Condamné à fuir

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Из серии: Un Mystère Adèle Sharp #2
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Condamné à fuir
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CONDAMNÉ
À
FUIR
(Un Mystère Adèle Sharp – Volume Deux)
B L A K E   P I E R C E
Blake Pierce

Blake Pierce est l’auteur de la série à succès mystère RILEY PAIGE, qui comprend dix-sept volumes (pour l’instant). Black Pierce est également l’auteur de la série mystère MACKENZIE WHITE, comprenant quatorze volumes (pour l’instant) ; de la série mystère AVERY BLACK, comprenant six volumes ; et de la série mystère KERI LOCKE, comprenant cinq volumes ; de la série mystère LES ORIGINES DE RILEY PAIGE, comprenant six volumes (pour l’instant), de la série mystère KATE WISE comprenant sept volumes (pour l’instant) et de la série de mystère et suspense psychologique CHLOE FINE, comprenant six volumes (pour l’instant) ; de la série de suspense psychologique JESSE HUNT, comprenant sept volumes (pour l’instant), ; de la série de mystère et suspense psychologique LA FILLE AU PAIR, comprenant deux volumes (pour l’instant) ; et de la série de mystère ZOÉ PRIME, comprenant trois volumes (pour l’instant) ; de la nouvelle série de mystère ADÈLE SHARP et de la nouvelle série mystère VOYAGE EUROPÉEN.

Lecteur avide et admirateur de longue date des genres mystère et thriller, Blake aimerait connaître votre avis. N’hésitez pas à consulter son site www.blakepierceauthor.com afin d’en apprendre davantage et de rester en contact.


Copyright © 2020 par Blake Pierce. Tous droits réservés. Sous réserve de la loi américaine sur les droits d’auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme ou par quelque procédé que ce soit, ni enregistrée dans une base de données ou un système de récupération, sans l’accord préalable de l’auteur. Ce livre électronique est sous licence pour usage personnel uniquement. Ce livre électronique ne peut être ni revendu, ni donné à d’autres personnes. Si vous désirez partager ce livre avec quelqu’un, veuillez acheter une copie supplémentaire pour chaque bénéficiaire. Si vous lisez ce livre et que vous ne l’avez pas acheté, ou qu’il n’a pas été acheté pour votre usage personnel uniquement, veuillez le rendre et acheter votre propre copie. Merci de respecter le travail de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les endroits, les événements et les incidents sont soit le produit de l’imagination de l’auteur, soit utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite. Image de couverture Copyright Bullstar, utilisé sous licence de Shutterstock.com.

LIVRES PAR BLAKE PIERCE

LES MYSTÈRES DE ADÈLE SHARP

LAISSÈ POUR MORT (Volume 1)

CONDAMNÈ À FUIR (Volume 2)

CONDAMNÈ À SE CACHER (Volume 3)


LA FILLE AU PAIR

PRESQUE DISPARUE (Livre 1)

PRESQUE PERDUE (Livre 2)

PRESQUE MORTE (Livre 3)


LES MYSTÈRES DE ZOE PRIME

LE VISAGE DE LA MORT (Tome 1)

LE VISAGE DU MEURTRE (Tome 2)

LE VISAGE DE LA PEUR (Tome 3)


SÉRIE SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE JESSIE HUNT

LA FEMME PARFAITE (Volume 1)

LE QUARTIER IDÉAL (Volume 2)

LA MAISON IDÉALE (Volume 3)

LE SOURIRE IDÉALE (Volume 4)

LE MENSONGE IDÉALE (Volume 5)

LE LOOK IDEAL (Volume 6)


SÉRIE SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE CHLOE FINE

LA MAISON D’À CÔTÉ (Volume 1)

LE MENSONGE D’UN VOISIN (Volume 2)

VOIE SANS ISSUE (Volume 3)

LE VOISIN SILENCIEUX (Volume 4)

DE RETOUR À LA MAISON (Volume 5)

VITRES TEINTÉES (Volume 6)


SÉRIE MYSTÈRE KATE WISE

SI ELLE SAVAIT (Volume 1)

SI ELLE VOYAIT (Volume 2)

SI ELLE COURAIT (Volume 3)

SI ELLE SE CACHAIT (Volume 4)

SI ELLE S’ENFUYAIT (Volume 5)

SI ELLE CRAIGNAIT (Volume 6)

SI ELLE ENTENDAIT (Volume 7)


