Raison de Craindre

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Из серии: Un Polar Avery Black #4
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Raison de Craindre
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R A I S O N DE C R A I N D R E

(UN POLAR AVERY BLACK – TOME 4)

B L A K E P I E R C E

Blake Pierce

Blake Pierce est l’auteur de la série bestseller les ENQUÊTES DE RILEY PAGE, qui inclut les thrillers à suspens SANS LAISSER DE TRACES (Tome 1), RÉACTION EN CHAÎNE (Tome 2), LA QUEUE ENTRE LES JAMBES (Tome 3), et LES PENDULES À L’HEURE (Tome 4). Blake Pierce est aussi l’auteur des séries d’enquêtes de MACKENZIE WHITE et d’AVERY BLACK.

Lecteur avide et fan depuis toujours de polars et de thrillers, Blake adore recevoir de vos nouvelles. N’hésitez pas à visiter son site internet www.blakepierceauthor.com pour en savoir plus et rester en contact !

Copyright © 2017 par Blake Pierce. Tous droits réservés. Sauf dérogations autorisées par la Loi des États-Unis sur le droit d’auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, ou stockée dans une base de données ou système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre électronique est réservé sous licence à votre seule jouissance personnelle. Ce livre électronique ne saurait être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec une tierce personne, veuillez en acheter un exemplaire supplémentaire par destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou s’il n’a pas été acheté pour votre seule utilisation personnelle, vous êtes priés de le renvoyer et d’acheter votre exemplaire personnel. Merci de respecter le travail difficile de l’auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les lieux, les évènements et les incidents sont le fruit de l’imagination de l’auteur ou sont utilisés dans un but fictionnel. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, n’est que pure coïncidence.

Image de couverture : Copyright ozgurdonmaz, utilisé en vertu d’une licence accordée par Shutterstock.com.

PAR BLAKE PIERCE

LES ENQUÊTES DE RILEY PAIGE

SANS LAISSER DE TRACES (Tome 1)

REACTION EN CHAINE (Tome 2)

LA QUEUE ENTRE LES JAMBES (Tome 3)

LES PENDULES À L’HEURE (Tome 4)

QUI VA A LA CHASSE (Tome 5)

A VOTRE SANTÉ (Tome 6)

DE SAC ET DE CORDE (Tome 7)

UN PLAT QUI SE MANGE FROID (Tome 8)

SÉRIE MYSTÈRE MACKENZIE WHITE

AVANT QU’IL NE TUE (Volume 1)

AVANT QU’IL NE VOIE (Volume 2)

AVANT QU’IL NE CONVOITE (Volume 3)

AVANT QU’IL NE PRENNE (Volume 4)

AVANT QU’IL N’AIT BESOIN (Volume 5)

POLAR AVERY BLACK

RAISON DE TUER (TOME 1)

RAISON DE COURIR (TOME2)

RAISON DE SE CACHER (TOME 3)

RAISON DE CRAINDRE (TOME 4)

LES ENQUETES DE KERI LOCKE

UN MAUVAIS PRESSENTIMENT (TOME 1)

DE MAUVAIS AUGURE (TOME 2)

L’OMBLRE DU MAL (TOME 3)

