien dit.

Il a montré les divers outils et la manière de s'en servir, mais il les a traités uniquement comme des instruments manuels.

Il n'a pas une seule fois mis son sujet en relation soit avec l'art, soit avec la vie.

Il a expliqué les formes du travail et les façons d'économiser le travail.

Il a montré les différentes méthodes, telles qu'elles pourraient être pratiquées par un artisan.

La semaine dernière, M. Morris, tout en expliquant le procédé technique du tissage, n'a jamais perdu de vue qu'il faisait une leçon de l'art.

Il a non seulement instruit, mais encore charmé son auditoire.

Néanmoins le public, réuni hier soir à l'Exposition des Arts et Métiers, parut fort intéressé; du moins il fut très attentif, et M. Walter Crane fit, après la conclusion, un court speech, dans lequel il se déclara satisfait en constatant que, malgré le machinisme moderne, la sculpture eût à peine modifié un seul de ses outils.

Pour notre part, nous ne pouvons nous empêcher de regretter le caractère de banalité extrême de cette conférence.

Si l'on faisait des leçons sur les poètes, on ne devrait pas borner ses remarques uniquement à la grammaire.

La semaine prochaine, conférences de M. Emery Walker sur l'Imprimerie.

Nous espérons, – à vrai dire nous sommes certains, – qu'il n'oubliera pas que c'est un art, ou plutôt que jadis c'était un art, et qu'on peut en faire, de nouveau, un art.

Imprimerie et Imprimeurs 24

On ne saurait rien concevoir de mieux que la conférence de M. Emery Walker sur le texte et l'illustration, faite hier soir aux Arts et Métiers.

Une série de spécimens intéressants de vieux livres imprimés et de manuscrits a été étalée sur l'écran par le moyen de la lanterne magique, et les explications de M. Walker ont été aussi claires et aussi simples que ses vues étaient admirables.

Il a commencé par faire connaître les diverses sortes de caractères et la manière de les fabriquer.

Il a montré des spécimens de l'ancien art d'imprimer par planches gravées qui a précédé le caractère mobile et s'emploie encore en Chine.

Il a fait remarquer la connexion intime qui existe entre l'impression et l'écriture. Aussi longtemps que cette dernière fut bonne, les imprimeurs eurent un modèle vivant à suivre, mais quand elle se gâta, l'impression se gâta aussi.

Il a montré sur l'écran une page de la Bible de Gutenberg (le premier livre imprimé, datant d'environ 1450-1455) et un manuscrit de Columelle, un Tite-Live imprimé de 1469, avec les abréviations de l'écriture à la main et un manuscrit de l'abrégé de Trogue Pompée par Justin, de 1451.

Il a indiqué ce dernier comme un exemple des débuts du caractère romain.

La ressemblance entre les manuscrits et les livres imprimés était des plus curieuses, des plus suggestives.

Il a ensuite fait voir une page empruntée à l'édition des Lettres de Cicéron, de John de Spier, le premier livre imprimé à Venise, une édition du même ouvrage par Nicolas Jansen, en 1470, et un admirable Pétrarque manuscrit du seizième siècle.

Il a parlé à l'auditoire d'Alde, qui fut le premier à mettre en circulation des livres à bon marché, à supprimer les abréviations, qui fit graver ses caractères par Francia, pictor et aurifex, lequel passe pour avoir reproduit l'écriture du Pétrarque.

Il exhiba une page du livre d'exemples de Vicentino, le célèbre maître d'écriture vénitien. Elle fut saluée d'une salve spontanée d'applaudissements, et il émit quelques vues excellentes sur l'amélioration des livres d'exemples et les inconvénients de l'écriture penchée.

Un superbe Plaute imprimé à Florence en 1514 pour Lorenzo di Medici, l'Histoire de Polydore Virgile avec les beaux dessins d'Holbein, imprimée à Bâle en 1556, et d'autres livres intéressants furent aussi projetés sur l'écran, ce qui, naturellement, en agrandissait beaucoup les proportions.

