Une Promesse De Gloire

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Из серии: L'anneau Du Sorcier #5
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Une Promesse De Gloire
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À propos de Morgan Rice

Morgan Rice est l'auteur à succès n 1 et l'auteur à succès chez USA Aujourd'hui de la série d'épopées fantastiques L'ANNEAU DU SORCIER, qui contient dix-sept tomes, de la série à succès n 1 SOUVENIRS D'UNE VAMPIRE, qui contient onze tomes (pour l'instant), de la série à succès n 1 LA TRILOGIE DES RESCAPÉS, thriller post-apocalyptique qui contient deux tomes (pour l'instant) et de la nouvelle série d'épopées fantastiques ROIS ET SORCIERS. Les livres de Morgan sont disponibles en édition audio et papier, et des traductions sont disponibles en plus de 25 langues.

TRANSFORMATION (Livre #1 Mémoires d'un Vampire),  ARENE UN: LA CHASSE AUX ESCLAVES (Livre #1 de la Trilogie des Rescapés),  LE REVEIL DES DRAGONS (le tome 1 de Rois et Sorciers) et LA QUÊTE DES HÉROS (le tome 1 de l'Anneau Du Sorcier) sont tous disponibles en téléchargement gratuit!

Morgan adore recevoir de vos nouvelles, donc, n'hésitez pas à visiter www.morganricebooks.com pour vous inscrire sur la liste de distribution, recevoir un livre gratuit, recevoir des cadeaux gratuits, télécharger l'appli gratuite, lire les dernières nouvelles exclusives, vous connecter à Facebook et à Twitter, et rester en contact !

Quelques acclamations pour l’œuvre de Morgan Rice

« L'ANNEAU DU SORCIER a tous les ingrédients d'un succès immédiat : des intrigues, des contre-intrigues, du mystère, de vaillants chevaliers et des relations qui s’épanouissent entre les cœurs brisés, les tromperies et les trahisons. Ce roman vous occupera pendant des heures et satisfera toutes les tranches d'âge. À ajouter de façon permanente à la bibliothèque de tout bon lecteur de fantasy. »

--Books and Movie Reviews, Roberto Mattos

« Rice a le talent d’emporter son lecteur dans l’histoire dès le début, en faisait preuve de grandes qualités de description qui transcendent la simple représentation du décor… Très bien écrit et très vite lu.”

--Black Lagoon Reviews (à propos de Transformation)

« L’histoire idéale pour les jeunes lecteurs. Morgan Rice prépare ses rebondissements avec talent… Rafraîchissant et unique. L’histoire se focalise sur une fille… une fille extraordinaire ! Facile à lire mais palpitant… Accord parental souhaitable. »

--The Romance Reviews (à propos de Transformation)

« A retenu mon attention dès le début et ne l’a pas lâchée… Cette histoire est une aventure incroyable au rythme palpitant et pleine d’action dès le premier chapitre. Il n’y a pas de temps morts. »

--Paranormal Romance Guild (à propos de Transformation)

« Regorge d’action, de romance et de suspense. Procurez-vous un exemplaire et tombez amoureux une fois encore. »

--vampirebooksite.com (à propos de Transformation)

« Une excellente intrigue et typiquement le genre de livre que vous aurez du mal à poser le soir. La fin est un cliffhanger tellement spectaculaire que vous voudrez immédiatement acheter le prochain livre, juste pour savoir la suite. »

--The Dallas Examiner (à propos de Adoration)

« Un livre qui rivalise avec TWILIGHT et THE VAMPIRE DIARIES et qui vous donnera envie de lire jusqu’à la toute dernière page ! Si vous aimez l’aventure, l’amour et les vampires, ce livre est pour vous ! »

--Vampirebooksite.com (à propos de Transformation)

« Morgan Rice prouve une fois encore qu’elle est un auteur extrêmement talentueux… Cette histoire va plaire à un large public, y compris aux jeunes fans du genre vampire/fantasy. Elle se termine de façon inattendue sur un cliffhanger qui vous laissera en état de choc. »

--The Romance Reviews (à propos de Adoration)
Du même auteur

ROIS ET SORCIERS

LE RÉVEIL DES DRAGONS (Tome # 1)

LE RÉVEIL DU VAILLANT (Tome # 2)

L'ANNEAU DU SORCIER

LA QUÊTE DES HEROS (Tome n 1)

