Tombé Pour Elle

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Tombé Pour Elle
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A. C. MEYER

« Tombé pour elle »

Traduit par Stéphanie Marcucci

© 2021 - A. C. MEYER

« Tombé pour elle »

On en parle

« Si vous aimez les histoires d’amour irrésistibles, les récits qui décrivent coups de foudre et passions intenses, Tombé pour elle par A. C. MEYER est parfait pour vous. C’est un livre doté d’une intrigue digne d’un film hollywoodien. »

Rafaela Polo, chroniqueuse chez Cosmopolitan Brésil

« A. C. MEYER écrit des histoires légères, drôles et redoutablement sexy. »

Carina Rissi, auteur de best-sellers internationaux

« J’ai vraiment aimé cette histoire et je dois dire que ma première expérience avec l’écriture de MEYER a été merveilleuse. Ce roman est un de ceux qui invitent le lecteur à soupirer, rire, pleurer et pousser des cris d’encouragement. »

Apenas um Vício Book’s Blog

« Avec une narration très distrayante, nous faisons la connaissance de personnages captivants, qui nous laissent espérer que tout est possible en amour. Ce livre est à mettre entre les mains de tous ceux qui aiment les romances. »

Amiga da Leitora Book’s Blog

« Tombé pour elle est une romance très douce, qui traite de sujets importants comme : les préjugés sociaux, le harcèlement moral et le manque d’éthique dans les relations professionnelles. Ces thèmes mènent même à un retournement de situation (qui serrera le cœur de certains) tout en rythmant parfaitement l’histoire, mais conduira malgré tout à une fin heureuse.

Blog News da Cris

« Ce livre dévoile un personnage principal entier, qui manque d’assurance, mais qui est honnête avec elle-même à chaque fois que son cœur lui demande de décider entre prendre des risques et passer à autre chose. En outre, cette romance m’a montrée que nous devons nous aimer et nous accepter tels que nous sommes jusqu’à ce que nous permettions aux autres de faire de même. »

Vigor Fragil Book’s Blog

L’écriture de A. C. MEYER est très agréable. Les personnages ressemblent à des personnes que nous pourrions croiser dans la rue et le livre évoque une compilation musicale qui fait rêver… Je l’ai adoré et, oui, Cadu est mon béguin littéraire du moment. »

Entre Todos os Livros Book’s Blog

Résumé

Cette histoire d'amour peu commune vous fera découvrir le monde de la musique et de la mode, avec en toile de fond les paysages vibrants de Rio de Janeiro.

Mariana Costa a la belle vie.

Elle a des amis fantastiques, elle est proche de sa famille et a un travail de rêve au sein du magazine de mode international, Be.

Il n'y a qu'un problème... elle est follement amoureuse d'un homme qui non seulement est trop bien pour elle, mais qui lui est complètement inaccessible : son patron.

Carlos Eduardo est un homme sûr de lui, sexy et établi, qui fréquente des top-modèles et dirige un magazine.

Sa vie est parfaite ; ou elle l'était jusqu'à ce qu'il admette qu'il a des sentiments pour la plus improbable des personnes.

Son assistante est intelligente, sexy et elle a tout ce qu'il a toujours voulu chez une femme ; mais, non seulement elle ne ressemble en rien aux femmes qu'il fréquente habituellement, elle est aussi son employée, et donc intouchable. Sauf qu'il semble incapable de résister à la tentation.

En dehors du bureau, Cadu et Mari explorent tendresse et passion. Mais ils viennent de deux mondes complétement différents.

Lorsque ces mondes entrent en collision et menacent de détruire à la fois leur lien fragile et le magazine pour lequel ils travaillent, ils doivent décider si tomber amoureux vaut la peine de tout risquer.

Table des Matières

  Mari

  Cadu

  Mari

  Cadu

  Mari

  Cadu

  Cadu

  Mari

  Cadu

  Mari

  Cadu

  Mari

  Cadu

  Cadu

  Cadu

  Mari

  Cadu

  Mari

  Cadu

  Cadu

  Mari

  Mari

  Cadu

  Mari

  Mari

  Mari

  Mari

  Mari

  Cadu

  Cadu

  Mari

  Mari

  Cadu

  Épilogue - Mari

Ce livre est dédié à la Mari qui se trouve en chacune de nous. N'oubliez jamais combien vous êtes belles, chères lectrices, quel que soit votre physique, chevelure ou couleur de peau. Soyez fières de vous, car vous êtes spéciales !

