Cible Principale: L’Entraînement de Luke Stone, tome 1

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Luke affronta cet enfant, qui avait peut-être quatorze ans. D’autres arrivaient derrière lui. Ils glissaient et tombaient par-dessus la barrière. Le passage était encombré de cadavres.



Pourquoi ses mains sont-elles comme ça ?



Luke savait pourquoi. C’était un kamikaze.



— Grenade ! cria Luke, même s’il ne restait personne de vivant pour l’entendre.



Il plongea en arrière et se réfugia sous un corps puis sous un autre. Il y en avait tant qu’il rampa toujours plus, s’enfouissant toujours plus près du centre de la Terre, plaçant une couverture d’hommes morts entre lui et le garçon.



BOUM !



Il entendit l’explosion, étouffée par les corps, et il sentit la vague de chaleur. Il entendit les hurlements de ceux qui allaient mourir. Soudain, une autre explosion arriva, puis une autre.



Et encore une autre.



Luke perdait peu à peu conscience sous les secousses violentes. Il était peut-être touché. Il était peut-être mourant. Si c’était ça, la mort, ce n’était pas si terrible. Il ne ressentait aucune douleur.



Il pensa à l’enfant, à cet adolescent maigre à la taille consistante comme un homme corpulent. Cet enfant avait porté un gilet de suicide.



Il pensa à Rebecca, qui portait son enfant.



L’obscurité l’emporta.





* * *





À un moment ou à un autre, le soleil s’était levé, mais sans dégager de chaleur. D’une façon ou d’une autre, les combats avaient cessé et il ne pouvait se souvenir quand ou comment. Le sol était accidenté et dur. Il y avait des cadavres partout. Des hommes maigres et barbus gisaient partout, les yeux écarquillés, le regard fixe.



Luke. Il s’appelait Luke.



Il était assis sur un tas de corps. Il s’était réveillé sous eux et il avait rampé de sous eux comme un serpent.



Ils étaient empilés comme du bois de corde. Il n’aimait pas être assis sur eux, mais c’était commode. Le tas était assez haut pour lui donner une vue de la colline au travers des restes du mur de sacs de sable, mais probablement assez bas pour que seul un très bon tireur d’élite puisse lui tirer dessus.



Les talibans n’avaient pas beaucoup de très bons tireurs d’élite. Ils en avaient, mais pas beaucoup, et la plupart des talibans des alentours semblaient être morts, maintenant.



Pas très loin, il en repéra un qui descendait la colline en rampant, laissant derrière lui une ligne de sang comme un escargot sa bave. Luke aurait vraiment dû sortir et tuer ce gars, mais il ne voulait pas s’aventurer dans un endroit dégagé.



Luke regarda son propre corps. Il n’avait pas l’air en bonne forme. Sa poitrine était toute rouge. Il était trempé du sang d’hommes morts. Son corps tremblait de faim et de fatigue. Il regardait fixement les montagnes environnantes, qui devenaient visibles à mesure que le jour s’éclaircissait. C’était vraiment un beau jour. C’était un beau pays.



Combien d’autres hommes restait-il ? Dans combien de temps viendraient-ils ?



Il secoua la tête. Il ne savait pas. Ça ne comptait pas vraiment. Quel que soit leur nombre, ils seraient probablement trop nombreux.



Martinez était allongé sur le dos aux alentours, dans la tranchée. Il pleurait. Il n’arrivait pas à bouger ses jambes. Il en avait assez. Il voulait mourir. Luke se rendit compte qu’il faisait exprès de ne pas entendre Martinez depuis un certain temps.



— Stone, dit-il. Hé, Stone. Hé ! Tue-moi, mec. Tue-moi, c’est tout. Hé, Stone ! Écoute-moi, mec !



Luke était apathique.



— Je ne vais pas te tuer, Martinez. Tu vas te remettre. Nous allons sortir d’ici et les toubibs vont te remettre en état. Donc, attends un peu, OK ?



