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M A N Q U E

(LES ENQUETES DE RILEY PAIGE – TOME 16)

B L A K E P I E R C E

Blake Pierce

Blake Pierce est l’auteur de la série de romans à suspense à succès RILEY PAGE, qui comporte quinze tomes (pour l’instant). Blake Pierce est aussi l’auteur de la série de romans à suspense MACKENZIE WHITE, qui comprend neuf tomes (pour l’instant) ; de la série de romans à suspense AVERY BLACK, qui comprend six tomes ; de la série de romans à suspense KERI LOCKE, qui comprend cinq tomes ; de la série de romans à suspense LE MAKING OF DE RILEY PAIGE, qui comprend trois tomes (pour l’instant) ; de la série de romans à suspense KATE WISE, qui comprend deux tomes (pour l’instant) ; de la série de romans à suspense psychologique CHLOE FINE, qui comprend trois tomes (pour l’instant) et de la série de thrillers psychologiques JESSIE HUNT, qui comprend trois tomes (pour l’instant).

Lecteur gourmand et fan depuis toujours de romans à mystère et à suspense, Blake aime beaucoup recevoir de vos nouvelles, donc, n’hésitez pas à vous rendre sur www.blakepierceauthor.com pour en apprendre plus et rester en contact !

Copyright © 2019 par Blake Pierce. Tous droits réservés. Sauf dérogations autorisées par la Loi des États-Unis sur le droit d’auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, ou stockée dans une base de données ou système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre électronique est réservé sous licence à votre seule jouissance personnelle. Ce livre électronique ne saurait être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec une tierce personne, veuillez en acheter un exemplaire supplémentaire par destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou s’il n’a pas été acheté pour votre seule utilisation personnelle, vous êtes priés de le renvoyer et d’acheter votre exemplaire personnel. Merci de respecter le travail difficile de l’auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les lieux, les évènements et les incidents sont le fruit de l’imagination de l’auteur ou sont utilisés dans un but fictionnel. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, n’est que pure coïncidence.

Image de couverture : Copyright Fer gregory, utilisé en vertu d’une licence accordée par Shutterstock.com.

LIVRES PAR BLAKE PIERCE

SÉRIE SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE JESSIE HUNT

LA FEMME PARFAITE (Volume 1)

LE QUARTIER IDÉAL (Volume 2)

LA MAISON IDÉALE (Volume 3)

SÉRIE SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE CHLOE FINE

LA MAISON D’À CÔTÉ (Volume 1)

LE MENSONGE D’UN VOISIN (Volume 2)

VOIE SANS ISSUE (Volume 3)

SÉRIE MYSTÈRE KATE WISE

SI ELLE SAVAIT (Volume 1)

SI ELLE VOYAIT (Volume 2)

SI ELLE COURAIT (Volume 3)

SI ELLE SE CACHAIT (Volume 4)

SI ELLE S’ENFUYAIT (Volume 5)

LES ORIGINES DE RILEY PAIGE

SOUS SURVEILLANCE (Tome 1)

ATTENDRE (Tome 2)

PIEGE MORTEL (Tome 3)

ESCAPADE MEURTRIERE (Tome 4)

LES ENQUÊTES DE RILEY PAIGE

SANS LAISSER DE TRACES (Tome 1)

RÉACTION EN CHAÎNE (Tome 2)

LA QUEUE ENTRE LES JAMBES (Tome 3)

LES PENDULES À L’HEURE (Tome 4)

QUI VA À LA CHASSE (Tome 5)

À VOTRE SANTÉ (Tome 6)

DE SAC ET DE CORDE (Tome 7)

UN PLAT QUI SE MANGE FROID (Tome 8)

SANS COUP FÉRIR (Tome 9)

À TOUT JAMAIS (Tome 10)

LE GRAIN DE SABLE (Tome 11)

LE TRAIN EN MARCHE (Tome 12)

PIÉGÉE (Tome 13)

LE RÉVEIL (Tome 14)

BANNI (Tome 15)

MANQUE (Tome 16)