TABLE DES MATIÈRES

PROLOGUE

CHAPITRE UN

CHAPITRE DEUX

CHAPITRE TROIS

CHAPITRE QUATRE

CHAPITRE CINQ

CHAPITRE SIX

CHAPITRE SEPT

CHAPITRE HUIT

CHAPITRE NEUF

CHAPITRE DIX

CHAPITRE ONZE

CHAPITRE DOUZE

CHAPITRE TREIZE

CHAPITRE QUATORZE

CHAPITRE QUINZE

CHAPITRE SEIZE

CHAPITRE DIX-SEPT

CHAPITRE DIX-HUIT

CHAPITRE DIX-NEUF

CHAPITRE VINGT

CHAPITRE VINGT-ET-UN

CHAPITRE VINGT-DEUX

CHAPITRE VINGT-TROIS

CHAPITRE VINGT-QUATRE

CHAPITRE VINGT-CINQ

CHAPITRE VINGT-SIX

CHAPITRE VINGT-SEPT

CHAPITRE VINGT-HUIT

CHAPITRE VINGT-NEUF

CHAPITRE TRENTE

CHAPITRE TRENTE-ET-UN

CHAPITRE TRENTE-DEUX

CHAPITRE TRENTE-TROIS

CHAPITRE TRENTE-QUATRE

PROLOGUE

À l'âge de trente-neuf ans, Denice Napier ne pouvait se souvenir d'un hiver aussi froid que celui-ci. Alors que le froid ne l'avait jamais vraiment dérangée, c'était la morsure amère du vent qui la gênait. Elle sentit une rafale balayer les rives de la rivière Charles pendant qu'elle était assise sur une chaise en toile, regardant ses enfants patiner, et elle retint son souffle. C'était la mi-janvier, et la température avait à peine dépassé les deux chiffres pendant la semaine et demie passée.

Ses enfants, plus intelligents que ce qu'elle voulait admettre, savaient que des températures aussi extrêmes signifiaient que la plupart des tronçons de la rivière Charles seraient complètement gelés. C'est pourquoi elle était allée dans le garage et avait ressorti les patins à glace pour la première fois cet hiver. Elle les avait lacés, avait aiguisé les lames et emballé trois thermos de cacao chaud, un pour elle et un pour chacun de ses enfants.

Elle les regardait maintenant, patinant d'une rive à l'autre avec cette vivacité téméraire mais belle dont seuls les enfants sont capables. La partie sur laquelle ils étaient venus, une section droite mais étroite juste à travers une bande de forêt à deux kilomètres de leur maison, était complètement gelée. Il y avait environ six mètres d'une rive à l'autre, et ensuite une étendue plus large d'environ neuf mètres ou plus qui se jetait plus loin dans la rivière glaciale. Denice était maladroitement allée sur la glace et avait posé de petits cônes d'orange – ceux que ses enfants utilisaient parfois pour les exercices de football – pour leur montrer leurs limites.

Elle les observait maintenant – Sam, neuf ans, et Stacy, douze – qui riaient ensemble et s'amusaient vraiment en compagnie l'un de l'autre. Ce n'était pas quelque chose qui arrivait très souvent, de sorte que Denice était prête à supporter le froid glacial.

Il y avait aussi quelques autres enfants. Denice en connaissait quelques-uns mais pas assez bien pour entamer une conversation avec leurs parents, qui étaient également assis sur la rive. La plupart des autres enfants sur la glace étaient plus âgés, probablement en quatrième ou troisième, d'après ce que Denice pouvait voir. Il y avait trois garçons qui jouaient au hockey de manière très désorganisée, et une autre petite fille qui travaillait sa vrille.

Denice vérifia sa montre. Elle avait donné à ses enfants dix minutes de plus avant de rentrer à la maison. Peut-être s'assiéraient-ils devant la cheminée pour regarder quelque chose sur Netflix. Peut-être même un de ces films de super-héros que Sam commençait à aimer.

Ses pensées furent interrompues par un cri perçant. Elle jeta un regard et vit que Stacy était tombée. Elle criait, le visage tourné vers la glace.

Chacune des intuitions maternelles traversèrent Denice à cet instant-là. Jambe cassée, cheville tordue, commotion cérébrale…

Elle avait passé en revue à peu près tous les scénarios possibles au moment où elle s'élança sur la glace. Elle dérapa et glissa tout en se dirigeant vers Stacy. Sam avait également patiné jusqu'à elle et scrutait la glace, lui aussi. Seulement, Sam ne criait pas. Il avait l'air tétanisé, en fait.

« Stacy ? », demanda Denice, à peine capable de s'entendre par-dessus les cris de Stacy. « Stacy, chérie, qu'est-ce qu'il y a ? »

 

« Maman ? », dit Sam. « Qu'est-ce…qu'est-ce que c'est ? »

Confuse, Denice atteignit finalement Stacy et tomba à genoux à côté d'elle. Elle semblait être indemne. Elle cessa de crier une fois sa mère là avec elle, mais elle tremblait à présent. Elle pointait aussi un doigt vers la glace et essayait d'ouvrir la bouche pour dire quelque chose.

« Stacy, qu'est-ce qui ne va pas ? »

Ensuite, Denice vit la forme sous la glace.