À côté, assis sur un affleurement rocheux, Murphy regardait dans le vide. Il n’essayait même pas de s’abriter.



— Murph ! Viens ici. Tu veux qu’un tireur d’élite te loge une balle dans la tête ?



Murphy se tourna et regarda Luke. Ses yeux étaient comme … morts. Il secoua la tête. Il laissa échapper un souffle. On aurait presque dit un rire. Il resta où il était.



Alors que Luke regardait, Murphy sortit un pistolet. Il était incroyable qu’il ait encore une arme sur lui. Luke s’était battu à mains nues, avec des pierres et des objets tranchants pendant …



Il ne savait pas pendant combien de temps.



Murphy plaça le canon de l’arme contre le côté de sa tête sans quitter Luke du regard. Il appuya sur la gâchette.



Clic.



Il appuya sur la gâchette plusieurs autres fois.



Clic, clic, clic, clic … clic.



— Vide, dit-il.



Il jeta l’arme au loin. Elle tomba sur la colline en produisant un cliquetis.



Luke regarda l’arme rebondir. Cela sembla durer plus longtemps qu’il ne l’aurait cru. Finalement, elle glissa puis s’arrêta dans un éboulis de rochers branlants. Il regarda Murphy à nouveau. Murphy était juste assis là et il ne regardait rien.



Si d’autres talibans venaient, ils étaient perdus. Aucun de ses deux compagnons n’avait la force de se battre et la seule arme que Stone possédait encore était la baïonnette pliée qu’il tenait. L’espace d’un instant, il envisagea paresseusement de fouiller les morts pour leur prendre leurs armes. Il ne savait pas s’il aurait la force de tenir debout. Il faudrait peut-être qu’il rampe.



Une ligne d’insectes noirs apparut au loin dans le ciel. En un instant, Luke les reconnut. C’étaient des hélicoptères militaires des États-Unis, probablement des hélicoptères Black Hawk. La cavalerie arrivait. Luke n’en était ni heureux ni triste.



Il ne ressentait rien du tout.





CHAPITRE TROIS



19 mars



La nuit



Un avion qui survole l’Europe





— Vous êtes à l’aise, les gars ?



— Oui, monsieur, dit Luke.



Murphy ne répondit pas. Il était assis dans un siège inclinable en face de Luke, de l’autre côté du passage étroit, et il contemplait l’obscurité totale par le hublot. Ils étaient dans un petit jet dont l’intérieur ressemblait presque au salon d’une maison privée. Luke et Murphy étaient assis à l’arrière, tournés vers l’avant. Devant, il y avait trois hommes, dont un colonel de la Force Delta et un général à trois étoiles du Pentagone. Il y avait aussi un homme en vêtements civils.



Derrière les hommes, deux bérets verts se tenaient au garde-à-vous.



— Technicien Murphy ? dit le général. Vous êtes à l’aise ?



Murphy descendit le rideau du hublot.



— Oui. Je suis bien.



— Murphy, savez-vous comment vous adresser à un officier supérieur ? dit le colonel.



Murphy se détourna du hublot. Il regarda directement les hommes pour la première fois.



— Je ne suis plus dans votre armée.



— Pourquoi êtes-vous dans cet avion, dans ce cas ?



Murphy haussa les épaules.



— Quelqu’un m’a proposé de m’emmener. Ces jours-ci, les vols commerciaux qui quittent l’Afghanistan ne sont pas légion. Donc, je me suis dit que je ferais mieux de profiter de celui-là.



L’homme en vêtements civils jeta un coup d’œil à la porte de la cabine.



— Si vous n’êtes plus dans l’armée, je suppose que nous pourrions toujours vous demander de partir. Bien sûr, le sol est loin.



Murphy suivit le regard de l’homme.



— Faites donc. Je vous promets que vous m’accompagnerez.