Mari

Driiiiiiiiiiiiiiiiiiing ! Driiiiiiiiiiiiiiing !

Oh, merde ! Je me retourne dans mon lit. Je tends le bras pour atteindre "répétition" sur l'alarme de mon téléphone, tout en essayant de me réveiller. Je déteste me réveiller tôt. Avoir à me lever est si difficile que j'ai huit, oui, huit, alarmes programmées ; une toutes les quinze minutes, juste pour me permettre d'être à l'heure au travail.

Je me lève lentement, je m'étire et je prends une bonne douche chaude pour me préparer à une autre journée chez Be, un des magazines de mode les plus respectés du pays.

Je suis l'assistante personnelle du PDG, Carlos Eduardo Moraes, depuis trois ans. C'est un travail exigeant et fatiguant, qui demande beaucoup de créativité et de compromis de ma part. Je me rends au travail à la même heure chaque jour, mais je ne sais jamais à quelle heure je vais rentrer chez moi. Mais, c'est très formateur et je peux mettre en pratique une grande partie de ce que j'ai appris en école de commerce.

Be est une entreprise où il fait bon travailler. Je gagne bien ma vie, j'ai de nombreux avantages et j'ai obtenu un master dans une bonne université, financé par l'entreprise. J'adore mon travail, même si certaines choses me dérangent encore, comme la façon dont la plupart des gens me traitent.

Ok, peut-être que dire "la plupart des gens" est un peu injuste. La plupart de mes collègues sont en fait très sympathiques. Les mannequins, leurs agents et les personnes qui leur sont liées, sont une tout autre histoire. Bien que j'essaie d'être agréable avec tout le monde, je suis clairement différente de la majorité de ceux qui travaillent dans ce domaine.

Je sors de la douche et retourne dans ma chambre pour m'habiller. Je m'arrête devant le miroir et regarde un instant mes longs cheveux bruns, mon visage ordinaire. Mon corps ne correspond pas aux critères de beauté que je vois quotidiennement dans mon travail, sans parler des normes généralement imposées par la société.

Ceci étant, ne pas correspondre aux stéréotypes de cette industrie ne me dérange pas, bien au contraire. Lais, ma meilleure amie, dit que je suis comme une des femmes dans les publicités pour le savon Dove, une femme ordinaire ou "normale". Je suis une femme brésilienne 100% typique, avec des courbes là où il faut. Je fais partie de la majorité qui, au lieu d'une taille 34, porte une taille 44. Mais à côté des mannequins et de leur image artificiellement parfaite...

 

Je me débarrasse de ces pensées, qui ne mènent à rien, et je me concentre sur ce qu'il me reste à faire pour arriver à l'heure. Mon patron est génial, mais il déteste le manque de ponctualité. Et je ne vous parle même pas de son rituel matinal.

J'allume ma musique et la voix mélodieuse de mon chanteur préféré remplit la pièce. Je chante tout en enfilant une jupe crayon noire qui met parfaitement mes courbes en valeur et une chemise blanche en soie à manches courtes.

Je complète mon look avec des talons aiguilles couleur chair, une belle paire de boucles d'oreilles et un bracelet. S'il y a une chose dont je suis fière, c'est mon style. Je ne suis peut-être pas un des modèles du magazine, mais je suis toujours bien habillée et élégante, prête quelle que soit la situation.

Je suis en train de me maquiller quand mon téléphone portable se met à sonner. Le visage amusé de mon amie apparaît à l'écran.

"Coucou !"

"Bonjour, Mari ! Je suis là. La navette ne va pas nous attendre !" Elle me dit la même chose chaque jour.

Je souris tout en attrapant ma veste et mon sac à main. "J'arrive !"

Nous vivons à Méier, un quartier de la banlieue de Rio de Janeiro. Nous travaillons de l'autre côté de la ville et nous avons la chance d'avoir une navette qui va de Méier à Leblon, ce qui est rare. Lais descend avant moi, à Botafogo, et je m'arrête à Ipanema où se trouve Be. Les locaux sont très chics et modernes et ils offrent une vue imprenable sur l'océan.