Il parla d'Elzévir au dix-septième siècle, alors que l'écriture commençait à déchoir, et du premier imprimeur anglais Caxton, et de Baskerville, dont les caractères furent peut-être dessinés par Hogarth, mais ne sont pas très bons.

Le latin, ainsi qu'il le fit remarquer, gagnait plus que l'anglais, à l'impression, parce que les queues des caractères ne tombaient pas aussi souvent au-dessous de la ligne.

Le large espace entre les lignes, résultant de l'emploi d'un plomb, comme il le montra, mettait la page en bandes, et donnait aux blancs la même importance qu'aux lignes.

Naturellement il faut réserver beaucoup de largeur aux marges, excepté aux marges intérieures, et les titres courants ôtent souvent à la page sa beauté d'arrangement.

Le caractère employé par la Pall Mall fut approuvé comme il le méritait, nous sommes heureux de le reconnaître.

En ce qui regarde l'illustration, le point essentiel, comme le dit M. Walker, est d'établir l'harmonie entre le caractère et la décoration.

Il plaida la cause du véritable ornement pour le livre, contre la sotte habitude de placer le dessin là où il n'a que faire.

Il fit remarquer que l'harmonie mécanique et l'harmonie artistique marchent du même pas.

Il ne faut employer l'ornement ou l'illustration dans un livre qu'à la condition de pouvoir l'imprimer de la même manière que le texte.

Pour appuyer son conseil, il présenta l'Italie de Rogers avec de la gravure sur acier, et une page d'un Magazine américain, fleurie, picturale, mauvaise, fut saluée par quelques rires.

Comme exemples, nous eûmes un charmant Boccace imprimé à Ulm, et une page tirée de La Mer des Histoires, imprimée en 1488. Black et Bewick parurent aussi, puis ce fut une page de musique dessinée par M. Horne.

La conférence fut écoutée avec grande attention par un nombreux auditoire, et elle était certainement fort attrayante.

M. Walker a le subtil instinct artistique que donne la pratique réelle de l'art dont il parle.

Ses remarques au sujet du caractère pictural de l'illustration moderne étaient bien en leur place, et nous espérons que certains des éditeurs qui se trouvaient dans l'auditoire les prendront à cœur.

Jeudi prochain, conférence de M. Cobden-Sanderson sur la Reliure, sujet que peu de personnes en Angleterre sont capables de traiter avec plus de compétence.

Nous sommes heureux de voir ces conférences aussi bien fréquentées.

Les Beautés de la Reliure 25

«L'art commença, dit hier soir, M. Cobden-Sanderson dans sa charmante conférence sur la Reliure, quand l'homme pensa à l'Univers».

Il désire donner une expression à la joie et à la surprise qu'il éprouve devant les merveilles qui l'entourent, et il invente une forme de beauté par laquelle il exprime la pensée ou le sentiment qui est en lui.

 

Et la reliure a sa place parmi les arts: «par elle un homme s'exprime lui-même».

Cet exorde élégant et plaisamment exagéré précéda quelques démonstrations des plus pratiques.

«Le tablier de cuir est le drapeau de l'avenir» s'écria le conférencier, qui ôta son habit et ceignit son tablier.

Il dit quelques mots des reliures anciennes pour le rouleau de papyrus, des cylindres d'ivoire ou de cèdre autour desquels on enroulait les manuscrits d'autrefois, des enveloppes teintes, les cordons soignés, jusqu'au temps où enfin la reliure, au sens moderne, commença, sous forme de feuilles pliées, avec la littérature en pages.

Une reliure, comme il le fit remarquer, se compose de deux plaques, jadis en bois, aujourd'hui deux feuilles de carton, couvertes de soie, de cuir ou de velours.

Le rôle de ces plaques est de protéger la fortune écrite du monde.

La matière la meilleure est le cuir orné d'or.

On faisait jadis présent de forêts aux relieurs, pour qu'ils eussent toujours sous la main une provision de peaux de bêtes fauves. Le relieur moderne doit se contenter d'importer du maroquin, sorte de cuir bien meilleur que tout autre et bien préférable au veau.