C'était une femme. Son visage était d'une pâle nuance de bleu et ses yeux étaient grand ouverts. Elle regardait fixement à travers la glace dans un état de terreur pétrifiée. Des cheveux blonds ondulaient par-ci par-là depuis son crâne, figés dans une position désordonnée.

Le visage qui la regardait, les yeux écarquillés et la peau pâle, reviendrait dans ses cauchemars pendant les mois à venir.

Mais pour l'instant, tout ce que Denice pouvait faire était crier.

CHAPITRE UN

Avery ne pouvait se souvenir de la dernière fois qu'elle avait fait du shopping avec autant de désinvolture. Elle ne savait pas combien d'argent elle avait dépensé car elle avait cessé d'y prêter attention après le deuxième arrêt. En fait, elle avait à peine regardé les tickets de caisse. Rose était avec elle et cela, en soi, était inestimable. Elle penserait peut-être différemment à ce sujet quand la facture arriverait, mais pour l'instant cela en valait la peine.

Avec pour preuve de son extravagance de petits sacs à la mode posés à ses pieds, Avery regarda de l'autre côté de la table vers Rose. Elles étaient assises dans un endroit branché du Leather District de Boston, un endroit que Rose avait choisi appelé “Caffe Nero”. Le café était scandaleusement cher mais c'était le meilleur qu'Avery ait dégusté depuis bien longtemps.

Rose était sur son téléphone et envoyait un message à quelqu'un. D'habitude cela irritait Avery, mais elle apprenait à laisser aller les choses. Si elle et Rose devaient un jour avoir de bonnes relations, il fallait pour cela des concessions mutuelles. Elle devait se rappeler à elle-même que vingt-deux ans les séparaient, et que Rose devenait une femme dans un monde très différent de celui dans lequel elle avait grandi.

Quand Rose eut terminé avec son message, elle posa le téléphone sur la table et adressa à Avery un regard désolé.

« Pardon », dit-elle.

« Ce n’est rien », répondit Avery. « Je peux demander qui c'est ? »

Rose parut y réfléchir un instant. Avery savait que Rose travaillait également sur la dimension de réciprocité de leur relation. Elle n'avait toujours pas décidé de la quantité d'informations sur sa vie personnelle qu'elle voulait confier à sa mère.

« Marcus », dit Rose doucement.

« Oh. Je ne savais pas qu'il était encore d'actualité. »

« Il ne l'est pas. Pas vraiment. Enfin…je ne sais pas. Peut-être qu'il l'est. »

Avery sourit en entendant cela. Elle se rappelait comment c'était quand les hommes étaient déroutants et intrigants tout à la fois. « Eh bien, vous sortez ensemble ? »

« Je suppose que l'on pourrait dire ça », dit Rose. Elle n'était guère loquace, mais Avery pouvait voir les nuances rouges monter sur les joues de sa fille.

« Est-ce qu'il te traite bien ? », demanda Avery.

« La plupart du temps. Nous voulons juste des choses différentes. Ce n'est pas un gars très axé sur les objectifs. Sans but, en quelque sorte. »

« Eh bien, tu sais que cela ne me dérange pas d'écouter pour des choses comme ça », dit Avery. « Je suis toujours prête à écouter. Ou à discuter. Ou t'aider à démolir les gars qui te font du mal. Avec mon travail…tu es à peu près la seule amie que j'ai. » Elle grimaça intérieurement car cela paraissait niais, mais il était maintenant trop tard pour retirer ces mots.

« Je le sais, maman », dit Rose. Ensuite, avec un sourire, elle ajouta : « Et je ne peux pas te dire à quel point ça a l'air triste ».

Elles partagèrent un éclat de rire à ce sujet mais en secret, Avery était impressionnée de voir combien Rose était semblable à elle à cet instant. À la seconde où toute conversation devenait trop émotionnelle ou personnelle, Rose avait tendance à y mettre un terme avec du silence ou de l'humour. En d'autres termes, la pomme n'était pas tombée bien loin de l'arbre.

Au milieu de leur rire, une adorable petite serveuse s'approcha, la même qui avait pris leurs commandes et leur avait servi leur café. « Je vous ressers ? », demanda-t-elle.

« Pas pour moi », dit Avery.