SÉRIE MYSTÈRE MACKENZIE WHITE

AVANT QU’IL NE TUE (Volume 1)

AVANT QU’IL NE VOIE (Volume 2)

AVANT QU’IL NE CONVOITE (Volume 3)

AVANT QU’IL NE PRENNE (Volume 4)

AVANT QU’IL N’AIT BESOIN (Volume 5)

AVANT QU’IL NE RESSENTE (Volume 6)

AVANT QU’IL NE PÈCHE (Volume 7)

AVANT QU’IL NE CHASSE (Volume 8)

AVANT QU’IL NE TRAQUE (Volume 9)

AVANT QU’IL NE LANGUISSE (Volume 10)

AVANT QU’IL NE FAILLISSE (Volume 11)

LES ENQUÊTES D’AVERY BLACK

RAISON DE TUER (Tome 1)

RAISON DE COURIR (Tome2)

RAISON DE SE CACHER (Tome 3)

RAISON DE CRAINDRE (Tome 4)

RAISON DE SAUVER (Tome 5)

RAISON DE REDOUTER (Tome 6)

LES ENQUETES DE KERI LOCKE

UN MAUVAIS PRESSENTIMENT (Tome 1)

DE MAUVAIS AUGURE (Tome 2)

L’OMBRE DU MAL (Tome 3)

JEUX MACABRES (Tome 4)

LUEUR D’ESPOIR (Tome 5)

TABLE DES MATIÈRES

PROLOGUE

CHAPITRE UN

CHAPITRE DEUX

CHAPITRE TROIS

CHAPITRE QUATRE

CHAPITRE CINQ

CHAPITRE SIX

CHAPITRE SEPT

CHAPITRE HUIT

CHAPITRE NEUF

CHAPITRE DIX

CHAPITRE ONZE

CHAPITRE DOUZE

CHAPITRE TREIZE

CHAPITRE QUATORZE

CHAPITRE QUINZE

CHAPITRE SEIZE

CHAPITRE DIX-SEPT

CHAPITRE DIX-HUIT

CHAPITRE DIX-NEUF

CHAPITRE VINGT

CHAPITRE VINGT ET UN

CHAPITRE VINGT-DEUX

CHAPITRE VINGT-TROIS

CHAPITRE VINGT-QUATRE

CHAPITRE VINGT-CINQ

CHAPITRE VINGT-SIX

CHAPITRE VINGT-SEPT

CHAPITRE VINGT-HUIT

CHAPITRE VINGT-NEUF

CHAPITRE TRENTE

CHAPITRE TRENTE ET UN

CHAPITRE TRENTE-DEUX

PROLOGUE

Lori Tovar gara sa voiture dans l’allée de la maison où elle avait vécu la majeure partie de sa vie. Elle coupa le moteur et resta assise là à regarder la charmante demeure de trois étages.

Une phrase familière lui vint à l’esprit.

Première arrivée, dernière partie.

Elle sourit un peu tristement. Elle avait entendu beaucoup de gens la prononcer à propos d’elle.

Infirmière à l’hôpital de South Hill, elle était connue pour faire des gardes plus longues que n’importe qui d’autre. Elle remplaçait souvent les absences d’autres infirmières tout en s’accordant rarement du temps libre. Ce n’était pas qu’elle se sentait particulièrement assidue. C’est juste que, d’une certaine façon, les longues heures de travail lui venaient naturellement.

Elle murmura ces mots à haute voix :

— Première arrivée, dernière partie.

Cette phrase était l’histoire de sa vie à plus d’un titre. Elle avait été la première de quatre enfants à vivre dans cette grande maison autrefois heureuse. Au cours des dernières années, ses plus jeunes frères et sœurs s’étaient dispersés dans tout le pays.

Et bien sûr, papa était simplement parti. Personne ne l’avait vu venir.

Lori et ses frères et sœurs avaient toujours eu l’impression d’appartenir à une famille parfaite. Ils avaient tous été choqués d’apprendre le contraire quelques années auparavant, lorsque leur père avait quitté leur mère pour une autre femme.