LES ORIGINES DE RILEY PAIGE

SOUS SURVEILLANCE (Tome 1)

ATTENDRE (Tome 2)

PIEGE MORTEL (Tome 3)

ESCAPADE MEURTRIERE (Tome 4)

LA TRAQUE (Tome 5)


LES ENQUÊTES DE RILEY PAIGE

SANS LAISSER DE TRACES (Tome 1)

RÉACTION EN CHAÎNE (Tome 2)

LA QUEUE ENTRE LES JAMBES (Tome 3)

LES PENDULES À L’HEURE (Tome 4)

QUI VA À LA CHASSE (Tome 5)

À VOTRE SANTÉ (Tome 6)

DE SAC ET DE CORDE (Tome 7)

UN PLAT QUI SE MANGE FROID (Tome 8)

SANS COUP FÉRIR (Tome 9)

À TOUT JAMAIS (Tome 10)

LE GRAIN DE SABLE (Tome 11)

LE TRAIN EN MARCHE (Tome 12)

PIÉGÉE (Tome 13)

LE RÉVEIL (Tome 14)

BANNI (Tome 15)

MANQUE (Tome 16)

CHOISI (Tome 17)


UNE NOUVELLE DE LA SÉRIE RILEY PAIGE

RÉSOLU


SÉRIE MYSTÈRE MACKENZIE WHITE

AVANT QU’IL NE TUE (Volume 1)

AVANT QU’IL NE VOIE (Volume 2)

AVANT QU’IL NE CONVOITE (Volume 3)

AVANT QU’IL NE PRENNE (Volume 4)

AVANT QU’IL N’AIT BESOIN (Volume 5)

AVANT QU’IL NE RESSENTE (Volume 6)

AVANT QU’IL NE PÈCHE (Volume 7)

AVANT QU’IL NE CHASSE (Volume 8)

AVANT QU’IL NE TRAQUE (Volume 9)

AVANT QU’IL NE LANGUISSE (Volume 10)

AVANT QU’IL NE FAILLISSE (Volume 11)

AVANT QU’IL NE JALOUSE (Volume 12)

AVANT QU’IL NE HARCÈLE (Volume 13)

AVANT QU’IL NE BLESSE (Volume 14)


LES ENQUÊTES D’AVERY BLACK

RAISON DE TUER (Tome 1)

RAISON DE COURIR (Tome2)

RAISON DE SE CACHER (Tome 3)

RAISON DE CRAINDRE (Tome 4)

RAISON DE SAUVER (Tome 5)

RAISON DE REDOUTER (Tome 6)


LES ENQUETES DE KERI LOCKE

UN MAUVAIS PRESSENTIMENT (Tome 1)

DE MAUVAIS AUGURE (Tome 2)

L’OMBRE DU MAL (Tome 3)

JEUX MACABRES (Tome 4)

LUEUR D’ESPOIR (Tome 5)

CHAPITRE UN

Sous un ciel au crépuscule, illuminé par les derniers rayons du soleil couchant, Adèle jeta un coup d’œil aux mains tremblantes de l’agent Masse. La sueur perlait sur sa lèvre supérieure et sa pomme d’Adam tressautait tandis qu’il fixait le canon de son arme de service. Lorsqu’il remarqua son regard, le nouveau partenaire d’Adèle lui adressa un sourire gêné suivi par un pouce en l’air furtif. En esquissant ce dernier geste, Masse relâcha momentanément la pression sur son arme, et dut s’empresser de réajuster sa prise bancale.

Adèle résista à l’envie de lever les yeux au ciel. Elle opta pour se concentrer sur sa cible, en pointant son arme en direction de la passerelle en plein air du deuxième étage du motel. Sur leur droite, une rampe blanche, étroite et branlante – en acier attaqué par la rouille – représentait une barrière précaire entre le couloir et la cour en contrebas. Les renforts avaient du retard, à cause d’un échange de tirs dans une station-service, qui avait détourné la plupart des unités de la zone. Mais ils ne pouvaient plus attendre. Hernandez s’était montré imprévisible par le passé. Pour l’instant, elle pouvait seulement se reposer sur Masse et ses propres pressentiments.

