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Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11

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Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11
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MÉMOIRES SUR LA VIE DE LORD BYRON

C'est pendant le printems de cette année que Lord Byron et sir Walter-Scott eurent, pour la première fois, occasion de se connaître personnellement. M. Murray, ayant fait une visite au dernier, en reçut un superbe poignard turc, pour l'offrir en présent à Lord Byron; et le noble poète, à son retour à Londres, la seule fois qu'il eut jamais occasion de se trouver dans la société de sir Walter, lui offrit en retour un vase rempli d'ossemens humains, trouvé sous les ruines des anciens murs d'Athènes. Le lecteur aimera mieux sans doute avoir tous ces détails de la plume de sir Walter-Scott lui-même, qui, avec cette bonté qui le rend aussi aimable qu'il est admirable pour son talent, a trouvé, au milieu de ses immortels travaux, le loisir de me communiquer ce qui suit 1

Note 1: (retour) On a omis, au commencement de ces souvenirs, quelques passages contenant des détails relatifs à la mère de lord Byron, et qui ont déjà été donnés dans la première partie de cet ouvrage. Parmi ces derniers, cependant, se trouve une anecdote dont on pardonnera facilement la répétition en faveur de l'accroissement d'intérêt et de l'authenticité qui s'attachent à ses détails, racontés par un témoin oculaire tel que sir Walter-Scott: «Je me rappelle, dit-il, avoir vu la mère de lord Byron avant son mariage, et un incident survenu dans cette occasion rendit cette circonstance assez remarquable. C'était la première ou la seconde fois que Mrs. Siddons venait jouer à Édimbourg, et lorsque cette admirable actrice, par l'harmonie de sa voix, de son regard, de son geste et de sa personne, produisait l'effet le plus puissant qu'une créature humaine puisse jamais exercer sur ses semblables. Je n'ai jamais rien vu dans ce genre qui puisse en approcher de cent lieues. Le désir qu'on avait de la voir était encore irrité par la difficulté d'obtenir des places, et par le tems énorme que les spectateurs se résignaient à attendre avant que la pièce commençât. Lorsque la toile tombait, la plus grande partie des dames avaient des attaques de nerfs.

»Je me rappelle surtout que miss Gordon de Ghight jeta l'effroi dans la salle par les cris terribles qu'elle poussa en répétant l'exclamation de Mrs. Siddons dans le rôle d'Isabelle: Oh! mon Byron Oh! mon Byron! Un médecin très-connu, le bon docteur Alexander Wood, s'empressa d'offrir ses soins, mais la foule empêcha long-tems le docteur et la malade de se rapprocher. Le plus remarquable de l'affaire, c'est que la demoiselle n'avait pas encore vu alors le capitaine Byron, qui, ainsi que sir Toby, la fit finir par un Oh! comme elle avait commencé.»(Note de Moore.)

.........................

«Mes rapports avec Lord Byron commencèrent d'une manière assez peu agréable. Loin d'être pour rien dans l'acerbe critique de la Revue d'Édimbourg, j'avais fait quelques observations à l'éditeur, mon ami, pour l'empêcher de la publier, parce qu'il me semblait que les Heures de Loisir y étaient jugées avec trop de sévérité. Elles me paraissaient, écrites comme presque toutes les premières productions des jeunes gens, plutôt d'après le souvenir de ce qui leur a plu dans les autres, que sous l'inspiration de leur propre génie. Toutefois, je crus distinguer dans les Heures de Loisir quelques passages de la plus noble espérance; et j'étais tellement frappé de cette idée que je pensai à écrire à l'auteur: ce que je ne fis pas cependant, par suite de rapports exagérés sur l'originalité de son caractère, et de ma répugnance naturelle à donner mon avis quand on ne me le demandait pas.

»Quand Byron composa sa fameuse satire, j'y reçus des étrivières en compagnie de gens qui valent mieux que moi. Mon crime était d'avoir écrit un poème (Marmion, je crois) pour mille livres sterling, ce qui n'était vrai qu'en ce sens que je l'avais vendu cette somme. Sans dire ici que je ne vois pas trop comment un auteur peut être blâmé de tirer de ses ouvrages la somme que l'éditeur consent à lui donner, surtout si celui-ci ne se plaint pas ensuite de son marché, j'avouerai qu'en s'occupant ainsi de mes affaires particulières, il me paraissait être sorti tout-à-fait du domaine de la critique littéraire. D'un autre côté, Lord Byron, dans différens passages, me donnait des éloges si fort au-dessus de ce que je pouvais mériter, qu'il aurait fallu que je fusse d'un caractère plus irascible sur ces matières que je ne l'ai jamais été, pour ne pas me trouver content en somme et ne plus songer à cette affaire.