Et maintenant Lori se trouvait là – la dernière de la fratrie restée en ville, donc toujours celle qui venait passer voir sa mère. Elle s’arrêtait au moins une fois par semaine, l’emmenait parfois prendre un café, ou simplement s’asseyait avec elle, discutait et faisait de son mieux pour tirer sa mère de ses accès de profonde tristesse.

 

Dernière partie.

Lori poussa un long soupir, puis sortit de la voiture et passa devant les plantes et les arbustes organisés en terrasses immaculées jusqu’au porche avant. Elle s’arrêta à la boîte aux lettres et l’ouvrit pour voir s’il y avait du courrier. La boîte était vide.

Lori pensa que sa mère avait déjà vérifié, ce qui pourrait être bon signe. Peut-être cela voulait-il dire qu’elle n’était pas en train de sombrer dans une de ses crises d’apathie extrême.

Mais Lori fut consternée que la porte se soit ouverte quand elle tourna la poignée. Elle secoua la tête. Elle avait dû dire mille fois à sa mère qu’elle devait garder la porte fermée, même pendant la journée, surtout maintenant qu’elle vivait seule.

Pendant l’enfance et l’adolescence de Lori, il n’avait pas été nécessaire de tout le temps verrouiller la porte. Mais c’était alors une époque plus innocente. Les choses avaient changé, et la criminalité avait augmenté même dans ce quartier respectable. Les effractions devenaient de plus en plus fréquentes.

J’imagine que je vais devoir lui rappeler encore une fois, pensa Lori.

Non pas que cela servirait à grand-chose.

Les vieilles habitudes ont la vie dure.

Elle entra dans la maison et cria :

— Maman, j’ai quitté le travail tôt. J’ai juste pensé que je pourrais passer.

Aucune réponse.

Elle cria encore :

— Maman, tu es à la maison ?

Encore une fois, il n’y eut pas de réponse. Lori n’était pas particulièrement surprise. Sa mère faisait peut-être la sieste en haut. Ce ne serait pas la première fois qu’elle n’entendait pas Lori arriver parce qu’elle dormait.

Mais ce n’était pas bien qu’elle ait laissé la porte ouverte pendant qu’elle faisait la sieste.

Je vais devoir lui en parler.

Pendant ce temps, Lori se sentait un peu indécise. Il était dommage de montrer et de réveiller sa mère si elle dormait bien. D’un autre côté, elle s’était donné un peu de mal pour organiser son emploi du temps au travail afin de pouvoir passer.

J’aurais dû appeler d’abord, se dit-elle.

Elle décida de monter jeter un coup d’œil dans la chambre de ses parents et d’essayer de voir à quel point sa mère dormait profondément. Si elle commençait à se réveiller, Lori lui ferait savoir qu’elle était là. Sinon, elle partirait peut-être discrètement.

Alors qu’elle montait les escaliers, Lori fut saisie par une nostalgie profonde. Comme toujours, cette maison était hantée par des souvenirs, pour la plupart très agréables. Rien ne clochait vraiment dans la vie de Lori en ce moment, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle avait passé ses plus beaux jours ici même.

Serai-je à nouveau aussi heureuse ? se demanda-t-elle.

Elle espérait qu’un jour sa vie serait un peu plus complète qu’aujourd’hui.

Et ne serait-ce pas merveilleux si cela pouvait arriver ici même ?

Lori et son mari, Roy, parlaient souvent d’acheter cette maison. Ils pensaient tous les deux que sa mère serait mieux dans une demeure plus petite, peut-être un appartement douillet dont elle pourrait facilement s’occuper, et où tout ne lui rappellerait pas constamment que papa l’avait quittée. Ce serait certainement mieux pour son humeur en général.

Lori pensait que ce serait l’endroit idéal pour fonder sa propre famille, ce qu’elle et Roy pensaient tous les deux devoir arriver bientôt. Pendant un moment, elle crut presque entendre le rire des enfants qui couraient de chambre en chambre, comme elle et ses frères et sœurs l’avaient fait il y avait des années. Si seulement sa mère acceptait de déménager, et bien sûr de leur faire une proposition financière qu’ils pourraient gérer.