Adèle jeta un coup d’œil à la piscine rectangulaire ; l’eau d’un bleu artificiel reflétait les dernières lueurs du soleil, des vagues imperceptibles en ridaient la surface. À une extrémité de la piscine se trouvait un plongeoir, à côté d’une échelle métallique permettant l’accès à l’eau. Une forte odeur de chlore flottait dans l’air, contrastant avec le bourdonnement de la circulation de la rue adjacente. On pouvait apercevoir des voitures garées tout autour à travers les interstices entre les différentes ailes du motel.

– Regardez en l’air, murmura Adèle.

Elle s’appuya contre la façade du motel bas de gamme. Elle sentit de la poussière contre sa nuque, mais continua à se mouvoir avec agilité, sans s’éloigner du mur. Une femme regardait fixement par sa fenêtre de l’autre côté de la cour, observant, curieuse, l’approche des agents du FBI.

Adèle lorgna en direction de la femme au loin et secoua légèrement la tête. La locataire du motel disparut derrière la fenêtre maculée de traces de doigts graisseuses et autres taches.

L’agent Masse rentra dans Adèle, ce qui attira à nouveau son attention sur la chambre A7. Elle se renfrogna.

– Attention, marmonna-t-elle sèchement.

Masse leva une main en guise d’excuse, relâchant à nouveau sa prise sur son arme de service. En son for intérieur, Adèle réprima un grognement de frustration. Aussi revêche qu’il soit, on ne pouvait pas enlever son professionnalisme à John Renée. De retour à San Francisco, Adèle se rendait compte que le grand agent français au visage balafré lui manquait.

Sur un plan purement professionnel, bien sûr. Bien sûr. John était un excellent tireur, fiable face au danger, et – plus important encore –, jamais il ne serait aussi maladroit à une telle proximité de de la chambre d’hôtel d’un tueur.

– Pourriez-vous vous contrôler, s’il vous plaît ? siffla-t-elle enfin après avoir reçu un troisième coup de genou accidentel dans la cuisse, tandis qu’ils avançaient sur la passerelle.

– Désolé, répondit un peu trop fort l’agent Masse.

Adèle se raidit. Elle crut percevoir du mouvement de l’intérieur de l’A7. Elle fixa la porte, son pouls tambourinant dans ses tempes. Puis tout devint silencieux.

Adèle attendit, s’humectant le bord de ses lèvres, l’oreille tendue, les yeux fixés sur la poignée argentée de la porte, sous la fente du lecteur de carte.

Jason Hernandez. Suspecté de deux chefs d’accusation de meurtres barbares. Adèle avait passé la semaine précédente à examiner les rapports de toxicologie. Jason avait bourré ses victimes de méthamphétamine avant de les matraquer à mort dans le salon de leur propre maison.

 

Prétendument, songea-t-elle. Des images lui traversèrent l’esprit. Elle revit les taches cramoisies sur un tapis turc à motifs décoratifs. Elle se rappela les expressions horrifiées du personnel de nettoyage qui avait découvert l’œuvre de Jason. Et bien sûr, les crimes s’étaient produits dans les quartiers californiens les plus huppés. Un couple riche et célèbre assassiné ? Passez votre chemin, agents de la criminelle, bonjour, FBI.

Adèle hocha la tête en direction de la porte, tout en brandissant son arme. Son nouveau partenaire hésita.

Elle s’efforça de ne pas rouler des yeux, mais elle lâcha avec agressivité :

– Carte-magnétique. Dépêchez-vous !

L’agent Masse se raidit comme un cerf surpris par les phares d’une voiture en pleine nuit. Le jeune agent dévisagea Adèle, de profil, avant de sembler enfin comprendre le sens de ses paroles. Se déplaçant maintenant trop rapidement, comme pour rattraper le temps perdu, il se précipita devant elle, se heurtant à la balustrade blanche rouillée du côté de la piscine. Il dirigea une main maladroite en direction de la poche droite de sa veste, tirant sur un bouton.

Adèle le toisa, incrédule.

Les joues de Masse virèrent à l’écarlate, et il s’excusa tout en continuant à batailler avec le bouton. Il ne semblait pas parvenir à l’ouvrir. En grimaçant, Masse glissa son arme dans son étui et, à présent, à deux mains, il parvint à déboutonner sa poche. Enfin, son arme toujours dans son étui, il sortit la carte magnétique que le réceptionniste du motel lui avait confiée. D’une main encore frémissante, le jeune agent fit glisser la carte dans la fente. Une petite lumière verte clignota sur la poignée en forme de L.

Masse recula sans quitter Adèle des yeux avec son expression de novice.