« Pareil pour moi », dit Rose. Ensuite, elle se leva alors que la serveuse prenait congé. « En fait il faut que j'y aille », dit-elle. « J'ai ce rendez-vous avec le professeur référent dans une heure. »

C'était encore une autre chose à propos de laquelle Avery avait peur de faire toute une affaire. Elle était ravie que Rose ait finalement décidé d'aller à l'université. À dix-neuf ans, elle avait fait les démarches et avait pris des rendez-vous avec des conseillers dans un collège communautaire basé à Boston. En ce qui concernait Avery, cela signifiait qu'elle était prête à commencer à faire quelque chose de sa vie, mais qu'elle n'était pas tout à fait prête à abandonner les choses familières – ce qui pouvait inclure une relation tendue mais réparable avec sa mère.

« Appelle-moi plus tard pour savoir comment ça s'est passé », dit Avery.

« Je le ferai. Merci encore, maman. C'était étonnamment amusant. Il faudra qu'on le refasse un de ces jours. »

Avery acquiesça en regardant sa fille partir. Elle avala la dernière gorgée de son café et se leva, rassemblant les quatre sacs près de sa chaise. Après les avoir regroupés sur son épaule, elle quitta le café et se dirigea vers sa voiture.

Quand son téléphone sonna, ce fut toute une épreuve pour répondre tout en portant les sacs. Elle se sentait stupide avec eux, en fait. Elle n'avait jamais été une de ces femmes qui aimait faire du shopping. Mais cela avait été un excellent exercice de réconciliation avec Rose, et c'était ce qui importait.

Après avoir changé tous les sacs d'épaule, elle put enfin atteindre le téléphone portable dans la poche intérieure de son manteau.

« Avery Black », dit-elle.

« Black », dit la voix toujours bourrue et rapide du responsable de la Criminelle au A1 Dylan Connelly. « Où es-tu actuellement ? »

« Le Leather District », dit-elle. « Qu’y a-t-il ? »

« J'ai besoin de toi à la rivière Charles, juste à l'extérieur de la ville, près de Watertown, aussi vite que possible. »

Elle entendit le ton de sa voix, l'urgence, et son cœur palpita.

« Qu'est-ce qu'il y a ? », dit-elle, presque effrayée de demander.

Il y eut une longue pause, suivie d'un lourd soupir.

« Nous avons trouvé un corps sous la glace », dit-il. « Et il va falloir que tu vois celui-ci pour y croire. »

CHAPITRE DEUX

Avery arriva sur les lieux exactement vingt-sept minutes plus tard. Watertown, dans le Massachusetts, à environ trente-deux kilomètres en dehors des limites de la ville de Boston, n'était qu'une des nombreuses villes qui partageaient la rivière Charles avec Boston. Le Barrage de Watertown se tenait en amont du Pont Watertown. La zone autour du barrage était principalement rurale, tout comme la scène du crime sur laquelle elle se trouvait actuellement. Elle estima que le barrage était encore à vingt-quatre kilomètres, tandis que la ville de Watertown était encore à six kilomètres de route.

Quand elle descendit jusqu'à la rivière, Avery se baissa pour passer sous un long ruban. La scène du crime était assez grande, la bande jaune délimitait un énorme rectangle depuis deux arbres le long de la rive jusqu'à deux barres d'acier que la police avait planté dans la solide glace de la rivière. Connelly était debout sur la rive et parlait avec deux autres agents. Sur la glace, une équipe de trois personnes était penchée sur la glace et l'observait.

Elle dépassa Connelly et lui fit geste. Il regarda sa montre, lui adressa un regard impressionné et agita la main.

« La Scientifique peut te mettre au courant », dit-il.

Cela lui convenait. Alors qu'elle appréciait de plus en plus Connelly à chaque affaire, c'était encore mieux par petites quantités. Avery s'avança sur la glace, en se demandant si ses quelques fois sur une patinoire pendant ses années de préadolescence pourraient bien lui servir. Apparemment, toutefois, ses aptitudes avaient depuis longtemps disparues. Elle marchait lentement, faisant attention à ne pas glisser. Elle détestait se sentir vulnérable et pas complètement maître de la situation, mais cette satanée glace était tellement glissante.

