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L'esquisse mystérieuse

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Près du puits se trouvaient les deux juges, Van Spreckdal et Richter. A leurs pieds gisait la vieille femme, couchée sur le dos…ses longs cheveux gris épars…la face bleue…les yeux démesurément ouverts… et la langue prise entre les dents.

C’était un spectacle horrible!

«Eh bien! me dit Van Spreckdal d’un accent solennel, qu’avez-vous à dire?»

Je ne répondis pas.

«Reconnaissez-vous avoir jeté cette femme, Thérésa Becker, dans ce puits, après l’avoir étranglée pour lui voler son argent?»

«Non, m’écriai-je, non! Je ne connais pas cette femme, je ne l’ai jamais vue. Que Dieu me soit en aide!»

«Cela suffit,» répliqua-t-il d’une voix sèche.

Et, sans ajouter un mot, il sortit rapidement avec son confrère.

Les agents crurent alors devoir me mettre les menottes. On me reconduisit à la Raspelhaus, dans un état de stupidité profonde. Je ne savais plus que penser…ma conscience elle-même se troublait: je me demandais si je n’avais pas assassiné la vieille femme!

Aux yeux de mes gardiens, j’étais condamné.

Je ne vous raconterai pas mes émotions de la nuit à la Raspelhaus, lorsque, assis sur ma botte de paille, la lucarne en face de moi et le gibet en perspective, j’entendis le watchmann crier dans le silence: «Dormez, habitants de Nuremberg, le Seigneur veille! Une heure!.. deux heures!..trois heures sonnées!»

Chacun peut se faire l’idée d’une nuit pareille.

Le jour vint; d’abord pâle, indécis, il éclaira de ses vagues lueurs l’œil-de-bœuf …les barreaux en croix, …puis il s’étoila contre la muraille du fond. Dehors la rue s’animait; il y avait marché ce jour-là: c’était un vendredi. J’entendais les charretées de légumes, et les bons campagnards chargés de leurs hottes. Quelques cages à poule caquetaient en passant, et les marchandes de beurre causaient entre elles. La halle en face s’ouvrait…on arrangeait les bancs.

Enfin le grand jour se fit, et le vaste murmure de la foule qui grossit, des ménagères qui s’assemblent, leur panier sous le bras, allant, venant, discutant et marchandant, m’annonça qu’il était huit heures du matin.

Avec la lumière, la confiance reprit un peu le dessus dans mon cœur. Quelques-unes de mes idées noires disparurent; j’éprouvai le désir de voir ce qui se passait dehors.

D’autres prisonniers, avant moi, s’étaient élevés jusqu’à l’œil-de-bœuf; ils avaient creusé des trous dans le mur pour monter plus facilement. J’y grimpai à mon tour, et quand, assis dans la baie ovale, les reins pliés, la tête courbée, je pus voir la foule, la vie, le mouvement…des larmes abondantes coulèrent sur mes joues. Je ne songeais plus au suicide…j’éprouvais un besoin de vivre, de respirer, vraiment extraordinaire.

«Ah! me disais-je, vivre, c’est être heureux!..Qu’on me fasse traîner la brouette, qu’on m’attache un boulet à la jambe… Qu’importe! pourvu que je vive!..»

Or, pendant que je regardais ainsi, un homme, un boucher passa, le dos incliné, portant un énorme quartier de bœuf sur les épaules; il avait les bras nus, les coudes en l’air, la tête penchée en dessous… Sa chevelure flottante me cachait son visage, et pourtant, au premier coup d’œil, je tressaillis…

«C’est lui!» me dis-je.

Tout mon sang reflua vers le cœur…Je descendis dans la prison, frémissant jusqu’au bout des ongles, sentant mes joues s’agiter, la pâleur s’étendre sur ma face, et balbutiant d’une voix étouffée:

«C’est lui! Il est là…là…et moi je vais mourir pour expier son crime… Oh Dieu!..que faire?..que faire?..»

Une idée subite, une inspiration du ciel me traversa l’esprit…Je portai la main à la poche de mon habit!..ma boîte à fusain s’y trouvait.

Alors, m’élançant vers la muraille, je me mis à tracer la scène du meurtre avec une verve inouïe. Plus d’incertitudes et plus de tâtonnements. Je connaissais l’homme… Je le voyais… Il posait devant moi.

A dix heures, le geôlier entra dans mon cachot. Son impassibilité de hibou fit place à l’admiration.

«Est-ce possible?» s’écria-t-il, debout sur le seuil.

«Allez chercher mes juges,» lui dis-je en poursuivant mon travail avec une exaltation croissante.

Schlüssel reprit:

«Ils vous attendent dans la salle d’instruction.»

«Je veux faire des révélations,» m’écriai-je en mettant la dernière main au personnage mystérieux.

Il vivait; il était effrayant à voir. Sa figure, de face, en raccourci sur le mur, se détachait sur le fond blanc avec une vigueur qui était prodigieuse.

Le geôlier sortit.

Quelques minutes après, les deux juges parurent. Ils restèrent stupéfaits.

Moi, la main étendue et tremblant de tous les membres, je leur dis:

«Voici l’assassin!»

Van Spreckdal, après quelques instants de silence, me demanda:

«Son nom?»

«Je l’ignore…mais il est, en ce moment, sous la halle…il coupe de la viande dans le troisième étal, à gauche, en entrant par la rue des Trabans.»

«Qu’en pensez-vous?» dit-il en se penchant vers son collègue.

«Qu’on cherche cet homme,» répondit l’autre d’un ton grave.

Plusieurs gardiens, restés dans le corridor, obéirent à cet ordre. Les juges restèrent debout, regardant toujours l’esquisse. Moi, je m’affaissai sur la paille, la tête entre les genoux, comme anéanti.

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