»Je fus frappé, comme tout le monde, de la force et de la vigueur d'imagination déployées dans les premiers chants de Childe Harold et les autres productions brillantes que Lord Byron lança dans le public avec une rapidité qui tenait de la profusion. Ma propre popularité comme poète commençait alors à décliner, et sincèrement je fus charmé de voir entrer un autre dans la carrière avec tant d'imagination et d'énergie. M. John Murray vint en Écosse à cette époque. Je lui parlai du plaisir que j'aurais à faire connaissance avec Lord Byron; il eut l'obligeance de faire connaître ce désir à sa seigneurie, ce qui amena entre nous un commerce de quelques lettres.

»Me trouvant à Londres pendant le printems de 1815, j'eus l'honneur d'être présenté à Lord Byron. Je m'étais, d'après les rapports d'autrui préparé à trouver un homme d'étranges habitudes, d'un caractère violent; et je doutais que notre société pût nous convenir réciproquement. Je fus agréablement détrompé; je trouvai dans Lord Byron un homme extrêmement affable et même extrêmement bon. Nous nous réunîmes une heure ou deux presque tous les jours dans le cabinet de M. Murray, et la conversation ne languissait pas. Nous nous vîmes aussi fréquemment le soir dans diverses assemblées; en sorte que, pendant deux mois, j'eus l'avantage de vivre très-intimement avec ce grand homme. Nous étions généralement d'accord, excepté sur la religion et la politique, sujets sur lesquels je suis porté à croire qu'il n'eut jamais des idées bien fixes. Je me rappelle lui avoir dit un jour, que, s'il vivait quelques années de plus, je croyais qu'il changerait de sentimens. Il me répondit assez brusquement: Ainsi, vous êtes un de ces prophètes qui annoncent que je me ferai méthodiste? – Non, répliquai-je; je ne pense pas que votre conversion soit d'un genre si commun. Je serais plutôt porté à croire que vous chercherez un asile dans le sein de l'église catholique, et que vous vous distinguerez par l'austérité de votre pénitence. Il faut que la religion à laquelle vous vous attacherez infailliblement un jour ou un autre, soit de nature à exercer beaucoup d'empire sur l'imagination. – Il sourit gravement, et sembla reconnaître que je pourrais avoir raison.

»En politique, il débitait beaucoup de ces sentimens qu'on appelle maintenant libéraux; mais je crus remarquer qu'il le faisait moins par conviction des principes qu'il professait, que par l'occasion qu'il y trouvait d'exercer son esprit satirique contre certains individus à la tête des affaires. Il était certainement fier de son rang et de l'ancienneté de sa famille, et, sous ce rapport, aussi aristocrate que pouvaient le lui permettre son bon sens et sa bonne éducation. Il me parut que quelques dégoûts reçus, je ne sais comment, lui avaient donné cette singulière manière de penser, et avaient mis ces contradictions dans son esprit; mais au fond du cœur, je n'hésite pas à le dire, Lord Byron était essentiellement patricien.

»Lord Byron n'avait pas beaucoup lu, soit en poésie, soit en histoire. J'avais l'avantage sur lui à cet égard, particulièrement d'avoir lu ce que peu de gens s'avisent de lire, ce qui me mettait souvent à même d'attirer son attention sur des ouvrages et des choses qui avaient pour lui l'intérêt de la nouveauté. Je me rappelle particulièrement lui avoir un jour récité le beau poème de Hardyknute, imitation d'une vieille ballade écossaise, dont il fut si fort affecté, que quelqu'un qui se trouvait dans le même appartement me demanda ce que je pouvais avoir dit à Lord Byron pour le mettre dans une telle agitation.