Je prends l'ascenseur de mon immeuble, encore en train d'arranger mes vêtements, et quand j'arrive au rez-de-chaussée, Lais est en train de parler à un de mes voisins, Marcio. Sexy, vingt-cinq ans, il tient un magasin de vêtements pour hommes au centre commercial d'à côté. C'est également un homme aux mœurs plus que légères.

"Regarde qui va là, la belle Mariana." dit-il avec son sourire de tombeur. Bien que sa beauté soit à couper le souffle, nous savons qu'il n'est pas fait pour une relation durable. Nous sommes peut-être charmées par ses yeux et son sourire, mais sa façon de changer de femme comme la plupart des hommes changent de chaussettes ne mènera qu'à un cœur brisé.

"Salut, Marcio ! Allons-y, Lais. Nous sommes en retard." lui dis-je précipitamment.

"Oh, Mari, il est si sexy !" Lais se retourne pour regarder Marcio, alors que nous nous précipitons vers la navette.

"Je sais, mais il n'est pas pour nous. Allez ! On y va." Je la pousse à avancer, un sourire aux lèvres. Elle rit, sachant que si je la laissais faire, elle bavarderait avec Marcio et nous louperions notre navette.

Lais et moi sommes amies depuis la maternelle. Nous avons grandi dans le même quartier, nous sommes allées dans les mêmes écoles, et nos mères sont encore amies aujourd'hui. Lorsque nous avons décidé de quitter la maison de nos parents à l'âge de vingt-deux ans, rien ne nous a semblé plus naturel que de vivre proche l'une de l'autre. Nous partageons une si profonde amitié, qu'un simple regard suffit à savoir ce que l'autre pense. Je sais tout sur elle et elle sait tout sur moi.

Ou presque tout.

"Et pourquoi pas ton séduisant patron, hein ? Il sort toujours avec Fashion Barbie ?" me demande-t-elle. Je ne peux m'empêcher de rire.

Lais sait presque tout sur moi... mais pas tout. Carlos Eduardo est effectivement un patron séduisant, mais ce que Lais ne sait pas, c'est qu'en réalité, je suis follement amoureuse de lui. Je sais, je sais. Je suis bien consciente que Carlos Eduardo n'est pas intéressé par moi. Il sort normalement avec des poupées Barbie et je suis loin de son type habituel de femme au corps parfait, botoxé et retouché. Mais je peux toujours regarder, non ? En tous les cas, je ne peux pas réprimer mes sentiments.

Je lui réponds en riant : "Non, en ce moment il sort avec une future Gisele Bündchen, mais aux seins encore plus gros." Bien que je sois attirée par lui, je continue de vivre ma vie sans me faire trop d'illusions. Il est beau à tomber, mais il ne fréquente que des mannequins. Il me verra toujours comme son assistante, et jamais autrement.

La navette arrive et nous continuons notre conversation tout au long du trajet. Le même groupe de personnes va au travail tous les jours avec cette navette depuis trois ans ; le trajet est donc toujours sympa. Ces moments privilégiés sont essentiels pour mon bien-être, après un réveil si matinal.

Quand nous arrivons à Botafogo, Lais me prend dans ses bras et me fait une bise.

"Envoie-moi un SMS quand tu arrives !" dit-elle en me disant au revoir d'un geste de la main. Nous nous envoyons des messages tous les jours pendant nos heures de travail. Cela ne nous a jamais empêchées de faire notre travail, mais nos échanges quotidiens font partie de notre routine.

Environ vingt minutes plus tard, la navette atteint l'avenue Vieira Souto, une des rues les plus riches de la ville, qui abrite également Be.

"Voilà, petite Mari. Tu es arrivée !" dit Ruan, le chauffeur, en souriant. Je descends devant le bâtiment, respire l'air de l'océan, et me prépare à laisser Mari, la fille ordinaire, derrière moi et à me transformer en Mariana Costa, l'assistante compétente de Carlos Eduardo.


Cadu

Ma journée s’annonce difficile.