Sa mère disait souvent qu’elle s’impatientait d’avoir des petits-enfants, mais elle ne semblait pas se rendre compte que le déménagement pouvait accélérer ce processus. Elle s’obstinait à vouloir rester ici, refusant de penser à vivre ailleurs.

Peut-être qu’un jour elle changera d’avis, pensa Lori.

Si c’est le cas, elle aurait aimé que cela se produise avant qu’elle ne commence à avoir des enfants.

Lorsque Lori entra dans le couloir du deuxième étage, elle remarqua que la porte de la chambre de sa mère était partiellement ouverte. D’habitude, sa mère la fermait quand elle faisait la sieste. Soudain, il lui sembla un peu étrange qu’elle ne l’ait pas entendu appeler depuis le rez-de-chaussée. Elle devenait peut-être un peu dure d’oreille ? Si oui, Lori ne l’avait pas remarqué.

Lori se dirigea vers la porte de la chambre à coucher et la poussa silencieusement jusqu’à ce qu’elle soit entièrement ouverte. Personne n’était dans la chambre, et le lit était parfaitement fait.

Elle se dit que sa mère avait dû sortir quelque part.

Et c’est probablement une bonne chose.

Sa mère passait trop de temps seule dans cette énorme maison. Lorsque Lori lui avait rendu visite il y a quelques jours, sa mère avait mentionné qu’elle sortirait peut-être avec certains des amis avec lesquels elle jouait au bingo le vendredi à l’église. Lori lui avait dit que ce serait une excellente idée.

Mais ce n’était pas vendredi, et où que soit allée sa mère, il était troublant qu’elle ait laissé la porte d’entrée ouverte. Lori se demanda – maman perd-elle un peu la tête ? Cette idée l’avait inquiétée dernièrement. La mémoire de sa mère avait toujours été exceptionnellement vive, mais elle avait oublié de petites choses dernièrement.

Lori avait essayé de se persuader que sa mère était encore assez jeune pour que la démence s’installe. Mais en raison de son propre travail à l’hôpital, elle savait que c’était une possibilité. Elle détestait l’idée d’avoir à en parler à sa mère, ainsi que tous les problèmes et les chagrins qui en découleraient sûrement.

Pendant ce temps, Lori décida qu’elle ferait tout aussi bien de rentrer chez elle.

Elle redescendit les escaliers et s’arrêta pour jeter un coup d’œil dans la salle à manger. Elle éprouva un pincement au cœur en ne voyant pas la longue table où elle, sa sœur et ses frères avaient profité de délicieux dîners et de conversations avec maman et papa.

Aussi déterminée que soit sa mère à vivre comme elle l’avait toujours fait, elle n’avait tout simplement plus été capable de s’asseoir à cette grande table. Elle offrait suffisamment de place pour tous les membres de la famille qui n’étaient plus là, et elle pouvait même être agrandie en ajoutant des rallonges supplémentaires. Lori pouvait comprendre pourquoi sa mère avait voulu que la table disparaisse. Lori l’avait aidé à la vendre avec les chaises assorties, et elles avaient acheté un ensemble plus petit.

Puis Lori remarqua quelque chose d’étrange. Il y avait habituellement quatre chaises autour de cette nouvelle table carrée. Mais il n’y en avait plus que trois.

Sa mère avait dû déplacer la chaise manquante, mais pourquoi ?

Peut-être l’avait-elle utilisée pour atteindre une étagère ou changer une ampoule.

Lori fronça les sourcils en pensant : Encore une chose dont je dois lui parler.

Après tout, sa mère avait un escabeau en parfait état, ce qui était beaucoup plus sûr pour ce genre de tâches. Elle devait savoir qu’il ne fallait pas utiliser une chaise.

Tandis que Lori regardait autour d’elle à la recherche d’un signe de la chaise, ses yeux se posèrent sur l’étroit plan de travail en marbre qui séparait la salle à manger de la cuisine. Elle vit une tache rougeâtre de l’autre côté.