»Je vis Byron pour la première fois en 1815, à mon retour en Angleterre. Nous déjeunâmes ou dînâmes ensemble chez Long dans Bond-Street. Jamais je ne l'ai revu, depuis, si gai et de si bonne humeur; il est vrai que la présence de M. Matthews, le comédien, y contribuait beaucoup. Le pauvre Terry y était aussi. Après l'une des parties les plus gaies où je me sois jamais trouvé, mon compagnon de voyage, M. Scott de Gala, et moi, partîmes pour l'Écosse, et depuis je n'ai plus revu Lord Byron. Nous continuâmes à nous écrire de tems en tems, peut-être une fois tous les six mois. Nous nous fîmes des présens réciproques comme les héros d'Homère; je donnai à Byron un magnifique poignard monté en or, qui avait appartenu au terrible Elfi-Bey. Mais je devais jouer le rôle de Diomède dans l'Iliade, car Byron m'envoya quelque tems après un grand vase sépulcral en argent. Il était plein d'ossemens humains, et il y avait des inscriptions sur deux des côtés de sa base. L'une portait:

»Les ossemens contenus dans cette urne ont été trouvés dans de vieux tombeaux au pied des murs d'Athènes, dans le mois de février 1811.

»L'autre portait les deux vers de Juvénal:

 
Expende… quot libras in duce summo
Invenies?
Mors sola fatetur
Quantula… hominum corpuscula.
 
(JUV. X.)

»A ces deux inscriptions, j'en ai ajouté une troisième:

Donné par Lord Byron à Walter-Scott 2

Note 2: (retour) Au moment où Byron faisait ce présent, M. Murray lui avait dit qu'une inscription de cette nature ajouterait beaucoup de valeur à ce vase; mais Byron s'y refusa avec une admirable modestie, disant que cela aurait un air d'ostentation de sa part, et qu'il valait mieux l'envoyer tel qu'il était, sans y rien graver davantage.(Note de Moore.)

 

»L'envoi de cette urne était accompagné d'une lettre que je regardais comme bien plus précieuse encore, à cause des sentimens que ce grand homme y exprimait pour moi. Je crus naturellement ne pouvoir mieux faire que de laisser la lettre dans l'urne; mais elle a disparu. La nature de ce vol ne permettant pas de soupçonner qu'il ait été commis par quelque domestique, je me vois forcé d'en accuser l'indélicatesse de quelque visiteur d'un rang plus élevé, indélicatesse bien gratuite; car je ne suppose pas que, d'après ce que je viens de dire, personne s'avise de se vanter d'avoir en sa possession cette curiosité littéraire.

»Nous rîmes beaucoup, je me le rappelle, de ce que le public pourrait penser et dire sur la nature triste et sombre de nos présens réciproques.

»Je ne crois pas qu'il me reste rien à ajouter à mes souvenirs de Byron. Il était souvent mélancolique, presque chagrin. Quand je le voyais dans cette disposition d'esprit, j'avais coutume ou d'attendre qu'il revînt de lui-même, ou qu'il se présentât quelqu'occasion naturelle de le faire causer: alors les nuages qui avaient obscurci son visage se dissipaient, comme ceux que le soleil dissipe le matin; car dans la conversation il était toujours très-animé.

»Je profitai de toutes les occasions de me trouver avec lui en société, sa manière d'être à mon égard me donnant l'orgueil de croire que mon commerce ne lui était pas désagréable. Je me rappelle bien des parties délicieuses que nous avons faites ensemble, une entre autres chez sir George Beaumont, où cet homme, si aimable lui-même, avait pris soin de réunir des hommes du talent le plus distingué. Il me suffira, parmi les convives, de citer feu sir Humphry Davy, dont le goût en littérature n'était pas moins remarquable que l'empire qu'il a exercé si long-tems dans les sciences exactes. MM. Richard Sharpe et Rogers étaient aussi présens.

»Je crois aussi avoir remarqué dans le caractère de Lord Byron quelque chose de soupçonneux, quand il semblait s'arrêter et réfléchir un moment pour voir s'il n'y avait pas un sens caché et peut-être offensant dans quelque chose qu'on lui disait par hasard. Dans ces occasions, je jugeais que ce qu'il y avait de mieux à faire était de laisser son esprit, comme un ruisseau troublé, s'éclaircir de lui-même: ce qu'il ne manquait pas de faire en une minute ou deux. J'étais, comme vous vous le rappelez, beaucoup plus âgé que notre noble ami: je n'avais aucune raison de craindre qu'il se méprît sur mes sentimens à son égard, et je n'ai jamais douté non plus qu'il ne me les rendît avec la plus grande franchise. Si, d'un côté, j'eusse pu être mortifié de voir son génie s'obscurcir si complètement, toute espèce de prétentions que j'eusse pu alors avoir à cet égard, j'aurais pu me consoler en réfléchissant que la nature m'avait, en compensation, accordé en plus grand nombre les élémens du bonheur.