Trois réunions, dont une avec toute l’équipe, pour parler de la maquette, tellement nulle, du prochain numéro. Des pages et des pages, prêtes pour la poubelle. Je savais que je devais recruter un nouveau réviseur, mais je n’ai pas arrêté de repousser au lendemain. Renée fait partie de l’équipe depuis si longtemps qu’elle va avoir du mal à accepter son licenciement.

Je me gare dans le garage du bâtiment où se trouve les bureaux de Be. Mon père m'a "légué" le magazine de mode pour me punir de toutes les bêtises qu'il a dû supporter tout au long de mon adolescence, au lieu de m'attribuer un des magazines plus sérieux de notre portefeuille comme je m'y attendais. Mais Be est désormais toute ma vie.

J’enfile ma veste avant d’entrer dans l’ascenseur. Je regarde mon reflet dans le miroir et ce que je vois me plaît. Le costume sur mesure et la cravate en soie renvoient l’image d’un homme d’affaires qui a réussi.

Je vérifie l’heure à ma montre, pendant que l’ascenseur vide m’emmène au 12e étage, et je souris en pensant à Mariana, mon assistante ultra compétente, qui va me préparer un café et l’apporter dans mon bureau exactement trois minutes après mon arrivée.

Elle travaille pour moi depuis trois ans et elle est excellente. Elle a de bonnes idées, et elle apporte un brin d’authenticité dans le monde surfait qui nous entoure. Mince, je suis particulièrement poétique aujourd’hui. Mariana et moi avons une relation professionnelle plaisante, et j’ai de la chance de pouvoir compter sur quelqu’un qui est capable, entre autres, de supporter mes sautes d’humeur et garder mes journées organisées.

Quand l'ascenseur s'arrête à mon étage, je prends une grande inspiration et je me prépare à laisser Cadu derrière moi, l'homme passionné de musique et de baignade, et à devenir Carlos Eduardo Moraes, rédacteur en chef de l'un des plus grands magazines du pays. J'entre dans les bureaux et la réceptionniste me fait un grand sourire. C'est une très belle fille, mais elle a le cerveau de la taille d'une noix.

"Bonjour, M. Carlos Eduardo." Elle me salue, je souris et hoche la tête. Je marche jusqu'à mon bureau en répondant aux nombreuses salutations que j'entends en chemin. À mi-chemin de mon bureau, mon cerveau est déjà passé en mode travail et je traverse le couloir en pensant à tout ce que Mariana doit faire pour moi avant les réunions du jour. Je vais aussi lui demander de se renseigner sur les réviseurs de nos concurrents. Peut-être pourrais-je en débaucher un ?

J'entre dans mon bureau et ce que je vois me coupe le souffle. Mariana est à quatre pattes près de mon bureau, dos à la porte. Elle s'applique à rassembler des documents. Elle grogne et marmonne que les papiers sont vivants, mais je ne vois que ses jambes incroyables, et son corps comme je ne l'avais encore jamais vu. Mince, où avait-elle caché tout ça ? Tout à coup elle se lève, et quand elle se retourne, elle est toute rouge. Ses cheveux, habituellement attachés, sont libres, ce qui la rend très séduisante.

"Oh, Carlos Eduardo, je suis désolée. Je n'avais pas réalisé que tu étais là. J'ai tout fait tomber." s'excuse-t-elle. Je ne peux m'empêcher de sourire devant son air gêné. Mariana est la définition même de la perfection, et la voir ainsi la rend presque... humaine !

"Ce n'est pas grave, Mariana. Est-ce que mon café va arriver dans une tasse ou est-ce que je risque de le prendre sur moi ?" Je ne peux m'empêcher de la taquiner.

Elle a l'air perplexe. Nous avons une bonne relation, mais nous plaisantons rarement entre nous. Je suis un homme drôle, amusant, mais pas au travail. Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais mon trait d'humour semblait simplement... opportun. Elle sourit timidement, et je ne peux pas expliquer ma réaction, qui me fait penser à la fois où Rodrigo m'a frappé fort à l'estomac pendant un entraînement de jiu-jitsu. Le coup était inattendu. Il s'y était mal pris et m'avait frappé, me laissant le souffle court ; et je ressens exactement la même chose.