LA MARCHE DES ROIS (Tome n 2)

LE DESTIN DES DRAGONS (Tome n 3)

UN CRI D'HONNEUR (Tome n 4)

UNE PROMESSE DE GLOIRE (Tome n 5)

UNE VALEUREUSE CHARGE (Tome n 6)

UN RITE D'ÉPÉES (Tome n 7)

UNE CONCESSION D'ARMES (Tome n 8)

UN CIEL DE CHARMES (Tome n 9)

UNE MER DE BOUCLIERS (Tome n 10)

LE RÈGNE DE L'ACIER (Tome n 11)

UNE TERRE DE FEU (Tome n 12)

LE RÈGNE DES REINES (Tome n 13)

LE SERMENT DES FRÈRES (Tome n 14)

UN RÊVE DE MORTELS (Tome n 15)

UNE JOUTE DE CHEVALIERS (Tome n 16)

LE DON DU COMBAT (Tome n 17)

LA TRILOGIE DES RESCAPES

ARENE UN: SLAVERSUNNERS (Tome n 1)

ARENE DEUX (Tome n 2)

MEMOIRES D’UN VAMPIRE

TRANSFORMATION (Livre 1)

ADORATION (Livre 2)

TRAHISON (Livre 3)

PRÉDESTINATION (Livre 4)

DÉSIR (Tome n 5)

FIANÇAILLES (Tome n 6)

SERMENT(Tome n 7)

TROUVÉE (Tome n 8)

RENÉE (Tome n 9)

ARDEMMENT DÉSIRÉE (Tome n 10)

SOUMISE AU DESTIN (Tome n 11)

Écoutez L’ANNEAU DU SORCIER en format audio !

Copyright © 2013 par Morgan Rice

Tous droits réservés. Sauf dérogations autorisées par la Loi des États-Unis sur le droit d'auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, ou stockée dans une base de données ou système de récupération, sans l'autorisation préalable de l'auteur.

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Il s'agit d'une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les lieux, les événements et les incidents sont le fruit de l'imagination de l'auteur ou sont utilisés dans un but fictionnel. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, n'est que pure coïncidence.

Image de couverture : Copyright Unholy Vault Designs, utilisée en vertu d'une licence accordée par Shutterstock.com.

« Tout homme attache de la valeur à la vie ; mais l’homme de valeur attache à l’honneur une valeur plus précieuse qu’à la vie. »

—William Shakespeare
Troïlus et Cressida


CHAPITRE UN

Andronicus parcourait fièrement la cité royale des McCloud, en compagnie de centaines de ses généraux. Il traînait derrière lui son bien le plus précieux : le Roi McCloud lui-même, dépouillé de son armure, à moitié nu, son corps velu débordant de bourrelets et entravé par des liens. Une corde nouée autour de ses poignets le retenait attaché à la selle de son triomphateur.

Andronicus se délectait de sa victoire. Son destrier marchait au pas, tirant McCloud à travers les rues, sur les galets, dans la poussière qui se soulevait sur son passage. Le peuple se pressait autour d'eux, bouche bée. Le souverain déchu criait et se tordait de douleur, exposé comme un trophée dans les rues de sa propre cité. Andronicus rayonnait. Autour de lui, il n’apercevait que des visages déformés par la peur. Voilà votre ancien Roi, maintenant le plus humble des esclaves. De la mémoire de Andronicus, c'était une des plus belles journées de sa vie.

Il avait été surpris de prendre la ville aussi facilement. Sans doute, le désespoir et l’état d’accablement de ses adversaires lui avaient mâché le travail, avant même le début de l’assaut. Les troupes impériales avaient anéanti toute résistance en l'espace d'un coup de tonnerre : ses soldats, chargeant l'ennemi, l'avaient emportée sur les quelques hommes d'armes assez vifs pour se défendre, puis ils avaient envahi la cité en un clin d'œil. Leurs adversaires avaient dû comprendre qu'il était inutile de résister. Tous avaient déposé leurs armes, en espérant que leur triomphateur les ferait prisonniers suite à leur reddition.

C'était mal connaître le grand Andronicus. Il méprisait toute capitulation et ne faisait pas de prisonniers. Qu'ils baissent leurs armes ! Cela n'avait fait que lui rendre la tâche plus facile.