Elle acquiesça en désignant sa hanche.

Encore une fois, son visage resta dépourvu de toute expression.

– Votre arme, grinça Adèle entre ses dents.

Masse écarquilla les yeux et il dégaina rapidement son arme pour la seconde fois avant de la diriger vers la porte. Les fenêtres de l’A7 étaient fermées, et les rideaux occultaient la lumière.

– Il est armé et il est dangereux, lui chuchota Adèle. (En temps normal, elle aurait jugé la deuxième partie de la phrase redondante, mais avec Masse, elle préférait prendre ses précautions). Si vous voyez une arme, ne lui laissez pas l’occasion de s’en servir. Compris ?

L’agent Masse la fixa du regard, frissonnant de la tête au pied, mais acquiesçant. Adèle déglutit, en se contrôlant. Elle ajusta sa prise, sentant le métal froid de son arme entre ses deux mains. Elle s’efforça de ne pas trahir son propre malaise – les armes à feu et tout ce qu’elles entraînaient avaient toujours été l’aspect de son travail qu’elle appréciait le moins.

Masse prit position de l’autre côté de la porte. Après lui avoir adressé un regard lourd de sens, il tendit la main, tenant toujours son arme de la main gauche, saisit la poignée de la porte, quand…

La porte s’ouvrit brusquement. Un cri sauvage émergea de l’intérieur et quelqu’un se plaqua contre le faux bois de l’autre côté, envoyant promener Masse.

Son partenaire tira une fois, puis une deuxième sans viser. L’agent Masse s’effondra par terre, en trébuchant à cause de l’élan qu’il avait pris. Les balles se logèrent dans le plafond. Il y eut du mouvement à l’intérieur de la chambre du motel, de l’agitation en direction de la passerelle. La silhouette floue tenait un objet métallique scintillant dans une main.

Une arme ?

Non. Trop petit. La silhouette ne tourna ni à droite ni à gauche, mais plutôt, avec un hurlement, plongea par-dessus la balustrade, dans la piscine en contrebas. Le juron d’Adèle lui échappa en même temps que retentissait l’éclaboussure.

Adèle visa et avança vers la balustrade de trois pas rapides et contrôlés. Elle fixa la piscine bleue, avant de se diriger vers les haies qui l’entouraient. Elle dirigea son arme sur la silhouette qui tentait de s’échapper…

…et le reconnut immédiatement – son crâne rasé, ses tatouages de deux serpents entortillés au-dessus des oreilles s’étendant jusqu’à la base de son cou. Les langues des serpents s’entrelaçaient, nouées entre ses omoplates. Jason Hernandez ne portait pas de chemise. Il avait un peu de bedaine, et son pantalon ample était maintenant trempé mais cela ne l’empêcha pas de s’extirper de la piscine dans un grognement, avant de s’éloigner du bord en titubant, mouillé et haletant. Il tenta de sauter par-dessus la haie, trébucha et cassa des branches, atterrissant dans les broussailles, avant – houspillant et jurant en espagnol – de se redresser et de se précipiter en direction de l’ouverture entre les deux ailes du motel, donnant sur la rue animée.

Le doigt d’Adèle se crispa sur la gâchette, elle serra les dents.

– Arrêtez ! cria-t-elle.

Il n’en fit rien. À nouveau, elle aperçut quelque chose de métallique serré dans sa main droite. Un couteau ?

Un tir sûr. Elle l’avait dans sa ligne de mire. Mais non – il n’était pas armé. La plupart des tueurs n’avaient pas besoin d’armes. Tueur présumé, se souvint-elle. Adèle baissa son arme et se mit à courir, passant devant son partenaire qui essayait encore de se remettre après s’être pris la porte d’une chambre de motel dans la figure. Son nez saignait, il semblait étourdi et se massait le menton.

Adèle fonça en criant :

– Il s’échappe !

Elle se précipita au bout de l’allée sans se retourner. Aucun pas ne résonnait derrière elle, ce qui lui laissait supposer que son nouveau partenaire serait hors service pendant encore quelques instants. Adèle contracta la mâchoire en arrivant à l’escalier de métal en colimaçon et le dévala trois marches à la fois.

Les armes à feu n’étaient pas son point fort. Mais empêcher les criminels de nuire si. Elle descendit l’escalier à tout allure, tout en voyant Jason courir vers la rue.