»Je me tourmente en vain pour rappeler en ce moment des souvenirs qui, en d'autres tems, se présentent d'eux-mêmes à ma mémoire; de ces petits traits, de ces mots qui rappellent son regard, sa manière, son ton et ses gestes; et je persiste à croire qu'il était arrivé à une crise qui devait lui ouvrir un nouveau chemin à la renommée, et que, s'il avait pu y survivre, il aurait effacé le souvenir de certaines parties de sa vie que ses amis souhaiteraient oublier.»

LETTRE CCXX

A M. MOORE

23 avril 1815.

«Lord Wentworth est mort la semaine dernière. La masse de sa fortune, qui consiste en 7 ou 8,000 livres sterling de rente, est substituée à lady Milbanke et à lady Byron. La première est partie pour le comté de Leicester, afin d'en prendre possession, et d'assister aux funérailles aujourd'hui.................. ....................................

»J'ai parlé de la manière dont lord W. avait disposé de ses biens, parce que les journaux, avec leur exactitude ordinaire, ont commis toutes sortes de méprises dans le rapport qu'ils en ont fait. Son testament est tel qu'on s'y attendait. La plus grande partie de ses propriétés revient à lady Milbanke (aujourd'hui Noël) et à Bell. Il laisse, de plus, une terre qui doit être mise en vente pour le paiement de ses dettes (qui ne sont pas considérables), et des legs qu'il fait à son fils et à sa fille naturels.

»La tragédie de madame *** est tombée hier au soir. On peut essayer de la jouer une seconde fois, et on le fera probablement; mais elle n'en est pas moins tombée. Il a été impossible d'entendre un seul mot du dernier acte; j'y allai, quoique j'eusse dû rester chez moi sous le sac et la cendre, à cause de mon oncle; mais je ne sais pas résister à une première représentation vue d'un coin retiré et paisible de ma loge: ainsi donc j'ai été témoin de toute l'affaire. Les trois premiers actes, accompagnés de quelques applaudissemens passagers, se sont traînés pesamment, et ont été écoutés avec patience. Je dois dire que la pièce était mal jouée, surtout par ***, qui fut hué dans le troisième acte, pour quelque chose qu'il dit à propos d'horreur, et cette horreur fut la cause qu'on le siffla: Eh bien! le quatrième acte s'embourba d'une manière terrible; mais le cinquième, que Garrick appelait assez sottement la concoction d'une pièce, le cinquième, dis-je, s'arrêta tout court à la prière du roi. Vous savez qu'il dit que «jamais il ne se couche sans la faire, et qu'il ne veut pas y manquer en ce moment;» mais il ne fut pas plus tôt à genoux, que les spectateurs se levèrent. Le maudit parterre se mit à hurler, à huer, à siffler de toute sa force. Cela, pourtant, s'apaisa un peu; mais la scène des brigands, les paysans faisant pénitence, et le meurtre de l'évêque et de la princesse lui donnèrent le coup de grâce. La toile tomba sur les acteurs qu'on n'écoutait plus, et ce fut tout aussi infructueusement que Kean essaya d'annoncer le spectacle pour lundi. Mrs. Bartley avait si peur, que, quoique le public fût passablement tranquille, l'épilogue fut inintelligible pour la moitié de la salle. Enfin-vous savez tout. Quant à moi, j'ai applaudi jusqu'à m'écorcher les mains, et sir James Mackintosh, qui était avec moi dans ma loge, en a fait autant. Tout l'univers était dans la salle, à commencer par les Jersey et les Grey. Mais cela n'y a rien fait. Après tout, ce n'est pas une pièce jouable; elle est bien écrite, mais elle manque d'énergie.

»Les femmes, à l'exception de Joanna Baillie, ne peuvent pas faire de tragédies. Elles n'ont pas assez vu, assez connu la vie pour cela. Je crois que Sémiramis, ou Catherine II (si elles eussent pu cesser d'être reines) auraient été capables de composer une fameuse tragédie.

»Quoi qu'il en soit, c'est une bonne leçon pour ne pas risquer de tragédies. Je n'y ai jamais été très-porté; mais je l'aurais été, que ceci m'en eût guéri.