Le sang inondait les rues de la ville, à mesure que les troupes impériales sillonnaient les allées, les ruelles, massacrant tout homme sur leur passage. Les femmes et les enfants seraient réduits en esclavage, comme toujours. Les soldats pillaient les maisons, l’une après l’autre.

Comme Andronicus parcourait lentement les rues, en contemplant son triomphe, il apercevait ça et là les cadavres, les butins entassés et les foyers détruits. Il adressa un hochement de tête à l'un de ses officiers. Celui-ci leva immédiatement une torche enflammée et fit signe à ses hommes. Des centaines d'entre eux se dispersèrent à travers la ville, en incendiant les toits de chaume. Des flammes s'élevèrent pour lécher le ciel. Où il se tenait, Andronicus sentait déjà leur chaleur sur sa peau.

 

– NON ! cria McCloud, qui s'agitait par terre, derrière lui.

Le sourire de son triomphateur s'élargit. Il poursuivit sa route, en prenant soin de passer par-dessus un caillou particulièrement gros. Il entendit un bruit sourd très satisfaisait et sut que le corps de McCloud avait heurté l'obstacle.

Quel plaisir de voir la cité brûler ! Comme il l'avait fait dans chacune des villes conquises, Andronicus commencerait par tout raser, puis il reconstruirait avec ses hommes, ses généraux et son Empire. Aucune trace de l'ancien ne devait subsister. Andronicus bâtissait un nouveau monde. Le monde de Andronicus.

L'Anneau, l'Anneau sacré qui avait échappé à tous ses ancêtres, faisait maintenant partie de son territoire. Il réalisait à peine l’étendue de son exploit. Il prit de profondes inspirations, tout en songeant à quel point il était grand. Bientôt, il traverserait les Highlands et conquerrait l'autre moitié de l'Anneau. Il n'y aurait alors sur cette planète plus aucune terre que son pied n'aurait pas foulée.

Andronicus dirigea sa monture vers l'imposante statue de McCloud, au milieu de la grande place, et s'arrêta devant elle. Haute de quinze mètres, en marbre, elle se dressait comme un autel sacré. Elle représentait une version du Roi que Andronicus ne reconnut pas – un McCloud jeune, mince, musclé, brandissant fièrement une épée. Une démonstration de son égocentrisme – quelque chose que Andronicus admirait chez lui. Une partie de lui eut envie de ramener la statue dans son domaine, pour l'exposer dans son palais comme un trophée.

Mais il éprouvait également du dégoût. Sans réfléchir davantage, il se pencha pour saisir sa fronde – trois fois plus grande que celle de tout autre homme et qui pouvait lancer des galets de grande taille –, prit son élan et tira une pierre de toutes ses forces.

Le galet fila dans les airs et heurta la tête de la statue qui se brisa en plusieurs morceaux, laissant le reste de son corps décapité. Andronicus poussa un cri, leva son fléau à deux mains, chargea et frappa de toute sa rage.

Le torse de la statue se renversa, puis s'écrasa au sol, explosant dans un grand fracas. Andronicus fit alors volter son cheval et s'assura d'écorcher le corps de McCloud en le traînant sur les tessons.

– Tu vas payer pour ça ! s'écria faiblement son prisonnier à l'agonie.

Andronicus éclata de rire. Il avait rencontré bien des hommes au cours de sa vie, mais celui-ci lui semblait le plus pathétique de tous.

– Vraiment ? hurla-t-il.

Ce McCloud était trop borné. Il ne mesurait pas encore la puissance du grand Andronicus. Il faudrait lui donner une leçon, une bonne fois pour toutes.

Andronicus balaya la ville du regard et ses yeux tombèrent sur ce qui était certainement le château de McCloud. Il éperonna sa monture et partit au galop, ses hommes sur ses talons, traînant son prisonnier à travers la cour poussiéreuse.

Il chevaucha jusqu'aux escaliers, hauts de plusieurs dizaines de marches en marbre, le corps de McCloud cahotant derrière lui, criant et gémissant à chaque pas. Sans descendre de cheval, Andronicus monta jusqu’au seuil. Ses soldats se tenaient déjà au garde-à-vous devant les portes, les cadavres ensanglantés des précédents gardiens à leurs pieds. Andronicus sourit avec satisfaction en voyant que, déjà, chaque recoin de la cité lui appartenait.