Luke secoua la tête. S’ils avaient été dans une cour de récréation, il aurait pu sourire, mais ce n’était pas une cour de récréation et ces hommes étaient sérieux à l’extrême.



— OK, Murph, détends-toi, dit-il. J’étais sur cette colline avec toi. Aucun des hommes présents dans cet avion ne nous y a envoyés.



Murphy haussa les épaules.



— D’accord, Stone.



Il regarda le général.



— Oui, je suis à l’aise, monsieur. Très à l’aise. Merci.



Le général baissa les yeux vers certains papiers.



— Merci pour vos services, messieurs. Technicien Murphy, si vous voulez être libéré de vos obligations en avance, je vous suggère d’en parler à votre commandant quand vous rentrerez à Fort Bragg.



— OK, dit Murphy.



Le général leva les yeux.



— Comme vous le savez, cette mission était difficile et elle ne s’est pas exactement déroulée comme prévu. J’aimerais profiter de cette occasion pour me familiariser avec les faits de la situation. J’ai les minutes du débriefing que vous avez rendu quand vous êtes rentrés à Bagram tous les deux. À partir des témoignages et des preuves photographiques, je déduis que la mission a été une réussite dans l’ensemble. Seriez-vous d’accord avec cette évaluation, Sergent Stone ?



— Euh … si par la mission dans l’ensemble vous voulez dire trouver et assassiner Abu Mustafa Faraj, alors, oui, monsieur, je suppose que la mission a été une réussite.



— C’est ce que je voulais dire, Sergent. Faraj était un terroriste dangereux et le monde est plus sûr maintenant qu’il est mort. Technicien Murphy ?



Murphy regardait fixement le général. Pour Luke, il était clair que Murphy n’était plus entièrement parmi eux. Il allait mieux que le matin d’après la bataille, mais pas beaucoup.



— Pardon ? dit-il.



Le général serra les dents. Il jeta un coup d’œil aux hommes assis à sa gauche et à sa droite.



— Quelle est votre évaluation de la mission, je vous prie ?



Murphy hocha la tête.



— Oh. Celle que nous venons de terminer ?



— Oui, Technicien Murphy.



Murphy ne répondit pas avant plusieurs secondes. Il semblait réfléchir.



— Eh bien, nous avons perdu neuf soldats Delta et deux pilotes d’hélicoptère. Martinez est en vie, mais il est en sale état. De plus, nous avons tué plusieurs enfants, me dit-on, et au moins quelques femmes. Il y avait des tas d’hommes morts au sol, je veux dire des centaines d’hommes morts, et j’imagine qu’il y avait parmi eux un terroriste célèbre, mais je ne l’ai pas vu. Donc, je dirais … rien de bien extraordinaire. C’est comme ça que se déroulent ces choses-là. Ce n’était pas mon premier rodéo, si vous voyez ce que je veux dire.

 



Il regarda Luke de l’autre côté de l’allée.



— Stone a l’air OK. Quant à moi-même, je n’ai pas une égratignure. Donc, oui, je dirais que tout s’est bien passé.



Les officiers regardaient fixement Murphy.



— Monsieur, dit Luke, je pense que ce que le Technicien Murphy essaie de dire, et mon témoignage vous montre que je suis d’accord avec lui, est que la mission a été mal conçue et probablement mal informée. Le Lieutenant-Colonel Heath était un brave homme, monsieur, mais peut-être pas très bon stratège ou tacticien. Après la chute du premier hélicoptère, je lui ai demandé d’annuler la mission et il a refusé. Il a également été personnellement responsable de la mort de plusieurs civils et probablement du décès du Caporal Wayne Hendricks.



Aussi absurde que ce soit, quand Luke prononça le nom de son ami, il faillit pleurer, mais retint ses larmes. Ce n’était ni le moment ni l’endroit de les laisser couler.



Le général baissa à nouveau les yeux vers ses papiers.