"Non." Elle sourit et son visage devient tout rouge.

Qui rougit encore de nos jours ?

"Je promets que ton café arrivera dans une tasse." répond-elle, toujours souriante. Elle place alors une mèche de cheveux derrière son oreille. J'observe chacun de ses mouvements. Elle rougit à nouveau, peut-être à cause de l'intensité de mon regard, et je secoue la tête pour essayer de sortir de la transe dans laquelle je semble être.

"Merci, Mariana. Je serai dans mon bureau. Pas besoin de te presser avec ce café." J'essaie de comprendre ce qui m'arrive. Je ferme la porte de mon bureau et je vais directement à la fenêtre ; je prie pour que la belle vue sur la plage d'Ipanema remplace l'image aguichante de Mariana et me calme.

J'ai une réunion avec des annonceurs dans une demi-heure, et les laisser voir combien je suis soudainement troublé par mon assistante ne mènera à rien.


Mari

Oh, mon Dieu ! Bien sûr, il fallait que cela m'arrive, à moi. Fallait-il vraiment que Carlos Eduardo entre pile au moment où j'étais par terre à ramasser ces documents ? Et c'était quoi cette remarque sur le café ? Il a toujours été agréable, mais il n'est pas du genre à plaisanter. C'est un professionnel accompli, tout comme moi.

Le téléphone est en train de sonner quand j'arrive à mon bureau. Je n'ai pas eu le temps d'attacher mes cheveux avant qu'il arrive et en me dirigeant vers la petite cuisine, je manque de m'évanouir en voyant mon reflet dans la porte vitrée. J'allume la machine à café et je cours aux toilettes. Mes cheveux sont en désordre et je suis toute rouge. Merde. Pas étonnant qu'il m'ait regardée bizarrement. Je ne ressemble pas du tout à son assistante. Je prends une grande inspiration et retourne à mon bureau ; j'attrape mon sac à main et retourne m'enfermer aux toilettes. Je me fais une queue de cheval, simple mais professionnel. Je retouche mon maquillage et redresse mes vêtements. Là ! Maintenant, je ressemble beaucoup plus à celle que le Big Boss, comme j'aime l'appeler, voit tous les jours.

Je quitte les toilettes, cours à mon bureau remettre mes affaires à leur place, puis je retourne à la cuisine. Je prépare un plateau avec du café, de l'eau et des biscuits. Le Big Boss, bien qu'il ait l'air très sérieux, a l'appétit d'un adolescent. Il adore les biscuits. Et parfois, dans l'après-midi, il me demande de lui rapporter un paquet de M&M's aux cacahuètes du distributeur automatique du deuxième étage. Je ne sais pas comment il fait pour être aussi mince avec sa façon de manger.

Je respire profondément, j'affiche mon sourire le plus professionnel, et je frappe avant d'ouvrir la porte lentement. Il se tient devant la fenêtre qui donne sur l'océan, plutôt que d'être à son bureau à travailler comme un forcené.

 

J'entre et me dirige vers son bureau, comme je le fais toujours. Je lui sers du café, de l'eau et des biscuits en silence, de peur de le déranger. Peut-être pense-t-il à quelque chose qui pourrait changer l'industrie brésilienne de la mode telle que nous la connaissons. Je ne voudrais surtout pas le déconcentrer. Carlos Eduardo est un bon manageur, mais je ne voudrais pas le contrarier. Il est sympathique, mais sa sympathie a une limite.

Je l'entends soupirer alors que je m'apprête à partir. Quand j'arrive près de la porte, sa voix grave et rauque m'arrête.

"Tu devrais garder tes cheveux libres, Mariana. C'est criminel d'attacher une si belle chevelure." dit-il. Quand je me retourne, il est assis et boit son café, les yeux rivés sur son ordinateur comme si ce qu'il venait de dire n'avait aucune importance.

Peut-être que je perds la tête. Je la secoue et retourne à mon bureau. C'est moi qui ai besoin d'un café maintenant.

Je m'en prépare une tasse et j'allume enfin mon ordinateur. J'ai à peine allumé Messenger qu’il y a déjà six messages de Lais.

Ma belle !

Hé ! T où ?