M. Sanderson mentionna par leurs noms quelques-uns des grands relieurs, comme Le Gascon, et quelques-uns des protecteurs de la reliure, comme les Médicis, Grolier, et les femmes admirables qui aimèrent tant les livres, qu'elles leur donnèrent quelque chose du parfum et de la grâce de leurs étranges existences.

Toutefois la partie historique de la conférence fut fort écourtée et le fut peut-être forcément à cause du temps limité.

La partie vraiment soignée de la conférence fut l'exposé pratique.

M. Sanderson expliqua et démontra les différentes opérations qui consistent à lisser, presser, couper, rogner, etc.

Il divisa les reliures en deux classes, selon l'utilité ou la beauté.

Parmi les premières, il mit les couvertures en papier, comme celles qu'on emploie en France, le carton recouvert de papier ou recouvert de toile, les demi-reliures en cuir ou en veau.

Il dédaigna le drap comme une pauvre matière, sur laquelle la dorure ne tarde pas à s'effacer.

Quant aux belles reliures, en elles, «la décoration s'élève jusqu'à l'enthousiasme».

Elle a sa valeur éthique, son effet spirituel.

«En faisant de bon travail, nous élevons l'existence à un plan plus haut» dit le conférencier, et il insista avec une sympathie affectueuse sur ce fait qu'«un livre est d'un naturel sensitif», qu'il est fait par un être humain pour un être humain, que le dessin doit venir de l'homme lui-même et exprimer les états de son imagination et la joie de son âme.

Il faut donc qu'il n'y ait point de division du travail:

«Je fabrique moi-même ma colle, et j'y prends plaisir,» dit M. Sanderson, en parlant de la nécessité où se trouve l'artiste de faire tout son travail de ses propres mains.

Mais avant que nous ayons de la reliure vraiment bonne, il faut que nous ayons une révolution sociale.

Dans l'état présent des choses, l'ouvrier, réduit au rôle de machine, est l'esclave du patron, et le patron enflé en millionnaire est l'esclave du public, et le public est l'esclave de son dieu favori, le Bon Marché.

Le relieur de l'avenir devra être un homme éduqué qui apprécie la littérature et a de la liberté pour sa fantaisie et du loisir pour sa pensée.

Tout cela est fort bon, fort juste.

Mais quand il traite la reliure en art imaginatif, expressif, humain, nous devons avouer qu'à notre avis M. Sanderson s'est un peu trompé.

La reliure est essentiellement décorative, et la bonne décoration est suggérée plus fréquemment par la matière et par le genre de travail que par le désir quelconque de l'homme qui conçoit l'idée de nous exprimer sa joie en ce monde.

De là vient que la bonne décoration est toujours traditionnelle.

Partout où elle est l'expression de l'individu, elle est ordinairement fausse et capricieuse.

Ces métiers-là ne sont point des arts avant tout expressifs: ils sont des arts impressifs.

Si un homme a quelque chose à dire au monde, il ne le dira point au moyen d'une matière qui suggère et conditionne toujours sa propre décoration.

La beauté de la reliure est de la beauté décorative abstraite.

Au premier coup d'œil, elle n'est point mode d'expression pour une âme humaine.

A vrai dire, le danger de ces hautes prétentions pour un métier manuel consiste en ce qu'ils laissent voir un désir de donner à des métiers le domaine et la raison d'être qui appartiennent à des arts, comme la poésie, la peinture et la sculpture.

Ce domaine, ce motif, ils ne le possèdent point.

Leur but est tout autre.

Entre les arts qui visent à réduire à rien leur matière et les arts qui tendent à la glorifier, il y a un abîme.

Néanmoins M. Cobden Sanderson a eu parfaitement raison d'exalter son art, et bien qu'il ait paru confondre les modes expressifs de la beauté, il a toujours parlé avec grande sincérité.

La semaine prochaine, M. Crane fera la dernière des conférences de cette admirable série des Arts et Métiers, et sans doute il aura bien des choses à dire sur un sujet auquel il a consacré toute sa belle existence d'artiste.