Il passa les portes du château, longea un couloir sous une voûte d’ogives de marbre, s'émerveillant devant les excès de ce Roi McCloud. Visiblement, pour son propre plaisir, celui-là ne s'était refusé aucune dépense. Aujourd'hui, son heure était venue.

Andronicus et ses hommes suivirent les couloirs, le bruit des sabots retentissant entre les murs, jusqu'à trouver la salle du trône. Ils ouvrirent à la volée les grandes portes en chêne et s'avancèrent jusqu'au trône obscène tout en or qui se dressait au milieu de la pièce.

Andronicus mit pied à terre, monta lentement les marches dorées et s'assit sur le trône.

Il prit une grande inspiration et balaya du regard ses officiers, qui attendaient les ordres sur le dos de leurs chevaux, et ce McCloud ensanglanté, toujours attaché à sa monture, qui éructait des grognements. Il promena ses yeux dans la pièce, examina les murs, bannières, armes et armures. Il baissa le regard vers ce trône et admira la qualité de l'ouvrage. Il songea à le faire fondre… Mais peut-être le ramènerait-il plutôt chez lui. Peut-être l’offrirait-il à l'un de ses généraux.

Bien sûr, ce siège était bien peu de choses comparé au trône de Andronicus, le plus massif et le plus impressionnant de tous les trônes, un trône qui avait demandé quarante années de travail à vingt artisans. Sa construction avait commencé sous le règne de son père et s'était achevée le jour où Andronicus avait assassiné ce dernier. Une merveilleuse coïncidence.

Andronicus baissa les yeux vers McCloud, ce petit humain pathétique… Quel serait le meilleur moyen de le faire souffrir ? Il examina la forme et la taille de son crâne et songea qu'il aimerait faire réduire sa tête pour la porter en collier, avec les autres ornant déjà son cou. Avant de le tuer, il faudrait attendre que McCloud maigrisse et qu'il perde le gras de ses joues. L’effet autour de son cou serait alors plus extraordinaire. Andronicus ne voulait pas qu'un visage gros et dodu gâche l'harmonie de son collier. Oui, il laisserait McCloud vivre quelques temps et le torturerait en attendant, songea-t-il en souriant intérieurement. C'était une très bonne idée.

– Amenez-le-moi, ordonna-t-il à l'un de ses officiers d’un grognement profond et ancien.

L’homme qu’il désignait sauta à bas de sa monture sans une once d'hésitation, se précipita vers McCloud, coupa ses liens et tira le corps ensanglanté sur le carrelage, laissant une traînée rouge sur son passage. Il le jeta aux pieds de Andronicus.

– Vous ne vous en tirerez pas comme ça ! marmonna faiblement le prisonnier.

Andronicus secoua la tête : cet humain n'apprendrait donc jamais !

– Me voilà assis sur ton trône, dit-il. Et te voilà à mes pieds. Je pense qu’il est assez raisonnable de dire que je peux m’en tirer comme ça. Et c'est déjà fait.

McCloud gémissait et se tortillait.

– Mon premier commandement, dit Andronicus, sera de t’ordonner de rendre l’hommage que tu dois à ton nouveau roi et maître. Approche-toi, à présent. Tu auras l'honneur d'être le premier à t'agenouiller devant moi dans mon nouveau royaume, le premier à baiser ma main et à m'appeler souverain de ce qui fut autrefois la moitié McCloud de l'Anneau.

McCloud leva les yeux, se redressa pour se tenir à quatre pattes et siffla :

– Jamais !

Pour accompagner ces mots, il se retourna et cracha par terre.

Andronicus se renversa sur son trône et éclata de rire. Tout ceci lui plaisait follement. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas rencontré d'humain aussi obstiné !

Il se tourna et adressa à ses soldats un hochement de tête. L’un d’eux saisit McCloud par derrière, pendant qu'un autre l’attrapait par la tête. Un troisième fit un pas en avant, un long rasoir à la main. À sa vue, le prisonnier voulut se débattre, apeuré.

– Que faites-vous ? demanda-t-il, paniqué, sa voix soudain très aiguë.

L'homme se pencha et rasa en quelques gestes la moitié de la barbe de McCloud qui leva des yeux écarquillés, visiblement très surpris qu’on ne lui ait pas fait de mal.