C’était vraiment étrange. Sa mère avait toujours été une femme de ménage méticuleuse particulièrement obsédée par la propreté de sa cuisine. Ce n’était pas son genre de renverser quelque chose et de ne pas le nettoyer immédiatement.

Lori sentait une inquiétude grandissante l’envahir.

Quelque chose ne va pas, pensa-t-elle.

Elle se précipita jusqu’au bord du plan de travail et regarda dans la cuisine.

Là, sur le sol, gisait sa mère, étrangement étalée dans une mare de sang.

— Maman ! haleta-t-elle d’une voix rauque.

Son cœur palpitait et elle sentait ses membres devenir froids et s’engourdir. Elle savait qu’elle était en état de choc, mais elle devait garder son sang-froid.

Lori s’agenouilla et vit que les yeux de sa mère étaient fermés. Elle avait une grosse entaille à la tête. Lori se sentait aux prises avec l’incrédulité, l’horreur et la confusion, et son esprit s’agitait pour tenter de saisir…

Que s’est-il passé ?

Sa mère avait dû trébucher, tomber et se cogner la tête contre le plan de travail.

Ses réflexes d’infirmière se mettant en marche, Lori toucha le cou de sa mère pour vérifier son pouls.

Et c’est là que Lori vit que sa gorge avait été tranchée.

Une artère carotide avait été sectionnée, mais il n’y avait pas de sang qui en sortait.

Le visage de sa mère était pâle et sans vie.

Lori sentit une force volcanique jaillir des profondeurs de ses poumons.

Puis elle se mit à crier.

CHAPITRE UN

Un coup de feu retentit depuis un endroit très proche.

Riley Paige se retourna brusquement alors que le bruit résonnait dans le couloir en haut.

April ! pensa-t-elle, alors que la stupéfaction parcourait son corps.

Riley se précipita vers sa chambre.

Sa fille April, âgée de 16 ans, se tenait là tremblante de la tête aux pieds, mais elle n’avait pas l’air d’être blessée.

Riley pouvait respirer à nouveau.

Par terre devant April se trouvait un pistolet Ruger SR22. À côté, il y avait la boîte en vinyle bleu dans laquelle l’arme était censée être conservée.

La voix d’April trembla quand elle dit :

— Je suis désolée. Je m’apprêtais à le mettre dans le coffre-fort du placard, mais il a tiré et je l’ai laissé tomber. Je ne savais pas qu’il était chargé.

Riley sentit son visage rougir. Sa peur se transformait en colère.

— Comment ça, tu ne savais pas ? Elle dit. Comment pouvais-tu ne pas savoir ?

Riley ramassa l’arme, sortit le chargeur et l’agita devant April.

— Ce chargeur ne devrait même pas être dans l’arme, dit-elle. Tu étais censée l’enlever avant qu’on quitte le stand de tir.

— Je pensais avoir tiré toutes les balles, dit April.

— Ce n’est pas une excuse, dit sèchement Riley. Tu enlèves toujours le chargeur quand tu as fini l’entraînement au tir.

— Je sais, April dit. Ça n’arrivera plus.

Bien sûr que ça n’arrivera plus, pensa Riley. Elle se rendit également compte qu’elle était en colère contre elle-même car elle était sortie de la pièce avant qu’April n’ait rangé son arme. Mais elles avaient déjà fait plusieurs séances d’entraînement au stand de tir, et tout s’était bien passé auparavant.

Elle jeta un coup d’œil dans la pièce.

— Où est-ce que ça a frappé ? demanda-t-elle.

April pointa vers le mur du fond. Évidemment, Riley vit un trou de balle. Elle éprouva une nouvelle vague de panique. Elle savait que les murs entre les pièces de sa maison n’étaient pas assez solides pour arrêter une balle – pas même d’un pistolet de calibre 22.

Elle agita un doigt en direction d’April.

— Toi, tu restes ici.