Pour nous, nous ne pouvons faire autrement que de sentir que l'art de la reliure exprime, avant toute chose, non point ce qu'éprouve l'ouvrier, mais simplement ce qu'il est, la propre beauté qu'il a en soi, ce qu'il a d'admirable.

La Clôture des Arts et Métiers 26

M. Walter Crane, Président de la Société des Arts et Métiers, a été accueilli hier soir par une assemblée si nombreuse qu'à un certain moment le secrétaire honoraire a été en souci sur le sort des cartons et que bien des gens n'ont point réussi à entrer.

Toutefois l'ordre s'est bientôt rétabli.

M. Cobden-Sanderson s'est avancé sur l'estrade et, en quelques phrases d'une plaisante gravité, a présenté M. Crane comme un homme, qui avait toujours été l'avocat des grandes causes impopulaires et donnait pour but à son art «la diffusion de la joie dans toute l'étendue du pays.»

M. Crane a commencé sa conférence en faisant remarquer que l'Art a deux domaines, l'aspect et l'adaptation, et que c'est essentiellement au second qu'a affaire le dessinateur, son objet n'étant point le fait littéral, mais la beauté idéale.

Le dessinateur n'a rien à voir aux effets non étudiés, accidentels, de la Nature.

Il s'est mis en quête de principes et a procédé par plan géométrique, par ligne et couleurs abstraites.

L'art pictural est isolé, et sans relation; le cadre est le dernier vestige de l'ancienne alliance entre la peinture et l'architecture.

Mais le dessinateur n'a point pour objet premier de produire un tableau.

Il vise à faire un modèle et procède par sélection: il repousse l'idée du «trou dans le mur» et ne veut rien entendre «au sujet des fausses fenêtres d'un tableau.»

Trois choses différencient les dessins.

D'abord l'esprit de l'artiste, ce mode, cette manière, qui sépare Dürer de Flaxman, par lesquels nous reconnaissons comment l'âme d'un homme s'exprime dans la forme qui lui est propre.

Puis vient l'idée constructive, l'emplissage des espaces avec une œuvre qui plaît.

En dernier lieu, c'est la matière, que ce soit le cuir ou l'argile, l'ivoire ou le bois, matière qui souvent donne des suggestions, et toujours commande le dessin.

Quant au naturalisme, nous devons nous souvenir que nous voyons non pas seulement avec nos yeux, mais avec toutes nos facultés.

La sensation et la pensée sont des parties de la vision.

M. Crane traça alors, au tableau noir, le chêne réaliste du peintre de paysage et le chêne décoratif du dessinateur.

Il montra aussi la marguerite des champs, telle qu'elle est dans la Nature, et la même fleur traitée comme décoration de panneau.

Le dessinateur systématise et accentue, choisit et rejette, et l'œuvre décorative offre le même rapport avec la reproduction naturaliste que le langage du drame imaginatif avec le langage de la vie réelle.

Les ressources décorative du carré et du cercle furent alors représentées au tableau noir.

Il fut dit maintes choses sur la symétrie, l'alternance, et la radiation.

M. Crane décrivit ce dernier principe comme étant le «Home Rule du dessin, la perfection du self-government local» et il fit remarquer que c'était là une chose essentiellement organique, qui se manifestait dans l'aile de l'oiseau, tout aussi bien que dans la voûte en style Tudor de l'architecture gothique.

M. Crane passa ensuite à la figure humaine, «cette expressive unité de dessin» qui contient tous les principes de la décoration.

Il montra un dessin d'une figure nue tenant une hache, couchée dans un pendentif architectural, figure qui, comme il eut soin de l'expliquer, n'était point celle de M. Gladstone, malgré la présence de la hache.