Andronicus hocha la tête et un quatrième larron s'avança avec un long tisonnier, au bout duquel était gravé l'emblème du royaume de Andronicus – un lion avec un oiseau dans la bouche. Il étincelait d'une lueur orangée, incandescente. Pendant que les autres maintenaient le prisonnier au sol, l'homme abaissa le tisonnier sur la joue maintenant imberbe.

– NON ! hurla McCloud d’une voix stridente quand il comprit.

Mais c'était trop tard.

Un terrible cri perça les airs, accompagné d'un sifflement et d’une odeur de chair brûlée. Andronicus regarda avec joie le tisonnier s'enfoncer dans la joue de son prisonnier. Le chuintement s’accentua et les cris devinrent presque intolérables.

Enfin, bien dix secondes plus tard, les hommes lâchèrent McCloud.

Celui-ci se vautra, inconscient, la bave aux lèvres. De la fumée s'élevait de son visage. Sa joue portait maintenant l'emblème de Andronicus, inscrit au fer dans la chair.

Andronicus se pencha, baissa les yeux vers l'inconscient McCloud, admirant le travail.

– Bienvenue dans l'Empire.

CHAPITRE DEUX

Erec se tenait debout au sommet de la colline, à l'orée de la forêt, et regardait la petite armée s'approcher. À cette vue, son cœur s'enflammait. Il était né pour une journée comme celle-ci. Au cours de certaines batailles, la frontière se brouille entre le juste et l'injuste – mais pas ce jour-là. Sans vergogne, le seigneur de Baluster avait emporté sa fiancée et s'en était vanté sans montrer le moindre remords. On lui avait fait savoir qu’il avait commis un crime, on lui avait donné une chance de réparer ses erreurs et il avait refusé. Il était le seul responsable de son propre malheur. Ses hommes auraient dû le laisser – surtout maintenant qu'il était mort.

Mais ils étaient là, montés sur leurs chevaux, des centaines d'entre eux, des mercenaires entretenus par ce petit seigneur, tous décidés à tuer Erec, pour la simple raison qu'ils avaient été payés pour le faire. Ils le chargèrent, vêtus de leurs armures vertes étincelantes, et poussèrent un cri de guerre. Comme s'ils pouvaient l'effrayer…

Erec n'avait pas peur. Il avait déjà connu bien des batailles comme celle-ci. S'il avait appris quelque chose au cours de ses années d'entraînement, c'était bien de ne jamais avoir peur de défendre une juste cause. La justice, il l'avait appris, ne l'emportait pas toujours, mais elle donnait au moins à son défenseur la force de dix hommes.

Ce n'était pas de la peur que ressentait Erec en voyant fondre sur lui les centaines de cavaliers et en songeant qu’il allait probablement mourir. C'était plutôt une sorte d'attente. On lui donnait la chance de trouver sa fin de la plus honorable des manières et c'était un cadeau. Il avait fait vœu de gloire et, aujourd'hui, cette promesse réclamait son dû.

Erec tira son épée et dévala le coteau, courant au devant de l'armée qui le chargeait. À cet instant, il aurait aimé plus que tout chevaucher dans la bataille sur le dos de son fidèle coursier, Warkfin, mais il ressentait aussi un sentiment de paix en sachant que Warkfin ramenait Alistair à Savaria pour la placer sous la protection de la cour du Duc.

À cinquante mètres à peine des soldats, Erec prit de la vitesse, filant comme une flèche vers le chef des chevaliers, au milieu de la troupe. Ils ne ralentirent pas l’allure et lui non plus. Erec se prépara au choc.

Erec savait qu'il disposait d’un avantage : il était physiquement impossible que trois cents hommes attaquent tous en même temps un seul adversaire. Son entraînement lui avait appris qu'au plus, six cavaliers seulement pouvaient affronter le même ennemi. Erec préférait voir les choses de cette façon : il ne combattait pas trois cents mercenaires, mais seulement six à la fois. Tant qu'il pourrait tuer les six hommes qui lui feraient face, encore et encore, il aurait une chance de l'emporter. La question était de savoir s'il avait assez d'endurance pour tenir jusqu'à la fin.

Comme Erec dévalait la colline, il tira de sa ceinture l'arme qui lui serait la plus utile : un fléau muni d'une chaîne de dix mètres, au bout de laquelle pendait une masse métallique hérissée de pointes. C'était l'arme parfaite pour tendre une embuscade – ou pour tirer parti d’une situation comme celle-ci.