Elle sortit dans le couloir et entra dans la pièce voisine, qui était la chambre d’April. Il y avait un trou de sortie dans le mur juste là où elle s’attendait à le voir, puis un autre trou dans le mur d’en face où la balle avait poursuivi sa course.

Riley eut du mal à se vider la tête pour évaluer la situation.

De l’autre côté de ce mur, il y avait l’arrière-cour.

A-t-elle pu toucher quelqu’un ? se demanda-t-elle.

Elle se dirigea vers le trou et y jeta un coup d’œil. Si la balle avait continué à traverser, elle aurait dû voir la lumière du soleil. L’extérieur en brique avait finalement dû l’arrêter. Et même si cela n’avait pas été le cas, la balle aurait été suffisamment ralentie pour ne pas dépasser la cour arrière.

Riley poussa un soupir de soulagement.

Personne n’a été blessé.

Malgré tout, une chose horrible s’était produite.

Alors qu’elle quittait la chambre d’April et se dirigeait vers la sienne, deux personnes arrivèrent en haut de l’escalier et foncèrent dans le couloir. L’une était sa fille de quatorze ans, Jilly. L’autre était sa solide gouvernante guatémaltèque, Gabriela.

 

Gabriela s’écria :

— ¡Dios mio ! C’était quoi ce bruit ?

— Que s’est-il passé ? Jilly se fit l’écho de Gabriela. Où est April ?

Avant même que Riley ne puisse commencer à essayer d’expliquer, Jilly et Gabriela avaient trouvé April dans la chambre. Riley les suivit.

Alors qu’elles entraient toutes, April mettait la boîte en vinyle dans le petit coffre-fort noir sur l’étagère du placard. Avec un effort évident pour paraître calme, elle dit :

— Mon arme a tiré.

Presque à l’unisson, Jilly et Gabriela s’exclamèrent :

— Tu as une arme ?

Riley ne put retenir un gémissement de désespoir. La situation était maintenant mauvaise à bien des niveaux. Lorsque Riley avait acheté l’arme pour April en juin dernier, elles s’étaient toutes deux mises d’accord pour ne pas en parler à Gabriela ou à Jilly. Jilly aurait sûrement été jalouse de sa sœur aînée. Gabriela se serait simplement inquiétée.

Pour de bonnes raisons, en fin de compte, pensa Riley.

Elle pouvait voir que sa fille cadette se préparait à une vague de questions et d’accusations, tandis que sa gouvernante attendait simplement une explication.

— Je descendrai tout vous expliquer dans quelques minutes. Pour l’instant, je dois parler à April seule, dit Riley.

Jilly et Gabriela hochèrent la tête et quittèrent la pièce. Riley ferma la porte derrière elles.

Alors qu’April se laissait tomber sur le lit et levait les yeux vers sa mère, Riley se rappela à quel point elle et sa fille se ressemblaient. Même si elle avait quarante et un ans et qu’April n’en avait que seize, elles étaient manifestement faites dans le même moule. Ce n’était pas seulement leurs cheveux foncés et leurs yeux noisette, elles partageaient aussi une approche impulsive de la vie.

Puis l’adolescente s’avachit et parut au bord des larmes. Riley s’assit à côté d’elle.

— Je suis désolée, dit April.

Riley ne répondit pas. Des excuses n’allaient pas suffire pour l’instant.

— Est-ce que j’ai fait quelque chose d’illégal ? Décharger une arme à l’intérieur, je veux dire ? Est-ce qu’on doit prévenir la police ? dit April.

— Ce n’est pas illégal – pas si c’est accidentel. Je ne suis pas sûre que cela ne doive pas être illégal, cependant. C’était incroyablement négligent. Honnêtement, April, je pensais pouvoir te faire confiance pour ça, soupira Riley.

April ravala un sanglot.

— J’ai de sérieux ennuis, n’est-ce pas ?

Encore une fois, Riley ne dit rien.

Puis April dit :

— Écoute, je te promets d’être plus prudente. Ça n’arrivera plus. La prochaine fois qu’on ira au champ de tir…

Riley secoua la tête.

— Il n’y aura pas de prochaine fois.