Adèle le perdit de vue alors qu’elle arrivait au rez-de-chaussée et se dirigea également vers la rue. Mais après quelques enjambées, elle s’arrêta et hésita, en reprenant son souffle, à côté des arbustes qui entouraient l’eau bleue.

Jason emprunterait-il la rue très fréquentée ? Les passants le verraient. Cette partie de la ville était assez bien patrouillée. Jason devait le savoir. Elle repensa à l’éclat métallique qu’elle avait repéré dans sa main. Un couteau ? Non. Une arme ? Trop petit.

Des clés. Ce devaient être des clés.

Elle dirigea à nouveau brièvement son regard vers la passerelle du dessus. Les clés de la chambre ? Non. Ils utilisaient des cartes magnétiques. Elle se détourna de la rue en scrutant la deuxième aile du motel, là où le suspect avait disparu. Ferait-il demi-tour ?

Les clés de la voiture… ce devait être ça, n’est-ce pas ? Le pick-up de Jason était sur le parking du motel ; ils l’avaient vu en arrivant.

Adèle acquiesça pour elle-même, puis, au lieu de se diriger vers l’espace entre les bâtiments qui menait à la rue, elle se tourna et sprinta dans la direction opposée. Le parking du motel était situé derrière les bâtiments, entouré d’une grande clôture en bois, et bordé aux quatre coins par des bennes rouges avec des couvercles noirs.

Une intuition. Mais parfois, un agent devait seulement compter sur son intuition.

Adèle distinguait des sirènes au loin, mais le bruit était encore faible. Elle était seule. Elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule en direction des escaliers, remarquant que son partenaire descendait lentement, l’air toujours absent tandis qu’il secouait la tête. Il titubait un peu, du sang coulait toujours de son nez.

Résignée, Adèle soupira tout en continuant à courir vers le parking. Elle enjamba une autre petite haie, reconnaissante à tous les joggings matinaux de sa vie. Elle se hâta de longer le bureau d’accueil, puis passa à côté d’une clôture métallique et d’une benne à ordures rouge placée à l’arrière des bureaux. La puanteur des ordures vieilles de deux semaines empestait l’air ambiant et semblait imprégner ses vêtements. Elle ignora l’odeur fétide et grogna lorsqu’elle accrocha son tailleur sur la clôture ; une déchirure discrète, un élancement de douleur. Mais elle força le passage, sans prêter attention au fait que ses vêtements se soient déchirés.

Adèle se faufila entre la clôture métallique et la benne malodorante avant de s’arrêter un peu plus loin et de fixer l’imposant pick-up noir aux rétroviseurs protubérants. Le véhicule était garé entre deux places derrière un mini van.

La portière avant du pick-up était ouverte.

Jason était déjà en train de grimper sur le siège conducteur. Il jeta un regard dans sa direction, laissa échapper un juron avant de claquer la portière et batailler avec ses clefs pour mettre le contact. Elle entendit un cliquetis sourd, et une série de malédictions en espagnol.

Elle le visa avec son arme et la pointa vers la fenêtre.

– Arrêtez ou je tire ! hurla-t-elle.

Mais M. Hernandez l’ignora. Il continua à batailler avec les clés. Finalement, le moteur rugit. Jason regarda par la fenêtre, les yeux écarquillés de panique. Le tatouage tordu des deux serpents semblait se mouvoir sur sa peau, et ses veines avaient sailli sur ses tempes.

Il murmura quelque chose qu’elle ne put pas entendre à travers la vitre, puis il passa la première vitesse. Il accéléra brutalement. Il y eut un crissement de pneus, et le pick-up s’élança vers l’avant, frôlant la collision avec le bâtiment renfermant les bureaux. Jason jura de manière inaudible et réajusta sa vitesse avant de jeter un coup d’œil par-dessus son épaule et de se préparer à faire marche arrière.

Contrairement au motel, le pick-up de Jason était dans un état impeccable. Les vitres étaient propres, et le pick-up lui-même n’avait pas une seule rayure ou l’ombre d’une bosse. Certains des témoins oculaires qui avaient vu Hernandez filer ses victimes supposées chez elles avaient affirmé que tout avait commencé lorsque M. Carter avait failli rentrer dans le pick-up de Jason en faisant une marche arrière.

Adèle continuait à braquer son arme et elle s’arma de courage, en position, les épaules et pieds écartés.

– Stop, FBI ! hurla-t-elle.