Tu m’as oubliée ?

T où ? Suis à nouveau en grève. J’ai envie de tuer mon boss !

Le gars canon de la compta vient de passer. Il m’a apporté des chocolats et m’a demandé d’aller voir son groupe jouer ce w-e, tu veux venir ? C pas de la country promis !!

C nul quand tu me laisses en plan

N’exagère pas.

Mon début de journée est AFFREUX !

Sur une échelle de 0 à 10, « il » est sexy comment aujourd’hui ?


Nous avons l'habitude de noter le sex-appeal de Big Boss chaque jour.


Neuf.

NEUF ? Vraiment ? Oh mon Dieu !

Je reviens. Intrus en vue !

J'éteins mon portable quand je vois Fernando et Miguel. Ce sont mes collègues, mais je ne les aime pas beaucoup. Ils travaillent ici tout comme moi, mais ils essaient constamment de faire ami-ami avec le Big Boss, surtout Miguel qui se comporte régulièrement comme un abruti. Il n'est pas particulièrement sélectif et drague tout le monde au bureau. Il accepterait n'importe quoi de n'importe qui.

"Allons, faisons comme ça... Je te donnerai la lune. Tu te donneras à moi... Mari Mariana...” Miguel chantonne une chanson sur moi, comme il le fait chaque fois qu'il me voit.

Fernando rit et essaie de le cacher en toussant, et Miguel essaie de s'approcher, mais je m'empresse de décrocher le téléphone pour faire savoir à Carlos Eduardo qu'ils sont arrivés.

"Carlos Eduardo, Fernando et Miguel sont ici. D'accord, merci."

Il me dit qu'ils peuvent entrer et je me lève pour les accompagner.

D'un geste de la main, ils m'invitent à les précéder, et quand j'arrive à la porte, je me retourne pour les laisser entrer. C'est à ce moment-là que je les surprends à regarder mes fesses. Je leur lance un regard noir et ils ne paraissent même pas un tant soit peu gênés. Je les fais entrer et juste avant de fermer la porte, mes yeux croisent ceux de Carlos Eduardo. Il fronce les sourcils.

Je suppose que j'ai l'air contrariée, car il leur lance un regard désapprobateur et demande : "Vous êtes encore en train de harceler mon assistante ?"

"C'est un vrai canon." dit Miguel, et Carlos Eduardo l'interrompt.

"Ne vous approchez pas d'elle. Mariana n'est pas une de ces écervelées du département mode." rétorque-t-il froidement. Je ferme la porte, sous le choc. Il y a toujours eu une atmosphère taquine et libertine au sein de l'entreprise. Beaucoup de jeunes et beaucoup de jolies femmes travaillent ici. Mais je ne suis jamais concernée ; et certainement pas au point d'y mêler le Big Boss.

Je retourne à mon bureau et rouvre Messenger.

Désolée, deux trous du cul dans la pièce

La matinée passe rapidement avec une série de réunions ; et l'après-midi est tout aussi chargée. Nous avons trois grosses réunions prévues, et je participe à chacune d'elles.

À midi, Carlos Eduardo quitte son bureau et pour la première fois de la journée, je me permets de l'observer. Il est magnifique, comme toujours. Ses cheveux bruns sont en désordre, comme s'il y avait passé ses doigts plusieurs fois, et ils sont probablement un peu plus longs que ce qui est approprié pour le rédacteur en chef d'un magazine. Il porte un costume gris qui sied parfaitement à son corps puissant et bronzé. Je peux voir un début de barbe sur son visage, et quand sur certains hommes ça leur donne un air négligent, ça rend Carlos Eduardo encore plus sexy.

"Mariana, je vais déjeuner." dit-il, me tirant de ma rêverie. "Je serai de retour avant 14h, d'accord ?"

"Hmm ?... Euh. . . ok." dis-je en me maudissant en silence. Idiote ! Tu ne peux pas baisser ta garde et le regarder comme un chien regarde un os !

Il sourit, l'air amusé, et part déjeuner. Je profite un instant du bureau vide avant d'aller aussi me chercher à déjeuner. J'ai intérêt à me dépêcher si je veux être à l'heure pour les réunions de l'après-midi.

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