Il attendit le dernier moment, pour que l'armée n'ait pas le temps de réagir, puis brandit le fléau très haut au-dessus de sa tête et le fit tournoyer avant de le lancer avec force en travers du champ de bataille. Il visa un petit arbre et la chaîne hérissée de pointes fila dans la prairie. La masse s'enroula plusieurs fois autour du tronc et se fixa fermement. Erec tomba à genoux pour éviter les lances sur le point de voler dans les airs et, levant le fléau au-dessus de sa tête, s'y cramponna de toutes ses forces.

Il avait parfaitement choisi son moment : l'armée n'aurait plus le temps de réagir. Les cavaliers le virent à la dernière seconde et voulurent arrêter leurs chevaux, mais ils allaient trop vite et c'était trop tard.

 

La première ligne se précipita sur la chaîne hérissée de pointes qui faucha les jambes des chevaux. Les cavaliers tombèrent tête la première, avant de se faire écraser par leurs propres montures. Ils s'amoncelèrent par douzaines dans le plus grand chaos.

Erec n'eut pas le temps d'apprécier les dommages qu'il venait de créer : un flanc de l'armée tournait et se jetait sur lui, chargeant au son d'un cri de guerre, et Erec roula sur ses pieds pour les accueillir.

Comme le chef de ces chevaliers levait un javelot, Erec profita de son avantage : il n'avait pas de cheval et ne pouvait donc pas se mesurer à leur hauteur, mais il pouvait prendre appui sur le sol sous ses pieds. Il plongea à terre, fit une roulade et leva son épée, entaillant les jambes du cheval qui tomba sur les genoux. Son cavalier bascula tête la première, avant même d'avoir eu le temps d’utiliser son javelot.

Erec fit une nouvelle roulade, évitant la ruée des chevaux qui furent obligés de faire un écart pour éviter le destrier abattu. Cependant, beaucoup trébuchèrent sur le cadavre de l'animal. Des douzaines s'écrasèrent à leur tour, soulevant un nuage de poussière et formant un obstacle au milieu du champ de bataille.

Voilà exactement ce que Erec avait espéré : de la poussière et de la confusion, des hommes et leurs montures tombés en masse.

Il sauta sur ses pieds et leva son épée pour bloquer une lame qui s’abattait sur lui. Il se retourna et contra un javelot, puis une lance, puis une hache. Il se défendit contre les coups qui se mirent à pleuvoir de toutes parts… Il ne tiendrait pas longtemps. Pour avoir la moindre chance de l’emporter, il fallait attaquer.

Erec fit une roulade, déplia son corps, s'appuya sur un genou et jeta son épée comme une lance. Elle vola dans les airs et se planta dans la poitrine de l'un de ses plus proches assaillants. Les yeux de celui-ci s'ouvrirent grand, puis il chavira sur le côté, mort, à bas de son cheval.

Erec saisit cette opportunité pour sauter sur la selle laissée vide, arrachant le fléau des mains du soldat qu’il venait de tuer. C'était une arme superbe et Erec avait précisément visé cet homme pour se l’approprier. Le manche était en argent, long, clouté. La chaîne mesurait un peu plus d’un mètre et elle était munie de trois masses hérissées de pointes. Erec recula et fit tournoyer le fléau au-dessus de sa tête, arrachant les armes des mains de ses assaillants, puis jetant les cavaliers à bas de leurs montures.

Erec balaya du regard le champ de bataille et contempla les nombreux dommages qu'il avait causés. Presque une centaine de chevaliers à terre… Mais les autres, deux cents hommes au moins, se regroupaient et chargeaient à nouveau – et ils semblaient tous bien déterminés.

Erec chevaucha à leur rencontre. Un homme contre deux cents. Il poussa à son tour un cri de guerre, tout en levant son fléau plus haut encore, priant Dieu que sa force lui demeure jusqu'au bout.

*

Alistair pleurait en se cramponnant de toute son âme à Warkfin, qui l'emportait au grand galop sur la route trop familière de Savaria. Elle avait crié et lutté sur son dos tout le long du chemin, pour essayer de lui faire faire demi-tour et retourner auprès de Erec. L'animal n'écoutait pas. Elle n'avait encore jamais vu de cheval comme celui-ci : non seulement il obéissait au doigt et à l'œil aux ordres de son maître, mais il ne laisserait également personne lui faire changer d’avis. Il était visiblement bien décidé à emmener Alistair où Erec l'avait ordonné – elle ne put rien y changer et finit par se résigner.