»A jamais, carissime Thom.,

»Tout à toi,»

BYRON.

LETTRE CCXXI

A M. MURRAY

21 mai 1815.

«Vous avez dû trouver très-étrange, sinon très-ingrat de ma part, de ne pas vous avoir parlé des dessins 3, lorsque j'ai eu le plaisir de vous voir ce matin. Le fait est que je ne les avais pas encore vus, et ne savais pas qu'ils fussent arrivés. Ils avaient été portés dans la bibliothèque où je ne fais que d'entrer en ce moment, et on n'en avait pas parlé. Ce présent est si magnifique, que… bref, que je laisse à lady Byron le soin de vous en remercier, et ne vous écris ce billet que pour m'excuser de la négligence, bien involontaire, dont j'ai dû vous paraître coupable ce matin.

»Votre, etc.» BYRON.

Note 3: (retour) M. Murray avait fait présent à lady Byron de douze dessins de Stothard, dont les sujets étaient pris dans les poèmes de lord Byron.(Note de Moore.)

LETTRE CCXXII 4

A M. MOORE

«Je n'ai aucune excuse à vous offrir en faveur de mon silence, si ce n'est la paresse invétérée qui me tient. Je suis trop apathique pour inventer un mensonge, sans quoi j'y aurais certainement recours, étant honteux de la vérité. K***, j'espère, est parvenu à apaiser la sublime indignation qu'avaient excitée en vous ses sottises. Je vous ai désiré et vous désire encore de tout mon cœur, dans le comité 5.

Note 4: (retour) Cette lettre et celle qui suit me furent adressées en Irlande, où j'étais depuis le milieu du mois précèdent.(Note de Moore.)

Note 5: (retour) Il était devenu depuis peu membre du comité composé, indépendamment de lui, des personnes citées dans cette lettre qui s'étaient chargées de la direction du théâtre de Drury-Lane; son désir avait été, depuis la première formation du comité, de m'avoir pour collègue: c'est à une méprise qui fut faite dans la manière dont on me communiqua cette proposition, qu'il fait allusion dans la phrase précédente.(Note de Moore.)

C'est une affaire qui paraît si désespérée, que la compagnie d'un ami serait du moins une consolation. – Mais nous en parlerons plus au long à notre première rencontre. En attendant, vous êtes instamment prié de décider Mrs. Esterre à s'engager. Je crois qu'on lui a déjà écrit à ce sujet; mais il est probable que votre influence, soit que vous la voyiez en personne, ou que vous en chargiez un intermédiaire, aura plus de poids que nos propositions. Je ne vous dirai pas en quoi consistent celles-ci; mes nouvelles fonctions se bornant à écouter le désespoir de Cavendish Bradshaw, les espérances de Kinnaird, les désirs de lord Essex, les plaintes de Whitbread, et les calculs de Peter Moore, qui me semblent tous en parfaite contradiction les uns avec les autres.

»C. Bradshaw voudrait éclairer le théâtre au gaz, ce qui (si l'on en croit le vulgaire) empoisonnerait la moitié des spectateurs et tous les personnages en scène. Essex a cherché à persuader à K*** 6 de ne plus s'enivrer, et depuis ce moment il n'a pas cessé d'être ivre une minute. Kinnaird, avec autant de succès, a voulu faire entendre à Raymond qu'il avait de trop forts appointemens. Whitbread veut que nous augmentions encore le parterre de six sous, proposition insidieuse qui finira par tout mettre en combustion. Pour couronner le tout, l'huissier priseur R***, n'a-t-il pas l'impudence d'être mécontent de ne pas recevoir de dividende! Le coquin est propriétaire d'actions, et de plus il est orateur de longue haleine dans nos assemblées. On m'a dit qu'il avait prédit notre incapacité; conclusion qui n'est pas neuve, et dont j'espère bien lui donner des preuves signalées avant que nous ayons fini.

Note 6: (retour) Il est sans doute question ici du célèbre acteur Kean, alors à Drury-Lane, et qui buvait beaucoup.(Note du Trad.)

»Nous donnerez-vous un opéra? Je jurerais que non, et cependant je le voudrais.............. ............ ....................