— Et pourtant, vous convenez que la mission a été une réussite, n’est-ce pas ? Le but de la mission a été atteint.



Luke y réfléchit pendant un long moment. Dans le sens militaire le plus strict qui soit, ils avaient atteint le but de la mission. C’était vrai. Ils avaient tué un terroriste recherché et il était possible que cela aide à sauver des vies dans l’avenir. Cela pourrait même sauver beaucoup plus de vies qu’ils n’en avaient perdu.



C’était de cette façon que ces hommes voulaient définir la réussite.



— Sergent Stone ?



— Oui, monsieur. J’en conviens.



Le général hocha la tête et le colonel l’imita. L’homme en vêtements civils ne dit rien du tout.



Le général rassembla ses papiers et les tendit au colonel.



— Bien, dit-il. Nous atterrirons bientôt en Allemagne, messieurs, et c’est là que je vous quitterai. Avant cela, je tiens à vous rappeler que je pense que vous avez fait quelque chose d’héroïque et que vous devriez en être très fiers. Vous êtes visiblement des hommes courageux et très compétents. Votre pays vous doit une gratitude qu’il ne pourra jamais vous témoigner complètement. De plus, cette gratitude ne sera jamais reconnue publiquement.



Il s’interrompit.



— Vous devez comprendre que, si la mission visant à assassiner Abu Mustafa Faraj al-Jihadi a été un succès, elle n’a jamais existé. Aucune trace n’en est ni n’en sera jamais conservée. Les hommes qui ont perdu la vie dans le cadre de cette mission ont péri au cours d’un accident d’entraînement provoqué par une tempête de sable.



Il les regarda et, maintenant, il avait le regard dur.



— Est-ce compris ?



— Oui, monsieur, dit Luke sans hésiter.



Le fait que cette mission n’ait aucune existence officielle ne l’étonnait en rien. S’il le pouvait, il disparaîtrait sans laisser de trace, lui aussi.



— Technicien Murphy ?



Murphy leva une main et haussa les épaules.



— Si vous le dites, l’ami ! Je ne crois pas avoir jamais participé à une mission qui ait vraiment existé.





CHAPITRE QUATRE



23 mars



16 h 35



Commandement des Opérations Spéciales de l’Armée des États-Unis



Fort Bragg



Fayetteville, Caroline du Nord





— Puis-je vous apporter une tasse de thé ?



Luke hocha la tête.



— Merci.



La femme de Wayne, Katie, était une jolie blonde, petite et beaucoup plus jeune que Wayne. Luke pensait qu’elle avait peut-être vingt-quatre ans. Elle était enceinte de leur fille et, à huit mois de grossesse, elle était énorme.



Elle vivait dans un logement de la base, à huit cents mètres de Luke et de Becca. La maison était un minuscule pavillon de trois pièces dans un quartier où les maisons étaient rigoureusement identiques les unes aux autres. Wayne était mort. Elle était là parce qu’elle n’avait nulle part où aller.



Elle apporta son thé à Luke dans une petite tasse décorée, version adulte des tasses que les petites filles utilisent quand elles donnent des goûters imaginaires. Elle s’assit en face de lui. Le salon était chichement meublé. Le sofa était un futon qui pouvait se déplier pour former un lit double pour les invités.



Luke avait déjà rencontré Katie deux fois, à peine cinq minutes à chaque fois. Il ne l’avait jamais vue avant sa grossesse.



— Vous étiez un bon ami de Wayne, dit-elle.



— Oui. c’est vrai.



Elle regarda fixement sa tasse à thé, comme si Wayne avait pu flotter au fond.



— Et vous avez participé à la mission où il a péri.



Ce n’était pas une question.



— Oui.



— Avez-vous vu ce moment ? L’avez-vous vu mourir ?