En passant la porte de Savaria, une cité où elle avait vécu si longtemps en tant que servante, Alistair se sentit balayée par une myriade d’émotions contradictoires. Bien sûr, ici, tout lui était familier, mais l'endroit lui rappelait également des mauvais souvenirs : elle avait été persécutée par un aubergiste et certaines choses s’étaient ensuite mal passées… Elle avait tant souhaité partir avec Erec et commencer une nouvelle vie avec lui, loin d’ici. Elle se sentait en sécurité derrière ces murs, mais son inquiétude ne faisait maintenant que grandir. Erec, seul, là-bas, face à cette armée… L’idée seule la rendait malade. Elle avait un très mauvais pressentiment.

En voyant que Warkfin ne ferait jamais demi-tour, elle avait compris que la meilleure chose à faire serait d'envoyer de l'aide à Erec. Il lui avait demandé de rester à l'abri – pourtant, c'était bien la dernière chose qu'elle comptait faire. Elle était fille de roi, après tout, et elle n'était pas du genre à fuir la confrontation ou à laisser la peur dicter sa conduite. Alistair et Erec s’étaient bien trouvés : aussi nobles et déterminés l’un que l’autre. Si quelque chose lui arrivait, elle ne se le pardonnerait jamais.

Alistair connaissait bien la cité royale et dirigea immédiatement Warkfin en direction du château du Duc. Comme ils se trouvaient derrière les murs, l'animal se mit à lui obéir. Alistair galopa jusqu'à l'entrée du château, mit pied à terre et courut pour éviter les serviteurs. Elle se faufila entre leurs mains tendues et fila à travers les couloirs de marbre qu'elle connaissait si bien après ses années de service.

Elle poussa de l'épaule les grandes portes royales menant à la salle du conseil, les ouvrit avec fracas et surgit au milieu de la séance.

Plusieurs membres du conseil se tournèrent vers elle, tous arborant les couleurs royales. Le Duc était assis au milieu d'eux, flanqué de quelques chevaliers. Sur leurs visages, le choc. Visiblement, elle avait interrompu une discussion importante.

– Qui es-tu, femme ? l'interpella une voix.

– Qui ose interrompre les affaires officielles du Duc ? cria un autre.

– Je la reconnais, dit le Duc en se levant.

– Moi aussi, dit Brandt que Alistair reconnut comme étant l'ami de Erec. Vous êtes Alistair, n'est-ce pas ? demanda-t-il. La nouvelle épouse de Erec ?

Elle courut vers lui, en larmes, et prit ses mains entre les siennes.

– S'il vous plaît, mon seigneur, aidez-moi. C'est à propos de Erec !

– Que s'est-il passé ? demanda le Duc, alarmé.

– Il est en grand danger. À l'instant où l'on parle, il affronte seul une armée ! Il ne voulait pas que je reste. S'il vous plaît ! Il a besoin d'aide !

Sans prononcer un mot de plus, tous les chevaliers sautèrent sur leurs pieds et partirent en courant. Pas un ne montra la moindre hésitation. Alistair fit volte-face et les suivit.

– Restez ici ! l'exhorta Brandt.

– Jamais ! dit-elle en courant à ses côtés. Je vous mènerai à lui !

Tous ensemble, ils parcoururent les couloirs et passèrent les portes du château. Un groupe de chevaux les attendait. Chacun monta sur son destrier sans la moindre hésitation. Alistair sauta sur le dos de Warkfin, l'éperonna et mena le groupe, aussi pressée de partir que tous les autres.

Alors qu’ils s'élançaient à travers la cour, des soldats se rassemblaient et montaient à leur tour sur des chevaux pour les rejoindre. Au moment de passer les portes de Savaria, un large contingent d'au moins cent hommes accompagnait Alistair, Brandt et le Duc et leur nombre ne cessait de croître.

– Si Erec se rend compte que vous chevauchez avec nous, il aura ma tête, dit Brandt à ses côtés. S'il vous plaît, gente dame, dites-nous où il se trouve.

Mais Alistair secoua la tête d'un air buté, refoulant ses larmes, poussant son cheval, concentrée seulement sur le puissant grondement des cavaliers autour d'elle.

– Je préfère mourir que d'abandonner Erec !

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