« C'est bon », dit un des membres de la Scientifique, en remarquant qu'elle venait vers eux. « Hatch est tombé sur les fesses à trois reprises en venant par ici. »

« Ferme-la », dit un autre membre de l'équipe, vraisemblablement Hatch.

Avery parvint finalement à l'endroit où ceux de la Scientifique étaient rassemblés. Ils étaient penchés en avant, et regardaient une portion de la glace proprement sectionnée. En dessous, elle vit le corps d'une femme nue. Elle paraissait avoir une vingtaine d'années. Hormis la peau pâle et partiellement gelée, elle avait l'air plutôt ravissante. Superbe, en fait.

La Scientifique avait réussi à accrocher le corps sous les bras avec des perches en plastique. Chacune présentait une extrémité en forme de U, recouverte de ce qui ressemblait à une sorte de coton. À droite de la glace coupée, une simple couverture isolante attendait le corps.

« Et elle a été retrouvée comme ça ? » demanda Avery.

« Ouais », dit l'homme dont elle supposa qu'il s'appelait Hatch. « Par des enfants, rien de moins. La mère a appelé la police locale. Une heure et quinze minutes plus tard, nous voilà. »

« Vous êtes Avery Black, n'est-ce pas ? », demanda le troisième.

« En effet. »

« Il faut que vous vérifiez les choses avant que nous l'emportions? »

« Oui, si ça ne vous dérange pas. »

Tous trois reculèrent un peu. Hatch et celui qui l'avait interpelé pour être tombé sur les fesses s'accrochèrent aux perches en plastique. Avery se pencha plus près ; les orteils de ses chaussures étaient à moins de quinze centimètres de la glace brisée et de l'eau libre.

La glace sectionnée lui permit de voir la femme depuis le front jusqu'à ses genoux. Elle ressemblait presque à une figure de cire. Avery savait que les températures extrêmes pouvaient avoir quelque chose à voir avec cela, mais il y avait autre chose dans son absence d'imperfections. Elle était incroyablement – peut-être juste un peu plus de quarante-cinq kilos. Son visage rougi prenait une teinte bleue, mais à part cela, il n'y avait pas d'atteintes – ni éraflures, ni coupures, ni bleus ni même des boutons.

Avery remarqua également que, outre ses cheveux blonds mouillés et partiellement gelés, il n'y avait pas un seul poil sur son corps. Ses jambes étaient parfaitement rasées, tout comme sa région pubienne. Elle ressemblait à une poupée à taille réelle.

Avec un dernier regard sur le corps, Avery recula. « C'est bon », dit-elle à l'équipe de la Scientifique.

Ils s'avancèrent et comptèrent jusqu'à trois, extrayant lentement le corps de l'eau. Quand ils la sortirent, ils l'inclinèrent de telle sorte qu'elle atterrit surtout sur la couverture isolante. Avery nota qu'il y avait aussi une civière sous la couverture.

Avec le corps complètement hors de l'eau, elle remarqua deux autres choses qui la frappèrent, car étranges. Tout d'abord, la femme ne portait pas un seul bijou. Elle s'agenouilla et vit que ses oreilles étaient percées, mais il n'y avait pas de boucles d'oreilles. Elle tourna ensuite son attention sur la seconde bizarrerie : les ongles des mains et des pieds de la femme étaient soigneusement coupés – au point de paraître avoir été manucurés récemment.

C'était étrange, mais ce fut ce qui tira le plus les sonnettes d'alarme dans son esprit. Avec la chair glaciale qui devenait bleue sous ces ongles, il y avait quelque chose d'irréel. C'est presque comme si elle avait été lustrée, pensa-t-elle.

« C'est bon ici ? », lui demanda Hatch.

Elle acquiesça.

Pendant que tous trois recouvraient le corps et progressaient avec difficulté et précaution vers la rive avec le brancard, Avery resta près de la portion de glace coupée. Elle regarda dans l'eau, en réfléchissant. Elle plongea la main dans sa poche, à la recherche d'un petit détritus, mais tout ce qu'elle put trouver était un élastique qui s'était cassé net plus tôt dans la journée.

 

« Black ? », demanda Connelly depuis la rive. « Qu'est-ce que tu fais ? »

Elle regarda en arrière et le vit debout près de la glace, mais résolu à ne pas marcher dessus.