April écarquilla les yeux.

— Tu veux dire… ? commença-t-elle.

— Tu ne peux pas garder l’arme, dit Riley. C’est terminé.

— Mais ce n’était qu’une erreur, dit April, dont la voix devenait de plus en plus aiguë.

— Tu sais très bien qu’il s’agit d’une question de tolérance zéro. On en a déjà parlé. Même une erreur stupide et imprudente comme celle-là est une erreur de trop. C’est très grave, April. Quelqu’un aurait pu être blessé ou tué. Tu ne comprends pas ça ? dit Riley.

— Mais personne n’a été blessé.

Riley se sentit coincée dans une impasse. April était en train de passer à toute allure à l’adolescence, refusant d’accepter la réalité de ce qui venait de se passer. Riley savait qu’il était presque impossible de raisonner sa fille dans ces moments-là. Mais raisonnable ou non, cette décision était de la seule responsabilité de Riley. En fait, elle était la propriétaire légale de l’arme, pas April. Sa fille ne pouvait pas posséder d’arme avant l’âge de dix-huit ans.

Riley l’avait achetée parce qu’April avait dit qu’elle voulait devenir une agente du FBI. Elle avait pensé que le petit calibre en ferait une bonne arme d’entraînement pour April au champ de tir. Jusqu’à aujourd’hui, ces leçons s’étaient très bien déroulées.

— C’est un peu de ta faute, tu sais. Tu aurais dû mieux me surveiller, dit April.

Riley se sentit piquée. April avait-elle raison ?

Lorsque sa fille avait remis le pistolet dans son étui au stand de tir, Riley était en train de terminer son propre entraînement au tir dans la cabine suivante avec son propre Glock calibre 40. Elle avait déjà supervisé April à plusieurs reprises. Cette fois, elle pensait qu’elle pourrait être moins vigilante avec elle.

Manifestement, elle avait eu tort. Malgré toutes leurs séances d’entraînement, April avait quand même besoin d’une surveillance étroite.

Pas d’excuses. Riley le savait. Pas d’excuses pour aucune de nous deux.

Mais cela n’avait pas d’importance. Elle ne pouvait pas laisser April lui faire changer d’avis en la faisant culpabiliser. La prochaine erreur de sa fille pourrait être mortelle.

— Ce n’est pas une excuse, et tu le sais. Ranger l’arme correctement était de ta responsabilité, dit-elle sèchement.

— Alors tu me l’enlèves, dit pitoyablement April.

— C’est ça, dit Riley.

— Que vas-tu en faire ?

— Je n’en suis pas encore sûre, dit Riley. Elle pensait qu’elle la donnerait probablement à l’Académie du FBI. Ils pourraient en faire une arme d’entraînement pour les nouvelles recrues. Pendant ce temps, elle s’assurait qu’elle était bien sous clefs dans le coffre-fort du placard.

D’une voix maussade, April dit :

— Eh bien, ça me va. J’avais changé d’avis sur le fait de vouloir être une agente du FBI. Je voulais te le dire.

Riley ressentit un étrange choc à ces paroles.

Elle savait qu’April essayait à nouveau de la culpabiliser, ou du moins de la décevoir.

Au lieu de cela, elle se sentit soulagée. Elle espérait qu’il était vrai qu’April n’était plus intéressée par le FBI. Alors elle n’aurait pas à passer des années et des années à s’inquiéter pour sa vie.

— C’est à toi de prendre cette décision, dit Riley.

— Je vais dans ma chambre, répondit sa fille.

Sans un mot de plus, April sortit et ferma la porte, laissant Riley assise seule sur le lit.

Pendant un moment, elle songea à suivre April, mais…

Qu’y a-t-il d’autre à dire ?

Pour l’instant, il n’y avait rien. Rationnellement, Riley savait qu’elle avait pris la bonne décision. On ne pouvait plus faire confiance à April pour l’arme. D’autres réprimandes et punitions seraient certainement inutiles.