– Agent Sharp ! s’exclama une voix par-dessus son épaule.

Pendant un bref instant, elle tressaillit et regarda en arrière.

Masse avançait d’un pas incertain dans le bâtiment le plus proche de Jason – il avait clairement fait le tour en courant par la rue. Mais maintenant, cela signifiait qu’il était plus proche du pick-up qu’elle. Masse repéra Jason ; les yeux du jeune agent s’écarquillèrent, et il leva son arme.

– Attendez ! s’écria Adèle.

Mais Masse tira trois balles. Deux frappèrent le capot du pick-up ; la troisième brisa les deux vitres, transperçant chacune d’elles de part en part. Aucune n’atteignit Jason Hernandez.

Mais, à travers les vitres maintenant brisées, Adèle observa longuement l’expression de Jason.

Il n’était plus en train de tripoter le volant ou l’allumage. Il regardait à travers la vitre brisée, les yeux écarquillés comme s’il venait de voir un fantôme, pâlissant maintenant à vue d’œil. Il fixa les morceaux de verre brisé, puis son regard retraça le capot de sa voiture en direction des deux impacts de balles fumants à l’avant de son véhicule adoré.

– Puta ! feula-t-il.

Hernandez se précipita sur le siège et ouvrit la portière passager avant de sortir en titubant. Il était maintenant du côté opposé du véhicule par rapport à Adèle, plus proche de Masse.

Adèle tenta de maintenir sa position, mais elle grogna de frustration ; elle l’avait perdu de vue. Elle se déplaça rapidement, toujours avec précaution, en essayant de garder les deux personnes dans son champ de vision alors qu’elle arpentait le parking à la hâte.

Jason se dirigeait vers l’agent Masse, ignorant l’arme braquée sur lui et le fait qu’Adèle faisait le tour par derrière. Alors qu’elle se repositionnait, Adèle eut un aperçu de son expression : les yeux de Jason étaient dilatés, ses veines palpitaient dans son cou et sur son front.

– Cabrón ! cria-t-il, les yeux mobiles entre le pick-up et l’agent du FBI qui lui avait tiré dessus.

Il semblait totalement indifférent, ou peut-être inconscient de la présence de l’arme qui se trouvait dans les mains encore tremblantes de Masse.

Le cri qu’Adèle avait lancé plus tôt sembla maintenant atteindre Masse – attendez ! Son doigt était tellement crispé sur la gâchette qu’il était devenu blanc, mais il semblait figé sur place. Il attendait, hésitant, sans cesser de regarder Adèle et la silhouette d’Hernandez qui approchait à tour de rôle. Il hésita une seconde de trop.

 

– Non ! s’égosilla Adèle, mais trop tard.

Jason s’élançait en avant, sortant de la ligne de mire de Masse, et tacla le jeune agent à la taille, les envoyant tous les deux s’effondrer sur le trottoir.

Adèle se précipita, cherchant une ouverture, son arme levée. Le béton froid du parking et la barrière de sécurité offraient une surface dure contre laquelle les omoplates de Masse s’écrasèrent une fois, puis une seconde tandis qu’il tentait de se relever. Mais Jason grogna, s’attaquant aux yeux de l’agent.

– Lâchez-le ! ordonna Adèle.

Puis elle tira.

Masse laissa échapper un cri de terreur. Hernandez, cependant, grogna de douleur, tournoyant comme une toupie et s’écrasant sur le sol à côté de l’agent qu’il avait mis à terre.

– D’abord le bras, aboya Adèle, l’arme pointée sur Hernandez. Continuez à opposer résistance et la balle suivante vous atteindra en pleine poitrine, compris ?

Les jurons et les pleurs se calmèrent soudain et Jason se mit à rouler d’avant en arrière, ses dents claquant de douleur, et il appuya la tête contre le trottoir. Des ruissellements rouges lui tachèrent les doigts. De temps en temps, il détournait le regard de son bras blessé et se tournait vers son pick-up fumant, secouant la tête avec une angoisse renouvelée.

Adèle soupira, puis saisit sa radio de terrain.

– Nous allons avoir besoin d’une ambulance, déclara-t-elle.

Elle observa son partenaire qui se relevait, tremblant de tous ses membres, et la silhouette de Hernandez tordue de douleur. Elle soupira à nouveau.

– Même de deux.

Puis, après avoir levé les yeux au ciel, elle s’approcha de Jason, en sortant ses menottes.

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