Déjà, Luke n’aimait pas la direction que prenaient ces questions. Comment aurait-il pu répondre à une question comme celle-là ? Luke n’avait pas vu Wayne prendre les balles qui l’avaient tué, mais il l’avait certes vu mourir. Il aurait presque tout donné pour ne pas l’avoir vu.



— Oui.



— Comment est-il mort ? dit-elle.



— Il est mort comme un homme. Comme un soldat.



Elle hocha la tête, mais ne dit rien. Ce n’était peut-être pas la réponse qu’elle voulait entendre, mais Luke ne voulait pas aller plus loin.



— Est-ce qu’il a souffert ? dit-elle.



Luke secoua la tête.



— Non.



Elle le regarda dans les yeux. Les siens étaient rouges, bordés de larmes et contenaient une tristesse terrible.



— Comment pouvez-vous le savoir ?



— Je lui ai parlé. Il m’a demandé de vous dire qu’il vous aimait.



C’était un mensonge, bien sûr. Wayne n’avait pas réussi à prononcer une phrase complète. Cependant, c’était un pieux mensonge. Luke était certain que Wayne aurait dit cette même chose s’il l’avait pu.



— Est-ce pour cela que vous êtes venu ici, Sergent Stone ? dit-elle. Pour me dire ça ?



Luke inspira.



— Avant sa mort, Wayne m’a demandé d’être le parrain de votre fille, dit Luke. J’ai accepté et je suis venu honorer cet engagement. Votre fille va bientôt naître et je veux vous aider à affronter cette situation comme je le pourrai.



Il y eut un long moment de silence, qui s’étira presque indéfiniment.



Finalement, Katie secoua très légèrement la tête. Elle parla doucement.



— Jamais je ne pourrais accepter qu’un homme comme vous soit le parrain de ma fille. Wayne est mort à cause d’hommes comme vous. Si ma fille n’aura jamais de père, c’est à cause d’hommes comme vous. Vous comprenez ? Si je suis encore ici, c’est parce que je bénéficie encore des soins médicaux et que mon bébé va naître ici, mais après ça, je vais m’éloigner autant que possible de l’Armée et des gens comme vous. Wayne a eu la bêtise de faire ce métier et j’ai eu la bêtise de l’accepter. Vous n’avez aucune raison de vous inquiéter, Sergent Stone. Vous n’avez aucune responsabilité envers moi. Vous n’êtes pas le parrain de mon bébé.



Luke ne trouva rien à répondre. Il regarda dans sa tasse et vit qu’il avait déjà fini son thé. Il posa la tasse à thé sur la table. La femme de Wayne la prit et se déplaça difficilement vers la porte de la maison minuscule. Elle ouvrit la porte et la laissa ouverte.



— Au revoir, Sergent Stone.



Il la regardait fixement.



Elle commença à pleurer. Sa voix était aussi douce que d’habitude.



— Je vous en prie. Sortez de ma maison. Sortez de ma vie.





* * *





Le dîner était triste et morne.



Luke et sa femme étaient assis en face l’un de l’autre, muets. Elle avait préparé du poulet farci et des asperges et c’était bon. Elle avait ouvert une bière pour lui et l’avait versé dans un verre. Elle avait fait des efforts.



Ils mangeaient tranquillement, presque comme si tout était normal.



Pourtant, il n’arrivait pas à se résoudre à la regarder.



Il y avait un Glock noir mat de calibre neuf millimètres sur la table, à côté de sa main droite. Il était chargé.



— Luke, ça va ?



Il hocha la tête.



— Oui. Je vais bien.



Il prit une gorgée de sa bière.



— Pourquoi as-tu posé ton arme sur la table ?



Finalement, il leva les yeux vers elle. Elle était belle, bien sûr, et il l’aimait. Elle était enceinte de son enfant et elle portait un chemisier de maternité à imprimé de fleurs. Sa beauté et l’amour qu’il avait pour elle étaient si grands qu’il aurait presque pu en pleurer. Il le ressentait intensément, comme une vague qui s’écrasait sur des rochers.