Néanmoins, Riley avait l’impression d’avoir échoué, d’une façon ou d’une autre. Elle ne savait pas pourquoi. Peut-être, pensa-t-elle, que c’était en faisant confiance à April pour s’occuper d’une arme à feu. Mais, se demandait-elle, cela ne faisait-il pas partie du rôle de parent ? Tôt ou tard, il fallait donner plus de responsabilités aux enfants. Ils échoueraient pour certaines, et ils réussiraient pour d’autres.

C’est comme ça qu’on grandit.

Il était certain qu’aucun parent ne pouvait prédire toutes les erreurs et tous les échecs d’un enfant.

La confiance était toujours un risque.

Malgré tout, Riley avait l’impression que son cerveau tournait en rond, essayant de rationaliser son propre échec en tant que parent.

Une douleur soudaine dans le dos fit cesser ses ruminations.

Ma blessure.

Son dos lui faisait encore mal de temps en temps, là où un tueur psychopathe l’avait poignardée avec un pic à glace. Le pic s’était enfoncé de façon alarmante, plus profondément qu’un couteau ordinaire ne l’aurait probablement fait. Cela s’était produit il y avait un peu plus de deux semaines, et elle avait passé une nuit à l’hôpital à cause de ça. Ensuite, on lui avait ordonné de rester inactive à la maison.

Bien que Riley ait été physiquement et émotionnellement secouée par l’épreuve, elle avait espéré être de retour au travail à présent, sur une nouvelle affaire. Mais son patron, le chef de division Brent Meredith, avait insisté pour qu’elle prenne plus de temps qu’elle ne l’aurait souhaité pour récupérer. Il avait également mis en congé Bill, le partenaire de Riley, car il avait tiré sur et tué l’homme qui avait poignardé Riley.

Elle se sentait définitivement prête à retourner au travail maintenant. Elle ne pensait pas qu’une petite douleur de temps en temps interférerait avec son travail. Même si les enfants et Gabriela l’avaient constamment assistée, elle n’avait pas eu l’impression d’avoir de bonnes relations avec elles. Leur inquiétude constante la faisait se sentir coupable et inapte en tant que parent.

Elle savait qu’elle avait des explications à donner à Jilly et Gabriela au sujet de l’arme.

Elle se leva et parcourut le couloir vers la chambre de Jilly.

*

Sa conversation avec Jilly fut à peu près aussi difficile que ce à quoi Riley s’attendait. Sa fille cadette avait les yeux foncés, probablement un héritage familial italien, et un tempérament fougueux d’un début de vie difficile avant que Riley ne l’adopte.

Jilly était ouvertement jalouse que Riley ait acheté une arme à feu pour April et que sa sœur se soit entraînée au tir dans son dos. Bien sûr, Riley ne pouvait convaincre sa fille cadette qu’une arme à feu était hors de question à son âge. En plus, cela n’avait pas bien marché pour April de toute façon.

Riley vit que rien de ce qu’elle disait ne marchait et elle abandonna promptement.

— Plus tard, dit-elle à Jilly. On en reparlera plus tard.

Quand Riley passa la porte de Jilly, elle entendit celle-ci se fermer derrière elle. Pendant un long moment, Riley resta juste debout dans le couloir. Ses deux filles étaient enfermées dans leur chambre, en train de bouder. Puis elle soupira et descendit les deux volées d’escaliers jusqu’aux appartements de Gabriela.

Gabriela était assise sur son canapé, et regardait par les grandes portes coulissantes en verre dans l’arrière-cour. Quand Riley entra, Gabriela sourit et tapota le siège à côté d’elle. Riley s’assit et commença du début, expliquant à propos de l’arme.

Gabriela ne se fâcha pas – mais elle semblait blessée.

— Tu aurais dû me le dire, dit-elle. Tu aurais dû me faire confiance.

— Je sais, dit Riley. Je suis désolée. Je crois que j’ai juste…des problèmes dans le service parental ces jours-ci.

Gabriela secoua la tête.

— Tu essaies d’en faire trop, Señora Riley. Il n’y a pas de parent parfait.

Le cœur de Riley se réchauffa à ces mots.

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