« Je travaille », dit-elle. « Pourquoi tu ne patines pas jusqu'ici pour aider? »

Il leva les yeux au ciel dans sa direction, et elle se retourna vers la glace. Elle laissa tomber l'élastique cassé dans l'eau et le regarda monter et descendre pendant un moment. Ensuite, il prit lentement le courant atone de l'eau sous la glace. Il fut repoussé en-dessous sur sa gauche, plus loin vers Watertown.

Donc elle a été jetée depuis un autre endroit, pensa Avery, en regardant la rivière en direction de Boston. Sur la rive, Connelly et l'agent avec lequel il parlait remontaient derrière l'équipe de la scientifique.

Avery resta sur la glace, maintenant debout et droite. Elle commençait à avoir très froid tout en regardant son souffle s'évaporer dans l'air. Mais quelque chose dans la température glaciale semblait la recentrer. Cela lui permettait de réfléchir, d'utiliser les légers craquements de la glace comme une sorte de métronome pendant qu'elle rassemblait ses idées.

Nue et sans une imperfection ou une ecchymose sur elle. Donc l'agression est exclue. Pas de bijoux, donc cela aurait pu être un vol. Mais dans la plupart des cas un corps, après avoir été volé, montrerait des signes de lutte…et cette femme était impeccable. Et que dire de ces ongles et de l'absence totale de poils ailleurs que sur sa tête?

Elle marcha lentement vers la rive, regardant le long de la rivière gelée jusque vers l'endroit où elle dessinait un méandre et poursuivait dans la direction de Boston. Il était étrange de penser combien la rivière Charles gelée était belle depuis l'Université de Boston alors que moins de vingt minutes auparavant, un corps en avait été retiré.

Elle releva le col de son manteau autour de son cou en retournant vers la rive. Elle arriva juste à temps pour voir les portes arrière de la fourgonnette de la Scientifique se refermer. Connelly s'approcha, mais il regardait derrière elle en direction de l'eau glacée.

« Tu l'as bien vue ? », demanda Avery.

« Ouais. Elle avait l'air d'un putain de jouet ou quelque chose comme ça. Toute pâle et froide et… »

« Et parfaite », dit Avery. « Tu as remarqué qu'il n'y avait pas de poils sur elle ? Pas de contusions ni de bosses non plus. »

« Ou de bijoux », ajouta Connelly. Avec un gros soupir, il l'interrogea : « Puis-je te demander quelles sont tes premières impressions ? »

Elle était bien plus disposée à être sans filtres avec Connelly maintenant. Elle l'avait été depuis que lui et O'Malley lui avaient offert une promotion au grade de sergent deux mois auparavant. En contrepartie, ils semblaient plus prêts à accepter dès le départ ses théories plutôt que de s'interroger sur tout ce qui sortait de sa bouche.

« Ses ongles étaient parfaitement coupés », dit-elle. « C'est comme si elle venait tout juste de sortir d'un salon avant d'être jetée dans la rivière. Ensuite, il y a le manque de poils partout. Un seul de ces éléments est déjà assez étrange, mais ensemble ça crie le geste intentionnel pour moi. »

« Tu penses que quelqu'un l'a nettoyée avant de la tuer ? »

« On dirait ça. C'est presque comme au dépôt mortuaire où l’on fait paraître les morts aussi présentable que possible pour l'ouverture du cercueil. Celui qui a fait ça l'a nettoyée. L'a rasée et lui a fait les ongles. »

« Une idée de la raison ? »

Avery haussa les épaules. « Je ne peux que spéculer pour le moment. Mais je peux te dire une chose que tu ne vas probablement pas beaucoup aimer. »

« Ah bon sang », dit-il en sachant ce qui allait venir.

« Ce mec a pris son temps…même pas dans le meurtre, mais dans ce à quoi le corps ressemblerait quand il serait trouvé. Il avait la volonté. La patience. Sur la base de cas similaires, je peux presque te garantir qu'elle ne sera pas la seule. »

Avec un autre de ses soupirs caractéristiques, Connelly sortit son téléphone de sa poche. « Je vais convoquer une réunion au A1 », dit-il. « Je leur ferai savoir que nous avons un potentiel de tueur en série. »

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