Le dessinateur, laissant alors de côté le chiaroscuro, la dégradation de teintes, et «autres faits superficiels de la vie» bien capables de se défendre, et ayant toujours présente à l'esprit l'idée de la limitation d'espace, se met en devoir de faire bien ressortir la beauté de sa matière, que ce soit du métal, «avec son agréable relief» comme s'exprime Ruskin, ou du verre cerné par le plomb, avec ses belles lignes noires, ou la mosaïque avec ses cubes de gemmes, ou le métier à tisser avec ses fils qui s'entrecroisent, ou le bois avec ses jolies torsades de fibres.

Nombre d'insuccès artistiques sont dus à ce qu'un art veut faire des emprunts à un autre.

Nous avons des sculpteurs qui prétendent faire de la peinture, des peintres qui visent aux effets scéniques, des tisseurs en quête de sujets de tableaux, des ornemanistes qui veulent faire de la Vie et non de l'Art, des imprimeurs sur coton qui «attachent des bouquets de fleurs artificielles avec des flots de ruban artificiel,» et jettent tout cela sur le tissu qui n'en peut mais.

Puis vint la petite tirade de socialisme, très raisonnable et présentée fort posément.

«Comment pouvons-nous avoir du bel art, alors que le travailleur est condamné à un labeur monotone et machinal au milieu d'un entourage morne, hideux, quand cités et Nature sont sacrifiées à la rapacité mercantile, quand le Bon Marché est le Dieu de l'existence?»

Au temps jadis, l'ouvrier manuel était dessinateur.

Il avait des journées tranquilles d'étude en sa période d'apprentissage. Le peintre lui-même débutait par le broyage des couleurs.

Il survit encore un peu d'ornement ancien, çà et là, sur les rosettes de laiton des chevaux de trait, dans les seaux à lait à Anvers, dans les cruches à eau d'Italie. Mais cela même s'en va.

«Le touriste passe et crée une demande que le commerce satisfait d'une façon insuffisante.»

Nous ne sommes point encore arrivés à un état de choses qui soit la santé.

Tottenham Court Road existe encore, on est menacé de voir renaître le mobilier Louis XVI, et l'image coloriée populaire se débat dans les mailles de l'antimacassar.

L'art est dans la dépendance de la vie.

Nous ne pouvons l'obtenir par les machines.

Et pourtant les machines ne sont mauvaises que quand elles nous gouvernent.

La presse à imprimer est une machine que l'Art apprécie, parce qu'elle lui obéit.

L'art véritable doit posséder l'énergie de la Vie elle-même, doit se colorer de ce qu'il y a de bon ou de mauvais dans la vie, doit suivre les anges de lumière ou les anges des ténèbres.

L'art du passé ne doit point être copié avec un esprit servile.

Pour un siècle nouveau, nous réclamons une forme nouvelle.

La conférence de M. Walter Crane fut fort intéressante et fort instructive.

Sur un seul point, nous serons en désaccord avec lui.

De même que M. Morris, il déprécie complétement l'art du Japon et regarde les Japonais comme des artistes naturalistes et non point décoratifs.

Il est vrai qu'ils sont souvent picturaux, mais avec leur finesse exquise de touche, l'éclat et la beauté de leur coloris, leur entente parfaite dans la façon de rendre un espace décoratif sans le décorer lui-même (point sur lequel M. Crane n'a rien dit, quoique ce soit une des choses les plus importantes dans la décoration) et par la subtilité de leur instinct dans la place à donner aux objets, les Japonais sont des artistes décoratifs d'un ordre élevé.

 

Il faudra que l'année prochaine quelqu'un fasse aux Arts et Métiers des conférences sur l'art japonais.

En attendant, nous félicitons M. Crane et M. Cobden-Sanderson sur l'admirable série de conférences qui a été faite à cette Exposition.

On ne saurait dire trop de bien de leur influence.

L'exposition, nous avons été heureux de l'apprendre, a été un succès financier.

Elle se ferme demain, mais elle n'est que la première d'un grand nombre d'autres, dans l'avenir.

23Pall Mall Gazette, 9 novembre 1888.
24Pall Mall Gazette, 16 novembre 1888.
25Pall Mall Gazette, 23 novembre 1888.
26Pall Mall Gazette, 30 novembre 1888.
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