— Euh, c’est juste au cas où j’en aurais besoin, chérie.



— Pourquoi en aurais-tu besoin ? Nous dînons. Nous sommes à la base. Nous sommes en sécurité, ici. Personne ne peut …



— Est-ce que ça te gêne ? dit-il.



Elle haussa les épaules. Elle glissa une petite bouchée de poulet dans sa bouche. Becca mangeait lentement et soigneusement. Elle mangeait de petites bouchées et il lui fallait souvent longtemps pour terminer son dîner. Elle ne dévorait pas son repas comme le faisaient certaines personnes. Luke adorait ce côté de sa personnalité. C’était une de leurs différences. Luke avait tendance à manger à la vitesse de l’éclair.



Il la regarda mâcher sa nourriture au ralenti. Elle avait de grandes dents, des dents de lapin. C’était mignon. C’était attendrissant.



— Oui, un peu, dit-elle. Tu ne l’avais jamais fait. Crains-tu que …



Luke secoua la tête.



— Je ne crains rien.



— Nous allons avoir un enfant, n’est-ce pas ? Il est important que nous protégions notre enfant. C’est notre responsabilité. Le monde est dangereux, Becca, au cas où tu ne le saurais pas.



Luke hocha la tête comme pour valider la vérité de ce qu’il disait. Il commençait de plus en plus à remarquer les dangers qui les entouraient. Il y avait des couteaux de cuisine tranchants dans le tiroir de la cuisine. Il y avait des couteaux à découper et un grand hachoir à viande sur un bloc en bois sur le plan de travail. Dans le placard derrière le miroir de la salle de bains, il y avait des ciseaux.



La voiture avait des freins et quelqu’un pourrait facilement en couper les câbles. Si Luke savait comment le faire, alors, beaucoup de gens le savaient. Or, dans le monde, il y avait beaucoup de personnes susceptibles d’avoir un compte à régler avec Luke Stone.



Cela ressemblait presque à …



Becca pleurait. Elle repoussa sa chaise de la table et se leva. Dans les dix dernières secondes, son visage était devenu tout rouge.



— Qu’est-ce qui ne va pas, ma chérie ?



— Toi, dit-elle, le visage baigné de larmes. Il y a quelque chose qui ne va pas chez toi. Tu n’étais jamais rentré comme ça, auparavant. Tu m’as à peine dit bonjour. Tu ne m’as pas touchée du tout. J’ai la sensation d’être invisible. Tu restes éveillé toute la nuit. Depuis ton retour, tu ne sembles pas du tout avoir dormi. Maintenant, tu poses une arme sur la table. J’ai un peu peur, Luke. Je crains qu’il n’y ait un très gros problème.



Il se leva et elle recula en écarquillant les yeux.



Ce regard. C’était le regard d’une femme qui avait peur d’un homme, et cet homme, c’était lui. Cela l’horrifiait. C’était comme s’il venait soudain de se réveiller. Il n’aurait jamais imaginé qu’elle le regarderait comme ça. Il voulait qu’elle ne le regarde plus jamais comme ça, ni lui ni qui que ce soit d’autre, quelle qu’en soit la raison.



Il jeta un coup d’œil à la table. Il y avait placé une arme chargée pendant le dîner. Pourquoi donc avait-il fait ça ? Soudain, il eut honte de cette arme. Elle était carrée, trapue et laide. Il voulait la recouvrir d’une serviette, mais il était trop tard. Elle l’avait déjà vue.



Il regarda sa femme à nouveau.



Elle se tenait en face de lui, misérable, comme une enfant, voûtée, les traits plissés, les joues baignées de larmes.



— Je t’aime, dit-elle, mais je suis très inquiète pour l’instant.



Luke hocha la tête. Ce qu’il dit ensuite l’étonna.



— Je pense qu’il faut peut-être que je m’en a

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