»Pour en finir avec le monde poétique, je vous dirai que Walter-Scott est retourné en Écosse. Je vous dirai que Murray le libraire a été cruellement maltraité, par de mauvais coquins, à Newington Butts, pendant qu'il s'en retournait chez lui, après avoir dîné dans le voisinage. Imaginez-vous qu'on lui a volé trois ou quatre bons de quarante livres sterling chacun, et une bague à cachet de son grand-père, qui vaut un million; voilà du moins sa version. Mais il y a des gens qui prétendent que c'est D'Israeli, avec lequel il avait dîné, qui l'a terrassé en lui jetant à la tête sa nouvelle publication «Des querelles des Auteurs,» à la suite d'une dispute sur le prix du manuscrit. Quoi qu'il en soit, les journaux ont retenti de son injuria formœ, et depuis il est dans les fomentations, et ne voit personne que son apothicaire.

»Lady B. est sur le chemin de la maternité, depuis un peu plus de trois mois, et nous espérons qu'elle arrivera heureusement au terme. Nous sommes allés très-rarement dans le monde cet hiver, à cause de sa position qui demande de la tranquillité. Son père et sa mère ont changé leur nom contre celui de Noel, pour se conformer au testament de lord Wentworth, et par reconnaissance pour le bien qu'il leur a laissé.

 

»J'ai appris que vous aviez été reçu en triomphe par les Irlandais, et cela vous était bien dû. Mais ne souffrez pas qu'ils vous tuent à force de claret et d'attentions, dans le dîner national qui, à ce que j'ai entendu dire, se prépare en votre honneur. Si vous voulez m'en désigner le jour, je m'enivrerai moi-même de ce côté de l'eau, et vous enverrai un hoquet approbateur par-delà le canal.

»En fait de politique, on n'entend autre chose que le cri de guerre, et C…h prépare sa tête pour la pique sur laquelle nous la verrons porter avant que tout ceci ne soit fini. L'emprunt a mis tout le monde de mauvaise humeur. Je reçois souvent des nouvelles de Paris, mais elles sont en contradiction directe avec les rapports que nous font dans l'intérieur nos journalistes gagés.

»Quant aux affaires de la société, nous n'avons rien de neuf depuis lady D***. Il n'est pas question d'un seul divorce, quoiqu'il s'en prépare un bon nombre, à en juger par les mariages qui se font.

»Je vous envoie ci-jointe 7 une épître que j'ai reçue ce matin, de je ne sais pas qui, mais je pense qu'elle vous amusera. Celui qui l'a écrite doit être un drôle d'original.

»P. S. Un monsieur d'Alton (non pas le Dalton que vous connaissez) m'a envoyé un poème national intitulé: Dermid. La même cause qui m'a empêché de vous écrire a étendu son influence sur le désir que j'aurais eu de lui adresser une lettre de remerciemens. Si vous le voyez, dites-lui toutes sortes de belles choses pour moi, et assurez-le que je suis le plus paresseux et le plus ingrat des mortels.

Note 7: (retour) Voici la lettre dont il parle ici:

Darlington, 3 juin 1815.

«MILORD,

»Je viens d'acheter un exemplaire de vos œuvres, et je suis très-fâché que vous n'en ayez pas retranché l'Ode à Bonaparte; elle a certainement été écrite avec trop de précipitation, et sans y avoir sérieusement réfléchi. La Providence vient de le ramener pour régner de nouveau sur des millions d'hommes, tandis que cette même Providence tient, en quelque sorte, en garnison un autre souverain, que, suivant l'expression de M. Burke, il précipita du trône. Voyez si vous ne pouvez trouver un moyen de réparer votre manque de jugement. Songez que, presque sur tous les points, la nature humaine est la même, dans tous les climats, à toutes les époques, et n'agissez pas ici en jeune écervelé. Est-ce aux Anglais à parler du despotisme des tyrans, pendant que des torrens de sang répandus dans les Indes Orientales appellent à grands cris la vengeance du ciel? Apprenez, mon bon Monsieur, à ne pas jeter la première pierre. Je suis le serviteur de votre seigneurie.

»J. R***» (Note de Moore.)

»Encore un mot. Ayez soin que sir John Stevenson ne parle pas du prix de votre premier poème; autrement on viendrait vous demander votre part de l'impôt sur les propriétés. Je parle très-sérieusement, car je viens d'entendre une longue histoire sur ces coquins de collecteurs, qui ont forcé Scott à payer sa taxe sur le sien. Ainsi, prenez-y garde; 300 livres sterling sont une diable de déduction à faire sur 3,000.»

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